GLFM Bulletin : Bulim Misraïm 01/2010


Deux voies Initiatiques

POURQUOI CE SUJET ?
Orphelin de mère et sans jamais avoir connu mon père, à 13 ans je suis parti seul à la recherche de mes racines. J'espérais un regard d'adulte auquel me rattacher. Et alors que je me débattais dans un univers sombre, m'est apparu le Taekwondo. Celui qui enseignait cet art martial s'est avéré être un cousin. Il est ainsi devenu mon 1er Maître, il y a maintenant plus de 40 ans.

Lorsque des années plus tard, j'ai été initié à la FM, je n'ai pu que constater un nombre surprenant de similitudes entre ces deux disciplines. Notamment en ce qui concerne le chemin initiatique, les rituels pratiqués, les moments de recherches et les moments de doutes, les passages de grades, les moments de partage en fin de cours ou de tenue. Que je sois en loge ou en séance d'entraînement, je retrouve la même spiritualité, la même volonté de m'interroger, de grandir, de m'épanouir et de me dépasser. Au TKD comme en FM, de nombreux symboles me permettent de mieux voir en moi, mieux me replonger dans mon propre cabinet de réflexion, trouver les moyens de m'élever, de rechercher au plus profond de moi, comment mieux faire et mieux être. C'est pourquoi j'ai souhaité vous faire partager mes réflexions sur les deux voies initiatiques que constituent pour moi, le Taekwondo où je suis un Grand Maître et la Franc-maçonnerie où je suis Apprenti.

QU'EST-CE QUE LE TAEKWOMDO ?
1/ Un art martial coréen dont le nom signifie TAE = pieds – KWON = poings – DO = l'esprit et les réflexions favorables à la construction de soi, le développement et l'enrichissement de soi par la pensée.
2/ Un art martial lié à la culture et au mode de vie des coréens, construit autour de symboles et de rituels. Ses origines remontent à 23 siècles avant JC, au moment le plus culminant de l'histoire de l'Égypte et bien des siècles avant que l'empire romain ne soit fondé.
3/ Un art martial avec une dimension traditionnelle et spirituelle, qui est devenu sport olympique en 1988. Du même coup, il ne privilégie dorénavant que les valeurs sportives au détriment de celles spirituelles.

QUELS SONT LES OBJECTIFS EM FM ET AU  TAEKWOMDOD ?
L'objectif en FM consiste à aller chercher et puiser au plus profond de nous-mêmes, les ressources nécessaires à notre questionnement, notre élévation, notre perfectionnement, notre enrichissement spirituel, par l'étude des symboles et des rituels. En FM, c'est avant tout un cheminement personnel, mais c'est le regard de l'autre qui m'éclaire et m'invite au retournement de ma perception, car le franc-maçon est un être libre, dégagé de tout dogme et obligation de résultats.
Au TKD, nous sollicitons le regard de l'autre, Maître, haut gradé, coach, arbitre ou simple élève, pour nous interroger, avancer, grandir, comprendre, ne pas baisser les bras, ne pas nous satisfaire de petites parcelles de résultats insignifiants. Le Maître et ses assistants ont l'obligation de porter les élèves, les pousser au dépassement, les aider à être des exemples dans leur vie de tous les jours, face à eux-même et face aux autres. A ce sujet, et pour bien comprendre ce point, mon propre Maître m'a dit un jour : quand tes élèves t'empêcheront de dormir, on t'appellera Maître à ton tour .... L'objectif au TKD est donc d'aboutir à l'efficacité et la maîtrise absolues de la technique et du geste... à tout prix.

Nos objectifs bien que quasi similaires trouvent des moyens différents pour leur réalisation : en FM l'initié est libre, évolue à son rythme, alors qu'au TKD, la progression est attendue, programmée, souhaitée et tous les rituels, symboles, Maîtres, coachs et les arbitres, ne sont là que pour pousser et obliger à la réussite.

