GLDF
PV de la Commission d'Histoire
22/10/2012

Commission d’Histoire Maçonnique
Compte rendu de la réunion du 22 octobre 2012
Ouverte à 18 heures sous la présidence de son Président Jean-Yves GOÉAU-BRISSONNIÈRE,
Assisté du secrétaire Richard BRUNOIS.

Le langage symbolique des pierres dans le REAA

Les pierres sont la matière première du maçon, sa « materia prima ».

Au milieu d’une nature mortelle et changeante qui se renouvelait sans cesse dans une succession ininterrompue de disparitions et de renaissances, les pierres,  dans leur permanence et leur immobilité apparente, donnaient à penser qu’elles appartenaient à un autre ordre des choses et qu’elles étaient détentrices de lourds secrets.

Le premier secret fut levé lorsque les hommes découvrirent que la pierre était perfectible avec son aspect symbolique: la taille et le polissage ont  été rendus possibles par l’existence au début  d’outils en pierre, ce qui revient à dire que les outils de perfectionnement étaient contenus en elle.

Mais la pierre a d’autres secrets aussi : certaines d’entre elles peuvent contenir au plus profond d’elles-mêmes  une parcelle  de soleil, une parcelle  de lumière. Ces pierres devinrent éminemment « précieuses », les hommes crurent lire un langage qui exprimait sûrement des messages.

Cette découverte du contenu souvent non  apparent de certaines pierres ajoute à l’idée de perfectibilité, celle d’un trésor à dévoiler par le travail et la recherche.

Ainsi c’est s’établit une relation quasi viscérale entre l’Homme et ces pierres précieuses été taillées et polies : tailler la pierre, la polir,  la sculpter et l’assembler ont été les gestes essentiels des bâtisseurs et la Franc-maçonnerie qui se veut leur héritière, a naturellement repris dans sa symbolique tout ce qui avait trait au travail de la pierre.

Les pierres dans le REAA jalonnent notre parcours afin de nous maintenir sur le chemin, marquant symboliquement notre avancée en initiation.

La pierre brute qui constituera les fondations et les murs de notre temple est présentée  au 1er degré ; taillée et polie, elle deviendra la pierre  cubique du 2e degré  et, au 3e degré, le maître deviendra un poseur de pierres polies.

Dans les grades de perfection, il ne s’agit pas de l’acquisition d’un savoir ou d’une culture mais de la recherche d’une connaissance métaphysique ;  la pierre change alors de nature : elle devient porteuse de nouvelles qualités spécifiques attachées à sa beauté mais surtout à son message : c’est la pierre d’agate, la pierre qui parle.

Dans les grades capitulaires, la pierre changera encore de nature, à l’heure où elle suera sang et eau. Nous avons retrouvé cette pierre qui existe dans la nature : c’est le jaspe sanguin.

Ces 4 pierres bien que symboliques sont naturelles : la pierre brute, la pierre cubique, la pierre d’agate et le jaspe sanguin. Elles sont présentées à vos yeux, soit en leur état naturel, soit en photos.

La Pierre brute

Le jour  de son initiation le profane devient une pierre brute. Ce n’est pas   un hasard si son premier travail  est de dégrossir cette pierre brute, c’est-à-dire de la débarrasser de ses aspérités qui représentent symboliquement ses défauts, ses certitudes, son ignorance, ses ambitions qui le blessent et qui peuvent aussi blesser les membres de sa  Loge. L’art  de la maçonnerie lui permettra de polir et de transformer cette pierre brute qui deviendra apte à sa construction, par ses qualités intrinsèques, au sens propre comme au figuré.

D’où vient la pierre brute ?

A Héliopolis dans l’ancienne tradition égyptienne, la pierre primordiale est identifiée à une pierre initiale surgie de  l’indifférenciation à la fois pierre céleste et rayon  de lumière pétrifié. La pierre primordiale est évoquée dans le Talmud comme pierre de fondation du monde ; elle marque l’emplacement du Temple de Jérusalem.

Dans notre rituel du 1er degré symbolique, le plan de la loge indique bien la présence de la pierre brute, au pied de l’Orient, sur la colonne du nord, sous la lune.

Aujourd’hui il est communément admis que lors de l’émergence de la première matière hors de l’océan des origines, quelque chose a pris consistance et s’est solidifié. Le noyau du monde, une île, est la première réalité géologique de l’histoire universelle de notre planète. Cette première pierre brute contient ainsi la lumière cachée des origines et symboliquement l’éternité qui se révèle dans sa manifestation.

