GLFM Bulletin : Bulim Misraïm 06/2013

Sagesse – Force – Beauté 
 
La Franc-Maçonnerie dans sa définition, se réfère au principe et a ordre et a celui de sa réalisation. Il s’ensuit donc d’une hiérarchie échelonnée sur 3 niveaux caractérisant cette maturité maçonnique que j’avais tenté d'évoquer dans une planche précédente, et qui confère au F .°. ou à la S .°. un grade sans qualité : Apprenti ; Compagnon ; Maître.
 
L’œuvre d’architecture de la réédification du Temple demeura entre les mains du Maçon qui a pu constater la négligence des travaux conséquente à un abandon coupable de la vertu du travail. À la place, la corruption ; le péché ; l’orgueil ont altéré l'ouvrage au long des siècles, affaiblissant de la sorte la puissance humaine.
Pour y parvenir sont nécessaires 3 unités : lieu ; action et temps - ce dernier incarnant la clef du mystère dans son absolu.
La nature exerce un cycle dans l’existence ; dans l’espèce ; dans l’ordre : ainsi, le jour succède à la nuit et réciproquement ; les saisons s’enchaînent l’une l’autre sans pour cela se verrouiller les unes aux autres ; la naissance succède à la disparition ; l’espoir au désespoir. Nous
reproduisons fidèlement ceci lors de l’ouverture rituelle des Travaux d’une Loge, faisant passer celle-ci des Ténèbres à la Lumière et du chaos à l’ordre - les 3 Grandes Lumières symboliques et physiques y contribuant. Ce sont respectivement le V .°. M .°. ; le Premier Surv.°. ; le Deuxième Surv .°., ainsi que nos 3 colonnes centrales entourant le tapis de loge (comme dans notre Ordre) ou le pavé mosaïque : soit Sagesse ; Force ; Beauté.
Que la Sagesse préside à nos travaux !
Voyez plutôt, mes FF .°. mes SS .°., dans cette première incantation suivant celle du GADLU .°., l’idée de Savoir et de Science de l’Univers et du Cosmos, ainsi que des lois les régissant. Elle est par ailleurs « la SAGESSE » la connaissance de 1’Homme lui-même, de son origine, de sa
nature, de sa destinée (... quelque part...) et cette démarche enjoint donc le maçon « toujours cherchant » à s’impliquer dans la recherche de la Vérité; du Bien ; de la Justice. Découvrir, comprendre et appliquer les mécanismes régissant et définissant les relations des hommes entre eux ~ et l’Homme avec lui-même - telle est en l’état actuel de ce que j”ai pu observer et déduire – la posture du Sage.
 
La paix
(Juste une incursion au sein de la Tradition Biblique où il est mentionné que « Dieu a tout réglé avec mesure ; nombre et poids ››, ce qui me fit déduire que ladite Sagesse s’incarne en Ouvrière de toutes choses et qu'elle est Bien suprême. Aussi, l'hymne à la SAGESSE se définit-il comme invitation à se tourner vers soi-même de manière éclairée et humble, à se mettre à sa propre écoute sans concession aucune et à suivre la bonne Voie vers l”apprenti...Sage.
Que la Force le soutienne !
Cette deuxième incantation, désigne l’Edifice spirituellement symbolique qui doit être réalisé ; bâti ; construit par l'individu dans la collectivité.
Par quel outil ? Pour quel but ? Par quel moyen ?
Par la FORCE.
Les deux Colonnes à l'entrée de la Loge où se matérialise le Temple des Travaux. Evoquent l'idée de solidité; de stabilité, de force  ces trois concepts définissant à leur tour de maniére confondue la PUISSANCE conceptuelle nécessaire à l’ame'lioration de notre condition.
Vous l’aurez ressenti, je vous ai menés vers la notion d’Energie physique et matérielle, mais avant tout psychique; cependant, n’oublions jamais mes FF .°. mes SS .°. que nous oeuvrons dans un cadre éthique, moral et spirituel, condition sine qua non !!!
Cette force est - je le rappelle - éclairée en permanence par la Lumière que nous avons reçue au soir de notre Initiation, par conséquent ladite force demeurera exempte de brutalité; d’aveuglement; de violence. Au contraire, appliquons-lui de préférence une valeur éducatrice. édificatrice et bienfaisante, associée à un devoir intègre pour en faire resplendir la vertu créatrice germant au cœur de l”IDEAL que nous, FF-MM .“., sommes supposés générer pour le bien du genre humain.
 
