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Communication, la clef de l'évolution

Le thème de la communication sur internet a déjà maintes fois été abordé…mais peut-être qu’une cyber-débutante trouvera par ce biais quelques réponses à ses multiples questions ! Les toiles d’araignées, mystères, incompatibilités et méandres de ce moyen de communication extraordinaire qu’est internet font de moi, du moins aujourd’hui, une taiseuse. Pourtant j’essaie de comprendre les subtilités de ce moyen de communication moderne, celui qui – certains l’affirment – nous permet de voir aujourd’hui le monde de demain.

Pour ma part, je me demande si on peut vraiment, aujourd’hui, voir le monde de demain… Votre réponse sera peut-être différente, la mienne est ; non ; si on l’imagine à partir de ce que nous vivons au quotidien. Encore moins si l’on ne fait abstraction des acquis, quel que soit leur domaine. Car s’il est vrai que l’homme accomplit des miracles, il s’est avéré qu’un nouveau progrès rend presque obsolète celui qui le précédait.

On ne saurait nier pourtant que chaque pas en avant en a permis un autre. On ne saurait renier l’expérience et le savoir basés sur l’observation de ce qui a été. Mais, est-ce en regardant derrière lui qu’un voyageur découvre un monde nouveau ou qu’un montagnard atteint un sommet ?

Les mêmes questions pourraient être posées à propos de l’outil qui nous relie les uns aux autres et l’on pourrait admettre qu’il suffit de balayer le passé pour faire du neuf. Ce serait compter sans les hommes dont les contradictions méritent examen. Friands de nouveauté, ils ont horreur du changement. Curieux par nature, et que n’ont-ils découvert, imaginé, inventé et créé, poussés par ce besoin inné, ils tremblent à l’idée de ce qu’ils vont trouver derrière l’horizon. Casaniers, attachés à leur coin de terre natale, ou élu comme tel, et qu’ils emportent le plus souvent accroché aux semelles de leurs souliers, ils transplantent ailleurs leurs idées, leurs goûts, leur culture. Il en est peu, si l’on regarde de près, qui passent vraiment de l’autre côté du miroir.

Ces aventuriers surprennent, étonnent et font l’admiration des foules qui rêvent par leur intermédiaire, mais bien calés dans un fauteuil auprès du feu. Alors, quand les politiques organisent l’avenir en fonction des résultats de leurs chères équations, quand les mathématiques prennent le pas sur l’esprit, quand la technique l’emporte sur le cœur, les hommes se replient dans leur coquille. La crainte les paralyse. Ils perdent l’espoir et refusent leur confiance.

Pourtant les hommes aiment le changement mais ; le changement dans la continuité ; selon un aphorisme qui fait recette encore aujourd’hui. Ils devraient cependant apprendre que rien ne peut se faire si personne ne donne un peu de ce qu’il a. L’échec patent des idéologies, le déficit – pour suivre la mode – d’idéaux devraient donner à penser. Au lieu de quoi, nos sociétés sont immobiles.

On ne peut régenter les autres en leur imposant ce qu’ils ne veulent pas. C’est bien de le dire. C’est encore mieux de le mettre en pratique. C’est valable aussi pour nous, internautes. En plaçant nos idées personnelles au-dessus de celles des autres correspondants, on enferme ces derniers dans une chape de béton. Mais nos interlocuteurs ne sont pas des cocottes-minutes et aucune soupape n’a jamais résisté à leur pression quand elles se mettent en ébullition. Alors, ne vaut-il pas mieux baisser les feux et non les activer ?

Baisser les feux ne signifie pas ne pas dire ce que l’on pense, cela signifie, pour moi, qu’on peut le dire dignement. C’est là qu’intervient l’art de la communication. La communication, un mot utilisé depuis fort longtemps et dans le monde moderne de l’internet il peut sembler vieillot. Et pourtant…

L'homme s'est toujours demandé comment il se fait qu'après tant de siècles de réflexion et de recherche, il ait encore tant de mal à communiquer et à se comprendre. En d'autres termes, pourquoi est-il si difficile d'échanger des idées, de transmettre des pensées, de se mettre à la place des autres et de voir le monde tel que les autres le voient ?

J’ai d'abord cru avoir trouvé la réponse à cette question chez le sage Socrate qui a dit : « dans la plupart des cas, l'homme croit être conscient de ce qu'il ne sait pas, mais en fait il se trompe. Il ne sait pas qu'il ne sait pas ! »

Puis j’ai constaté que l'homme a commencé à évoluer dès qu'il est entré en communication avec son environnement. Il a alors jeté le premier pont en passant de la préhension des choses à leur compréhension ou de son inconscient à son conscient.

En fait, deux pôles sous-tendent la communication: un pôle émetteur et un pôle récepteur. Entre ces deux pôles, tout est vibration. Ainsi la communication est un phénomène incessant par lequel tout ce qui existe émet et reçoit. C'est cette interaction, dans son processus d'échange et de partage que nous appelons COMMUNICATION.  Cette interaction est peut-être encore plus percutante à travers internet, l’émetteur et le récepteur restant pratiquement anonymes.

En établissant le lien, par le langage, avec les autres individus, l'homme a jeté le deuxième pont de son évolution. Cet échange a permis de créer un esprit communautaire que l'on peut appeler « civilisation » ou « culture ». Nous savons aujourd'hui que la culture n'est pas le fait d'un seul individu et qu'elle ne peut évoluer que si l'homme continue de vivre en communauté. La FIF n’est-elle pas une sorte de communauté au sens moderne du terme ?

L'échange et le partage permettent à l'individu de prendre conscience de ses limites, de les transcender et de développer ainsi d'autres facultés de perception et d'émission.

Les échanges que nous avons avec les personnes qui nous entourent permettent de transmettre nos idées, nos sentiments, nos opinions et de recevoir d'eux un ensemble d'informations.

Le message émotionnel comme celui qui circule entre la mère et l'enfant est une forme primaire essentielle de la communication dans les premiers mois de la vie. Il est constitué de gestes, d'expressions faciales, de sons, de paroles qui sont des vibrations à travers lesquelles vont se développer les propres facultés de l'enfant. Ces messages, bien qu’absents d’internet – malgré les smileys – sont vitaux et il faut, surtout à cause de leur absence, en tenir fortement compte.

L'intelligence du cœur transcende les limites de nos sens et de notre psychologie particulière. Elle a ses propres voies de communication qui nous sont révélées à travers l'expérience d'une communication de centre à centre. Ceux-ci sont les voies de communication de l'Amour, dont nous avons l'expérience intime et que nous exprimons d'une façon symbolique.

A travers l'Art, nous manifestons et communiquons notre intuition du Beau. Par cette forme de l'échange et du partage, nous pouvons nous ouvrir mutuellement des portes sur des aspects insoupçonnés de l'Etre et contribuer ainsi à l'évolution, à son évolution.

La pensée est une forme puissante de la communication avec soi-même et avec les autres. Elle est une Force d'évolution ou d'involution dont nous prenons de plus en plus conscience – surtout, quand on se prend le temps de lire certains de nos échanges sur le Net ! Une vraie auberge espagnole et, comme depuis la nuit des temps, une lutte constante entre l’ombre et la lumière…

La parole est une importante acquisition de l'être humain. Elle lui permet de structurer, d'analyser et de traduire intellectuellement l'univers. Parce que la parole est génératrice d'idées, que les idées engendrent des émotions et que les émotions induisent des comportements, la parole est un puissant moyen d'évolution. Dans cette région du monde où nous vivons, la parole est un moyen privilégié de la communication. Dans l’écrit, il est donc important d'affiner notre discernement, pour être capable d'une juste énonciation ; car la parole est créatrice et nous sommes responsables de ce que nous générons à travers la parole quand nous la mettons noir sur blanc.

Nous établissons avec les autres une relation au terme de laquelle nous instaurons une communication réciproque. C'est de cette manière que nous pouvons nous ouvrir au monde et aux autres et avancer sur le chemin de la Connaissance.

La communication privilégie une mise en communion de deux ou plusieurs individus, la mise en commun d'un message. Elle crée le dialogue, favorise l'échange et surtout le partage. C'est un processus circulaire où les échanges se substituent à la communication à sens unique.

La communication est mot, idée, chiffre, image, musique, goût, parfum. Elle fascine et interpelle l'individu par l'intermédiaire de ses sens. Avec internet il faut trouver le moyen de capter l’intérêt aussi bien du pôle émetteur que du pôle récepteur pour les êtres et les choses qui les entourent, qui développent, enrichissent, métamorphosent et transcendent leur imaginaire aussi bien que l’imaginaire collectif. Ainsi la communication fait que l'homme participe réellement à la vie qui l'environne et dont il est une parcelle. En permettant à l'homme de s'exprimer dans sa diversité et sa complexité, la communication sert également de révélateur d'identifié ; elle bouscule et modifie la notion d'étranger. Elle relie les hommes entre eux en les unissant dans leur diversité. N’est-ce pas là un des premiers objectifs de la FIF et de ses composants ?

