Bonjour Maître, Je souhaite par ce petit mail vous faire partager mes sensations pour le moment mémorable que je viens de passer. Ce matin, je me lève encore tout groggy de ce que je viens de vivre. Mes bras sont lourds, mes jambes pèsent une tonne, tous mes muscles sont douloureux, mon cerveau comme retourné d'un lendemain de fête, et pourtant le cœur extrêmement léger et plein de joie. Mais que vient-il de m’arriver ? Que d'antagonismes et troubles dans mes sentiments. Mon corps n’est que traumatismes MAIS je me sens merveilleusement bien. Mon corps est lourd et se meut que très difficilement MAIS je me sens voler. 

Mon corps est fourbu et courbé tel un vieil arbre MAIS je me sens marché droit avec la tête haute. Pourquoi ma tête ne semble-t-elle pas entendre mon corps ? Pourquoi ma tête a-t-elle imposé cela à mon corps ? Quel besoin ? Pourquoi mon corps a suivit ? Pourquoi je me sens si bien ? Un début de réponse est-elle dans cette expérience que vous nous avez fait vivre Vendredi soir au bois-de Boulogne ? Alors allongés dans l’herbe, nous pouvions ressentir cette dissociation entre le corps et la tête, cette sensation de pouvoir comme, un instant, quitter cette enveloppe, sans réellement les dissocier. Mais je suis aujourd’hui très heureux que mon corps porte ma tête où elle veut, comment vivrais-je un handicap ? Maître, Vous avez l’habitude de parler de fêtes à propos des stages, mais ce stage de fin d’année était plus qu’une fête, mais un véritable voyage. 

Ce voyage dont on revient enrichit, ou l'on découvre une autre culture, de nouveaux paysages, de nouvelles couleurs ou nouvelles senteurs ... Qui nous donne l’envie de vivre autrement, de changer nos habitudes. MAIS on sait bien que hélas, on oublie souvent bien vite et le quotidien reprend son cours. Il y a ceux qui s’en contentent confortablement rassurés, et, il y a ceux qui sont toujours en quête du ce Graal, et ce besoin de se mettre en difficulté, de ne pas savoir de que sera fait demain, de vivre en d’autres termes, au lieu de survivre. 

La simple et parfois primaire envie de se dépasser, a, ce week-end frôlé avec le surpassement. En était- il vraiment ? N’était-il pas une excuse de mon corps pour ma tête. J’ai pourtant encore le souvenir d’avoir eu mal et peur. Peur de ne pas pouvoir continuer jusqu’au bout, peur de craquer avant la fin. A la fois, j'ai une grande méfiance dans les endoctrinements. Mais pourquoi faudrait-il ressentir le malheur pour mesurer le bonheur ? 

Ne serait ce pas un simplement un héritage de la culture Judéo- chrétienne, de ce que l'on nous aurait mis dans la tête. Et vous avez conclu ce stage, Maitre sur le sujet suivant : dès le début de la vie, la première sensation était la douleur, douleur de la vie, douleur de l'air qui gonfle nos poumons pour la première fois, douleur de faire sortir de nous notre premier son, notre premier cri, ce cri attendu par nos proches, par ceux qui nous aiment tant !.... 

Alors, vous avez raison. Voila l’aboutissement de 10 mois de pratique, et je sais que je viens de naître, pas vraiment un prématuré !, mais peu m'importe finalement. Je me sens taekwondoïste pour la première fois. L’engagement va devoir continuer, nourri de patience et que cette histoire va s'inscrire dans le temps. J’ai dans la tête pleins d’anecdotes et de choses à dire mais je vous préserve de tout cela ... ce serait peut-être un peu long ... Ces pensées peuvent vous paraître confuses, folles, excessives..., prenez les ainsi, à chaud. Il est toujours intéressant de comparer le ressenti à chaud avec l’analyse à froid. J’aime me rappeler ce que j’ai ressenti à l’ instant même. Sachez Maître que mon unique volonté et souhait était de les partager avec vous. 

Merci de m’avoir invité Jeudi soir dans le Dojang de Puteaux. Merci pour cette année plus qu’enrichissante. Et merci pour ce final ! Prenez soin de vous Maître,

Clin d'œil et réflexion de la part d'un sportif