Obédience : NC Loge : Cassiopée 06/09/2013

Hermès trismégiste

(Introduction à la Philosophie hermétique et à la Science alchimique.)

Preambule.

La Philosophe hermétique et la Science alchimique ont, pour grandes parties, forgé l’esotérisme occidental. C’est ce que l’on doit à la Dynastie ptolémaïque et à Alexandrie.

Dans mon Travail : « la Kabbale clé de voûte de l’ésotérisme occidental » où je tentais une définition de l’Occident, je me demandais si l’Occident était une société ou une morale. En somme, l’état d’esprit d’une manière de vivre.

« Esoterisme occidental », désigne ici un Occident formé par des traditions religieuses juives et chrétiennes et visité par bien d’autres courants assimilés progressivement pour former le corpus de l’ésotérisme actuel. On peut citer les écrits d’Hermès Trismégiste, le gnosticisme chrétien, la Kabbale, l’alchimie, la magie et bien d’autres.

Pour ce présent Travail les champs de l’étude seront :

Dans l’Esotérisme antique : Hermès Trismégiste et ses supposés écrits (Hermética) dont les plus connus sont le Corpus Herméticum et la Table d’Emeraude (Tabula Smaragdina) ;

Dans l’Esotérisme chrétien : La Science Alchimique.

HERMES TRISMEGISTE : Philosophie hermétique et Science alchimique. (Françoise BONARDEL : « la Voie hermétique », Serge HUTIN : « l’Alchimie » et PVI 101 : « Sources et origines de la Franc-Maçonnerie spéculative »).

Hermès /Mercure est un Dieu que l’on dit « chtonien » ou « tellurique » parce qu'il se réfère à la terre, au monde souterrain ou aux enfers, par opposition aux divinités célestes, dites « ouraniennes » ou « éoliennes ».

Dans l’Odyssée il conduit les âmes dans son royaume souterrain. Il favorise le passage des âmes dans l’autre monde. Dans les Mystères d’Eleusis, c’est lui qui est chargé de ramener Perséphone sur terre.

Hermès est aussi le dieu de l’échange, que ce soit comme dieu des routes, comme dieu des marchands et des voleurs, ou encore comme messager des Dieux.

C’est ce double aspect du chemin à parcourir et du voyage de l’âme, qui marque son assimilation avec le Dieu égyptien Thot à la tête d’ibis, le maître de la sagesse et la tête de babouin, le soleil levant.

Importé dans le monde gréco-romain, Thot y sera assimilé à Hermès/Mercure, plus particulièrement sous le nom d'Hermès Trismégiste.

Hermès devint le guide de la recherche spirituelle, de l’ésotérisme en même temps que de l’alchimie.

L’alchimie où à travers le travail de la materia prima, de la terre noire pour la convertir en or, l’Initié cherche sur un plan cosmogonique à sauver le monde et la nature et en même temps pour faire naître en lui le puer, le Filius philosophorum, c’est-à-dire le nouvel enfant illuminé du soleil de la Sagesse en lui.

Ces enseignements furent rassemblés et consignés à l’époque alexandrine dans le corpus Hermeticum Corps d’Hermès » ou « Corps hermétique ») et plus particulièrement, pour l’alchimie, dans la fameuse Table d’émeraude (Tabula Smaragdina).

Hermès appelé le « trois fois grand », symbolise l’esprit du monde, tandis que Mercure s’identifie à la planète en astrologie, mais aussi en tant que mercure au principe de la métamorphose des métaux en compagnie du soufre et du sel.

Une théorie hermétique n’est donc pas une théorie obscure mais une théorie qui repose sur un principe caché de sagesse qu’il est du devoir de l’homme de découvrir à travers une initiation spirituelle.

L’Esotérisme antique : Hermès Trismégiste et ses supposés écrits (Hermética) dont les plus connus sont le Corpus Herméticum et la Table d’Emeraude. (Louis MENARD : « Hermès Trismégiste », André UGHETTO PVI 67, Louis TREBUCHET PVI 157)

Le terme d’« hermétisme » provient de l’adjectif « hermétique » et ce, depuis la fin du XIXème siècle seulement. Cet adjectif désignait depuis longtemps l’alchimie comme « art sacré » d’Hermès. Mais comme on le prend pour synonyme de « ésotérisme » et « occultisme », il devient aussi vague que ces deux termes.

En effet, le champ couvert alors, s’avère immense et comme il touche à des théories et des doctrines aussi fumeuses que fantaisistes, sa crédibilité en est remise en question.

C’est pour cela que les historiens préfèrent réserver le terme d’hermétisme aux doctrines développées depuis l’antiquité dans les ouvrages qui revendiquent la paternité d’Hermès Trismégiste – c’est-à-dire le trois fois grand ou plus grand – (hiéroglyphes du nom de THOT ou TAT).