Il nous arrive de perdre de vue l'extraordinaire capacité de l'homme à établir une communication qui pour être imparfaite n'en est pas moins réelle. Après tout, si la race humaine fait toujours partie de notre univers, n'est-ce pas à cause de notre don de communication ? Nous communiquons, donc nous sommes. Là où il y a communication, il y a vie.

Pour chaque être cette interaction a des limites et il incombe à chacun de chercher à les repousser en développant ses facultés propres, dans le but d'évoluer. Ces limites sont objectives ou subjectives.

Objectives parce que la constitution physique d'un individu ne lui permet pas de tout voir, tout entendre, tout sentir, de toucher ni de goûter à tout, de tout comprendre bien que la société dans laquelle nous vivons et la technologie, dans leur développement actuel, cherchent à nous persuader du contraire. Peut-être y parviendrons nous un jour si tel est notre but et si nous nous en donnons les moyens adéquats.

Les limites sont aussi subjectives, parce qu'elles sont déterminées par nos répulsions et nos attirances propres, nos impulsions aussi. Ainsi chaque individu est en communication sélective et impulsive avec son environnement.

De même que l'identification d'un individu constitue l'un des liens les plus fondamentaux qu'il crée avec son groupe, de même l'identification d'une culture comme différente des autres représente la réalité et la preuve de son existence. La communication joue un rôle fondamental dans la formation de l'expression d'identité, la transmission des traditions aux membres d'une même culture et la diffusion des images identitaires aux membres d'autres cultures. L'identité d'une société, d'une culture, d'une institution constitue en effet un « ferment d'avenir », et le meilleur des stimulants. Car c'est en demeurant fidèles à leurs valeurs propres, à leurs principes que les sociétés, les institutions ou les groupes peuvent évoluer en toute harmonie, se développer et entretenir entre eux de véritables rapports de dialogue et de partage.

Nous entrons dans une nouvelle ère, celle du Verseau, c'est-à-dire l'ère du partage, partage non seulement entre les individus, mais aussi entre les nations et les continents.

La communication sur le Net est un tremplin merveilleux qui relie entre eux les hommes du monde entier, mais elle doit évoluer vers un sens réel du partage en favorisant l'instauration d'un dialogue de paix entre les peuples, en réduisant les inégalités du monde au lieu de les accentuer, en s'érigeant en moyen de paix et non être source de conflit pour les plus démunis.

Ce développement n'est pas seulement un accroissement des connaissances, mais aussi et surtout la réalisation de l'épanouissement de l'homme, épanouissement qui ne peut être évolution que s'il touche également la dimension spirituelle des êtres.

Les AA\ maçonnes que nous sommes, sont tenues au silence. Cela signifie que nous nous mettons volontairement en état de pouvoir communiquer avec notre être essentiel, grâce à l'échange de vibrations qui s'établit entre notre pensée et les symboles qui nous environnent. La communication est une prise de conscience qui commence par la conscience de soi.

Au terme de ce travail qui se renouvelle à chaque étape et par le fait de cette forme particulière de communication, nous développons nos facultés de perception et nous élargissons notre champ de conscience.

La communication est ainsi un moyen de passer d'un espace à un autre; d'un niveau de conscience à un autre. Elle est une porte que nous nous ouvrons à nous-même et que nous ouvrons aux autres. Mais c'est une porte verrouillée, dont la clé est peut-être la part active que nous mettons à communiquer, l'effort que nous faisons pour entrer en relation et la volonté que nous appliquons pour passer le seuil.

Il en fut ainsi pour la première forme de vie unicellulaire en milieu aquatique qui, par une chaîne d'échange et de partage avec son environnement, s'est transformée pour accéder à l'air libre et s'est développée jusqu'à donner à cette forme de vie que résume l'être humain et qui sans doute est une étape vers un autre état d'être et de conscience.

Nos différences sont imputables à notre héritage génétique respectif et aux expériences que chacun de nous connaît dans sa vie d'enfant ou d'adulte. C'est pourquoi, notamment, nous absorbons les éléments de notre culture de façon sélective et originale. C'est également pourquoi l'interprétation et l'expression de ces mêmes schémas culturels dans notre vie de chaque jour sont pour chacun uniques et personnels. Ainsi, chaque être humain possède la capacité d'être différent en dépit des pressions culturelles qui s'exercent sur lui. En quelque sorte, nous sommes libres sans le savoir.

Parallèlement, en raison même de notre trop grande « adaptabilité génétique », notre communauté risque d'être faussée par son conditionnement, par les pressions extérieures auxquelles elle est soumise, par la modification de l'environnement; plutôt que de la maîtriser et de s'en servir, elle devient parfois l'esclave de la Technique. De plus, l'esprit de compétition mal intégré élève des barrières rigides entre les hommes, l'intérêt de la communauté passant après la réussite de l'individu.

