GLFM Bulletin : Bulim Misraïm 09/2011

Le Silence
Le Silence à l'Origine

5 Minutes de Symbolisme

Au commencement des mondes, seuls existaient les cieux et la terre et le silence exprimait la fusion de ces deux éléments. Pure et silencieuse, la nature prit forme. La vie naquit et le cri de vie vint interrompre ce silence. L’homme prit la parole. L’existence s’écoula comme étant la vie, et la mort, l’arrêt de cette existence. Au contraire de la vie, preuve de l’existence, la mort est également un long et éternel silence. Le silence est donc, le commencement et la fin.

DEFINITION DU SILENCE

La définition du Larousse, nous indique qu’il s’agit de l’absence de bruit, mais qu’il s’agit aussi d’une action ; le fait de se taire. On peut

donc opposer au mot silence, le mot bruit et opposer ce mot silence au fait de parler. Le parler est donc, la manifestation de la pensée silencieuse par la parole, mais, dans notre réalité propre, qu’est-ce que le silence ?

LES DIFFERENTS ASPECTS DU SILENCE Le terme silence est en effet employé de diverses manières : Il s’emploi dans une idéologie de la morale, et s’inscrit dans les us et coutumes dans certains pays. Le silence se conforte sous forme de proverbe. Il est aussi associé à certaines images de calme et de sérénité. En franc-maçonnerie, au moment de l’apprentissage, il est le passage obligé qui guide l’apprenti vers la construction de soi. Le silence étonne et surprend par la multitude de ses aspects. Certaines religions, au moment du culte, invitent les fidèles à se recueillir en silence pour vivre un moment privilégié de prière en relation avec Dieu. Le bouddhisme renvoie au grand silence dans l’essence universelle à la recherche

de la sagesse intérieure. En méditation, le repliement en silence, est nécessaire au ressourcement de l’âme. Au cours de certains engagements religieux, il est coutume de faire vœu de silence. La culture Orientale enseigne le retrait silencieux en soi avant le combat pour une concentration optimale de ressources et d’énergie. L’enseignement du Yoga, impose au yogi une intériorité silencieuse du corps, lors de la réalisation de postures. L’Artiste utilise l’appel intérieur de son imagination et de sa pensée silencieuse pour reproduire son art. Le silence est utilisé pour établir les règles des us et coutumes. L’Omerta, est la loi du silence qui impose de se taire par crainte de représailles pour se protéger. Le proverbe cite en exemple le silence pour appuyer une règle morale : « Le silence est d’Or, la parole est d’argent ». Ne parle que si tu es certain que la parole vaut mieux que le silence.». Le secret impose de se taire pour ne pas divulguer des informations importantes ex : Le secret professionnel. Celui qui se tait et qui ne veut pas exprimer sa pensée, utilise le mutisme, c’est un silence volontaire. En franc-maçonnerie, lors de la cérémonie initiatique, le serment d’entrée dans l’ordre maçonnique, instruit le nouveau venu de l’importance de ne dévoiler aucun des mystères de la franc-maçonnerie, « sauf à un bon et légitime frère dans une loge régulièrement constituée. » Donc il faut faire silence. Et au grade d’apprenti, celui-ci se tait également.

LE SILENCE DE L’APPRENTI

Certaines étapes de la vie sont marquées par des rites de passage ou des repères. Dans les cités primitives, l’entrée dans la vie adulte se traduisait par un retrait loin des siens. Chez les chrétiens, par la première communion, chez les juifs par la Bar-mitsva. Dans l’enseignement maçonnique, la première étape donnant accès à l’ordre maçonnique, passe tout d’abord, par le Cabinet de réflexion qui nous demande une réflexion profonde et intérieure sur soi-même. Cette étape passe par la cérémonie initiatique

puis par l’accession au grade d’apprenti qui est une étape obligatoire. En loge, l’apprenti participe aux travaux mais il se tait. Grâce au silence, il se conforme, écoute, répète, imite les anciens. Ce silence est presque associé à la soumission. Il apprend à observer. Bien qu’il doive se taire, il découvre le respect du rituel qui gère les échanges de la communication entre le Vénérable Maître, les premiers et seconds surveillants et les compagnons, afin que la sérénité règne au sein du temple.

L’Apprenti se contient, il maîtrise ses débordements, ses pensées, sa passion. Il renaît et apprend à se former à nouveau dans le seul but d’aller plus loin pour un renouvellement intérieur et une construction de soi. Ce silence induit une soumission permettant de laisser de côté, ses préjugés et toutes ses connaissances antérieures. Ce mutisme de l’apprenti est la voie de l’introspection « connais-toi, toi-même ». Comment faire silence alors que tout s’agite à l’intérieur de soi ? Le silence devient alors un guide qui tempère le bouillonnement intérieur de

l’être. Le règlement maçonnique, nous rappelle d’utiliser le silence pour le respect des bonnes mœurs et de la rituélie en loge.

LES ENJEUX DU SILENCE DANS LA FRANC-MACONNERIE

La réserve du franc-maçon, l’esprit qui habite celui-ci, implique un profond engagement, celui de respecter les mœurs maçonniques et d’utiliser chaque rituel avec rigueur. Avant l’entrée en

loge, le silence doit régner sur les parvis pour une meilleure concentration. Au moment des rituels, le silence est propice à l’apaisement, au respect et à la rigueur des règles. Le temple est le lieu de concentration de calme et de sérénité. Le franc-maçon vit le silence avec réserve et discrétion. Son évolution est marquée par le

temps dans le but d’aller plus loin et de partager le plaisir d’être ensemble. Intériorité avant sa construction, puis le développement de soi, le silence est donc, le commencement et la fin.\

J’ai dit

R\L\ Sechat à l'O\ de Baie/ Mahault

Publié dans le Bulim - Bulletin N° 30 - 30 septembre 2011  -  Abonnez-vous

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