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23/10/2013



Le citoyen et ses usages

C’est la République, soit l’Etat gouverné par un chef qui ne détient pas tous les pouvoirs et qui n’en hérite pas, qui créé le citoyen, celui qui occupe la cité. C’est ce citoyen qui invente la Démocratie, soit la souveraineté appartenant au Peuple, le populisme dans son essence. Son dogme fondamental est tout ce qui vient du peuple. Ainsi la Démocratie dans son cadre de la citoyenneté républicaine évolue dans son histoire à la recherche de son idéal. « La Révolution doit s’arrêter à la perfection du bonheur » nous disait St Just.

Deux siècles et quelques plus tard, mais 75 000 jours c’est court, nous constatons avec effroi les dégâts, dont quelques uns irréversibles, du système politique dominant aujourd’hui qui s’approprie légalement les termes : République, Citoyenneté, Démocratie, Laïcité. Nous savons pourtant que les étymologies et leurs raisons d’être sont bafouées.

Notre passage dans l’histoire en ce début de XXI ème siècle après zéro, nous bouscule tant dans nos raisonnements que dans nos actions. Victimes de nous-mêmes colonisés par nos peurs-paniques, on est dévariés.

Les citoyens privilégiés que nous sommes, en regard d’un nombre immense de nos semblables qui souffrent par manque de liberté et de moyens d’existence, de soins, sommes contraints de faire évoluer rapidement notre citoyenneté. Nous nous devons, par pure nécessité de survie, d’opposer la concurrence à la solidarité. La compétition (ou compétivité) à la coopération.

Nos contraintes, nos appréhensions, notre pétoche nous rappellent, nous acculent à nos lois de la raison et du cœur. Nous devons partager et ne plus gâcher, nous devons matériellement décroître sur deux pôles fondamentaux : les déchets et l’enrichissement par l’argent. Abandonner le gavage pour lui substituer la frugalité. La croissance ne pouvant être que monétaire doit s’effacer et céder à l’abondance. Quelque soit notre rang social, ces avertisseurs sonnent comme des reproches et des menaces.

Nous devons socialiser notre planète ; soit la gérer, la soigner et l’aimer parce qu’elle produit toutes nos nourritures. « La terre et moi sommes d’un même esprit, la mesure de son corps et la mesure de mon corps sont les mêmes. Quand je suis parti la terre m’a suivi, elle collait à mes talons en signe d’amitié. » Disait Joseph, chef sioux.

Après cette introduction quelque peu alarmiste je vous invite à une petite promenade subjective et exhaustive dans les utopies et les idéalismes de l’Occident dans les siècles passés.

Où il est question du partage dans l’histoire. En écoutant notre F. Edgar Schreyer nous parler du Graal au Cépu, j’ai appris que les celtes avaient dans leur organisation le partage total, la haine de l’enrichissement et une hiérarchie non autoritaire, comme nous sommes censés l’être en F.M. La veille de cette réunion je présentais à Russan une conférence « Le taureau sacré » où je ventais les pratiques de la religion mythraïque dans la Rome antique dans laquelle les mêmes principes étaient pratiqués. Ces deux sociétés vivant à peu près à la même époque ne se connaissaient certainement pas encore. Depuis quand des civilisations vivaient ainsi organisées ? On sait aujourd’hui que c’était la fin pour l’un comme pour l’autre.