J’ose croire que nous possédons la souplesse requise étant donné que, psychologiquement parlant, nous nous trouvons dans un état constant d'évolution. Il existe en nous, en puissance, tous les éléments qui nous permettent de changer, de mûrir et de nous épanouir.

L'une des principales conséquences de ce qui précède, est que chaque être est en soi une culture et que chaque type d'interaction - ou de communication - est transculturel. Si nous acceptons l'identité intrinsèque de chaque être, nous pouvons alors admettre qu'il n'est pas indispensable pour quiconque de faire le tour du monde pour vivre une communication transculturelle.

Mais il existe un autre moyen. Fermons les yeux et écoutons le dialogue intérieur qui se déroule sans cesse entre notre conscient et notre inconscient, entre le côté droit et le côté gauche de notre cerveau. L'inconscient utilise un langage ésotérique et symbolique que le conscient a de la difficulté à comprendre. Et lorsque ce langage est compris, il n'est plus inconscient Il a été assimilé par le conscient, lequel doit utiliser son propre « code culturel » - en l'occurrence, pour nous, Franc-Maçons, les symboles - pour contrôler les signaux et les pensées venant des profondeurs de la psyché.

Il semble que nous pouvons apprendre à améliorer nos capacités de communication transculturelle rien qu'en observant la dynamique de notre psyché: nous comprenons et en même temps nous ne comprenons pas; nous avançons et pourtant nous avons l'impression d'aller nulle part.

Deux domaines me semblent dignes d'être explorés.

Le premier, c'est l'idée que nous pouvons renforcer notre efficacité en matière de communication et de tolérance en nous concentrant non pas sur nos faiblesses et nos imperfections, mais plutôt sur les éléments qui font notre force. S'il est vrai que nous parvenons à communiquer mieux que nous le pensons, pourquoi ne pas investir notre temps et notre énergie à renforcer ce que nous faisons déjà bien au lieu d'essayer de réduire l'écart entre ce que nous faisons et ce que nous « devrions » faire ?

Le deuxième domaine à explorer est le suivant: Tous les schémas culturels existent à l'intérieur de chacun de nous étant donné qu'ils proviennent de la même source, c'est-à-dire des archétypes ou symboles fondamentaux.

Si j’utilise l'approche psycho-culturelle pour comprendre et promouvoir la communication entre deux pôles, je dois admettre qu'apprendre à connaître l'autre pôle c'est tout simplement apprendre à se connaître soi-même à travers l'autre. Sartre ne disait-il pas : « L'homme, sans aucun appui et sans aucun secours, est condamné à chaque instant à inventer l'homme. » (L'Existentialisme est un Humanisme.

Pour communiquer, il faut être libre dans sa pensée, sans dogme, sans préjugé. Il faut essayer d'être objectif et impartial. Et le LANGAGE, dont le but est une prétendue entente par échange des impressions reçues, nous amène aux mots. Chaque fois que deux hommes s'entendent, il y a --- plus ou moins consciemment --- une plus ou moins grande concession de l'un d'eux. Si ce n'est de la part des deux ensemble. Est-ce que cela revient à dire que les mots n'ont pas de sens ? Est-ce que cela pourrait vouloir dire que ce sont les êtres qui en ont ? Le mot « chien » n'aboie pas. L'homme est toujours à la recherche d'une signification.

Chercher des significations, c'est définir, donner un cadre, une limite, un sens à quelque chose. La communication est le processus auquel ont recours deux individus qui « tentent » d'échanger des idées, des sentiments, des significations symboliques.

La communication interculturelle est le processus par lequel deux individus qui n'appartiennent pas à la même culture « tentent » d'échanger des significations. Puisqu'ils n'appartiennent pas à la même culture, ils ne partagent pas les mêmes présupposés, croyances, valeurs; ils ont des idées, des sentiments et des comportements différents. Ce phénomène fait de la communication un processus plus compliqué qu'il n'y paraît.

Communiquer signifie bien plus qu'échanger : c'est en communiquant qu'on élargit sa culture. Il faut remarquer qu'après tant d'années de recherche sur la communication, nous ne savons toujours pas pourquoi le genre humain communique Si mal. Le « miracle » est que malgré ces barrières les hommes arrivent quand même à se comprendre et à s'entendre.

Tantôt ils s'emparent des barrières que lui offrent la société et la culture pour s'opposer au changement. Tantôt ils cherchent à rajeunir les mots qui ont vieilli en les interprétant ou en les utilisant différemment. C'est ce processus qui semble être le fondement du développement de l'homme.

