Obédience : NC Loge : NC 25/10/2011


Qu’est ce qu’une Marraine en Franc-maçonnerie

Dans les contes et légendes, la présence de la marraine revêt une signification importante, de même dans l’église Chrétienne puisque celle-ci nous dit que la marraine deviendra la Mère, la guide en cas de décès de celle-ci, elle devient donc mère symbolique…

Parmi les contes j’ai toujours été émue par la destinée de la princesse Aurore. La princesse Aurore avait eu trois marraines, trois fées, heureusement pour elle car la mort de sa mère et l’arrivée d’une marâtre ambitieuse et envieuse ont bien failli lui coûter la vie !

Alors précisons les fonctions :

La mère est celle qui donne la vie.

La marâtre est celle qui par son mariage avec le père remplace la mère décédée ou absente le dictionnaire parle de mère dénaturée…

La belle mère est la femme d’un homme ayant eu des enfants d’un précédent mariage.

La marraine est celle qui pour les chrétiens tient l’enfant sur les fonds baptismaux et souvent donne son prénom à l’enfant, donc symboliquement le crée. (Ce qui c’est fait parfois dans le passé dans certaines loges, aujourd’hui la tradition veut que les gants ou le tablier soient offerts par la marraine).

La fée marraine, ou la bonne fée, est un personnage récurant des contes, il s'agit d’une fée parfois munie d’une baguette qui met ses pouvoirs surnaturels au profit exclusif de son ou sa filleule auprès de qui elle joue un rôle de protecteur ou de mentor…

Elle se penche sur le berceau du nouveau né pour lui prodiguer des dons de l’esprit comme dans Riquet à la houppe, de la grâce et de beauté comme dans la belle au bois dormant, ou elle assiste et la protège à l’adolescence envers un père abusif dans peau d’Ane, d’une marâtre tyrannique et de ses demi-sœurs dans cendrillon ou d’un sort lancé par une méchante fée dans la belle au bois dormant.

Dans tous les cas : mentor du héros ou de l’héroïne le personnage joue le rôle de soutien et a envers l’enfant une responsabilité morale telle qu’on la conçoit d’une marraine.

Et en Franc- Maçonnerie que sont les marraines ?

Tout d’abord il y a plusieurs possibilités concernant l’attribution d’une marraine :

Bien souvent c’est l’amie, la sœur, la relation qui a guidé la profane à venir parmi nous, nous la connaissons et dans ce cas les liens sont déjà existants. Autres possibilités : une enquêtrice qui se propose d’accueillir une nouvelle sœur ou bien une sœur n’ayant aucune filleule.

La future apprentie quelques fois donc n’a pas fait le choix de sa marraine, par contre la maîtresse qui s’est proposée a fait elle le choix de s’impliquer dans son rôle de marraine.

Quels devraient être, à mon sens les critères pour décider et accompagner une Apprentie pour ses premiers pas parmi nous en tant que Marraine ?

Pour être marraine à défaut d’être fée, li faut être parfaitement consciente du rôle que l’on aura à jouer auprès d’une nouvelle sœur encore presque « profane » afin qu’elle puisse commencer à se construire d’une façon maçonnique.

C’est une fonction qui pour moi est aussi importante que n’importe quelle officière. Ce n’est pas une course à la cordonitte mais un devoir à exécuter par sa responsabilité qui n’a d’égal que tous les plateaux, en effet, la marraine accompagne aussi bien l’équilibre de sa filleule dans sa vie profane que son Esprit dans sa vie maçonnique.

Lors de l’initiation la marraine se trouve derrière la profane, au moment où elle reçoit la Lumière non pas juste pour l’accueillir mais pour être la conscience de cette nouvelle sœur ; être une invitation au travail et à la Fraternité, pour lui rappeler si besoin était aux devoirs vis à vis de la loge.

Elle aura aussi pour fonction d’encourager sa filleule à agir au sein de la loge le moment venu par la prise de responsabilités et de faire que les connaissances acquises servent à la transmission de nos nouvelles sœurs.

Tout ceci nécessite de gagner la confiance de cette sœur. Ainsi la marraine se doit d’avoir un comportement de maçonne responsable, et d’être un exemple de travail en respectant les engagements pris lors de notre serment d’initiation.

Elle doit pouvoir servir de référence au même titre que la surveillante l’est aussi mais ne pas se substituer à celle-ci.

Etre marraine c’est l’engagement de répondre présente quand elle est sollicitée, c’est servir de guide, c’est remettre avec douceur mais fermeté sur le chemin sa filleule quand vient à trébucher.

C’est de l’encourager si elle perd pied ou si elle est dans le doute c’est se rendre disponible autant parle cœur que par l’échange. En fait c’est lui donner tout l’amour possible comme on le ferait avec son propre enfant nouveau né…

Même si la marraine est plus jeune que la filleule, seul compte les convictions de la maçonne qui sont précieuses et qu’elle offre en partage à sa nouvelle sœur.

Liens nouveaux à tisser, tout au long de la vie, sans différence, sans ambition, ni compétitions si il y a plusieurs filleules, chacune ayant sa place dans le respect de ou des autres dans une confiance partagée.

Tout comme la loge Mère, la marraine est un élément fort dans notre vie maçonnique, elle est le modèle, celle sur qui on peut s’appuyer, celle de qui on doit accepter les « remontrances », les regards critiques, les conseils, les encouragements et félicitations mais surtout envers et contre tout le soutien franc et sincère.

L’Elève va dépasser le maître ? C’est mon espoir le plus sincère et alors n’est ce pas aussi cela la transmission ? Souvent je me pose la question : ai- je été capable de guider plus loin dans la recherche philosophique et symbolique ?

Pour moi hélas, ma marraine qui a été mon enquêtrice et m’avait choisie fût présente à la cérémonie d’initiation et en loge mais elle ne s’est jamais occupée de moi… Quelle déception !

J’ai quelquefois osé lui tél. mais le sentiment de déranger était si présent que JE RESTAIS SILENCIEUSE ALORS QUE J’EN AVAIS SI BESOIN !

Ainsi je me suis construite seule en Maçonnerie à force de travail et avec l’aide de mes grandes sœurs et de mes surveillantes dont la rigueur affectueuse m’est restée et me conduit encore aujourd’hui sur la route de mes réflexions et actions.

J’ai guidé oui mais été guidée aussi d’une certaine manière par mes filleules avec affection, Amour partagé en toute modestie je me sens leur marraine.

J’ai dit.

M\ B\P\


7556-1 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \