GLFM Bulletin : Bulim Misraïm 10/2012

La Loge

Notre Sérénissime Grand Maître a évoqué le fait que parfois, certains Francs-Maçons se comportent comme des « concierges », et passent le plus clair de leur temps à divulguer et colporter des ragots, des rumeurs entendues « dans les couloirs ››, avec tout ce que cela peut contenir de médisances et de calomnies... Et la « Loge » de ces « concierges ›› n’est évidemment pas le lieu où se pratiquent ni la Fraternité. ni la Tolérance.

Veillons donc à ce que, dans nos « Loges ››, règne plutôt l’esprit qui présidait à la transmission de la « connaissance ››, en ce qu’elle a de « sacre ›› et de « secret ››, dans les Loges compagnonniques qui accompagnèrent les « grandes constructions ›› du moyen›âge occidental !
Ces lieux ou étaient mis en exergue : la complicité intellectuelle « de fait ››, et donc génératrice de « Fraternité ››, entre ceux à qui l'expérience et le temps avaient permis d’acquérir le « sens ›› des symboles et des synthèses ; ceux à qui la « pratique ››, perpétuellement renouvelée et perfectionnée de l’A1t les avait rendus « Maîtres ›› en ce domaine ; et ceux qui allaient leur succéder et avaient besoin de la transmission de leurs méthodes et de leurs « tours de main ››. L’esprit de « Corps ›› résultant de l’appartenance à une même « Communauté ››, le plus souvent choisie librement.
La « Loge ››, structure où la hiérarchie n’est pas « extérieurement ›› imposée, mais où elle résulte d“un accord « de fait ››, quasi-tacite, entre ceux qui « dirigent ›› (mais dans le souci essentiel d’inciter ceux qui travaillent à acquérir les « outils ›› leur permettant d’aboutir à une meilleure réalisation de l’OEuvre, et ceux qui « pratiquent ››, en ayant acquis de leurs aînés les techniques le permettant, mais aussi en ayant « modifié leur personnalité ›› pour qu'eux-mêmes soient une partie intégrante de cette OEuvre ! Et c'est ainsi, dans cette « complicité hiérarchisée ›> que peut se transmettre l’appréhension du divin, dont une parcelle revient à l'Homme, en ce qu’il en est création et émanation. Et, bien sûr, pour cette OEuvre, pour cette transmission, il est une « valeur ›› fondamentale : puisque chacun des hommes a son caractère, sa culture,  sa dimension personnelle du sacré, il est indispensable qu’il ne se persuade pas être le seul « dépositaire ›› de la Vérité, et qu’il accepte les « différences ›› qu’il peut avoir avec celui qui est dans la même quête, sur le même chemin, dans la même voie, en vue de la réalisation de l’Œuvre... Et cette qualité, cette vertu cardinale, c’est la « Tolérance ››...

Notre Sérénissime Grand Maître nous invite à approfondir ce concept, et à réfléchir à une manière de le rendre « effectif ››, et « pratique ›› ! En cela, il se montre dans la « continuité d’action ›› des pharaons bâtisseurs de l’Egypte pharaonique, ces « prêtres-rois ››, intermédiaires entre le monde organisé terrestre, dont le maintien dans la « Règle de Maât ›› leur incombait, et le « divin ››, unique même s’il avait de multiples expressions, qui participait à la stabilité du Cosmos, toujours menacé par le chaos qui aurait pu, qui pourrait, tout ramener au « Noun ›› des origines !... En organisant le travail, lors des constructions d’édifices comme Pyramides et Temples, dans les « téménos ››, en définissant des structures de « vie en communautés d’artisans ››, comme le firent les pharaons de la XVIIIeme dynastie, à partir d’Amenhotep ler,... ces bâtisseurs se définirent, en ce domaine, non seulement comme des « rois ››, mais surtout comme des «guides ››. En guidant les « équipes ›› au travail, dans une organisation de groupes humains permettant à chacun de « voir ›› quelle est sa part, dans l’Œuvre, quel est son rôle personnel, quelle est sa place, dans l’équipe... dans le dessein divin du maintien de l'ordre cosmique.  

Et de ce fait, au sein d’une hiérarchie indispensable quand-même, chacun trouvait sa place, et s’intégrait dans l ‘Egrégore du groupe où il était... Et d'autant mieux qu’il saurait faire preuve de Tolérance, et accepterait différences et divergences avec celui qui était à son coté !...

Nous sommes dans une Franc-Maçonnerie « Egyptienne ››. N’est›il pas de notre devoir de continuer à développer l’esprit de syncrétisme, l“esprit de l'acceptation de l'autre et de ses différences, qui était l’un des fleurons de la pensée de cette Civilisation pharaonique qui marque encore nos conceptions culturelles actuelles ?

Et qu'en cela, le Suprême Architecte de Tous les Mondes, à la gloire duquel nous travaillons, nous vienne en aide !...

J'ai dit. Sérénissime Grand Maître.
Publié dans le Bulim - Bulletin N° 41 - 31 octobre 2012  -  Abonnez-vous

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