GLMFMM Bulletin : Khalam 06/2001

Sesha et L'Ecriture

La tradition primordiale a véhiculé des courants de pensées qui ont trouvé leurs origines et leur sens dans le rôle et le comportement des Dieux de la mythologie Égyptienne.
Et les Franc-Maçons ont découVerts à travers le symbolisme fondamental du rite de Memphis Misraïm, que les trente siècles d'histoire pharaoniques étaient entièrement fondés sur le sacré.
Ainsi le pouvoir terrestre des pharaons leur était délégué par les Dieux, ils ne tenaient pas leur légitimité, des règles humaines, mais du pouvoir céleste.
Représentant du démiurge, Pharaon n'était pas le simple chef d'une nation parmi les autres mais le souverain de l'Univers entier.
Il entretenait avec le divin des relations privilégiées, qui pouvaient prendre la forme d'inspiration divine, ou bien d'apparition dans un rêve, ou la transmission d'un message par des signes que lui seul étaient en mesure de décrypter.
Toute décision prise et écrite découlant de cette relation devenait alors un "ordre ou un décret royale" car c'est sur ce caractère de vecteur de la volonté divine que reposait l'autorité du roi.
Dans l'exercice de son pouvoir. Pharaon s'appuyait sur un très lourd appareil administratif.
Ce dernier était dirigé par un haut magistrat appelé "conventionnellement" Vizir, entouré d'une armée de scribes dont le rôle mettait en avant la glorification de l'écrit et des métiers de l'écriture.
Ils étaient l'image parfaite de la réussite sociale, mais aussi le modèle de la maîtrise du savoir-faire et de la connaissance.
Rien d'étonnant que dès lors. les rois quittaient parfois leur costume d'apparat pour endosser leur habit de scribe.
Ainsi le Roi KHETY disait à son fils PEPY « je veux te faire aimer l'écriture plus que ta propre mère, et que cet idéal pénètre en toi. C'est vraiment le plus grand des métiers, il n'en est pas de comparable dans le pays. Vois il n'est pas de métier où il n'y ait un chef excepté celui de scribe ; c'est lui le chef. Si tu apprends l'écriture ce sera mieux pour toi que le métier que j'exerce à tes yeux ».
Conscient du rôle et du pouvoir divin dont il était investi, on s'imagine avec quelle volonté il déployait son énergie pour honorer ces Dieux afin d'être en permanence en communication avec eux, et surtout de rester sous sa protection.
En règle générale, les pharaons avaient donc pour mission prioritaire, celle du culte de protection et d'entretien des dons divins à la terre. Ils étaient également de fabuleux bâtisseur, et dans ce pays de limon et de boue, ils donnaient la parole à la pierre, et traçaient l'histoire dans sa chair pour l'éternité.
Ils devenaient alors l'écho du créateur, l'écho du Verbe, l'écho de « la voix qui sort ».
Et lorsque, avec l'épouse royale, ils traçaient au cordeau. les limites pour construire les fondations d'un temple, délimitant ainsi l'espace sacré où ils communiqueraient avec les Dieux, ils ne faisaient que reproduire les gestes et les sons insufflés par leur Maître THOT, et de la déesse SECHAT.
Pour l'Egypte antique, THOT est l'incarnation du verbe Action, il concrétise tout ce qu'il pense.
Il est associé par les Égyptiens aux fonctions du Cœur ( c'est à dire de la conscience ). Le cœur étant le siège de cieux fonctions, la mémoire ( garde les archives du passé ) et l'imagination.( projette la pensée dans le futur ). Il construit l'Univers, et pour que les structures cosmiques soit préservées de toute altération, ou de mésinterprétation, il invente l'écriture et met en forme les plans de la Grande Architecture aidé en cela par la déesse SECHAT
La déesse SÉCHAT va donc concrétiser l’œuvre du créateur, puisque THOT, Maître du temps, de l'éternité, crée l'UNIVERS, en pensée INVENTE le langage et l'écriture, SECHAT fixe pour l'éternité l’œuvre du Créateur. Elle trace les plans du monde, tire au cordeau les fondations du temple universel en suivant évidemment les directives du créateur: elle matérialise ainsi la pensée du créateur.
On comprend pourquoi, le couple Pharaon reproduisait au rythme des rituels, les gestes, les signes et les mots livrés par le Maître de l'Éternité, et de son scribe en s'identifiant ainsi au Dieu portant au cours de ses représentations rituéliques, le Nom Ineffable qu'ils se transmettaient de père en fils.