Ces textes composes entre l’epoque hellenistique et le Moyen-Age recouvrent toutes les branches du savoir censées appartenir à leur divin auteur à savoir : magie, astrologie, alchimie, théosophie, théologie, philosophie, sciences, médecine.

Cette litterature s’est constituée sur un fonds religieux et philosophique méditerranéen dont Alexandrie est le principal centre. C’est un ensemble de textes qui touchent à tous les thèmes et à toutes les doctrines. Leur rédaction s’est étendue entre le Ier et le IIIème siècle. Ces textes ont été réunis entre les VIème et XIème siècles.

Le recueil principal de cette oeuvre est connu sous le nom de Corpus Herméticum, où Hermès Trismégiste enseigne les secrets de l’Univers.

Le premier texte proposé en annexe provient du premier de ces traités : le Poïmandres ou Pimandre. Ce texte propose un véritable résumé de l’enseignement hermétique (1).

Dans cet extrait (traduction de Louis MENARD), on voit que la mort n’est pas la fin eschatologique des religions (où l’homme est jugé sur ce qu’il a fait de sa vie) mais la remontée de l’homme vers dieu.

On voit Poïmandres faire la description des étapes (dans les sphères ou les « ciels ») de la remontée de l’homme vers Dieu (le Principe). C’est le retour à la source divine par dissolution progressive de la personne.

Cet élan vers le haut est une réintégration de l’individu dans les 7 sphères de la réalité des Anciens.

Au huitième et dernier plan – « la nature ogdoatique » (huit) – il ne reste plus qu’à entrer en Dieu.

Cet appel à la gnose, à la Connaissance absolue illustre la vision du monde hermétique, caracterisé par les correspondances qui unissent tous les niveaux du réel en un tout harmonieux.

L’ascension de l’homme vers le divin est presentée comme une décantation qui permet de comprendre la dimension alchimique de ce courant culturel et spirituel. Ce courant tente de saisir les transmutations reciproques du terrestre au céleste.

Je laisse à notre réflexion commune combien le REAA est tout imprégné de cette spiritualité par les épreuves de la cérémonie d’Initiation et par notre volonté de laisser nos métaux à la Porte du Temple.

L’Esotérisme chrétien : La Science Alchimique.

Longtemps l’alchimie a été confondue avec l’occultisme, la magie et même la sorcellerie alors qu’elle est beaucoup plus un art à fabriquer de l’or. Il y a aussi l’autre confusion qui tend à faire croire que l’alchimie est un simple précurseur de la chimie.

L’alchimie à travers symboles et allégories montre sa dimension psychologique et spirituelle. Elle établit avec ces outils (symboles et allégories) des relations entre la vie des métaux et l’âme. La purification des matières premières pour obtenir la pierre philosophale correspond à la purification de l’être.

La pierre philosophale sert à convertir les metaux en or, la purification de l’être permet d’accéder à la suprême connaissance. Serait-ce Rite et rituel pour nous Francs-maçons ?

L’alchimie en tant que doctrine de salut par la méditation ne se contente pas de la manipulation des métaux. C’est ainsi qu’il y a un oratoire pour la prière à côté du laboratoire de l’alchimiste.

Cette mystique expérimentale ne peut être accessible qu’aux initiés. En effet, tout ouvrage alchimique est composé de récits fantastiques, d’enigmes et de symboles. Seul l’initié en comprend le sens car il sait déchiffrer les symboles. Enfin, cet enseignement n’est transmis que de maître à disciple car comme tout enseignement ésoterique, le secret est necessaire pour écarter les Profanes.

Le deuxième texte proposé en annexe est la célèbre Table d’émeraude (2).

Il n’est de meilleure synthèse de l’hermétisme – et par la de la mystique alchimique – que ce texte dont la plus ancienne trace remonte à un texte arabe supposé être la traduction d’un original grec. C’est un ensemble de préceptes qui se veut une explication autant qu’un procédé universel pour s’approprier « la gloire de tout le monde », ce que beaucoup ont traduit par pouvoir absolu.

La réputation de la table d’émeraude est telle depuis le Moyen-Age et surtout à la Renaissance, qu’elle passe pour une sorte de charte fondatrice de l’ésotérisme, indéfiniment commentée, du scientifique Isaac NEWTON au psychanalyste Carl Gustav JUNG.

Les trois caractères qui lui donnent l’apparence d’une loi fondamentale de l’Univers et qui permettent toutes les interprétations sont : Une énigmatique brièveté (l’original aurait été gravé avec une pointe de diamant sur une lame d’émeraude), la richesse de son symbolisme et son obscurité suggestive.