LA LOGE EN FRANC-MACOMMERIE ET LE DOJANG AU TAEKWONDO
La loge est lieu sacré et protégé où les initiés se réunissent pour vivre les symboles et les rituels. D'ailleurs, pour moi, ce sont les symboles du 1er degré qui favorisent la naissance de l'égrégore en loge. Depuis mon initiation, à chacune des tenues auxquelles j'ai eu le privilège de prendre part,

Le PAVE MOSAIQUE me fait comprendre que rien n'est totalement blanc ni totalement noir, que l'excès est nuisible et que la recherche de l'équilibre doit être privilégiée à tout instant.

La LUNE, luminaire de ma colonne, favorise chez moi le ressenti, étape intermédiaire avant l'accession à la lumière directe.

Le CISEAU et le MAILLET, me permettent d'agir de façon permanente sur ma pierre brute. Le ciseau tenu par la main gauche (perception) est symbole de la prise de conscience alors que le maillet tenu par la main droite (action) est symbole de la force. Le FIL A PLOMB, symbole de la rectitude, est comme une antenne qui me relie au GADLU durant nos tenues.

Les GANTS BLANCS, me protègent des ondes et pensées négatives de l'extérieur. Ils symbolisent ma décision de laisser les métaux à l'extérieur du temple. Ils sont portés durant la tenue sauf quand on prête serment, quand on donne son obole dans le tronc de la veuve et au moment de la chaîne d'union, pour que les énergies de toute la loge fusionnent et s'élèvent (égrégore).

Les 3 PILIERS, Sagesse, Force, beauté, représentent un triangle rectangle et dynamique dont l'angle droit est situé au niveau de la force. Le pilier Sagesse symbolise l'esprit, le pilier Force symbolise la matière et le pilier Beauté symbolise l'harmonie sur laquelle repose notre édifice.

Le DELTA LUMINEUX avec l'œil au centre, triangle isocèle aux angles identiques, symbolise l'équilibre parfait vers lequel je souhaite tendre (stabilité, sagesse, l'idéal)

Le TABLIER EN PEAU BLANCHE avec la pointe en l'air, symbolise mon état d'apprenti soumis au silence pour ressentir, observer et apprendre des anciens.

La PIERRE BRUTE, c'est-à-dire moi, le 4è pilier qui manque à la construction de mon propre temple intérieur, que je travaille par l'image que me renvoie le regard de l'autre, tout au long de ma vie maçonnique. CE TRAVAIL SUR MOI-MÊME est réalisé sous l'éclairage des 3 lumières de la loge au 1er degré c'est à dire le livre sacré des morts de l'Égypte antique qui symbolise la direction, le sens, la loi, puis à l'équerre qui symbolise la matière et au compas qui symbolise l'esprit.. Le VM et le collège des officiers de la loge, de leur côté ont pour mission de créer l'espace nécessaire à mon interrogation et à ma volonté de revisiter mon cabinet de réflexion pour en ressortir meilleur. Ainsi, durant les tenues, je suis interpellé et tenu en éveil par les coups de maillet du VM et des 2 surveillants, de même que par les coups de cannes très toniques du Maître de cérémonie.

La COLONNE des apprentis, symbolise, comme je l'ai déjà dit le ressenti et le silence. La CHAINE d'UNION, moment d'égrégore très fort au cours duquel nous nous unissons à l'ensemble des maçons morts ou vivants pour pérenniser nos valeurs à jamais.

Les CEREMONIES d'entrée et de sortie en loge, sont aussi des moments très forts, ponctués de musique.

Au TKD, le dojang est le lieu sacré réservé aux entraînements. Il peut se matérialiser par tout espace dans la nature. Une fois délimité, on y pénètre en se prosternant à l'entrée, et c'est notre premier rituel pour marquer comme en FM notre volonté de laisser les métaux à l'extérieur. Ce lieu doit toujours être maintenu propre. Lieu sacré, seuls les élèves acceptés par le Maître y sont admis, revêtant leur tenue de cours, avec leur grade et les symboles y afférant, chacun avec un rôle spécifique et des symboliques qu'il doit rigoureusement mettre en scène. Chaque membre est distingué par un grade, symbolisé par sa ceinture : blanche, jaune, verte, bleue, rouge et les ceintures de hauts grades, les ceintures noires, du 1er au 1 0è dan.

Une fois entré dans le dojang, le silence règne durant toute la séance, sauf lorsque le Maître rythme le cours par sa voix, lorsque les deux plus hauts gradés invitent les participants au salut et lorsque les élèves émettent le KIAP pour libérer leurs énergies et accroître leurs efforts. Les séances démarrent toujours par l'accueil du Maître par le plus haut gradé, situé à sa droite. Il invite l'assemblée à se tourner vers l'orient saluer le drapeau coréen et celui du pays où l'on se trouve, de même que la photo du propre Maître du Maître de cérémonie. Puis il ordonne aux participants de se tourner vers le Maître pour le saluer. Tout ceci est rythmé par le son de sa voix et le silence qui précèdent et accompagne ces saluts, favorisent l'éclosion d'un haut niveau d'égrégore. Tous les membres présents élèvent au même moment leur pensée vers le même but : trouver les moyens d'atteindre l'efficacité absolue lors de la séance qui va démarrer. En loge, c'est le maillet du VM et des surveillants, de même que les coups secs de la canne du Maître de cérémonie, qui appellent à l'éveil, alors qu'au TKD, c'est la voix du Maître et des deux plus haut gradés, qui crée les conditions nécessaires à la naissance de cette attention. Au son de la voix du Maître, le silence s'installe et les élèves évoluent au rythme et à la vitesse imposée. A la fin de chaque répétition, la voix du Maître indique de s'arrêter, tous les élèves se prosternent pour le remercier et lui rendre hommage et à nouveau le silence règne. A chaque séance, le Maître, par sa voix, pousse les élèves non conformes et les plus lents, à se surpasser. A la fin de chaque entraînement et avant les rituels de fin d'entraînement, le Maître ordonne que tous les membres s'assoient en tailleur, les yeux fermés, le dos arrondis, la tête enfoncée dans la poitrine et les mains posées sur les genoux. Le silence règne à nouveau et chaque élève doit aller chercher au plus profond de lui, les réponses à ses imperfections et se ressourcer pour aller vers mieux, jusqu'à ce que le Maître ordonne Gueumann, la fin du cours, tout comme nous terminons nos travaux à minuit plein.

A la fin de l'entraînement, c'est encore le plus haut gradé, situé à droite du Maître, qui invite l'assemblée y compris le Maître, à tourner le dos à l'orient pour arranger leurs tenues comme au début des cours, puis les invite à se retourner à l'orient pour saluer les drapeaux et la photo du propre Maître du Maître présent, avant de leur ordonner de saluer le Maître lui même. Le Maître invite ensuite le second plus haut gradé de la séance à ordonner que l'assemblée salue le premier haut gradé, comme pour le remercier de l'avoir assisté et d'avoir veillé au bon déroulement de l'entraînement. Ce sont là quelques outils qui favorisent la naissance de l'égrégore lors des séances d'entraînement au TKD.

L'INITIATION
En FM, l'initiation est un moment essentiel de la vie de chaque maçon. Il commence dans le cabinet de réflexion, par un retour à la terre, un travail sur des symboles comme VITRIOLE, le PAIN, la MORT, le TESTAMENT philosophique etc... C'est un moment inoubliable, qui symbolise la mort du profane, un moment fort, rempli de doute, d'interrogations, de choix, d'imagination, de l'envie de se découvrir soi-même. C'est un espace rempli d'énigmes et d'épreuves, pour nous faire découvrir qu'en définitive, tout le secret de la FM réside en nous, ... en notre capacité à intégrer de perpétuelles améliorations tout au long de notre vie maçonnique. Notre retour à la vie, notre re­naissance donne lieu alors à l'initiation qui s'effectue à travers les 3 voyages de purification. L'EAU qui nous purifie, qui nous lave de notre état passé, comme un baptême pour un nouveau départ (renaissance)

L'AIR qui nous purifie aussi pour nous permettre de mieux nous élever (hors de terre) Le FEU purificateur qui marque notre chair et nous invite à juguler nos passions pour atteindre celui de l'esprit

L'initiation permet à chaque maçon de découvrir une nouvelle communauté de F et de S, tous marqués des mêmes principes de générosité et d'humanisme sans faille et à jamais.