Cette pierre brute n’est pas un bloc de pierre mais elle est toutes les pierres, toutes les formes minérales sur  lesquelles on peut travailler et créer, compte tenu du caractère vivant de ses éléments constitutifs. En ce sens, elle est un résumé de la voie initiatique artisanale qui consiste à travailler sur un matériau pour façonner quelque chose selon les lois de l’harmonie ; elle a été soumise à l’érosion, modelée et taillée par les éléments naturels tels que l’air, l’eau, le feu.

Dans les cycles renouvelés de notre Univers, à l’échelle des temps géologiques, il y a toujours, à tout instant, une pierre brute qui n’a pas de rapport avec la forme, elle donne simplement à voir ce qu’est la matière première, la matière prima, avec contenu en elle, les germes de ses potentialités qui façonneront l’édifice terrestre, comme l’art de la maçonnerie façonnera la pierre brute qu’est le nouvel initié, fort de ses potentialités cachées qui saura en extraire toutes les formes de vie.

La  pierre cubique

Une fois la pierre brute dégrossie et débarrassée de ses aspérités, l’apprenti accède au grade de compagnon et peut commencer à  tailler sa pierre pour lui donner une forme correspondante à sa destination : elle peut prendre sa place dans l’édifice. La représentation finale du travail sur la pierre à tailler prendra la forme d’une pierre cubique ; c’est le chef-d’œuvre que doit  réaliser le compagnon. Dans le tableau de loge du deuxième, la pierre cubique est du reste bien là, à sa place sous le soleil.

 La pierre cubique n’est pas différentiable comme peut l’être la pierre brute ; elle ne se prête en effet à aucun inventaire logique de ses constituants. Tailler  la pierre, la polir, la sculpter, l’assembler ont été pendant des millénaires les gestes essentiels des bâtisseurs en même temps que leur  secret et qui dit secret dit initiation et transmission.  La franc-maçonnerie qui se veut l’héritière des bâtisseurs a naturellement repris dans sa symbolique tout ce qui avait trait au travail de la pierre pour parvenir à une pierre cubique.

Ainsi dans la plus haute antiquité, le trône  du pharaon est une pierre cubique. La déesse Cybèle, phrygienne à l’origine et qui a été identifiée à Rhéa, la mère de Zeus et aux  plus grands dieux grecs siège sur  le mont Ku bébé (du grec cubos) qui est  un cube.

L’arche d’Alliance constitué d’acacia, bois réputé imputrescible  a la forme d’un cube de vingt coudées d’arête.

C’est un édifice de forme cubique, la Kaaba qui est placée au centre du lieu saint islamique de la Mecque.

La plupart des auteurs maçonniques se réfèrent au réseau cristallin cubique du chlorure de sodium, vulgairement appelé sel de cuisine pour représenter  le  solide le plus parfait, la référence qui guide le compagnon dans sa perception de l’œuvre à réaliser. Se référer au sel n’est pas sans intérêt : l’homme a besoin de sel, il sait depuis toujours qu’il est indispensable à la vie. Depuis la plus haute  antiquité les hommes ont appris à le localiser, à l’extraire des  mers et de la terre, à le protéger, à  le défendre tant  la richesse qu’il représente est un enjeu de pouvoir; du reste dans  la tradition biblique, le sel occupe une place privilégiée dans les relations qu’entretient le créateur avec les hommes : « Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde. Mais comment les francs-maçons, les bâtisseurs que nous sommes, peuvent-ils se référer au cristal cubique de sel qui fond dans la bouche, et même dans la main !

Pour symboliser la structure fondamentale sous-jacente à toute construction, l’exemple le  plus parfait  est l’or des fous : c’est à dire la pyrite,  sulfure de  fer (FeS2) dont les cubes, plus ou moins gros, parsèment la surface de la terre, depuis l’origine des temps. Le scintillement de ces cubes jaunes, imputrescibles, inaltérables a toujours fasciné les hommes.