Cette transmission divine leur donnait un pouvoir indestructible, qui fut remis en cause par les évêques chrétiens. On explique cela, par le fait que de nombreuses statues égyptiennes qui avaient subi les rites de l'ouverture de la bouche et des yeux, furent méthodiquement mutilées et leurs noms martelés sur l'ordre de l'église.
Toutes ces explications m'amène à vous raconter la légende du cobra d'ISIS. Selon laquelle ISIS voulant dominer RE pour devenir immortelle, usa (le subterfuge pour parvenir à découvrir le nom du KA de RE. Elle fabriqua alors un serpent de glaise auquel elle donna vie, et qui, sur ses ordres alla piquer mortellement RE.
Ce dernier souffrant les pires maux, après avoir convoqué le conseil des Dieux, va supplier ISIS de le soulager. Celle-ci lui répondra : "pour te sauver la vie, je suis obligée de connaître ton nom secret".
RE va essayer de contourner la difficulté en prononçant les 72 noms qu'il possède connus des humains, mais vaincu par la douleur, il prononcera le NOM INEFFABLE.
D'après certains kabbalistes, RE avait en effet prononcé son vrai nom, le secret de son pouvoir. Et pour que ce nom reste à jamais parmi les hommes, ISIS avait institué l'initiation Isiaque; qui consistait à transmettre le Nom Ineffable.
Ce qu'il reste de ces rites initiatiques de nos jours est fort mal connu.
Il semble que l'imposition des mains et les passes magnétiques magiques étaient essentielles, ce qui est sûr, c'est que les mots incantatoires qui les accompagnaient rie nous sont pas parvenus, et qu'aujourd'hui nous sommes toujours Franc-Maçons de la vieille Égypte et de la Franc- Maçonnerie Universelle, à la recherche du Nom Ineffable.
Il ne restait plus qu'aux hommes d'aujourd'hui, d'essayer d'arracher les secrets laissés par les pharaons. en décryptant les hiéroglyphes. Aujourd'hui, les Égyptologues, cherchent toujours et tentent de faire parler la pierre et de décrypter les cartouches:
Il aura fallu 22 ans d'études acharnées pour que CHAMPOLLION puisse s'écrier enfin "je tiens l'affaire" et tomber inanimé sur le soi. Pour découvrir les mystères des hiéroglyphes. Il lui faudra apprendre l'hébreu, l'Arabe, le syriaque, et le chaldéen. Il se mettra même à apprendre le Chinois. Il déchiffrera la langue copte et complétera sa formation linguistique par l'apprentissage de trois dialectes asiatiques pourquoi ? parce qu'il espère y couver une relation avec l'égyptien ancien !
Il découvrira au fur et à mesure que la langue copte est la forme la plus tardive de l'Égyptien antique.
Ses recherches l'amèneront à la découverte de trois portes d'écriture égyptienne :
- l'écriture hiéroglyphique qui figure sur les monuments
- l'écriture hiératique utilisée uniquement par les prêtres pour le livre des morts.
- l'écriture démotique : 3eme forme plus popularisée qui viendra compléter les trois autres.
établira un tableau de concordance entre les signes des trois écritures.
En 1810, une hypothèse lui vient à l'esprit concernant la nature même des hiéroglyphes : Puisque les cartouches transcrivent le nom des Souverains, peut être ont ils la faculté de produire des sons ?
Idéogramme ou phonogrammes : la question était posée!
Il comprendra au soir de sa vie le 14 Septembre 822 que ce n'était ni l'un ni l'autre, mais les deux à fois (une combinaison des signes prononcés avec des signes muets, lorsqu'il le découvrira en chiffrant un cartouche du temple d'ABOU SIMBEL que le nom de RAMSES est la combinaison des idéogrammes RA et THOT et des phonogrammes muets.
Enfin les rois d'Égypte livraient leurs secrets, ou plutôt une grande partie de leur connaissance.
Car aujourd'hui encore, nous Maçons d'Égypte comme certains que l'histoire délivrée par THOT et ECHAT, et tous ceux qui ont su l'écrire. ne nous ouvre pas toutes les portes.
Une grande partie est écrite en chacun de nous, celle ci ne se traduit ni par des signes ni par des sons. Celle qui nous relie et nous met en communion avec la grande puissance, et que nous ne pouvons trouver uniquement que par nous même.
K005-4-1
J'ai dit...
Par la Sœur Monique Francoz
Publié dans le Khalam - Bulletin N° 5 - Juin 2001

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