Où il est question d’Utopie. Nous sommes à la Renaissance, Thomas More écrit un livre en latin publié à Louvain en 1516 soit 16 siècles plus tard que les mythraïques et que les celtes. Son titre est construit à partir d’une double racine grecque ou-topos (lieu qui est nulle part) et eu –topos (lieu de bonheur) soit Utopia.
Utopus s'est emparé d'Abraxa, une terre qui tenait au continent et lui a donné son nom. Il humanisa une population grossière et sauvage, et pour former un peuple qui surpasse tous les autres en civilisation". Ensuite, il a fait couper un isthme et "la terre d'Abraxa devint ainsi l'île d'Utopie". La genèse de l'île est symbolique :
Utopus a voulu rendre le territoire difficile d'accès pour en faire un lieu réservé ; réclamant du voyageur quelque effort pour s'y rendre.
De telles barrières naturelles garantissent la protection des influences extérieures. Plus tard, Voltaire imaginera l'Eldorado dans Candide.
Ainsi, l'Utopie est régie par les mathématiques, pure manifestation de l'intelligible. Dans l'île, tout est mesurable parce que le nombre seul garantit l'égalité. Par exemple, toutes les rues de la ville d'Amaurote mesurent 6,5 m de largeur. Sur l'île, la propriété privée est inconnue, les Utopistes travaillent 6 heures par jour et prennent leur repas en commun. Le temps libre est consacré aux loisirs comme les échecs ou l'apprentissage des belles lettres. Voilà un lieu qui m’évoque singulièrement notre T\

Où il est question de plausibilité. En 1762, au siècle des lumières, Jean-Jacques Rousseau publie « Du contrat social ou Principes du droit politique ». A partir de sa réflexion sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, de la pratique de l’agriculture et du droit de propriété il traite de la légitimité des sociétés et de types de pouvoir. Son principe fondamental est la souveraineté populaire. « Je veux chercher si dans l’ordre civil, il peut y avoir quelque règle d’administration légitime et sûre, en prenant les hommes tels qu’ils sont, et les lois telles qu’elles peuvent être.
Je tâcherai d’allier toujours, dans cette recherche, ce que le droit permet avec ce que l’intérêt prescrit, afin que la justice et l’utilité ne se trouvent point divisées. »

Où il est question d’idéalisme. Le 19 ème siècle est prolifique en utopie et en luttes sociales, c’est aussi celui de l’apogée des actions politiques de la F.M. En 1837 est publié un projet, Le Phalanstère de Charles Fourier, contraction des mots phalange (regroupement) et stère (solide). Il est décrit un bâtiment de 1200 mètres de long dans un parc de 4 km2 pouvant recevoir 2000 sociétaires. On y trouve des arcades, des galeries, une tour-horloge centrale, une bourse, un opéra, des ateliers, des cuisines, des appartements privés, un caravansérail, une cour d’honneur.
Fourier dans sa quête de l’Harmonie Universelle de la résultante scientifique et passionnelle pense parachever la théorie de la gravitation d’Isaac Newton. Grand critique de l’industrie naissante il donne des places plus particulières à l’agriculture, aux arts et à la science. Les rémunérations des sociétaires sont individuelles et non familiales.

Trois grands groupes composent l’organisation : nécessité, utilité et agrément. La valeur des produits n’est pas marchande mais leur capacité à susciter le désir de produire. La répartition s’opère par intérêt individuel et intérêt collectif par croisements du fait de la participation de chaque individu à de nombreux groupes. Les dividendes sont perçus en positif sur le compte de chaque sociétaire dont sont soustraits les biens et services obtenus du phalanstère (costumes, repas, fournitures et services). Le solde est versé une fois l’an. On retrouvera à partir de la deuxième décennie du XXème siècle des travaux succédant à cette idée d’une économie de l’accès pour tous à l’achat par « le distributisme », sujet sur lequel j’ai planché et peut remettre au programme d’une tenue. Charles Fourier fut précurseur du socialisme et du féminisme français. Il oppose l’ordre massif à l’ordre égrainé. Les phalanstériens dorment peu et s’activent beaucoup, eux non plus n’aspirent pas au repos. De nombreuses expériences ont été tenté à travers le monde, toutes ont échouées, souvent après une éphémère existence. Cependant deux essais, à ma connaissance, proches du fouriérisme ont abouti : le Familistère à Guise de Jean-Baptiste Godin et, encore vivante actuellement, la communauté Longo Mai en Provence.