Choquée avec un silex, la pyrite produit des étincelles : c’était l’allumette des premiers hommes, la source du feu permanent. La pyrite était la pierre d’Héphaïstos, le dieu grec de la métallurgie et des inventeurs ; c’est  aussi la  pierre de Vulcain, la divinité romaine du feu. Et puis la pyrite a la propreté des miroirs, celle de réfléchir les rayons du soleil : Pline l’Ancien préconisait son utilisation pour réchauffer l’eau froide : cette propriété a été reprise dans tous les lapidaires païens et chrétiens des 12e, 13e et 14e siècles. On peut rappeler aussi que la pyrite a été à l’origine d’une tactique militaire révolutionnaire exploitée par Hannibal. Il a surpris tous ses ennemis en pratiquant un art guerrier contraire à tous les usages qui voulait qu’on attaque le soleil dans le dos ; il a fait le contraire, face au soleil, en garnissant la tête de ses éléphants de multiples guirlandes de cubes pyrite qui, réfléchissant les rayons du soleil dans toutes les directions auraient aveuglé ses ennemis.

Le cube de pyrite est le  prisme le plus parfait, le plus solide, le plus brillant, le plus stable, le plus utile par excellence pour bâtir impérissablement.

Mais pour nous maçons, paradoxalement, sa  duplication est impossible avec une règle et un compas.

La Pierre d’agate

Quand au 13e degré du REAA nous découvrons le tétragramme sacré et une pierre dont la présence tutélaire marque l’importance de l’événement. Cette pierre est la pierre d’agate ; mais pourquoi  la pierre d’agate précisément ?

De tout temps, l’agate a été recherchée comme parure en raison de l’infinité des combinaisons de couleurs et de motifs qu’elle offre. L’agate est, en elle-même une pierre fascinante qui fait  rêver, une pierre qui raconte une histoire. De plus et depuis toujours, les hommes lui ont attribué des pouvoirs magiques.

Les lapidaires anciens d’Egypte, de Mésopotamie, de la Grèce  avec Démocrite, de la Rome antique avec Pline l’ancien, les lapidaires du 12e siècle (Marbode de Rennes, Hildegarde de Bingen), les lapidaires chrétiens de 13e et 14e siècle rapportent comment utiliser certaines pierres et en particulier les agates pour soigner tout type d’affections, physiques, morales, psychologiques simplement par le toucher, le port, par ingestion en boisson ou même par le regard. Déjà en Crète, la pierre d’agate, considérée comme sacrée, apaise les douleurs provoquées par les piqures de scorpions ou d’araignées. Les Perses l’utilisaient pour éloigner les tempêtes. En Sicile, l’agate procure de riches récoltes quand elle est posée sur les cornes des animaux de traits. Milon de Crotone, gendre de Pythagore, athlète participant aux jeux à l’Olympe porte une pierre d’agate avant de combattre pour augmenter ses forces naturelles.

Mais pourquoi Enoch a-t-il choisi la pierre d’agate pour supporter le Nom Ineffable ? Avait-il la connaissance du pouvoir magique de l’agate, de savoir conserver éternellement un secret.

De nos jours, grâce aux outils d’analyse dont nous disposons pour pénétrer la structure intime de l’agate, nous sommes en mesure de lever le voile de ce mystère.

L’agate est une pierre d’une grande dureté qui peut traverser le temps sans aucune altération ; elle est constituée d’une infinité de fibres microscopiques creuses de silice disposées en couches qui la rende poreuse. A l’époque où la terre était en  formation, ces fibres de silice creuses ont été remplies et gorgées de tous les fluides chauds de magma. Plus tard, elles ont déposé leurs charges  minérales dans le cœur de l’agate au cours de son refroidissement. A chaque fibre une forme, à chaque minéral une couleur d’où ces entrelacs infinis de formes et de couleurs qu’aucune palette de peintre ne pourra jamais égaler. Cette extraordinaire propriété d’absorption est une réalité concrète comme le prouvent les échantillons et photos qui circulent parmi vous.

L’agate s’est donc nourrie et enrichie, au cours de sa formation, de tous les flux de la terre avec toutes ses richesses  et, particularité unique, elle n’a jamais restitué ce qu’elle a absorbé. Et lorsque, après l’avoir polie apparaissent les formes dans leurs diversités les plus extravagantes, les imitations dans leurs fantaisies les plus curieuses, la terre dans ses créations transformistes ou évolutives, la vie dans ses manifestations éphémères ou permanentes, les matrices dans leurs intimités généreuses, les animaux, les plantes, les encres de chine dans leurs  traits les plus délicats, alors on peut y reconnaître la signature du GADLU, gravée à jamais dans la matière.

Ainsi, si la pierre d’agate a servi de réceptacle au triangle  d’or qui porte, gravées, les lettres composant le Nom Ineffable, c’est parce qu’elle est une pierre de mémoire, gardienne de secrets, garante d’éternité. Alors que nous importe que les lettres  aient été martelées,  la pierre d’agate est éternellement là pour nous dire que le Nom est toujours présent, inaltéré, ineffaçable pour ceux qui font l’effort de tailler la pierre pour la découvrir.

La pierre qui sue sang et eau

Nous sommes au moment de la reprise des travaux du 18e degré du REAA. L’heure du parfait maçon est définie : c’est » l’heure où le voile du temple se déchire, où l’étoile flamboyante perd son éclat, où les outils de la maçonnerie sont brisés, où la pierre cubique qui sue sang et eau … » La parole étant perdue, notre travail  recommence à l’heure du parfait maçon;  si cette heure est celle de la mort du Christ, nous devons alors considérer que tous les événements étranges qui se manifestent à cet instant et parmi ceux-ci la pierre qui sue sang et eau sont l’expression symbolique de cette mort. Lorsque le centurion transperce avec  sa lance le corps du Christ, il est dit qu’il s’en écoule du sang et de l’eau. La pierre qui sue sang et eau, c’est le Christ à l’instant même de sa mort. Quelle est cette pierre ? Nous nous sommes mis à sa recherche Jean-François Pluviaud et moi-même.

L’hypothèse de départ était simple : dans la mesure où la pierre cubique existe à l’état naturel, pourquoi la pierre qui sue sang et eau n’existerait-elle pas, réellement, dans la nature ? C’est d’abord à l’Apocalypse que nous avons ressenti une relation qui pourrait exister entre certaines pierres et le 18e degré. Comment rêver  meilleur  point de départ pour notre réflexion : Jean, par sa vision apportait une réponse à notre questionnement. Dans la  description allégorique de la Jérusalem déleste qui nous est faite, nous avons été intrigué par une pierre qui semble jouer  un rôle particulier : cette pierre est le jaspe. La vision (Apo IV-23) « Et voici qu’il y avait un trône dans le ciel et sur ce trône quelqu’un était assis. Celui qui était assis  avait  l’aspect d’une pierre de jaspe ». Plus  loin (Apo XXI-10-11) « Et il me montre la grande ville, la Sainte Jérusalem qui descendait du ciel, envoyée par Dieu, ayant la gloire de Dieu. Son état était  semblable à celui d’une pierre précieuse, d’une pierre de jaspe, transparente comme le cristal. » Plus loin encore (Apo XXI-18-20) La muraille était en jaspe et la ville était d’or pur, le premier fondement était en jaspe encore. Il existe aussi une variété  de jaspe connue depuis la plus haute Antiquité qui  n’a pas été utilisée pour construire mais  pour guérir : c’est le jaspe sanguin, de couleur verte parsemé de points rouges.

Les Assyriens  et les Egyptiens utilisaient déjà ce type de jaspe pour ses  vertus thérapeutiques à savoir la résorption des varices et des hémorroïdes et la purification du sang. Les Grecs utilisaient aussi le Jaspe poli  pour suivre les mouvements du soleil et, pour cette raison,  l’appelaient héliotrope. La légende prétend même que l’héliotrope a servi à Archimède pour fabriquer des miroirs  avec  lesquels il détruisit la flotte romaine à Syracuse par réflexion des rayons du soleil qui enflammèrent des voiles des navires.

Pline l’Ancien (1er siècle après J.C.) rapporte que, sous le nom d’heliotropum, un jaspe arrête les hémorragies, donne la santé et longue vie. Dans les lapidaires chrétiens des XIIIe et XIVe siècle on  ajoute que le jaspe guérit de la diarrhée et protège de l’hydropisie. Mais surtout lorsque ce jaspe est regardé avec la foi en Jésus-Christ, il détruit les apparitions des diables, des juifs et des sarrasins.

Avec ce jaspe sanguin, nous avons ainsi détecté une pierre sacrée qui guérit, capte la lumière et constitue le fondement de la Jérusalem céleste. C’est au  détour d’une page d’un vieux manuel de minéralogie du XVIIIe siècle que nous avons appris que le jaspe sanguin  avait été, pendant des centaines d’années couramment appelé « pierre des martyrs ». Ce manuel reprenait en  fait la description du jaspe sanguin (d’un lapidaire chrétien du XIIIe siècle) utilisé, entre autres, pour sculpter des têtes de Christ et de Saints : ce jaspe, d’un vert sombre est parsemé de tâches rouges d’oxyde  de fer qui font immédiatement penser aux tâches de  sang des martyrs.

Deux autres éléments  de preuve confirmèrent notre déduction. Le premier  nous est venu de la glyptique et de la sculpture. La glyptique est l’art de la gravure dans de la pierre dure. Pratiquée depuis la plus haute Antiquité, elle se présente sous la forme de camées (en  relief) et d’entailles (en creux) de toutes dimensions, de toutes formes, le plus souvent richement décorées. On compte par milliers les camées taillés dans le jaspe sanguin représentant des têtes de Christ où les tâches rouges en relief dessinent le sang coulant des blessures faites par la couronne d’épines.

Le deuxième et dernier élément de preuve que nous produisons vient encore de la découverte de la désignation du jaspe sous le nom de  plasma vert (traité de Minéralogie 1760…). Quand on sait que le plasma, dans sa racine grecque signifie modeler, former, on se prend à rêver à des rencontres de mots et de concepts dont on se  dit qu’elles nous cachent peut  être quelque chose. Le rêve prend une dimension cosmique lorsqu’on apprend que, pour les astrophysiciens modernes, 99 % de la matière qui constitue l’univers est appelé … plasma.

 Nous avons le sentiment d’avoir réuni suffisamment d’éléments convergents qui nous donnent à penser que la pierre qui sue sang et eau est  le jaspe sanguin, cette pierre que nous avons retrouvée et que nous pouvons tenir en main, comme la pierre d’agate, comme la  pierre cubique et la pierre brute, comme les pierres symboliques du REAA.

Aucun symbole n’est  là par hasard ; il est là quand il doit être et dans le contexte où il doit être, comme la pièce d’un puzzle, unique dans sa forme et indispensable à l’ensemble, à la seule place qui est la sienne, précise, prédéterminée et indispensable dans la construction de l’édifice.

De l’intéressante discussion qui s’en est suivie, plusieurs observations doivent être soulignées:

·         L’orateur rappelle que non seulement la pierre cubique à pointe, qui est pourtant dessinée dans nos rituels et présente physiquement dans nos temples n’existe pas dans la nature et que sa forme rend impossible toute intégration dans un ouvrage de construction, matériel ou symbolique collectif. C’est en contradiction avec notre idéal : la construction du temple de l’humanité n’est jamais terminée et ne peut s’effectuer qu’avec nos chefs d’œuvres respectifs à savoir la pierre cubique. Il faudrait s’interroger sur les raisons fondamentales qui ont amené le Convent de 1975 à introduire la pierre cubique à pointe dans notre rituel.

·         La notion de pierre philosophale a été conçue par Aristote, c’est la substance parfaite qui transmute les métaux en or. Une seule mention fortuite est indiquée dans nos rituels, au 18e degré seulement, dans le cadre du symbolisme du pélican. La pierre philosophale n’est pas une pierre de la F.M. ou du moins au R.E.A.A. de la G.L.

·         La lithothérapie c’est le soin par les pierres. Plus de mille pierres d’espèces différentes ont été recensées, depuis la plus haute Antiquité, en passant par les lapidaires des 12e, 13e et 14e siècle (païens et chrétiens) et jusqu’à aujourd’hui comme ayant un pouvoir magique et guérissant les maux les plus divers : le talc contre les érythèmes fessiers, les argiles contre les ulcérations internes et externes, la pierre d’alun contre la transpiration, pour le traitement des cuirs et arrêter les hémorragies (le barda du soldat romain contenait toujours une pierre d’alun) etc. A noter : le mica lépidolite soignait déjà les déficiences mentales et les troubles bipolaires des pharaons en raison de la présence de lithium. Aujourd’hui les composés à base de lithium soignent les mêmes maladies.

·         Certaines pierres sont utilisées comme amulettes ou talismans pour ceux qui sont enclins à penser qu’elles renferment un pouvoir énergétique voire magique de par les vibrations qu’elles

Le travail de cette réunion était présenté par notre Frère Philippe DOUILLET

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