L'initiation au TKDO se déroule en plusieurs phases.
Tout comme dans le cabinet de réflexion, au taekwondo, il est demandé au futur élève, d'assister à un cours sans y participer, d'en observer les rites et les rituels, la relation Maître-élèves, la pression et l'exigence du Maître, la souffrance des élèves, l'aide apportée par les grades supérieurs au moins gradés, le rythme de la voix du Maître pour la discipline qu'il impose et pour l'invitation qu'il fait à chaque pratiquant d'aller chercher au plus profond de lui, les ressources nécessaires à sa progression. Cette séance d'observation par le silence imposé au futur initié, doit lui permettre, en quelque sorte un retour à la terre, un retour en lui-même, pour s'interroger sur les véritables raisons de sa présence. Pendant ce temps, le Maître donnant son cours, observe le futur élève : assiduité, présence, concentration, nervosité, attention, patience et impatience. Le futur élève aura ensuite un entretien avec le Maître, qu'il doit convaincre sur les raisons de son adhésion. Le Maître devra déceler que le futur élève ne vient pas pour s'exercer à la violence, mais pour apprendre à se découvrir, se maîtriser, se dépasser en allant chercher au plus profond de lui, les nouveaux efforts et ses nouvelles zones de progression. Le Maître doit aussi déceler sa capacité à contribuer à la pérennité du TKD, par sa disponibilité et son assiduité. Si, à l'issue de cette première phase, le postulant est accepté par le Maître, il s'acquitte de ses droits d'adhésion, reçoit sa tenue blanche appelé dobok avec sa ceinture blanche, symbole de son acceptation à participer aux différentes phases de l'initiation. Ceci est similaire à l'initié en FM qui reçoit ses gants blancs et son tablier de peau de couleur blanche, à l'image de la pureté de sa démarche, avec la pointe levée pour se différencier des compagnons, mais surtout pour protéger son plexus des éclats de la taille de sa pierre brute, du à son manque de maîtrise.

D'ailleurs en comparaison au TKD, j'ai toujours considéré que mon tablier d'apprenti ne me donnait en fait que le droit de rentrer dans la deuxième phase de l'initiation, qui me conduira plus tard à la troisième, et ainsi de suite....
Une fois revêtu de son dobok et sa ceinture blanche, le nouvel élève au TKD, est placé en dernière ligne, pour apprendre à observer par lui-même les gestes de ceux qui le précèdent dans l'apprentissage. Ceux-ci sont placés dans l'ordre croissant de leurs grades et leurs techniques sont le reflet des techniques montrées par le Maître. C'est un moment d'errance et de souffrance, qui peut décourager, ceux qui sont venus pour des buts inavoués. Le jeune débutant doit ainsi progresser par sa recherche et sa capacité à aller solliciter les plus gradés ... un travail d'apprenti en quelque sorte comme en FM, jusqu'à son prochain passage de grade.
Je rappelle comme je l'ai indiqué au début de mon intervention qu'il y 8 grades de débutant et 10 hauts grades communément appelé ceinture noire.

LES COMPETITIONS
En FM, la notion de compétition n'existe pas, car chacun évolue à son rythme.
Au TKD, le coach lors d'une compétition n'a pas d'autre choix que de pousser le combattant à gagner et aller au-delà de sa souffrance naturelle, tenir deux secondes de plus que son adversaire.... L'arbitre lors d'une compétition doit tout mettre en œuvre pour que le meilleur gagne et pousser les combattants à aller au- delà d'eux-mêmes pour chercher l'ultime stratégie qui fera gagner.

Chaque compétition met en exergue un rituel spécifique : au début du combat, l'Arbitre invite les combattants à saluer les membres de la table des officiels, et à se saluer avant de démarrer le combat. A la fin, ils les invitent de nouveau à se saluer, à saluer les officiels, aller saluer et remercier le coach adversaire pour leur avoir donné l'opportunité d'affronter leur combattant. C'est cela la marque de respect propre aux arts martiaux.

LES PASSAGES DE GRADE
En FM, l'initiation du jeune maçon se poursuit dans le silence et l'observation durant un an pour découvrir, comprendre, observer, sentir, s'interroger, approfondir ses réflexions et ses doutes. Cet apprentissage s'effectue par ses propres recherches et par les instructions qu'il reçoit du second surveillant. Il se déroule aussi en loge par l'écoute des planches lues, par la pratique du rituel ou au contact de ses F et S lors des agapes. Si l'apprenti se sent prêt à passer au second degré, il rédige avec l'aide de son surveillant une planche symbolique, qu'il soumet lors d'une tenue. Les Maîtres lui posent des questions pour clarifier, avant le vote et l'annonce du résultat pour l'augmentation du salaire.

La deuxième phase de l'initiation du jeune élève au TKDO, se déroule à travers huit étapes, constituées de huit passages de ceinture qui vont le conduire au grade de ceinture noire 1er dan, grade du véritable initié au TKDO. Cette phase prend entre 3 et 5 ans, selon l'implication et le travail accompli par l'élève.
Chaque passage de grade est codifié : durée dans le grade précédent, degré d'assiduité, degré de contribution à la communauté, contenu technique, recherches à effectuer, etc... L'examen se déroule devant le Maître et les plus hauts gradés, et permet de changer de grade et de ceinture. L'accession au grade de Ceinture noire équivaut véritablement au grade de fin d'initiation. L'élève passera des ceintures de couleurs jaune, vert, bleu et rouge, à la ceinture noire qui devient une ceinture de couleur unique et permanente. Les grades dans la CN vont du 1er dan à la CN 1 0è dan. Les passages de grades CN comprennent plusieurs épreuves, dont une thèse sur la relation Maître- élève et les engagements pour ne pas rendre cette relation éphémère. A partir du grade de CN 5è dan, on devient Grand Maître avec une tenue spécifique. Seuls les 9 Grands Maîtres garants des 9 écoles de base au TKD portent le grade de CN 10ème dan.

LES AGAPES
En FM les agapes constituent un moment euphorisant où s'exprime le plaisir de chaque initié de retrouver les siens, de retrouver les autres F et S, d'échanger, de discuter, de clarifier, de poser des questions, de donner son avis, le tout autour d'un repas, symbole rempli de sens communautaire, de la famille, et de partage. C'est un moment magique où tous y compris les apprentis retrouvent la parole pour un instant.

Au TKD cette symbolique, a le même sens et celui qui en est le responsable, s'organise pour
trouver toutes les idées, anniversaires, tous succès à fêter, que ce soit scolaire, mariage, naissance, ... ou toute occasion capable de créer ce moment magique...

CONCLUSION
En FM, chaque initié est libre et évolue à son rythme. Mais il est aussi invité à porter dans le monde profane la lumière qu'il a développée en lui dans le temple, tout en préservant le regard et la sensibilité des non initiés. Le rituel de la fin des travaux dit à cet effet de ne pas oublier que c'est en notre âme et en l'âme de nos semblables que nous devons semer le verbe, afin qu'il produise des fruits de tout genre et de toute espèce.

Au TKD, mon rôle de Maître me poursuit au- delà du dojang, car la relation Maître-élève est si forte que mes élèves ou leurs parents me sollicitent très souvent pour tout type de soucis, car ils sont certains de trouver auprès de moi, l'oreille, l'écoute, les conseils et les solutions à leurs problèmes. De toutes les façons mon Maître m'avait clairement mis en garde sur l'étendu des responsabilités du Maître vis-à-vis de ses élèves.

Dans le monde profane, je suis un Grand Maître de Taekwondo, alors que parmi vous, je ne suis qu'un apprenti maçon, à la recherche de la lumière qui brille au plus profond de moi.

Ces deux voies et ces deux postures, me font dire, en conclusion, qu'à l'instar de tous les Grands Maîtres, en n'importe quel domaine, seule la position d'apprenti permet de poursuivre l'amélioration perpétuelle de l'existant et de soi même.

J'ai dit.

Benjamin JOHN
RL Neter 31 à l'O\ de Paris
Publié dans le Bulim - Bulletin N° 14 - 31 Janvier 2010  -  Abonnez-vous

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