Où il est question d’anarchisme. Pierre-Joseph Proudhon ne voyait dans le phalanstèrisme que bêtise et ignorance. Premier théoricien à se désigner lui-même comme anarchiste, il fut reçu F\M\ en 1847 à Paris. Pour lui l’anarchie est l’ordre sans le pouvoir. J’ai vu dans la F\M\ les mêmes critères, et c’est pour cela que j’ai voulu être F\M\

Proudhon proposa de créer une « banque d’échange », accordant des crédits à faibles taux d’intérêts ainsi que des billets d’échange à la place de la monnaie basée sur l’or. Il affirme comme Fourier ou Saint Simon le primat de l’économie sur la politique. Il se veut l’apôtre par la voie du socialisme scientifique de « l’anarchie positive » et du « fédéralisme autogestionnaire ». Pour échapper à la contradiction que la propriété c’est le vol, mais aussi la liberté, il lui trouve sa légitimité dans le travail. Rejetant à la fois le capitalisme et le socialisme, il préconise les voies du mutualisme, de la coopérative et du fédéralisme. S’oppose pour lui, la propriété qui est le vol à la possession qui est usologique. Notre F. Pierre-Joseph est en quelque sorte le penseur moderne du droit d’usage. Ce droit nous était connu antérieurement avec des maximes telles que « La terre à ceux qui la travaille ». Miguel Hernandez se questionne dans un poème : » Qui a planté l’olivier ? » mis en musique par Paco Ibanez : « Andalous de Jaen. »
Où il est question de philosophie et de politique contemporaine. Aujourd’hui de quoi avons-nous besoin, de quels usages, d’utilité, d’emploi ? Pour quel exercice, quel fonctionnement ? Usons de la parole, de la force, des sens, des stratagèmes dans le but raisonné d’obtenir ce qui est utile, durable, sain, beau et pour tous. Partager avec l’humanité c’est aussi partagé avec la Terre qui n’est pas à notre service. Donner c’est recevoir. Marcel Mauss, l’anthropologue, dans son « Essai sur le don » décrit les rites d’échanges des différentes civilisations où donner c’est recevoir, sans pourtant attendre ou exiger que soit rendu le don directement par le receveur. Cette pensée est profonde en Polynésie par le Potlatch.

A qui appartiennent les outils, les matériaux et les espaces que nous réclament nos besoins et nos usages ? A l’origine ils appartenaient à tous, à tous les usagers. Un jour, peut-être, surement, il y eut un homme qui confectionna une clôture pour protéger sa famille, sa tribu, ses animaux et ses cultures de leurs prédateurs. Puis, avec le temps, il décréta que ce qui était à l’intérieur de cette clôture était sa propriété . Mais au fond, qu’importe de posséder si nous usons du droit d’usage ! L’usufruit qui nous permet de jouir de ce qui ne nous appartient pas. « La possession est une amitié entre l’homme et les choses », dit Jean-Paul Sartre.

Les capacités de la machine productive sont immenses mais aujourd’hui détournées, pour des raisons comptables, de ce qu’elles peuvent avoir de bénéfiques pour l’ensemble des êtres vivants de la planète. Ce détournement est responsable de la paix armée et du terrorisme. Il est inadmissible de continuer à mener des politiques qui consistent, pour l’essentiel à limiter, pour maintenir les prix, la quantité des produits qui arrivent sur le marché, de rémunérer les producteurs pour qu’ils ne produisent pas et les chômeurs pour qu’ils ne travaillent pas. Il est inadmissible de sélectionner les produits et services en fonction de leur rentabilité marchande.
Pour sortir le marché par le haut, il faut le limiter aux biens et services ayant des retombés sur les relations sociales et environnementales.

Ces biens et services ajustés aux usages des usagers librement maîtrisés par eux, chiffrés à la production et non plus par le marché. Ces produits et services sont distribués aux usagers sous la forme d’un revenu garanti de la naissance à la mort afin qu’ils se procurent tout ce qui aura été créé par leur travail. Ils les renouvelleront en fonction des usages qui leur sont propres. Dès lors il n’y a plus ni inflation, ni impôt, ni prime, ni allocation, ni subvention, ni mécénat, ni bourses, mais les moyens de vivre pour tous. Une mutation de la notion de l’achat à la notion de l’accès.
Laissons les citoyens s’investirent dans les activités de leur choix, depuis l’indispensable ramassage des poubelles jusqu’à l’épanouissement comme l’art et le sport. Ne découpant plus l’existence en trois parties, nous avons la vie entière pour travailler, apprendre, rire et nous reposer.

