GLMFMM Bulletin : Khalam 10/2001

Ce parfum de suave odeur...

A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers !

Réflexion sur une phrase du rituel « Que ce parfum de suave odeur apaise nos âmes, atténue nos passions et qu'il nous rende plus fraternel les uns pour les autres en élevant nos esprits et nos cours ». Si la pensée de l'homme est uniquement tournée vers son moi objectif, rationnel (science, santé...) ou uniquement vers son moi subjectif, spirituel (religion, sciences mystiques...), ses sens ne peuvent plus expérimenter l'odeur divine de l'âme ou matière subtile de la conscience ; c'est A dire ce lien qui mentalement sépare mais qu'intuitivement, il sent unificateur. Ignorant ce lien, il pense qu'il est seul, que sa finalité est la mort donc que la vie n'a pas de sens et il souffre moralement et physiquement. Or, il ignore à cette heure qu'une partie de cette âme universelle est présente en lui, qu'il peut, par un détachement mental, élever sa conscience du plan physique vers le plan spirituel, libérer cette matière: subtile de sa conscience, fusionner avec

l'âme de l'univers, créer une aura et la manifester sur le plan physique par une action permettant à chacun d'atteindre la paix selon sa volonté. Le détachement mental ou comment élever sa conscience, l'élever vers le plan spirituel par l'intelligence du cœur, expression de cette étincelle divine, est le seul pouvoir que lui a donné la nature. Une odeur provoque chez l'homme des sensations physiques. Par ses sensations, l'homme perd immédiatement ses notions de temps et d'espace et crée à la place une émotion. Il polarise un idéal sacré par sa volonté d'être et de connaître un idéal moral puis éveille sa nature inférieure à sa nature supérieure sur le plan solaire ou émotif. En se concentrant, il va exprimer cette émotion en images dans sa pensée, images liées à un souvenir, images de la mémoire, mais son esprit, devenu dualiste par son évolution, ne peut traduire ces images : H reste dans la confusion. Si, alors, dans un moment qualifié d'inspiration, de retour sur soi, il abandonne les images (luttes et contradictions de son esprit), il fait le vide, ce vide qui va lui permettre de déchirer le voile des apparences (ses doutes, ses préjugés, ses passions...) pour se voir dans l'instant présent, c'est à dire percevoir son Eire uniquement dans ce qu'il fait ou ressent, dans ce qu'il est. H encadre sa pensée. Il aperçoit ainsi sa vérité du moment sans autojustification, c'est à dire ce moi intérieur qu'il est face à ce moi extérieur qu'il croyait avoir, comme s'il se voyait dans un miroir pour la première fois. Que s'est-il passé ? Où la rencontre de l'intelligence et du cœur s'est- elle réalisée ? Par concentration de sa pensée, témoin de sa conscience, (huis le cœur, il provoque au dessus du diaphragme, sur le plan cardiaque, une inversion de son émotion tournée vers le bas par une émotion tournée vers le haut. L'émotion devient intuition. Parallèlement, par un détachement simultané de cette pensée dans sa tête, il transforme son intellect en intelligence. Il lève les obstacles : Son intellect devient discernement, l'intuition devient Amour responsable. Par une action répétée concentration-détachement, il libère l'Aine de sa conscience, l'élève au niveau spirituel et entre en communion avec l'âme de l'univers. 

Qu'éprouve-t-il alors ? Une joie intense suivie presque aussitôt par une douleur inexprimable et enfin la paix. ll réalise dans l'instant que rien n'est hasard, que chacun de ses actes provoque une réaction que la nature manifeste et que l'harmonie, comme le bonheur, comme tout être, toute chose se crée dans la douleur. Sachant cela, il comprend qu'il peut, par une vigilance constante sur ses actes, grâce au soutien du rituel mais aussi dans sa vie quotidienne, apaiser sou âme, être en harmonie avec la nature. Tel est son devenir. Malheureusement, dans le moment d'expiration qui suit le moment d'inspiration, dans le retour vers sou moi, l'homme meurt à lui-même ; il a tout oublié... sauf que la terre est ronde !!! Voilà comment, en analysant honnêtement chacune de ses inévitables erreurs d'autrefois, grâce à son engagement dans cette épreuve,  l'homme peut retrouver le chemin qui le mène la Connaissance. Voilà pourquoi l'odeur est un langage et le devenir de l'homme une abnégation, une initiation à être dans l'humilité et le. confiance correctement conjuguées, le parfum de la fleur de l'Etre, celui qui pensant et agissant dans le cœur, donnera sa vie en connaissance de cause.

Jean-François CHAUSSY.

Publié dans le Khalam - Bulletin N° 6 - Octobre 2001

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