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Qui était Jean-Baptiste Clément (JBC) ?

Le 1er mai 1891, le chômage est général dans les centres industriels à forte concentration ouvrière. Au son de la Carmagnole et de la Marseillaise, on réclame la journée de 8 heures. Ce jour-là, à Fourmies, la troupe tire sur la foule. On dénombre 9 morts dont des enfants : Fourmies donne à la IIIème République sa première tragédie ouvrière. Le même jour, à Charleville, Jean Baptiste-Clément est arrêté et emprisonné.

Le lendemain, dans un Charleville en état de siège, le verdict est sévère : 2 ans de prison et 5 ans d'interdiction de séjour. Le soir même, il est secrètement emmené à la prison de Nancy. Une vague de protestations déferle contre l'arrestation et l'emprisonnement de Jean-Baptiste Clément. Finalement, après 7 semaines de prévention, la Cour d'Appel de Nancy le condamne à 2 mois de prison et l'interdiction de séjour est levée.

Son action dans les Ardennes n'était pas sans susciter une certaine crainte et beaucoup d'opposition de la part de ses adversaires : le patronat ardennais, l'Eglise, les journaux « bourgeois », la police et même parfois l'ouvrier qui se montre rebelle à l'organisation durable comme à l'éducation politique. Devant le relâchement des groupes, à partir de 1892, Jean-Baptiste Clément demande son remplacement. On le supplie de rester. Il cède, mais, usé par la maladie, il n'a plus la même fougue. En décembre 1894, Jean-Baptiste Clément « le Vieux » quitte les Ardennes, le coeur serré.

Il fut employé à la mairie de Saint-Denis, puis il collabora au journal « La Petite République ». Il s'éteint le 23 février 1903 à l'âge de 66 ans. Le 26 février, 4 à 5000 personnes l'accompagnent au cimetière du Père Lachaise. Jean-Baptiste Clément consacra donc toute sa vie à l'émancipation du peuple.

Ses convictions socialistes venaient davantage de l'expérience vécue et de son contact permanent avec le monde ouvrier. Son action courageuse, où il laissa chaque jour un peu de sa santé, sa méthode, permirent d'éduquer, d'organiser, de défendre les travailleurs et donnèrent naissance à une nouvelle génération de syndicalistes.

Laissons un de ses plus fidèles amis lui rendre hommage : « Le souvenir d'un tel homme ne s'effacera jamais, la distance et le temps le rendent plus cher encore à ceux qui purent apprécier toutes les qualités foncièrement bonnes de son cœur de beau poète et de prolétaire révolté contre toutes les injustices sociales. Et pourtant, jamais propagandiste ne fut autant vilipendé que Jean-Baptiste Clément. Mais rien ne l'arrêtait : ni les condamnations, ni les méchancetés capitalistes, ni l'indifférence ouvrière. Ce fut vraiment une grande figure de l'époque héroïque du socialisme ».

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