Cet exposé relève de ce que nous observons tous les jours :
  • La pénurie n’existe pas, la rareté est entretenue dans l’abondance. Il y en a pour tout le monde et ce que nous n’avons pas nous savons ou bien le trouver, ou bien le faire.
  • Nous sommes capables de faire face en temps réel, grâce à nos technologies, à presque toutes les difficultés.
  • Plus de 50% des revenus actuels sont des revenus non travaillés.
  • Est-ce que la réduction du temps de travail et la croissance du chômage ont diminués la masse des produits et services ?
  • Nous disposons de toutes les infrastructures : informatique, banques, collectivités territoriales aptes à être converties en gestion raisonnée et offrant le maximum d’initiative aux usagers.
  • Le désir grandissant de créer une entreprise. Cet état d’esprit positif est empêché souvent par la concurrence et le yoyo du marché. L’entreprise actuelle n’a pour gouvernail que celui des profits monétaires, elle ne fait pas son travail.
  • L’implication grandissante dans la vie associative (40% des français) prouve bien le désir de créer ensemble et le besoin croissant des gens à se responsabiliser.
Par ces réflexions nous sommes bien plus en rapport avec l’idéalisme de Kant, voir de Proudhon, qu’avec l’utopie de Thomas More.
Toutes ces données prises en compte pour un projet de société mobilisant au plus large les usagers nécessitent de s’affranchir du système électoral actuel. L’électeur par sa démotivation laisse le champ libre à des représentants parachutés qu’auront élus une partie du corps électoral. La pratique professionnelle de la politique est l’empêchement majeur de la responsabilisation du citoyen.

La liberté de faire et de penser à la réelle disposition de tous, c’est cela l’Usologie.
Pour faire, il faut quoi ? D’abord de l’observation et de la reconnaissance. On appelle ça comment ? A quoi ça sert ? Est-ce animal, végétal, minéral ou transformer à partir de ressources naturelles ? Pour ce que nous avons à faire, il faut quoi ? Après avoir nommé, on explique en tentant de s’en tenir aux faits. Est-ce réalisable ? En avons-nous réellement besoin ? Est-ce que dont X fait usage, l’usage tient-il compte de X ?
Sous forme de petite fiction imaginons une entreprise en République des usages qui s’emploi à fabriquer des chaises. L’équipe a déjà analysé l’opportunité de fabriquer des chaises : pour poser son séant, pour manger ou travailler à une table, de les disposer en cercle pour se réunir, face à une estrade pour assister à une représentation théâtrale. Chez nous, nous nous asseyons sur des chaises, il n’en est pas de même en Afrique ou en Asie, ou presque. De quels matériaux seront-elles faites, de bois puisque nous sommes en région boisée ? Certaines auront leurs sièges paillés ?
Quel outillage et quelles machines seront utilisés ? Comment seront-elles assemblées, protégées et peintes ?

Les choix ont été dictés par la proximité des approvisionnements afin de limiter les transports. De même pour les écoulements, sachant quels sont les besoins, les usages, les us et coutumes du pays. Ce en application de la charte : utile, durable, sain, beau et pour tous. Toute entreprise est de fait expérimentale et évolutive, elle peut améliorer ou abandonner toute production. Les objectifs peuvent être remplacés par d’autres sur des critères du mieux, du plus écologique, moins astreignant ou parce que cela n’est plus utile.

Je vous demande mes TT.CC.SS. et FF. de faire un exercice à partir de cet exposé en développant des fabrications plus complexes (ordinateurs par exemple) en tenant compte de leur utilité, de leurs matériaux, de leurs provenances, de leurs dangerosités de leur distribution. Le tout avec observance rigoureuse de l’environnement. Je ramasse les copies à la prochaine tenue.
Considérer toute chose comme faisant usage, dans un environnement d’usages qui ont une histoire et qui peut-être à tout moment modifié, casse l’esprit de certitude, éveille à la recherche. Nous transgressons la simple connaissance de ce que sont les gens, ce que sont les choses pour en déduire ce que l’on doit en faire, soit le savoir simple de ce qui est par construction en faisant le passage dans l’observation usologique.