L’AMOUR
Songez encore que pour toute conception, le DOUTE doit nous animer, ce qui prouve que nous agissons  forcément  sagement; aussi les outils composant la panoplic dc la « Boîte à outils » dont j’ai récemment exploré le contenu au grade d“apprenti avec Vous, contribueront’ils à exécuter avec humilité, justesse. et de plus en plus de précision, la synergie (toujours relative, mais au grand jamais absolue !) entre savoir et vouloir ; vouloir et pouvoir ; pouvoir et devoir…
 
Que la Beauté l'orne !
Cette troisième et dernière incantation vous a-t-elle semblé  insolite, inutile, superflue ? Que nenni, mes FF .°. mes SS ,°. ! Que nenni ! ! !
La BEAUTE est un élément essentiel dans la réalisation de la construction symbolique du Temple maçonnique à tous les degrés et amplifie la philosophie qui préside à l’action du F-M .°..
Certes le monde a été fabriqué sur le modèle de la beauté si l’on se réfère à Platon faisant allusion au démiurge (demi-ourgos) comme chef de chantier, et je suis bien aise de cette théorie, je vous l’avoue !...
Mais réfléchissons ensemble rapidement si vous le voulez bien...
Je vous propose le syllogisme suivant: les planètes ornent l'Unívers; or la Terre est une planète; donc tout ce qui y est orne l'Univers.
D’accord ?... Cependant, afin de vous mieux entretenir. vite je vais introduire la notion de « Cathédrale ›› dont l’Homme est le schéma exotérique et l’émanation spirituelle ambulante et vive. Ces « bâtisseurs parfois anonymes ›› que je me plais à nommer - en tout premier lieu le
GADLU .°. - n’ont-ils pas été à la fois les maîtres d’ouvrage et maîtres d’oeuvre de la Beauté par excellence aux fins d’une perpétuité au service du Prochain dans ce qu’il a de plus sacré ? Je vous le demande... Le souci et la volonté de beauté n’ont-ils pas constitué le moteur essentiel de leur action conséquente à une sagesse tempérée alliée à une force maîtrisée au service d’une destinée pérenne et dépouillée de vanité ?
 
La JOIE
Je pense que OUI, car lorsque nous levons nos yeux et que, momentanément, tournant nos âmes hors du champ de noire petite personne, la Conscience humaine éclot en même temps que nous sera révélée l’indissociation entre l’Art et l'Humain depuis la nuit des Temps, que celui-ci ait voulu représenter sous une forme architecturale ou picturale le relief de son sentiment concret, ou bien encore qu’il ait voulu traduire ses émotions spontanées par une partition musicale richement subtile ou par le lyrisme enchanteur d’une poésie filigranée. Dans tous les cas, les notes de tête, de cœur et de corps s’échafaudent à la manière d’une pyramide ou d’un élégant parfum a la fragrance évanescente.
Quoiqu’il en soit, vous conviendrez que, seule, la BEAUTE pouvait y parvenir !
En ce sens, mes FF .°. mes SS .°., s’il est vrai que rien de ce qui est humain ne doit (ou ne devrait) échapper au F-M .°., alors je comprends pourquoi la Beauté constitue « à mes yeux » la Révélation de l’Illumination et l’Outil de Vérité permettant de se dépasser et de s’élever en
spiritualité dans l’harmonie, dans l’unité, et dans l'équi1ibre, déjouant et contournant ainsi les encrassantes Ténèbres qui nous guettent, nous piègent et affaiblissent la salubrité des efforts.
Dans ce voyage au long cours, rien n’est plus complexe que la notion de temps présent, celui du constat immédiat. de l’action qui se déroule.
Son irréversibilité définit notre statut de FF-MM.°. moyennant nos travaux soudés en une chaîne d“union d”héritiers du passé chevauchant la monture du présent à destination du futur.
De la sorte, la métamorphose fait de chacun de Nous des Passeurs de Lumière, peu importe le grade puisque la mise en oeuvre s’opére en fonction des outils traduisant notre maturité - la maladresse chaotique prouvant à chaque instant que notre pierre doit être polie à tous les grades.
 
En définitive, nous ne pouvons que constater la volatilité du temps vis-à-vis de l’œuvre, qui elle, traverse le temps par la permanence de son polymorphisme. Tout est lié ! Sans « synchronicité, il n’est point d’œuvre puisque l’accomplissement de celle-ci repose sur le postulat incontournable de la notion de Temps en marche où sont confondus les 3 instants de 1'avant du pendant et de l’après, prisonniers du mouvement perpétuel, à la fois figé et sans rupture, cependant unique et continu, mais encore imperceptible et implacable.
Au final, pour parvenir à élever l’ordinaire au rang de significatif, il faut néanmoins tenter de faire de son mieux sans comparaison, mais de préférence hors de soi « sans narcissisme » en faisant de plus en plus preuve de sagesse dans notre responsabilité d’ouvrier qui, tout au long
de l’exécution de l’ouvrage, prendra conscience de la force des matériaux qu’il aura utilisés au service de la beauté de l'œuvre, une fois minuit sonnée. En conséquence le désordre sera donc éliminé, la confusion sera dissipée, le vice pourfendu, et alors cet Ouvrier en se détachant,
abandonnera alors l”édif1ice terrestre de son moi où il s’est enraciné pour sublimer l’architecture rendue inattaquable et inaccessible grâce à sa puissance intérieure libérée, étant enfin parvenu à une certaine transcendance universelle: celle que je nomme la Quatrième Colonne, la résultante divine.
Mes FF, mes SS, soyons éclairés; soyons purifiés pour mieux purifier; veillons pour mieux « sur-veiller ››
J’ai dit !
J.P.G.- La Parfaite Amitié

Publié dans le Bulim - Bulletin N° 48 - 30 juin 2013  -  Abonnez-vous

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