GLFM Bulletin : Bulim Misraïm 10/2010

Planter un citronnier

La vie est pleine de symboles, comme ceux que nous offre la nature : le soleil, les étoiles, le chant des oiseaux, et aussi beaucoup plus. Ceux et celles qui nous transmettent la Philosophie, la connaissance des textes et des images qui nous offrent une ouverture au niveau des arts et des sciences, communiqués par les différentes traditions.
Tous ces enseignements sont à notre portée, afin que lorsqu’apparaîtra ce désir profond qui nous guide, et nous pousse vers une véritable transformation, nous soyons prêts à les recevoir.
De par mon expérience intime, je me suis trouvée dans l’inquiétude de savoir quel était le début du chemin que je devais suivre, pour polir ma pierre brute, afin accomplir l’œuvre la meilleure, comprenant de même que j’étais cette pierre brute et que, je me devais de changer !

En notre conscience interne, nous savons que nous avons le devoir de travailler sur nous, pour arriver à créer ce cube parfait, et nous apprenons pour cela à nous servir des outils mis à notre disposition, en agissant avec persévérance, et l’image qui s’impose à mon esprit comme gardien de cette vertu est celle du coq.
J’ai pu trouver le début de mon chemin grâce à notre Vénérable ANAHI qui m’a indiqué la lecture de certains textes ; par la pratique de la méditation quotidienne et par la contemplation des symboles. Tout ceci m’a fait comprendre la part importante bien qu’infime au regard de ce que nous sommes, de notre intégration dans le développement du « grand tout » en travaillant et produisant des planches, ce qui amène petit à petit à cette compréhension et cette intégration.
Pendant un temps j’ai maintenu l’illusion de renouveler un espace de pensée et de trouver ce lieu agréable (je vois maintenant clairement combien j’ai perdu de temps trompée et paralysée, tout en me demandant si j’obtiendrais des réactions hostiles dans le cas où j’accomplirais le désir qui était en moi).

Tout au début en préparant le terrain, et me livrant à l’expérience consciente du changement que je sentais en moi, la force de la volonté qui me guidait, me donnait une vision décalée de la terre. Tout mon corps sentait la résistance que je me représentais du lieu ou je « voyais le principe ».
Je me le représentais comme une « forêt » et cette résistance m’assistait pour aller au plus profond, en enlevant d’abord les broussailles de la surface et en retirant les troncs rebelles qui était tombés suite à mon effort ; j’ai pu observer que continuant celui-ci j’arrivais enfin jusqu’où se trouvaient les racines plus petites, qui se dissimulaient dans des endroits obscurs et sans lumière !

J’ai découvert qu’en nettoyant « le terrain » et en émiettant la terre avec mes mains pour lui enlever ses impuretés, il se dégageait un espace possible pour planter des semences nouvelles. Je peux maintenant reconnaître symboliquement un travail de comparaison avec les passions et les erreurs qui avaient jusque là nourri mon ego !
En accomplissant ce travail je m’aperçus que je pourrais enfin cultiver cet endroit, et que cet espace avait une relation étroite avec le désir de changer mon « moi interne » et que cette action qui venait de se révéler serait l’événement qui pourrait me permettre enfin de « m’élever ».
De même que l’œuvre de préparer le terrain afin de planter un Citronnier avec un tronc sain, ferme et droit, garni de beaucoup de feuilles belles et vertes et donnant un arôme particulier différent selon chacun ; de même symboliquement j’associais l’idée d’avoir moi aussi au niveau de ces graines nouvellement plantées dans le secret de mon moi profond, planté un Citronnier qui demain pourrait j’espère produire ses premiers fruits ..

Ce travail interne me donna la joie de l’effort accompli et le désir profond de relever mes manches pour me mettre au travail, au niveau de l’espoir et de l’envie de croître et évoluer en laissant s’épanouir les ailes de l’âme afin d’être en « liberté » de sa prison du corps pour enfin jouir à nouveau de sa part divine ! Et même si au dehors de nous, souvent tout est gris et pluvieux, j’appris qu’en m’approchant de l’intérieur de l’être, je coulerais enfin dans une mer de lumière au- delà de l’humain, ayant appris comment, je sais maintenant partir afin de pouvoir grandir pour retrouver cet état ; état spirituel tout en restant moi-même afin de faire grandir l’œuvre qui est aussi au-dedans de mes mains.

SR\ RL\ Hatsepsut à l'Orient d'Argentine - GLFMisraïm

 Publié dans le Bulim - Bulletin N° 21 - 31 octobre 2010  -  Abonnez-vous

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