Obédience : NC Loge : NC 05/02/2016

 
Quelle est l’influence militaire au REAA, à travers les grades maçonniques ?

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Introduction

J’ai choisi ce midi d’aborder les liens et les éventuelles influences militaires dans notre vie de Maçon et plus particulièrement au REAA, et ce à travers notre rituel. J’essayerai d’apporter des parallèles ou points en commun en utilisant essentiellement la Marine au sens large, de part mon vécu et mon milieu familial.

Il est vrai que lors de mon initiation, ce n’est pas seulement l’épée pointée sur mon cœur (épée qui me fit sursauter, et ce bien qu’amateur d’épées et de sabres dans la vie profane), mais le plus marquant fut le « tempo », le « rythme » où tout fut structuré, ordonné où chacun avait sa place et particulièrement chaque frère tenait un rôle bien spécifique. Cela me rappela mon enfance où, baigné très jeune dans l’univers du monde militaire, via la Marine Nationale. Je fus donc entouré d’hommes dévoués à leur corps d’arme où discrétions, règles strictes furent de rigueur. J’y trouve ainsi un certain rapprochement avec ce que le voyage initiatique et notre rituel en particulier me fait vivre.

L’initiation peut ressembler à un « bizutage » certes symbolique et philosophique afin de pouvoir faire partie d’un groupe, notre groupe où fraternité, justice et tolérance règnent de façon majestueuse.

Combien d’entre nous ont eu les mains moites et le cœur qui battaient plus fort que d’habitude par crainte de l’inconnu peut-être, ou par peur d’être rejeté en cas d’échec ou simplement par crainte de mieux se découvrir pour progresser et avancer sur le chemin qui nous est ouvert ?

Silence et Parole

Comme certains le savent déjà, je reste très marqué, et ce depuis mes premiers souvenirs d’enfance, ce fut très tôt, voire trop tôt, par l’omni présence voire l’oppression de mon père de sang, qui même à la maison, se cru « Commandant de famille », assez similaire à un Vénérable Maître mais ou l’écoute, le compromis et l’ouverture d’esprit sont de rigueur. Alors enfant, le silence régna régulièrement surtout lors des repas où la parole devait être demandée et si cela n’apportait rien à la discussion, « une gifle verbale », assez violente et douloureuse fut la conséquence de cette nuisance.

C’est un peu comme en Loge où la parole est demandée en respectant notre rituel puis accordée ou non par notre Vénérable Maître. Néanmoins, j’y vois une différence fondamentale lorsqu’il y a un abus ou un hors sujet, car nous, Maçons, nous ne jugeons pas, bien au contraire, nous devons intervenir pour éventuellement rectifier, rebondir ou fournir des apports et ce en toute fraternité, en bienveillance et sans dogme. Ceci je ne l’avais jamais connu avant d’être Maçon.

Ordre et Rigueur

Au sein de notre Atelier, l’Ordre et la Rigueur règnent, et ce pour permettre de structurer nos travaux et aussi pour que le Temple dans lequel nous nous retrouvons soit source de sérénité avec comme un des objectifs un égrégore atteint ou non, selon notre souhait d’y parvenir. Cela ne peut se produire qu’avec un strict respect de notre rituel, des Frères présents par leurs implications et concentrations. Dans le milieu militaire, ce sentiment d’égrégore existe, mais souvent en effectuant des opérations extérieures où dans la majeure partie des cas le sang coule. Fort heureusement, le sang ne coule pas lors de nos tenues pour atteindre l’égrégore…

Je vois aussi des similitudes entre notre rituel et le milieu militaire :

L’entrée des Frères dans le Temple avant l’ouverture des travaux, et du Collège des Officiers où nous restons debout en signe de respect, tout comme lorsqu’un Supérieur militaire entre dans une pièce, toutes les personnes présentes se lèvent en signe de considération et de salutation.

Nos déplacements qui se font en suivant des règles et en rythme.

Notre code de bonne conduite, universel avec la Loi Morale qui reflète notre rigueur dans le monde profane.

Le respect de la ponctualité et de l’assiduité.

L’habit/tablier, tel un uniforme qui arbore l’avancée individuelle de chacun d’entre nous dans le voyage initiatique.

Une séparation entre les différents degrés tels « le mess des officiers » réservé à une certaine élite, et ce sans qu’il n’y ait le moindre sentiment de supériorité, comme chez nous : un apprenti est au même niveau qu’un maître, seul l’avancée sur le chemin initiatique est différente.

Enfin, la notion de voyages est importante pour nous et tels des marins, nous visitons des ateliers avec des rites différents, rencontrons des frères d’origines diverses et riches en enseignement. En préparant cette planche, je me suis rendu compte qu’au début de la maçonnerie, de nombreuses loges tenaient place dans des ports maritimes. Ouvertes vers l’horizon, source de réflexion et point de départ et d’arrivée d’hommes en quête de découvertes et d’aventures. Les principaux ports du milieu du 18ème siècle furent : Bordeaux, Le Havre, Dunkerque, La Rochelle, Nantes ou Marseille. Ce sont à partir de ces illustres lieux que le Royaume de France devait son expansion et une présence et influence lointaine. De nombreux officiers et armateurs ont ainsi colonisé et commercé avec des pays lointains comme : Les Antilles, La Nouvelle Orléans, La Guyane ou encore l’île de la Réunion.

Conclusion

En conclusion, bien que tous les maçons soient égaux les uns envers les autres, et ce même avec des grades différents, je dois admettre que lorsque je rencontre un membre de notre Conseil Fédéral ou tout simplement notre Grand Maître, il y a une forme de respect, et une certaine envie de se mettre au « garde à vous », symboliquement bien sûr.

Finalement, je dois aussi vous rappeler les indications suivantes présentent sur tous les bâtiments de la Marine Nationale française qui sont :

Honneur
Patrie
Disciple
Valeurs

Ces quatre mots forts, tels des devoirs individuels, ne correspondent-ils pas aussi à notre Loi Morale ? En tout cas pour moi la réponse est positive.

V\ M\, j'ai dit.

G\ de V\


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