Je ne vous parlerai pas du rituel ou des différentes étapes de l'initiation parce que vous les connaissez par cœur, tant pour les avoir passées que pour les avoir surveillées, mais des réflexions qu'elles ont suscité dans mon esprit et des problématiques qu'elles m'ont fait apparaître comme essentielles, savoir : la confiance, la purification, l'allégeance et la fraternité.

Bien sûr le simple fait de savoir qu'on va être initié implique déjà que l'on devra subir certaines épreuves qu'il faudra réussir et l'on s'attend donc à vivre quelques instants extraordinaires, et je n'ai pas été déçu de mon attente. Dès mon arrivée j'ai dû me livrer corps et âme, pieds et poings liés à un inconnu qui me guidera, moi l'aveugle, puisqu'il m'a couvert les yeux d'un bandeau et la tête d'une cagoule. Confiance, totale confiance. Je suis soumis à cet inconnu qui va me conduire à travers toutes les embûches jalonnant le parcours initiatique et je suppose destinées à me faire perdre mes repères dans l'espace et dans le temps. A ce stade de l'initiation j'ai parfaitement pris conscience de l'importance de l'autre, c'est à dire d'autrui.

Cependant un homme qui fait confiance n'en est pas pour autant pur; d'où le besoin de lui faire subir les épreuves du feu, de l'air et de l'eau, destinées à le débarrasser des "impuretés" qu'il a pu accumuler tout au long de sa vie passée pour qu'il puisse bénéficier du nouvel enseignement qu'il va recevoir. Pour intégrer la famille des franc-maçons un homme doit aussi signifier son allégeance à cette famille en prêtant serment, pacte qu'il signera de son sang, respect et secret des règles qui lui interdisent de trahir ses frères sauf à encourir le sort réservé aux traitres.

Un marquage au fer rouge vient parachever cet engagement. Je dois dire aussi que j'ai été très fortement impressionné par le rapprochement physique entre les différents postulants qui, chaque fois qu'ils étaient réunis, qu'ils fussent debout ou agenouillés, se tenaient serrés l'un contre l'autre, main sur l'épaule, manifestation, me semble-t-il, de la solidarité qui devait exister entre eux, de cette fraternité qu'ils avaient souhaitée. Pour moi, il ressort de cette initiation que l'homme que j'étais avant ne pouvait plus être le même après: par les choix déterminés que j'ai assumés, par les engagements que j'ai pris, par la volonté profonde que j'ai affichée d'appartenir à cette communauté.

Ce parcours initiatique chargé d'actes symboliques et forts, pour aussi perturbant et surprenant qu'il puisse être, me propose une nouvelle conception de la vie que j'apprécie. Je me suis présenté humblement à vous qui m'avez reçu et accepté, je me suis agenouillé devant vous pour recevoir l'adoubement puis relevé pour entendre notre Vénérable Maitre me dire qu'un Franc-maçon meurt toujours debout. L'ensemble du message a été très bien reçu. Vénérable maitre, mes frères et mes sœurs.

J'ai dit VM

Un F\ - RL\ Neter 31 – GLFM