GLMFMM Bulletin : Khalam 02/2001

La Porte Basse ou l’Humilité oubliée

La porte basse est le symbole d'un passage entre deux états d'être : le connu vers l'inconnu, vers une renaissance, des ténèbres vers la lumière, vers la connaissance. En s'inclinant très bas, avec beaucoup d'humilité, pour passer sous cette porte à l'entrée du temple, le néophyte ressent déjà profondément qu'il est en train de quitter un monde dans lequel il a vécu jusque là, dans l'ignorance, les turpitudes, les vicissitudes de la société, pour aller vers un au-delà inconnu dont il espère et attends tout ce qui lui à manqué jusqu'alors. Comme une porte de cathédrale sépare les non-initiés des initiés, la porte basse ouvre au profane le chemin du Sacré, du saint des saints, ou la divinité est présente sur le « Naos ». Cette entrée du profane par la porte basse, est le symbole de l' « INITIO » latin, soit le commencement, le début d'une nouvelle vie, d'un nouveau parcours, d'une nouvelle spiritualité et ce n'est pas sans nous rappeler, la venue au monde d'un enfant sortant du ventre de sa mère, à l'intérieur duquel il progressait jusque là dans l'obscurité, pour venir vers la lumière, vers la vie. Comme cet enfant sort du ventre de sa mère, le néophyte, mort à la vie profane, accède à sa propre naissance. C'est le passage de la mort à la vie, d'une mort à la délivrance, à une renaissance, c'est le passage depuis la terre vers le ciel, c'est la porte du soleil, de la lumière qui symbolise la sortie du cosmos, c'est aussi « la porte étroite » qui symbolise l'accès a la porte des cieux.

Dans les traditions juives et chrétiennes, la porte est le symbole de la « Révélation ». « Je suis la porte, si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ». (Genèse ST. Jean 10/9). Franchir la porte, c'est un changement de milieu, de centre, de vie, de principes inculqués mais non appliqués, c'est aller vers la vie éternelle, vers la continuité, c'est l'imminence à une réalité supérieure. Frapper à la porte du temple, et passer par la porte basse, dire « porte d'occident » parce que c'est à son seuil que le soleil se couche, que la lumière s'éteint, c'est pour le profane, demander à atteindre le sacré, à aller vers le royaume des élus, la porte évoquant une idée de transcendance accessible. Au-delà de cette porte, sur les parvis, demeure le monde profane, le monde des ténèbres, le monde de la non connaissance. En frappant à cette porte, le profane se débarrasse de tous ses métaux, fait taire ses passions, et doit oublier tout ce qu'il a apprit jusqu'alors.

Cet homme égaré, privé de la lumière, ignorant, inapte à se diriger, avec l'initiation, va devenir un être nouveau, à l'état pur et naturel, et il découvrira, alors, un autre lui-même.

ASTRAGALE

Publié dans le Khalam - Bulletin N° 4 - Février 2001

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