Notre Alchimie

Débutant à la Cérémonie de l’initiation, par la Terre (la materia prima), par l’Eau, l’Air et le Feu, notre Alchimie réalise le Grand OEuvre entre l’Equerre et le Compas sur le VLS. Les trois grandes Lumières sont alors les trois phases du Grand OEuvre alchimique, l’équerre conduisant a l’OEuvre au Noir qui transmute et régénère l’initié par l’eau de la nouvelle naissance sous le signe de la Lune, le compas représentant l’OEuvre au Blanc de la purification par le feu brûlant du Soleil, symbole de la Lumiere créée et le VLS réalisant l’OEuvre au Rouge de la transfiguration par la Vraie Lumière, la lumière incréée qui est celle de l’Amour. Cette Lumière incréée que l’on retrouve dans le Prologue de Jean et aussi dans la phrase « JE SUIS CELUI QUI SUIS » au centre du Delta Rayonnant. Phrase toujours représentée dans nos Loges par l’OEil qui « voit tout dans la parfaite simultanéité de l’éternel présent ». (3).

V\ M\ j’ai dit.

F\ S\

(1) Livre premier Hermès Trismégiste Louis MENARD.
(2) Table d’émeraude et PVI 67 André UGHETTO.
(3) René Guenon.
Les textes proposés.
Louis MENARD le Poïmandres : texte 1
La Table d’émeraude : texte 2 et PVI 67 André Hughetto
Louis MENARD, Louis TREBUCHET rapports de l’Evangile de Jean avec les livres hermétiques
Louis MENARD : texte 3

Louis TREBUCHET : PVI 157 « l’héritage d’Hermès »

Origines de la Science alchimique et quelques personnages. L’origine de l’alchimie n’est pas connue. On la dit très ancienne, mystérieuse, divine. Elle aurait comme origine des forgerons de l’île de Samothrace. On les appelait les Cabires. Ces fils du feu ont institué des rites métallurgiques d’où proviennent les premières notions d’alchimie. Leur savoir s’est ensuite transmis au reste de la Grèce et à l’Egypte.

Les adeptes de l’alchimie se réfèrent néanmoins à l’origine égyptienne de l’alchimie qui était un art sacré des temples pharaoniques. Cette tradition sacerdotale repose sur Toth, maître des sciences et des arts que les Grecs assimilent à Hermès Trismégiste.

L’alchimie se développe surtout à Alexandrie qui est une ville ouverte aux influences orientale et hellénistique puisque la dynastie ptolémaïque qui gouvernait l’Egypte est descendante d’Alexandre le Grand.

Il est remarquable qu’à l’influence de la philosophie grecque se mêle celle de l’alchimie chinoise (Tsou Yen). Essentiellement taoïste, cette alchimie qui recherche l’immortalité, repose sur la conjonction des opposés ou plutôt complémentaires (le yin et le yang, le soleil et la lune, …). C’est ce qui permet de découvrir la source ultime de toute chose.

Les Arabes ont eu également une influence importante du VIIème au XIIème siècle. On peut citer les médecins persans Geber et Rhases ainsi que les philosophes Avicenne (Persan) et Averroes (Andalou) qui découvrirent de nombreuses substances et inventèrent de nouveaux procédés chimiques.

Mais le veritable âge d’or de l’alchimie, c’est le Moyen-Age. A cette époque (XVème) elle est pratiquée dans toute l’Europe. Rodolphe II, empereur romain-germanique, fait de son palais (Prague) un centre important de rencontre et d’échanges. L’alchimie est considerée comme une « science de la nature » qui n’est pas incompatible avec la pensée chrétienne.

Mais les alchimistes de la Renaissance (XVème quattrocento et XVIème cinquecento) vont s’affranchir de leur soumission à l’Eglise. Paracelse (médecine), Giordano Bruno (hermétisme, magie et cosmologie).

Mais l’alchimie comme l’astrologie est victime du développement de la pensée scientifique. Si l’ensemble des savants du XVIIème la rejettent, Isaac Newton y trouvera l’illustration des lois de la gravitation.

Autour d’Isaac Newton, on trouve John Theophilus Desaguliers qui participa à la rédaction des Constitutions dites d’Anderson. Tout comme Newton, Desaguliers faisait partie de la Royal Society en tant qu’éminent scientifique.

Le Chevalier de RAMSAY fut admis à la Royal Society et fut initié franc-maçon à la Horn Lodge en mars 1730. Il introduisit en France la Franc-maçonnerie de rite écossais, et développa l'idée d'une fraternité universelle. Son Discours à la loge Saint-Thomas à Paris en 1736, tendant à faire de la Franc-maçonnerie l'heritière des ordres chevaleresques de l'époque des croisades, eut une forte influence sur le développement des hauts grades maçonniques entre 1740 et 1780.


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