GLMFMM Bulletin : Khalam 02/2008


Le Sacré

Sacré, profane, sacré, profane, mots qui par leur opposition me laissent perplexe...

Et portent en eux de nombreuses interrogations ?? Avant d'en chercher les définitions, je me pose et vous pose ces quelques questions : peut-on passer du profane au sacré ? où se situe la limite du sacré et du profane ?

Profane vient du latin profanum, celui qui se tient devant le Temple.

Jusqu'au XVIII' siècle, un profane était une personne non initiée à l'art, aux sciences et aux lettres.

Depuis 1788, c'est celui qui est étranger à la religion. Par contre, la notion de sacré s'attache à tout ce qui dépasse l'Homme et suscite plus encore que son respect son admiration » selon le Larousse.

L'Homme depuis son arrivée sur la terre désire conserver sa vie, se protéger. Le rapport de l'Homme et de l'univers découle de ses actes, mais l'humain a toujours subi la mort et dans ce passage retrouve un sentiment sacré, un acte qui nous dépasse. Le sacré serait-il un état qui nous dépasse ?

Pour nos très lointains ancêtres, les grandes fêtes généraient un paroxysme qui les projetaient dans l'invisible. Ils se sentaient soutenus par des forces supérieures, mais pour ces civilisations dites primitives, le sacré faisait partie de leur vie .

L'étude du sacré ne commence véritablement qu'avec le développement des sciences. Au milieu du siècle dernier, le philosophe Durkheim a considéré que les croyances multiples ont été un stade nécessaire à l'évolution de l'humanité.

Dans notre monde occidental, au fur et à mesure que l'intérêt pour les religions a diminué, le besoin de sacré a augmenté. Les humains ont besoin de rites et de rituels car l'être a besoin de structures symboliques qui touchent notre imagination et nous mette en contact avec l'invisible. En effet, nous sommes constitués de parties tant visibles qu'invisibles et c'est en se plongeant dans le Sacré que notre partie invisible peut se nourrir et s'épanouir. C'est par la mise en action du rituel que nous pénétrons dans un monde différant, « Lieu où règne la joie, la Paix et l'Harmonie ».

La F\M\ est une société parmi tant d'autres qui nous mène sur les chemins de l'initiation. Nous sommes projetés dans des plans plus subtils qui nous permettent de nous connecter à notre être intérieur et n'est ce pas le plus important ?

Durant la réception nous subissons le baptême des quatre éléments :
          la Terre, dans la chambre de réflexion, premier voyage où nous essayons de descendre au plus profond de nous-même afin de trouver la pierre cachée. Il s'agit d'une nouvelle naissance car nous passons non par le ventre d'une mère mais par la porte étroite qui nous rend tous FE:. et SS.°. dans une maçonnerie universelle.
          l'Eau qui purifie le corps
          l'Air qui purifie l'âme
          le Feu qui purifie l'esprit Les deux boissons de l'oubli et de la mémoire nous relisent à l'Egrégore de la Maçonnerie toute entière.

Sommes-nous ici sur terre pour être uniquement dans la matière ou bien avons-nous atterri pour mieux nous élancer vers la lumière ?

Hier, avant-hier, nous étions devant le Temple. Profanes, la réception nous a permis de côtoyer un autre monde: le Monde Sacré.

À chaque tenue, nous arrivons avec tout notre vécu et nos soucis, premier arrêt. Nous nous concentrons, nous voulons abandonner nos métaux pour vivre intensément ce moment de Midi à Minuit.

Nous pénétrons dans le temple et, juste avant l'allumage, le V\M\ demande à nouveau d'abandonner nos métaux ; nous accédons alors clans le monde sacré (autant que nous sommes sincères) où nous apprenons le langage sacré des symboles.

Le V\M\, main dégantée tient l'épée flamboyante permettant le contact avec le GADLU afin de rayonner cette énergie qui circule alors de colonnette en colonnette Sagesse Force et Beauté.

La mise en oeuvre du rituel évolue en spirale jusqu'au moment de la chaine d'union qui se matérialise par nos mains jointes nous liant au présent et au passé, au terrestre et au céleste, et nos mains qui se rapprochent permettent à nos coeurs de se rapprocher afin de vivre une véritable Fraternité.

Ces moments, je les vis très fort, comme d'autres moments intenses que je vis dans la nature devant un coucher de soleil, une fleur ou le sourire d'un enfant...

À ce moment précis, on peut être en harmonie avec l'univers.

J'ai envie de partager avec vous un passage de l'introduction de l'herbe du diable et de la petite fumée de Castanéda. Je cite :

« Le Sacré est en quelque sorte le respect absolu de l'ordre naturel des choses de l'équilibre des mondes que toute impulsion maladroite, toute méconnaissance, précipite dans la disharmonie... »

Nos civilisations occidentales ont essayé d'éteindre le sacré par un matérialisme à outrance.

Mais moi, petite poussière d'étoile face à l'univers, j'ai la possibilité par ma naissance de développer ce moi pour mon bonheur et le bonheur de tous les êtres. Je vous demande de me permettre d'être utopiste et de rêver qu'un jour pas si lointain nous vivrons le sacré au quotidien, c'est-à-dire en totale harmonie avec soi-même, ce qui permettrait de communiquer cette harmonie.

Pour moi, la vie est sacrée ainsi que le pouvoir de la transmettre.

J'aimerais terminer en citant Roger Caillois dans l'homme et le sacré : Le Sacré est ce qui donne la vie et la ravie, c'est la source d'où elle coule, l'estuaire où elle se perd ».

J'ai dit

Marie-Claude MONDINI 
Passé VM de la R.L. l'Étoile d'Égypte

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Publié dans le Khalam - Bulletin N° 24 - Février 2008

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