GLFM Bulletin : Bulim Misraïm 12/2008

PHILAE raconte

Quand les eaux furent changées – Khidr, le Maître donna un jour cet avertissement à l’humanité : à une certaine date, toute l’eau disparaîtrait de la terre, hormis celle qui aurait été spécialement mise en réserve. Elle serait alors remplacée par une eau différente qui rendrait les hommes fous.

Il ne se trouva qu’un homme pour entendre le sens de ce conseil. Il recueillit de l’eau et se rendit en un lieu sûr où il l’emmagasina ; puis il attendit que changeât la nature de l’eau. A la date fixée, les rivières cessèrent de couler, les puits se tarirent et l’homme qui avait entendu, voyant ce qui arrivait, gagna alors sa retraite et but de l’eau qu’il avait préservée.

Lorsqu’il vit de son abri, que les cascades recommençaient à jaillir, cet homme redescendit parmi les autres fils des hommes et découvrit qu’ils pensaient et parlaient désormais tout autrement et qu’ils ne gardaient aucun souvenir de ce qui était arrivé ni de l’avertissement qu’ils avaient reçu. Lorsqu’il essaya de leur parler, il s’aperçut qu’ils le prenaient pour un fou. Ils lui témoignaient de l’hostilité ou de la compassion mais nulle compréhension.

Tout d’abord, il ne but pas une goutte de leur eau ; au lieu de cela, il retournait chaque jour à sa cachette pour y puiser dans ses réserves.

Puis, finalement, il prit la décision de boire de cette eau-là, parce qu’il ne pouvait plus supporter cette impression de solitude qu’il ressentait à vivre, à se comporter et à penser de façon différente de celle de tous les autres. Il but donc de l’eau nouvelle et devint semblable à eux. Puis il oublia tout de sa réserve d’eau spéciale et ses compagnons commencèrent à voir en lui un fou qui aurait été miraculeusement rendu à la raison.

(La légende rattache Dhun-Nun l ’Égyptien (mort en 860) auteur présumé de ce conte, à l’une des formes de la Franc-Maçonnerie. Quoi qu’il en soit, Dhun-Nun est la première figure historique de l’Ordre Derviche malamati dont les spécialistes occidentaux ont plus d’une fois relevé les concordances frappantes avec l’art des Maçons. On dit que Dhun-Nun redécouvrit la signification des hiéroglyphes pharaoniques.)

Contribution de NTCS\ Ghis\ Ste\

Publié dans le Bulim - Bulletin N° 3 - 30 Décembre 2008  -  Abonnez-vous

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