Obédience : NC Loge : NC Date : NC

La Chambre du milieu

Le déroulement même de la cérémonie revêt une signification symbolique qu’il convient de ne pas ignorer : La loge est désorientée; elle est tendue de noir ; un épais rideau noir isole le De’b’ir de l’Ehal ; le Delta à l’orient reste allumé, mais n’est plus visible, l’Étoile Flamboyante à l’occident est faiblement éclairée; l’emplacement des trois colonnettes a changé ; le V\ M\ n’occupe plus la chaire du roi Salomon mais est installé à une table au pied des marches de l’orient. Cette disposition correspond à l’image du chaos psychique dans lequel se trouve celui qui recevra la lumière quelque temps plus tard.

Dans toutes les traditions, le carré a été le symbole de la matière, le cercle, celui de l’esprit. Dans notre tradition maçonnique, le carré est l’équerre, le compas, le cercle. Passer de l’équerre au compas pour « être relevé plus radieux que jamais » est réaliser cette transmutation de la matière à l’esprit. La trinité maçonnique prend alors toute sa valeur symbolique. La dualité Esprit/Matière (Compas/Équerre) se fond dans le Verbe (V\ D\ L\ S\) pour se reconstituer en un seul et unique élément : « Un le tout ». L’homme debout (relevé) est symboliquement rétabli dans sa totalité psychique.

Le maître d'école ou le professeur apprend à ses élèves à penser par eux-mêmes, à progresser, à amasser des connaissances et à s'en servir donc il leur apprend à être libres, à être eux-mêmes, à devenir adultes : c'est une relation dynamique certains élèves pourront un jour dépasser leur maître et le maître en sera fier le maître joue le rôle de formateur de l'esprit comme Socrate avec sa « maïeutique » accouchait en quelque sorte ses disciples.

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Un livre de Georges Steiner

L’année 2003 aura été prolifique en édition, réédition et traduction d’ouvrages de Georges Steiner 1 . Arrêtons-nous sur le dernier en date, Maîtres et Disciples. Son thème est on ne peut plus classique en ce sens qu’il interroge la relation fondamentale qui, tacitement ou explicitement, de fait ou par principe, se noue ou doit se nouer entre les protagonistes de toute culture. Plus particulièrement, Steiner s’arrête sur la question de savoir ce que veut dire apprendre et enseigner, et il découvre que ce sont des activités déterminantes et jubilatoires pour les principaux modes de notre développement, aussi bien intellectuel et moral que physique (p. 35). C’est en effet par sa dynamique propre de transmission que toute culture invente les moyens de sa sauvegarde et de son rayonnement.

Le problème intéresse à différents niveaux : tout d’abord sur le plan macro-historique. La relation de maître à disciple résumerait à elle seule, et sans grande difficulté, toute l’histoire du devenir d’une civilisation, et les filiations, les inspirations, les paraphrases, les exégèses, mais aussi les doutes, les trahisons, les dépassements pourraient sans mentir servir à assurer la solution de continuité qui fait toute la quête des historiens.

Mais l’intérêt du texte de Steiner se situe davantage sur un plan pédagogique. Le rapport de maître à élève est particulièrement marqué et appuyé dans ce que nous appelons l’enseignement : « Mon centre d’intérêt est ici l’enseignement, le rapport de maître à disciple, à Athènes et en Galilée, à Jérusalem » (p. 42). Pour Steiner, le problème de ce que signifie « enseigner » traverse toute l’histoire de notre culture judéo-chrétienne, et il détermine encore très fortement notre actualité. S’appuyant sur le roman de Paul Bourget, Le Disciple (1889), Steiner infère que le XXe siècle a su engendrer Mr Teste de Valéry, L’Immoraliste, Les Caves du Vatican, Les Faux Monnayeurs de Gide, mais aussi bien L’Élève du philosophe d’Iris Murdoch. C’est que le roman de Bourget, dont par ailleurs le seul trait de génie est le nom du protagoniste (Adrien Sixte), « pose une des questions les plus épineuses et irréductibles de la philosophie morale et de la théorie sociale : un maître est-il responsable de la conduite de ses disciples ? Si oui jusqu’où ? » (p. 104 et 105).

Ce texte semble soudain s’adresser tout particulièrement, au-delà des seuls professeurs, à tous ceux qui éprouvent quelque attrait, de l’admiration, du goût et du respect mais aussi des doutes, du désarroi, voire de la crainte envers la transmission orale aussi bien qu’écrite des valeurs scientifiques, philosophiques, morales et politiques. La question n’a-t-elle pas pris tout son sens, à partir de 1977, avec le cas du philosophe Antonio Negri, intellectuel influent auprès des Brigades Rouges, accusé d’incitation au crime, qui purgeait encore sa peine quoique allégée vingt-cinq ans après ? (p. 106 et 107).

Il y va dans l’émission comme dans la réception des savoirs d’un vrai dilemme éthico-politique, et au-delà même, d’une option métaphysique : se chercher et s’épanouir ou se perdre et abdiquer. On appréciera les pages du chapitre III que Steiner consacre au personnage de Faust, en particulier celui de Marlowe, mais aussi ceux de Gœthe, Valéry, Mann, Busoni… mais tout autant celles du chapitre V sur La Leçon du maître de Henry James. Après tout, si la vertu peut s’enseigner, ce qui était la question inaugurale du Ménon, pourquoi n’en irait-il pas de même des vices ? Et ce sont alors les dérives presque sadiques et masochistes, toute l’hystérie enseignante de La Leçon de Ionesco qui viennent faire « contrepoint » au dialogue de Platon (p. 174 et 175).

Il n’en demeure pas moins que tout élève, passant par le détour du texte de Steiner, devrait sentir tout le bonheur qu’il lui reste à éprouver d’être dans la situation d’un réceptacle de savoirs et de savoir-faire, de constante découverte, surtout par soi-même, en autodidacte, comme l’y invitaient déjà sourdement Socrate et plus tard Wittgenstein

GRA |LA FRANC-MAÇONNERIE OU VOYAGE AU CENTRE DE L'ÊTRE

LA FRANC-MAÇONNERIE OU VOYAGE AU CENTRE DE L'ÊTRE par Michel Warnery...pouvoir participer à son expérience spirituelle au sein de son Église, ...www.freemasons-freemasonry.com/masonica_GRA_warnery.html - 72k

La Loge constitue un univers à la fois protégé, exigeant, orienté et prometteur où le franc-maçon domestique ou tout du moins se concilie, l’au-delà de son savoir, de son pouvoir et de son espoir. Il y surmonte sa solitude et son errance au sein de l’univers. Il y observe des règles et des rites. Il y transmet des récits et des mythes. Il se situe grâce à des initiations et à des mystères. On peut donc se réjouir quand le sacré devient une voie d’approche pour ce qui s’offre à l’homme comme écoute, quête et adhésion. « Car le sacré dépossède l’homme de sa suffisance, lui indique une voie par des signes et par le silence et surtout le remet dans une disposition d’émerveillement et de réceptivité »écrit André Dumas. Et c'est bien du sacré dans son sens premier qu’il s’agit en maçonnerie et non du sacré détourné au profit d’un dogme au service d’un dieu ou d’un autre.

Ainsi donc, cette mort symbolique représente en réalité une « exaltation » ou surpassement du domaine cosmique (de la dualité inhérente aux actions et réactions des énergies bipolaires qui déterminent toute manifestation) ce qui se vit à l'intérieur de la conscience comme une synthèse ou conciliation de ces mêmes énergies, laquelle permet de naître à la réalité métaphysique et spirituelle, symbolisée par la « résurrection » qui suit la mort d'Hiram.

Rituel de la mort et de la résurrection de maître Hiram, rituel qui est celui donnant véritablement son identité et son unité à la maçonnerie dans son ensemble. De plus, la symbolique de ce rituel exprime le plus exactement possible la signification profonde d'une des principales devises et fonctions du maître maçon, qui consiste à « répandre la lumière, et rassembler ce qui est épars » 4. De là aussi le titre de « Prince des maçons » donné à Hiram, car sous son inspiration directe, c'est-à-dire de ce qu'il représente sur le plan initiatique et symbolique, les maçons reçoivent la plénitude de leur initiation, et la maçonnerie, par extension, continue à transmettre l'influence spirituelle, unique fin qui justifie son existence.

Pour en revenir à la cérémonie d'installation du troisième Grand Maître, une partie importante et significative de celle-ci (et qui démontre l'origine opérative de ce grade) consiste en sept échelons ou degrés que le candidat doit gravir, à genoux, jusqu'au « trône » (ainsi se désigne-t-il exactement) où sont assis les trois Grands Maîtres. Chaque échelon se réfère à une science ou art libéral, et elles décrivent ensemble toute la cosmogonie. Le candidat à la Grande Maîtrise doit répondre aux questions qu'on lui pose sur chaque science, le premier échelon correspond à la Grammaire, le second à la Rhétorique, le troisième à la Logique, le quatrième à l'Arithmétique, le cinquième à la Géométrie, le sixième à la Musique et le septième à l'Astronomie 5. Une fois surmontée cette épreuve, le nouveau Grand Maître est reçu dans les « demeures de la puissance », aussi appelées très probablement parce que cette partie de la loge s'assimile au Debir, qui était le « Saint des Saints », le Tabernacle ou Sanctasanctorum du Temple de Jérusalem, et où se trouvait déposée l'« Arche de l'Alliance », ce lieu étant, par conséquent, le plus sacré et le plus intérieur du temple 6.

Les sept échelons qu'il faut gravir constituent la ligne qui sépare, et unit à la fois, le Debir et le Hikal (le « Saint »), lequel est cette partie du temple qui s'étend de cette division linéaire au portique de l'entrée où s'élèvent les deux colonnes Jakin et Boaz, dont la symbolique joue un rôle important dans l'enseignement maçonnique. Si dans la loge le Debir, par sa position élevée, symbolise le Ciel et la verticale, le Hikal symbolise à son tour la Terre et l'horizontale, et l'ascension se vit donc comme un voyage axial de la Terre au Ciel, ou d'une réalité condi tionnée par les limitations spatio-temporelles, à celle véritablement incondition née et éternelle. Dans le même contexte, nous ajouterons que dans la loge opérative les trois Grands Maîtres se trouvent placés symboliquement sur le mont Moriah, considéré comme une des trois montagnes sacrées de la maçonnerie (les deux autres sont le Tabor et le Sinaï), car ce fut sur sa cime que fut édifié le Temple de Jérusalem. Le caractère sacré de cette montagne fait d'elle un véritable Axe du Monde, et par conséquent un noeud d'union et de communication entre la Terre et le Ciel 7. L'« ascension » du candidat s'effectue alors le long de cet axe, et les échelons des sept sciences constituent aussi une ascension par les degrés de la connaissance, lesquels, une fois assimilés, conduisent l'homme à la réintégration dans l'Unité même du Soi, ce qui en langage maçonnique équivaut à l'identifica tion avec l'énergie ou puissance créatrice du Grand Architecte de l'Univers8. Voilà pourquoi pendant la cérémonie d'installation du troisième Grand Maître, on se réfère directement à un des symboles les plus anciens du Grand Architecte : la croix du swastika. On dit que l'explication de cet important symbole dure 70 minutes, temps qu'il faut entendre aussi en mode symbolique, car nous avons de nouveau ici le nombre sept comme élément constitutif et essentiel de cette cérémonie. Le swastika est étroitement relié à l'Étoile polaire située au centre même de notre univers, seul point qui reste immuable pendant que toute la voûte céleste tourne autour de lui. Les quatre bras du swastika représentent aussi les quatre positions (dirigées vers les quatre points cardinaux célestes) de la constellation de la Grande Ourse, laquelle, en effet, tourne constamment autour de la polaire9. Il existe donc une relation directe entre cette rotation céleste et l'Étoile Polaire elle même, car cette rotation émane d'elle et, comme le dit René Guénon, ce mouve ment n'est pas « un mouvement quelconque », mais une « rotation qui s'accomplit autour d'un centre ou d'un axe immuable... Le Centre imprime à toutes choses le mouvement et, comme le mouvement représente la vie, le swastika devient par là un symbole de la vie, ou, plus exactement, du rôle vivifiant du principe par rap port à l'ordre cosmique »10. Pour cela aussi, le swastika est le symbole du Pôle, qui est la Grande Unité (appelée Tai-Ki dans la tradition extrême-orientale), ou le Centre des centres, ou le Soleil des soleils, car de la même manière que l'Existence universelle tout entière jaillit de lui, en lui elle se réintègre lorsqu'elle achève son cycle de manifestation. Cela se rattache très étroitement à l'initiation (en raison de ce que nous avons dit au sujet de l'analogie entre le processus cosmique et le spirituel), puisque cette initiation consiste en la lente et graduelle réintégration de tous les éléments épars de l'être individuel dans le Soi luimême, ce qui implique l'universalisation de cette individualité qui passe ainsi de la périphérie du mouvement incessant de la Roue du Monde (de sa rotation ou tournoiement indéfini) au centre de cette Roue même11.

D'autre part, au septième degré de la loge opérative, le Grand Architecte reçoit le nom hébreu d'El Shaddaï, qui veut dire « Dieu Tout Puissant », celui qui est invoqué à la fin de la cérémonie de la Dédicace du Temple par le premier Grand Maître (Salomon) en ces termes : « J'ai achevé le travail que mon père me mande d'accomplir »,en claire référence à l'achèvement et au couronnement de l'oeuvre. Dans le symbolisme architectonique (amplement développé dans les rituels opératifs), l'idée d'« achèvement » du Temple est présente dans la symbolique de la « pierre angulaire » (car elle est effectivement la dernière pierre qui se pose, « couronnant » toute la construction), dont la position est essentiellement axiale car elle se situe au centre même de la voûte ou dôme (d'où le nom de « clef de voûte » pour désigner ce centre), lequel représente la coupole céleste dans la construction12. La pierre angulaire est l'équivalent de l'Étoile polaire13, et toutes deux symbolisent, chacune dans son ordre, le Tout Puissant Grand Architecte, vivificateur et soutien, principe et fin, alpha et oméga de toute la Création14.

Toute cette symbolique se résume en un moment de l'installation du troisième Grand Maître lorsque quatre équerres sont réunies de manière à former la croix du swastika. Trois de ces équerres appartiennent chacune à l'un des trois Grands Maîtres, et la quatrième est celle qui se trouve sur le Livre Sacré. Ce swastika est, à son tour, une réplique ou un reflet de celui qui est dessiné au plafond (ciel) de la loge, et du centre duquel descend l'axe d'un fil à plomb vers le centre même du swastika terrestre formé par les quatre équerres, ce qui symbolise ainsi l'union du ciel et de la terre15.

Du fait de son lien avec le Pôle et le Centre du Monde, le swastika est considéré comme l'un des principaux symboles qui renvoient directement à la Tradition Primordiale, préceptrice de l'humanité, et dont l'origine, selon toutes les sources traditionnelles, fut au commencement polaire ou hyperboréenne. Et le fait que ce symbole constitue une partie intégrante et fondamentale de ce rituel opératif démontre une fois de plus que la symbolique, les rites et les mystères de la maçonnerie procèdent, par une transmission ininterrompue tout au long du temps et avec toutes les adaptations nécessaires, de cette même tradition primitive. Peut-être est-ce à tout cela que se réfère aussi Guénon quand à la fin de l'article sur « La lettre G et le swastika », il affirme que « la théorie polaire a toujours été un des plus grands secrets des véritables maîtres maçons »16.

L’objet final de l’initiation, c’est le retour à l’unité. Cela signifie trois choses : que l’unité préexiste, qu’elle existera de nouveau, mais qu’elle n’existe plus ici et maintenant. L’initié est celui à qui est transmise la capacité de revenir à l’unité.

Si l’Ordre du Temple est, même si nos connaissances en la matière sont très incomplètes, un ordre véritablement initiatique, il doit,d’une manière ou d’une autre, illustrer cette quête de l’un à travers le multiple.

F\ A\ (traduit par John DEYME de VILLEDIEU), ce que la Bible de Jérusalem traduit par : « L’entrée de l’étage inférieur était à l’angle droit du Temple, et par des trappes on montait à l’étage intermédiaire, et de l’intermédiaire au troisième ». La Traduction oecuménique de la Bible choisit de conserver cette notion de « trappes » :

L’entrée de l’annexe inférieure était vers le côté droit de la Maison. Par des trappes, on pouvait accéder à l’annexe du milieu et, de celle du milieu, à la troisième.

On précise en note qu’étage de milieu, même s’il est littéral, est « incompréhensible », et qu’on retient « inférieur, d’après le grec ».

Pour les créateurs des Tableaux, lisant une traduction particulière de la Bible, le Temple était réellement doté d’un escalier menant à une salle dite « chambre du milieu », et, grâce au rituel, ils ont affecté à ces éléments une utilisation symbolique précise, en rapport direct avec leurs préoccupations. La classe intermédiaire des ouvriers (ou « du milieu » ?) avait droit d’accès à la salle du milieu, située spatialement entre une inférieure et une supérieure, comme les Compagnons le sont entre Apprentis et Maîtres. Heureuse coïncidence, pleine de ressources. Les rituels se sont aussi arrêtés sur la notion de milieu (middle chamber), qui reprend la fonction symbolique du centre. On comprend alors pourquoi la porte représentée au fond du vestibule est placée au centre du Tableau. La porte comme la « chambre » placée derrière sont visiblement affectées de toutes ces notions de centre, avec l’ensemble de l’aspect sacré que le symbolisme permet de suggérer.

