GLFM Bulletin : Bulim Misraïm 03/2009

La Fondation de la R\L\ Maât

Une venue fortuite à une tenue maçonnique en pays de Cahors fut l’occasion d’une rencontre avec notre très aimé frère André JACQUES. Nous ne savions pas à l’époque, qu’il avait autant à cœur le réveil du rite de Misraïm. Une volonté secrète de son ardeur et de sa foi maçonnique, l’avait mis sur notre chemin. D’où la fondation de la RL\ Maât.

En bergeracois, au zénith de St Nexans, en la végétation renaissante du 27 mars 2004, se déroulait un bien étrange événement. A l’insu des habitants, mais sous la protection des bienfaiteurs d’en haut, se consacrait une R\L\ MAÂT, accueillie par la G\L\F\M\

La fraternité, la simplicité, l’efficacité et la rigueur ont conduit nos travaux sous la houlette des Grands Off\ Sérieux certes mais aussi dans la joie du partage et du service.

Nous avons connu ainsi de nouveaux FF\ et SS\ Leur présence a été le témoignage d’une chaîne d’union à la vitalité régénératrice.

Dans l’humilité, l’humus de la terre, a germé le blé de hier et celui de demain, et notre promesse de foi a pu s’animer et s’animera encore dans ces quelques propos sur la LOGE.

La L\ est un corps vivant et en tant que tel, est activée par de multiples mouvements dont ses émotions et ses épreuves. Elle naît, elle grandit, elle souffre et a ses moments de réjouissance. Elle a aussi sans doute à mourir et à renaître de ses cendres. Corps vivant, elle est constituée d’un ensemble de règles qui la matérialise dans le temps et l’espace, et d’un ensemble de personnes qui ont en charge son fonctionnement, son développement et son évolution. On y officie en Collège.

C’est là sa forme qui pourrait se comparer à une ruche. Déroger à la règle de la ruche a pour effet sa destruction. Il y a donc une logique nécessaire, ou une sagesse instinctuelle, pour autant que cela puisse- être. La L\ dans la configuration qui lui est donnée ressemble à celle du corps humain. Mais aussi à l’arbre séphirotique, à l’arbre de vie, schéma remarquable et universel. Les symboles nous introduisent ou nous transportent dans une dimension cosmogonique. Ainsi, sommes-nous placés ou déplacés, mais quoiqu’il en soit nous sommes orientés, oriens, relevés dans la lumière naissante et montante. Un lien inéluctable existe entre la forme de la L\ et son contenu essentiel : l’initiation.

Elle est le terreau et le ferment de l’Initiation. La démarche initiatique la constitue, la crée et la vivifie. La L\ devient alors un corps vivant, sacralisé. Son existence est, lors de sa naissance, le 1er don. Le serment pourrait évoquer son fluide sanguin au sens de vivifiant lorsqu’il nous signifie le travail, le devoir, le service, la fidélité en lesquels se scellent foi et confiance.

La L\, tels l’Iglésia, le Temple, rassemble les cherchants ou les assoiffés de ce que nous pressentons inscrit en nous comme étant du domaine de l’essentiel, l’essence du ciel. Être en L\ est reconnaître en soi et en ses FF\ et SS\, l’existence d’une essence sacrée.

L’existence d’une sacralisation matérialisée qui, à son plus haut niveau d’expression, génère l’EGREGORE.

La Frat\ y est de nature initiatique (La caritas du cœur).

La sacralisation ne peut être que dans la dynamique acceptée du lien du visible au subtil et du subtil au visible. Le symbole devient le langage qui nous ouvre à la parole

La L\, corps vivant, subtil et sacralisé est un athanor nécessaire à la transformation de ce qui fait notre existence et de ce qu’elle a à devenir. La transformation de notre substance est une transsubstantiation avec tout ce que cela peut recouvrir.

Dans ce lieu clos au monde profane, et ceci jusqu’à l’écho du monde profane, nous sommes unis en une Frat\ initiatique pour procéder à notre changement d’état. Nous ne sommes plus dans le monde profane, nous sommes dans le Tout Unitaire et porteur du Tout. Ici s’inscrivent les règles et responsabilités de notre devenir et le sens sacré du Devoir. Nous œuvrons alors sous la Règle-Loi, et le Devoir, gratuit, c-à-d sans retour, en est l’outil.

Nous ne sommes pas en L\ pour écouter, pour nous protéger, pour nous dire initiés. Nous sommes tous en UN dans une ESSENCE MATERIALISEE par une GRACE que l’on pourrait dire DIVINE. C’est un temps extraordinaire qui nous est donné, sans doute du même ordre qu’une naissance perpétuelle, avec toutes ses promesses, toutes ses espérances, tous ses possibles.

Etre en L\, autour du Naos et participant collectivement et unitairement du principe de l’Initiation, est un engagement que nous ne pouvons vivre à la légère, que nous devons par respect de sa nature, soutenir avec vigueur, lucidité et travail, comme nous avons à marteler la nécessité de nous perdre, pour que puisse prendre corps un soi-conscience, plus proche de notre vocation. Sachons entendre, comprendre et accueillir l’appel intérieur et le discerner en l’autre.

La L\ ne nous propose pas une leçon de morale, un code de savoir-vivre en tout bien tout honneur, ou un savoir nouveau et gratifiant intellectuellement. La L\ nous amène à un travail de l’âme et du cœur afin que nos plus précieuses potentialités, de latentes passent à l’état de pouvoirs actifs. Du passage à l’actif, le devenant initié découvrira alors les matériaux de construction.

De la materia-prima, de la pierre brute à l’élaboration de la pierre philosophale, la personne passe de l’avoir à l’être, de la forme à l’esprit, de la matière- esprit à l’esprit-matière. Dans le renversement opéré, l’être par sa conscience est relié au divin.

Que notre engagement en L\, dans la L\ et hors de la L\ soit à la hauteur de l’enjeu qui nous est offert et ceci est encore un don implicite.

Que Maât nous balise le chemin et fasse de nous des veilleurs, éveillés.

Publié dans le Bulim - Bulletin N° 6 - 30 Mars 2009  -  Abonnez-vous

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