GLFM Bulletin : Bulim Misraïm 05/2009

Osiris

Osiris est le nom grec d’un dieu de la mythologie égyptienne, dont la traduction présente quelques difficultés. Plusieurs hypothèses sont proposées. Ainsi, Ousir ou Iousiris, selon une ancienne graphie qui l'a traduit par siège de l’œil, siège du soleil, l'œil puissant, celui qui fait le trône, le siège de la puissante (par référence à la couronne), celui qui a été remis en fonction, se rapportant à sa résurrection et à sa nouvelle puissance créatrice, grâce à la magie d’Isis. Son nom égyptien est Ousir ou Asir, mais on l’appelait aussi Oumen-Nefer, l’éternellement beau et Khenty-Imentyou celui qui est à la tête des défunts en référence au tribunal d'Osiris. Il fait partie de l’ennéade d’Iounou : Héliopolis est le dieu des morts et le garant de la survie du défunt dans le monde souterrain. Son symbole est le pilier Djed ses attributs sont la barbe postiche la crosse Heka, le flagellum Nekhekh et la couronne Atef. Dans les textes des pyramides le roi défunt est identifié à Osiris. Au moyen empire, l’immortalité n’est plus le privilège du souverain et chaque défunt pouvait accéder à la vie éternelle devenant lui-même identique à Osiris.

LE MYTHE D’OSIRIS

Il existe plusieurs versions du mythe osirien, dont la plus récente nous fut transmise par Plutarque, fils de Geb et de Nout, époux D'Isis. Osiris fut roi d’Égypte et Geb au soir de sa vie aurait donné en partage le monde à ses deux fils Osiris & Seth. A Osiris il attribua la terre noire d’Égypte et à Seth il attribua la terre stérile d'Égypte et les terres rouges qui entourent le double pays.

La légende fait d’Osiris et d’Isis son épouse, des souverains bienfaiteurs. Osiris enseigna aux humains les rudiments de l’agriculture, de la pêche, tandis qu'Isis leur apprit le tissage et la médecine pendant que Seth régnait sur les contrées désertiques et hostiles, de même que sur les terres étrangères. Jaloux de son frère, Seth projeta son assassinat pendant le banquet en l’honneur d’Osiris. Il offrit à l’assistance un magnifique coffre jurant de le céder à celui qui le remplirait parfaitement. Quand vint le tour d’Osiris qui fut le seul à y parvenir Seth fit refermer et sceller le coffre, tandis que ses complices chassaient les invités et tenaient Isis à l’écart Seth jeta le coffre dans le Nil, qui l’emporta dans la Méditerranée. Osiris mourut noyé et c’est pour cela qu’il est souvent représenté le visage de couleur bleu ou vert. Après l’assassinat de son époux, Isis se mit à la recherche de son corps. Elle le retrouva à Byblos au Liban, d’où après maints stratagèmes, elle le ramena en Égypte pour l’enterrer et le pleurer. Seth finit par découvrir le tombeau, sortit le corps du caveau et le dépeça en quatorze morceaux qu’il dispersa dans le Nil. Isis l’épouse fidèle retrouva les lambeaux du corps de son bien aimé, sauf le phallus avalé par un poisson, elle le reconstitua en argile, puis entreprit de rassembler le corps meurtri de son défunt mari, avec l’aide sa sœur Nephtys. Elle embauma le cadavre assistée par Anubis, lui redonnant une dernière étincelle de vigueur, lorsqu’il fut ranimé temporairement par Isis qui lui influa la vie. Osiris put ainsi la féconder. Elle accoucha d'un fils Horus, "le vengeur de son père" qui combattit son oncle Seth dans des joutes interminables. Le tribunal des dieux finit par trancher : Horus entra en possession de son héritage et occupa le trône d’Égypte comme pharaon après lui. Reconstitué par les rites de l’embaumement Osiris devint la première momie Ounen­Nefer, l’éternellement beau "car protégé de la putréfaction". Il revint à la vie telle la terre d’Égypte elle–même à chaque inondation, et est devenu le dieu des morts et le seigneur de l’au–delà. Il transformera son royaume en terre fertile, les champs d’Ialou. Depuis il présidé le tribunal divin pendant la pesée du cœur, avec l’aspect que nous lui connaissons les bras croisés sur la poitrine portant la couronne d’Atef momifié et gainé dans un linceul de lin, laissant apparaître que sa tête et ses mains nues qui tiennent les insignes de la royauté sur le monde des occidentaux.

LA PESEE DU CŒUR

Juge suprême des âmes, moment où OSIRIS accorde aux défunts la vie éternelle ou au contraire la leur refuse et les condamne au néant. Le cœur est placé sur un des plateaux d’une balance, une plume sacrée symbole de MAÂT dans l’autre plateau. Si le cœur est plus léger (dans le sens morale et non physique) le défunt pourra vivre éternellement dans la Douat mais par contre si le cœur est plus lourd que la plume cela veut dire qu’il n’a pas eu le cœur pur durant la vie. C'est alors que "la grande dévoreuse" lui dévore le cœur et c’en est fini de l’immortalité.

LE CULTE

A l’origine Osiris était vraisemblablement un dieu de fécondité personnification du renouveau végétal par opposition à Seth le stérile, son aspect funéraire dérive sans doute de Danjjety, divinité locale de Busiris à laquelle il emprunte les attributs tels que le Heka et le Nekhekh, symbole du pasteur et insignes du pharaon protecteur de son peuple par un syncrétisme fréquent. Dans la religion égyptienne il fut identifié au dieu chacal d’Abydos Khenty- Imentyou celui qui est à la tête des occidentaux. Osiris est donc le dieu du renouveau, celui qui renaît éternellement celui qui personnifie la terre fertile du delta et des champs cultivables. Il est le garant de l’équilibre du monde la Maât et des cycles naturels : mort et renaissance, sécheresse et fertilité, disparition et réapparition de l’étoile Sothis.

Seize nomes se réclamant de la possession d’une relique, les lieux de cultes se multiplièrent en son nom mais surtout associé à Abydos en haute Égypte et à Bousiris dans le delta à Abydos ou devait être conservé un reliquaire fétiche censé renfermer la tête du dieu, la sépulture du roi Djer pharaon de la première dynastie fut assimilée au tombeau d’Osiris. Sheti 1er y fit construire un cénotaphe qui reprenait l’architecture de ce tombeau et l’accola au temple dédicatoire qu’il construisit sur la route du pèlerinage de la ville sainte. Abydos était la porte reliant le monde souterrain au monde des vivants et c'est aussi le lieu de la grande procession annuelle qui se déroule chaque année au quatrième mois de l’inondation, où le dieu sortit de son temple abrité dans sa barque portative Nechemet, franchit la grande terrasse où s’affrontaient les fidèles et les partisans de Seth. Arrivé au lieu sacré de Peker, il est descendu dans le tombeau de Djer ressuscité et escorté en triomphe dans son temple.

On a pu identifier d’autres sépultures d'Osiris dont celle du grand temple récemment découverte de Gizeh, celle de Philae sur une île voisine du grand temple d’Isis, celles de Denderah et de Karnark, d’autres encore sont attestées par des historiens antiques comme Hérodote qui en a visité une à Sais.

F\ Papou - Eternel Apprenti

Publié dans le Bulim - Bulletin N° 8 - 30 Mai 2009  -  Abonnez-vous

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