J’aimerais commencer par vous parler de l’amitié.
Elle se définit par un senti partagé entre deux personnes, n’appartenant pas à la même famille, qui tissent des liens privilégiés allant bien au-delà de ceux qui les lient aux autres. L'amitié ne se décide pas et ne s'apprend pas, elle se ressent spontanément.
C’est le plus noble sentiment après l’amour, l’amitié peut durer toute une vie alors que l’amour s’altère au fil du temps.
L’ami peut tout pardonner et comprend sans juger.

On ne choisit pas ses amis en fonction de leurs qualités, on les accepte tels qu'ils sont et quels que soient leurs défauts. L’amitié c”est donner de soi sans compter, c’est un partage, de l’empathie, une écoute, de l’entraide, de la compassion, elle doit être dans les deux sens.
Aristote disait: «  il faut se conduire avec ses amis comme on voudrait les voir se conduire avec soi ››.
L’amitié est gratuite. On ne doit pas être redevable en amitié.

Mais c’est surtout de Fraternité dont il est question ce soir dans cette planche :
Contrairement à l”amitié, la fraternité est décidée. On ne choisit pas sa famille natale ni les frères de la loge mais j'ai choisi d'être franc-maçon.
La franc-maçonnerie créée une famille. Elle décide de partager des valeurs communes, nous sommes tous frères. On vit la fraternité dans l’affection et la Solidarité.

L’émotion et l’énergie que nous partageons dans la chaîne d’union, appeler un frère ou une sœur qui a besoin d’être aidé, abandonner nos métaux à la porte du temple, rester nous-mêmes avec nos faiblesses mais protégés par la fraternité des autres renforce nos âmes.
La fraternité est l’acceptation absolue de l’existence de l’autre. Nous ne parlons pas d’amitié avec nos frères et sœurs, nous sommes simplement frères et sœurs. Nous avons un père commun : Le Grand Architecte de l’Univers et cela détermine la force de la fratrie et des valeurs communes telles que la tolérance, le respect, l'humanité etc...

Ma démarche vers mon initiation et ce qui en a découlé m'a permis de devenir le maillon d’une grande chaîne de frères jusque-là inconnus qui n’a rien à Voir avec l’amitié ou les hasards de la vie. L’Amitié est l’aboutissement d’un choix réciproque, la fraternité maçonnique est
fondamentalement indéfectible. Elle est constituée de rites et de symboles dans le but de construire un monde meilleur. Pour évoquer la fraternité dans notre rite de MISRAÏM, j’ai choisi de vous parler des SHEMSOU HOR « les Compagnons d’Horus »
Pendant plus de 5 000 ans, l'Egypte fonda un pôle de savoir, terre sacrée des pharaons parsemée de temples ou communiaient les forces telluriques et cosmiques. Pendant cet empire, Memphis fut la capitale. Le dieu Ptah y possédait un temple. Les rois qui ont vécu dans la phase NAGADA III s’appelaient les SHEMSOU HOR. Ces étranges suivants d’Horus portaient des masques de faucon (HOR) ou de loup. Ils sont peut-être les initiateurs des dynasties pharaoniques.

On devenait SHEMSOU HOR après un long parcours initiatique ; on parle très peu d’eux et pourtant cette fraternité initiatique est omniprésente, elle est en effet la colonne vertébrale de l’Egypte Pharaonique.

Les archives sur les Compagnons ou suivants d’Horus ont été découvertes dans la Pyramide rouge de SENEFROU. Il y est fait mention pour la premières fois du titre de "Maître SHEMSOU" sous l’appellation de KERI SESHETA "maître des secrets". Parfois ils sont mentionnés en tant qu” "âmes de Pé et de Dep" deux villes miroir de la fraternité. Ils se perfectionnaient dans l“art du tir à l'arc ; non pour le combat mais en tant qu’exercice de méditation. Pharaon ne se déplaçait pas sans ses guerriers d’élite, sa garde rapprochée, ils étaient dans tous les lieux sacrés et dans tous les rituels.

On retrouve la trace de cette mystérieuse fraternité qualifiée d’AKHOUS «êtres lumineux irradiants ›› sur le Papyrus de Turin.
Ces héros demi-dieux selon les textes étaient dotés d'une force et d”une longévité hors du commun, ils auraient formé le lien entre ce que les Egyptiens appelaient LES VENERABLES et les dynasties humaines. Autour de sa majesté mais toujours revêtus de masque de loup et de
faucon, c'est à ce moment qu’ils deviennent une société secrète. Le parcours initiatique des SHEMSOU se faisait dans le travail sur la douleur et la maîtrise du corps par Scarifications.

Le geste rituel des SHEMSOU nommé HENI consiste a se frapper la poitrine, le poing fermé, le pouce relevé, accompagné d’un cri, d'une vibration. C’est une acclamation, une jubilation dans laquelle ce geste cardiaque en mode codé est une manifestation de la création.
La devise majeure des SHEMSOU était :
Tisser l’âme horienne dans le corps Osirien Et une de leurs phrases clef 2" Le SHEMSOU meurt dans OUSSIR pour naître dans HOR"
C’est dans la mouvance SHEMSOU que seraient arrivés le travail des métaux et l’écriture.

L’Horus, celui qui doit rester sur la voie juste en empruntant  tous les symboles et la symbolique, incite chaque Franc-Maçon au perfectionnement de son temple intérieur, à atteindre la vraie fraternité, la sagesse et un réel travail sur soi.
Lors de son initiation, on remet à l’apprenti Franc-maçon un miroir incrusté dans la croix ansée «  ANKH », il symbolise la fraternité, l'amour, la prospérité et la stabilité. L'ankh désigne la vie éternelle et universelle cachée dans chaque chose. C'est le symbole de la naissance vers une vie éternelle qui nous invite à rejoindre Osiris dans la pureté.
Tout comme Akhenaton avait prêché l’amour et la fraternité universelle, le ralliement pacifique des peuplés sous le disque solaire, le Franc-Maçon doit rayonner autour de lui et aussi dans le monde profane.

La Franc-Maçonnerie c'est aussi vous tous mes frères et sœurs, cette chaleur humaine et fraternelle dont vous m'entourez depuis mon initiation. La Franc-Maçonnerie m'a offert les outils qui servent à me façonner avec votre aide fraternelle. Vous m’avez permis de progresser grâce à la fréquentation régulière de notre Loge.


Je suis heureuse d’avoir pu vous présenter mon travail et vous témoignez ma reconnaissance pour votre fraternité et pour certains votre amitié sans faille. Je continue les efforts pour polir ma pierre brute avec maillet et ciseau en main pour apporter ma contribution et perfectionner l’élévation du temple car la route est encore longue.

Je souhaitais terminer par la lecture du Refrain d’une chanson qui me tient à cœur ! « tu es de ma famille de JJ. Goldman ›› ces paroles reflètent bien, pour ce qui me concerne, mon appartenance à cette grande famille qu’est la Franc-Maçonnerie.