GLFM Bulletin : Bulim Misraïm 05/2013

Impressions d’Initiation

 On m’a demandé de prendre la parole ce soir afin de vous livrer les impressions et émotions ressenties pendant mon Initiation.

Certains et certaines d“entre vous mes chers frères et sœurs m’ont conseillé de le faire au plus vite afin de conserver intact ce vécu extraordinaire. Je m’y suis donc employé aussitôt, et j’ai tenté au travers des mots hâtivement jetés sur le papier, de faire ressortir SENSATIONS plus qu’EXPLICATION. Les voici donc aujourd'hui. Je commencerai par le début avec le cabinet de réflexion. Arrivée dans ce petit cabinet sombre, exigu, à peine éclairé d’une flamme vacillante, le devoir que l’on me demande d’accomplir prend toute mon attention.
Rédiger mon testament philosophique en répondant à des questions autour de I’existence de D ..., du devoir de l'humanité vis-à-vis de l”Univers, et de l’homme vis-à-vis de lui-même et des autres hommes. Toute à ma réflexion, j'observe alors le mur devant moi, où chaque lettre du mot V.l.T.R.I.O.L. se détache singulièrement sur le mur noir comme jetée au visage pour effacer toute trace du passé. Etre défigurée pour renaître
avec un nouveau visage. Je remets à plus tard leur interprétation et me concentre sur les différents objets posés sur le bureau : divers flacons où sont écrits les mots « souffre ››, «  mercure », « sel » ainsi qu’un sablier.
SABLIER : le temps qui passe…le temps qui s’arrête … Ne me demande›t-on pas de réfléchir à mon testament philosophique ? Ce squelette sur le mur derrière moi symbolise la mort, ma mort ! Bizarrement, ce soir, je n’ai pas peur (contrairement à ma mise sous le bandeau, où, vous vous en souvenez, cette terrible attente aveugle m'avait terrorisée), je me sens calme.
Oui calme, car ce soir, on me laisse libre de mes facultés face à cette mort. Je peux voir, je peux entendre, je peux penser. Je me retrouve face à moi-même. Faire le point avant de mourir. Que vais-je laisser derrière moi ? Que vais-je trouver ?
Calme, je laisse de nouveau mon regard parcourir les murs, observant tout. « Vigilance et persévérance ›› ces deux mots retiennent mon attention, Implicitement positifs, ils semblent me dire, n’ai pas peur, tout ne s'arrête pas là. Je me mets à l’ouvrage, rédigeant quelques lignes
puis réfléchissant, reprenant ma rédaction, tour à tour m’interrogeant sur le moment ou l’on va venir me chercher.
 
Puis des bruits de pas. ENFIN. On me couvre les yeux, j'avance me laissant guider vers une autre salle. On me prépare à la cérémonie. On me lave les pieds, me demande de préparer mon chemisier pour libérer mon épaule. Je n’ai aucune idée de ce qui m”attend mais je me soumets. Et c’est la corde au cou et les chaînes au poignet que l’on me conduit enfin vers ce voyage symbolique qui m’amènera je ne sais ou, je le pressens vers la lumière. Une nouvelle lumière. Je me laisse guider, déconnectée de mon corps physique, confiée à des mains bienveillantes qui me rassurent et me guident Privée de la vue et décidée a ressentir au plus prés chaque moment, c’est presque en flottant que j'entre dans le temple où je vais effectuer ( Je le réaliserai après) mes trois autres voyages.
J’entends une voix qui s’adresse à moi, je réponds :
« J’Y CONSENS >›, ma voix jaillit, rauque mais assurée, le doute n’a plus sa place. Je suis décidée.
Commence alors ce voyage symbolique où je suis guidée d’obstacles en obstacles, mes pieds tâtonnant, mes genoux se cognant sur le carrelage glacé, cette main ferme sur mon épaule semblant me confier : « N’ai pas peur, je suis là avec toi ››. Ce voyage requiert tous mes sens en alerte, sauf la vue dont je suis privée, aveugle, vers des épreuves qui me guident vers le lumière.
Seule face à ces obstacles, je ressens intensément tous ces regards dirigés vers moi, concentrés. La musique que l’on entend par intermittence m'enchante et m’émeut. Le temps s’est arrêté. Tour a tour, je bois un liquide amer, je prête serment, me mets à genou, l’eau me noie le visage, une mèche de cheveu trempée s’égoutte dans mon cou, l’épaule me brûle, enfin mon sang coule sur un parchemin. Sensation étrange d’être malmenée pour séparer mon âme de mon corps. Je prête de nouveau serment et j 'avance inexorablement, décidée à aller au bout de ce voyage. Retrouver la lumière. L'espace d’un instant, on me découvre les yeux et j’aperçois des épées toutes vers moi dirigées, une assemblée masquée, vision furtive qui me coupe le souffle.
 »JE PROMETS ET JE JURE ». Puis de nouveau on me fait sortir. Quand enfin on me rend la vue et la vie, aveuglée par la lumière, une intense émotion m’envahit, une joie profonde et pure. Je découvre enfin le lieu, mes frères et sœurs, venus me voir renaître et me sens si fière de prendre place parmi eux. Quel honneur de reconnaître des visages amis. Visage ami, même derrière le miroir pourtant destiné à me faire comprendre que je peux être mon propre ennemi. Je souris béatement ! Je sens mes joues s’enflammer.
On me remet les cendres de mon testament brûlé, une paire de gant blanc et un tablier, blanc aussi que je suis si fière de porter de nouveau ce soir. Je découvre la chaîne d”union et les autres codes de ma Loge. Maladroite, je répète les gestes, place mes pieds en équerre, maladroite
mais tellement attentive à bien faire.
Par la suite, je dis par la suite pour structurer mon récit, car pour moi ce 18 mars 2013, le temps s”est arrêté. Donc, par la suite, je participe au cérémonial qui clôt la cérémonie et me sens toute légère presque ivre.
Je ressens alors pleinement le sens de l’engagement, le vôtre, le mien, le nécessaire secret pour conserver les valeurs de notre fratrie.
Voici venu le moment des agapes. Je suis tour à tour félicitée, embrassée, louée pour mon courage et ma concentration, mainte et mainte fois. MTCS et F, vous m’accordez mille attentions. Et je nage alors dans un océan de bonheur.
Au travers de ces épreuves symboliques, que je n’ai pas cherchées ce soir a interpréter, deux faits m’ont profondément marquée: Ma traversée dans le noir suivi de l’éblouissant retour vers la lumière et la chaleur communiquée par vos actes, vos poignées de main fermes, vos regards attentifs, l’énergie positive dispensée généreusement autour de moi, votre affection sincère, toute action visant à me dire : « MCS, tu es ici chez toi ››.
18 MARS 2013, ce jour restera à jamais gravé dans ma mémoire.
J'ai dit.

 

Publié dans le Bulim - Bulletin N° 47 - 31 mai 2013  -  Abonnez-vous

B047-5 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \