GLFM Bulletin : Bulim Misraïm 02/2010

Salam-Malek Oum

Assise, sur mes talons, devant l’ouverture de la tente, je bois à petite gorgée le thé qui fleure bon la menthe et le caramel. Le ciel se drape de son manteau sombre où s’étirent des étoiles lumineuses. La nuit est fraîche ; c’est comme une immersion dans un torrent qui lave et apaise les brûlures du jour. Les voisins, les parents, les amis sortent de la longue torpeur du jour et vont se rendre visite. De ci, delà on entend comme une ritournelle : Salam-malek­oum ou malek-oum salam : que la paix soit avec vous.

Ce rituel est le prélude de toute conversation et il m’a toujours beaucoup intrigué. Comme ce qui s’ensuit après : le chapelet de questions sur la santé de tous les membres de la famille. Alors, voyons, posons- nous. Que la paix soit avec vous à quoi on retourne les vœux. Pourquoi ne pas dire que la paix soit parmi nous ? Cela irait plus vite, si on parle en européen ce serait un gain de temps et comme on le sait le temps c’est de l’argent ! Mais voilà on est dans une autre culture et donc dans une autre dimension.

Je comprends de plus en plus qu’il faut plus d’une phrase pour appeler des cieux plus cléments. La paix ne peut que se partager, il faut donc que chaque personne fasse un pas pour aller à la rencontre de l’autre. La paix se mérite également car nous avons besoin d’avoir les sentiments et les émotions apaisés pour l’appréhender. L’harmonie en soi doit être présente ou désirée. Même si je suis devant mon ennemi ou perçu comme tel ; je me dois de faire taire ma rancœur, mon dépit pour pouvoir engager un dialogue. Sans échange il ne peut y avoir de paix.

Donner la paix à quelqu’un c’est bien faire un don, c’est un acte de partage et d’amour que j’offre à mon interlocuteur. Or je ne peux offrir que si tout mon cœur et toute mon âme s’ouvrent à l’autre. Si je n’ai pas la paix intérieure, comment puis-je la donner ou la recevoir ? Il me semble que nous faisons de même en laissant nos métaux à la porte du temple. Ce temps de recueillement sur le parvis, nous permet de passer du profane au sacré.

Nous connaissons notre ennemi, nous le voyons dans le miroir après que la lumière nous ait été donnée. Tous nos déplacements lors du rituel et avant l’ouverture au premier degré, nous permettent en retraçant le caducée d’Hermès, d’ouvrir nos chakras pour que l’énergie de chacun ne fasse plus qu’une. Cela marque notre volonté de nous ouvrir à nos sœurs et à nos frères dans l’amour et la compassion. Le premier travail du maçon est donc, bien de trouver sa paix intérieure et de la transmettre à qui veut la recevoir. C’est bien de partager, de communier sous une même énergie pour notre bien et le bien de tous.

Alors mes sœurs et mes frères donnons la paix, donnons-nous la paix, restons dans l’harmonie cosmique, pardonnons, aimons et nous trouverons la paix parmi nous.

J’ai dit.

Une Sœur – RL Athanor – GLFM 
Publié dans le Bulim - Bulletin N° 15 - 28 Février 2010  -  Abonnez-vous

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