La société dans laquelle nous vivons aujourd'hui nous offre l'abondance, parfois jusqu'à l'écœurement. Au lieu d'y voir une chance unique d'être né du bon côté de l'hémisphère et de pouvoir, chaque jour, profiter au sens large du terme de la VIE plutôt que de passer notre temps à assurer notre simple survie, que faisons-nous? Nous nous plaignons.

Il en va de même de la communication, un phénomène que nous ramenons un peu trop facilement aux moyens de la communication, à ces vecteurs technologiques qui ont nom télévision, ou à ceux, plus anciens, que sont la radiodiffusion ou l'écriture. Nous oublions alors un peu trop rapidement le contenu, envahis que nous sommes par le contenant. Ce réflexe réducteur nous fait perdre l'essence même de la communication, qui est d'établir un lien, de susciter un écho, de se rapprocher de l'autre.

C'est vrai, la communication peut être le Diable, et au lieu de représenter l'évolution, elle peut être l'expression la plus veule ou la plus dangereuse de la manipulation.

Or, l'homme n'est ni ange ni bête, et à ce titre, il doit s'engager résolument dans la confrontation avec la réalité, en d'autres termes, il doit maîtriser le SPECTACLE permanent qui nous est servi à bien plaire.

Il faut donc avoir confiance dans la société, celle dans laquelle nous vivons ; et dans l'humanité, pourquoi pas, une humanité parfaitement capable d'assimiler la nouveauté sans succomber aux sirènes de la désinformation; capable aussi, à travers cette assimilation, de se transformer. Il est possible de passer de la satiété au discernement, à la diversification, de dompter la technique et de voir dans le changement de vie que celle-ci nous impose une proposition sociale nouvelle où l'espace est bouleversé, où l'espace-temps change de définition, où les structures de notre environnement se remodèlent.

A cet égard, la franc-maçonnerie, avec ses règles du jeu bien définies, avec son langage transporté à travers les siècles et intégré dans les cerveaux contemporains, avec ses outils ancestraux à l'utilité bien précise, représente un terrain idéal pour tester les mécanismes de la communication, et pour réussir là où d'autres sont peut-être moins bien armés pour le faire.

Mais ne nous leurrons pas. Si nous ne sommes pas constamment attentifs, nous courons nous aussi le risque d'être de mauvais ouvriers, qui se seront montrés incapables de faire bon usage de leurs outils et auront sculpté leur message de telle manière à le rendre incompréhensible. Ce qui n'est pas le pire. Le plus redoutable serait de ne pas s'en apercevoir, de poursuivre aveuglément sa route au mépris de l'autre. Que ce piège-là nous soit épargné !

En guise de conclusion, nous pensons que quand on réfléchit à la communication dans le cadre de l'initiation maçonnique, on pense à la progression spirituelle due aux nombreux travaux sur des thèmes philosophiques et symboliques. On pense aux échanges d'idées avec les autres, dans un climat de sérénité.

Cependant l'activité culturelle de l'institution maçonnique ne représente qu'une partie du projet initiatique. Il est loisible de parler - parler sans fin - la parole est grisante et les mots s'enfilent comme les perles d'un collier... Mais ces mots deviennent dérisoires lorsqu'ils ne sont pas authentifiés par le comportement dans la vie courante.

Enfin, l'initiation nous conduit à établir une chaleureuse communication ou fraternité avec tous les humains de bonne volonté, hommes ou femmes, d'où qu'ils viennent... Apprendre à se connaître soi-même, apprendre à se connaître à travers l'autre c'est tout le chemin qui attend chaque S\ et F\ qui rejoint la Franc-Maçonnerie. L'initiation crée des liens et c'est souvent durant les initiations que nous nous sentons devenir un avec la Franc-Maçonnerie, que nous comprenons tout à coup le sens des mots « Sœur », « Frère ».

Et pour terminer, une citation de Léon Nisand, extraite de son « Temple de Cristal » qui illustre le message central de cette planche :
Bien souvent nous interrogeons notre conscience :
Sommes-nous bien sur la voie initiatique ? Nos efforts sont-ils réels ou figurés ? Sommes nous des initiés ou des déguisés ? Authentiques face à nous-mêmes, ou jouant un rôle devant les autres ? Sommes nous des constructeurs ou des phraseurs? Des récitants de belles théories, ou des honnêtes gens qui les traduisent en pratique? Petite lueur d'Esprit participant de l'universel, avons-nous pris la bonne direction, pour comprendre ce qui peut être compris...pour éclairer ce qui peut être éclairé...et pour faire ce qui doit être fait…

 V\M\, j'ai dit E\S\


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