Politiquement l’Usologie se clame comme suit :
La condition nécessaire et suffisante pour qu’une position sociale devienne dominante et d’inscrire son action dans le cadre d’une certaine représentation de la nature des choses et des usagers.
L’objectif affiché du distributisme est de permettre la maîtrise des usages par les usagers.

Si un spectre hante l’imaginaire révolutionnaire, c’est bien celui de la production. La pensée critique du mode de production ne touche pas au principe de production et la laisse intacte dans cette forme. Cette même forme resurgit idéalisée derrière la critique du mode de production capitaliste.

Jean Baudrillard disait : « C’est au nom d’une hyper productivité authentique et radicale qu’on va subvertir le système de production capitaliste. C’est au nom d’une hyper productivité désaliénée, d’un hyperespace productif qu’on va abolir la loi capitaliste de la valeur. Le capital développe les formes productives, mais il les freine aussi ; il faut les libérer. » Ajoutant à ce que dit Baudrillard que le capitalisme fonctionne tout simplement par sa simple obligation de faire des produits monétaires, il convient d’abolir cette obligation et de promouvoir l’observation usologique. Les critères d’utilité doivent prendre place en lieu des critères de vente.
Mais attention un spectre peut en détrôner un autre.

A partir du moment où la nécessité de vendre ne prime plus, nous risquons d’idolâtrer par la purification des critères d’utilité et de gratuité, voir de totalité. Un traitement à toujours des effets secondaires.
La maîtrise des usages par les usagers aura besoin d’un passage récusable, falsifiable dans la prévision du risque d’une maîtrise contraignante et autoritaire du besoin vrai. Il est vital de ralentir ce monde qui va trop vite pour prendre le temps de l’expérimentation, de la connaissance. Comme en F.M.
La concurrence économique rend illusoire la récusabilité, la falsifiabilité en imposant périodiquement et sans préavis un usage par un autre. C’est aux usagers de s’adapter par la maîtrise progressive des contraintes, de faire des choix non plus en aval mais en amont. On pourra dès lors parler de maîtrise ouverte.

Dans le régime économique qui est le nôtre, les produits et services proposés –utiles ou non- sont étroitement soumis aux profits des entrepreneurs. Ils réalisent et redistribuent sous forme de salaires, bénéfices, investissements, impôts et taxes. Le tout dépend de l’état du marché. Comment envisager dans cette pratique impérative une politique volontariste rigoureuse en matière d’environnement, le but étant la réalisation de profits ? En supposant que la planète se couvre de produits écologiquement et socialement pertinents, réapparaîtrait à terme les inconvénients de la profitabilité. Le profit rapide ne coïncide et ne coïncidera jamais avec le développement soutenable, pas même avec la décroissance soutenable. Il y a quelques années les Verts ont admis le marché du droit à polluer et ont convaincus le P.S.

Et en 2013 la taxe sur le CO2 vient d’être admise par le gouvernement. On a pas dépollué d’avantage, on a créé une recette supplémentaire de fric.
Le progrès vivable est entravé, l’opposition se trouve enfermée dans son opposition et sa critique, toujours dans un aménagement de la loi du marché. Hors l’Usologie s’est contentée de reprendre à l’écologie politique son ambition première et inscrite, la maîtrise des usages par les usagers. Ce même engagement était déjà celui de la gauche à ses origines, mais « Le vin du sacré calice s’est changé en eau de boudin. »
C’est l’humanité entière qui a bâti la victoire sur la pénurie, on n’a pas le droit de la lui voler. Avec elle, avec tous les usagers nous pouvons mettre l’abondance à l’ordre du jour. C’est à travers elle qu’il est envisageable de parvenir à la décroissance soutenable à la quelle il faudra bien arriver un jour.

Dans les années 1850, Karl Marx, que l’on exhume régulièrement, prédisait la fin des revenus d’existences par la valeur-travail. Selon lui le système salarial arriverait rapidement à terme dans la société capitaliste et industrielle. Nous y sommes ! Ce texte nous a été connu que 100 ans plus tard grâce à André Gorz.
Les partisans de l’Usologie demandent un revenu à vie aux citoyens pour toute rémunération à contrario des propositions d’allocations partielles. Cette dernière paraît d’emblée dangereuse parce qu’elle permet à la politique actionnariale de négocier plus inéquitablement encore un revenu d’appoint. La démocratie des usagers distribue à tous les usagers, de leur naissance à leur mort, un revenu proportionnel aux richesses disponibles.
- le chômage ne menace plus personne
  • l’existence n’étant plus divisé en trois parties, chacun poursuit ses activités favorites tant qu’il le désire et ne menace aucun emploi, par conséquent offre le droit fondamental à tous dans les activités de son choix
  • avec l’abolition du profit monétaire, l’éventail des activités se trouvera profondément modifié. Ce temps d’activité sera celui de la réflexion, de la recherche, de toutes les pertinences, de l’amélioration de la qualité de la vie chère à St Just, comme à moi, comme à vous.
Nous permettrons aux libéraux ce qu’ils n’ont jamais espérer, la liberté d’entreprendre. Ces libéraux qui, pour l’heure, étouffent nos fondamentaux qui sont aujourd’hui « dans l’air », ne nous laissant leurs utilisations par l’énoncer de formes étriquées et malheureuses. Toutes les formes de changement vont pourtant dans ce sens mais n’interviennent qu’à titre de pansements sur des plaies produites par l’économie de marché. Et les tentatives qui passent inaperçues ou négligeables faute d’appréciation, parce que nous ne disposons pas encore de méthode de lecture ou de projet de société qui les valoriserait. « Il est difficile de résoudre un problème avec la même forme de pensé qui l’a engendré. », ça du Albert Einstein.
Et moi d’ajouter que changer de méthode de pensée c’est décoloniser nos cervelles. C’est là que réside le plus dur de la tâche.

Dans le dessein d’élaborer une société usologique à l’économie libertarisée, quelques étapes doivent être franchies, en commençant par l’abolition des profits monétaires. De passer de l’achat à l’accès, avec un compte qui au lieu de se vider se rempli par le Revenu Universel supprimant le salariat. Comme le suggérait Fourier avec son Phalanstère. Dépasser l’échange par la monnaie par celui d’une carte d’accès. Les banques ne gèrent donc plus de l’argent mais les matières (comme un nombre croissant d’entreprises aujourd’hui d’ailleurs), elles deviennent banques de données. Du crédit au débit nous pensons alors à ce qu’il y a de disponible et où, ou ce qu’il n’y a pas de disponible. La gestion des matières, des revenus citoyens et investissements des entreprises par traitements informatiques tel que le code-barres ou autre logiciel de traçabilité.
Cette planche est ma position philosophique profane et politique aujourd’hui. Elle est issue d’une profonde et radicale séduction opérée il y a quelques quinze années par la pensée de mon ami et homonyme Jean-Paul Lambert, créateur du concept d’Usologie, que j’aime à appeler mon homonami.

Jean-Paul est un ancien instituteur en classes de rattrapage. Il a collaboré à la revue Esprit et à La Gueule Ouverte, à la revue Mauss, il dirige aujourd’hui une publication nommée Prosper. Il travaille maintenant sur la désargence, soit l’abolition de la monnaie, rendue possible par l’allocation de vie et la gestion électronique. Il est l’auteur de quatre livres aux éditions de l’Harmattan traitant du Distributisme historique jusqu’à sa position dans l’Usologie aujourd’hui. J’ai déjà comme je vous l’ai dit, commis une planche sur le distributisme en février 6007, que j’ai présenté également au Cépu. Il existe donc une revue, des livres, des C.D. des conférences et un site internet que je mets volontiers à votre disposition.

J’ai dit V\M\

J\-L\ L\


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