Il reste probable, quant aux Tableaux, que la forme particulière de l’escalier ait été suggérée par le poids symbolique de l’outil « équerre » qui, en Maçonnerie, fait partie des « trois grandes Lumières ». Il faut malgré tout reconnaître que cette forme est dotée, sur le plan graphique, d’avantages qui ont permis aux auteurs de faire partir l’escalier d’un côté de l’image (le plus souvent à gauche), pour le faire s’élever face au lecteur et pour évoquer ainsi une ascension. C’est, en termes d’effort, la forme de transition entre deux niveaux la plus économique.

4.4 Les personnages

Comme il en est des éléments précédents, seule la lecture du texte rituel permet de comprendre réellement la présence de P1 et P2, « en attente » à chaque extrémité de l’escalier. La description permettait d’en avoir quelques indices mais le fondement biblique de leur présence pouvait nous échapper. Citons le rituel de manière plus complete :
After our ancient Brethren had entered the porch, they arrived at the foot of the winding staircase which led to the middle chamber. Their ascent was opposed by the Junior Warden, who demanded of them the Pass Grip and Pass Word leading from the First to the Second Degree. [...]

After our ancient Brethren had given those convincing proofs to the Junior Warden, he said « Pass, Shibboleth ». They then passed up the winding staircase, consisting of three, five, seven, or more steps. [...]

After our ancient Brethren had gained the summit of the winding staircase, they arrived at the door of the middle chamber which they found open, but properly tyled against all under the Degree of a Fellowcraft by the Senior Warden, who demanded of them the Sign, Token and Word of a Fellowcraft. After they had given him those convincing proofs, he said « Pass, Shibboleth ». They then passed into the middle chamber of the Temple, where they went to receive their wages...[16 ]

Si nous revenons à la Bible, il est certain qu’elle ne suggère à aucun moment la présence de tels personnages dans le Temple ou à proximité immédiate. Le texte des Livres dits Historiques n’est même pas la relation du travail des constructeurs. Il ne présente, en effet, qu’une réflexion théologique sur l’histoire de rois d’Israël et de son peuple. Il apparaît donc que tout le texte rituel n’est qu’un développement propre à la Maçonnerie. Ce premier point, élucidé par les rituels, nous conduit à un second, le parcours le long de l’escalier. La montée d’abord, qui est contrariée (opposed by) par l’opposition d’un surveillant placé à l’endroit approprié ; l’entrée dans la chambre du milieu, ensuite, l’est par celle d’un autre surveillant. Tout cela n’est décodable qu’en référence au rituel. Notre attention sera ensuite attirée sur les bras tendus des personnages (Tb03, 08 et 09). Les rituels encore peuvent seuls expliquer ce geste : l’attente de la grippe [17 ] de passe (pass grip), ensuite celle du signe (token), qui est une grippe différente donnée, à la suite d’une demande, comme marque prouvant sa qualité.

4.5 Le groupe S

Quant au mot de passe (pass word), le rituel en donne le sens qui élucide immédiatement le « groupe S » figurant « à l’extérieur », la plante et l’eau en cascade/chute : « ...a pass word, which is Shibboleth. Shibboleth...is usually depicted in our Lodges by an ear of corn near a fall of water... » [18 ]. C’est ainsi que la coprésence du cours d’eau, avec chute, et du végétal dressé sur sa tige est plus facilement explicable. Le mot appartient bien à la Bible où il est (parfois) expliqué par deux sens différents : épi de blé ou chute d’eau. Mais seul le rituel, dans son rapport intime avec les Tableaux, permet de comprendre que le végétal est un épi de blé. Le dictionnaire Webster’s [19 ] indique que le mot (Shibboleth) vient de l’hébreu et qu’il y signifie cours d’eau (stream) et qu’il était « utilisé comme mise à l’épreuve pour distinguer les Galaadites des Ephraïmites, qui prononçaient sibboleth ». La référence est nettement biblique. Le texte rituel indique ensuite :

The word Shibboleth dates its origin from the time that an army of Ephraimites crossed the River Jordan in a hostile manner against Jephta, the renowned Gileaditish general. [20 ]
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C’est ce qui permet de mieux comprendre l’illustration du Tb03, où la scène a été développée. Mais, ici encore, cela sous-entend des lecteurs ayant une bonne connaissance de la Bible. Le placement du « groupe S » (pour Shibboleth…) n’est pas facilement compréhensible : cette scène n’a aucun lien, de près ou de loin, avec le Temple, et il n’en est donc qu’un élément extérieur. Tous les illustrateurs l’ont donc toujours placé à l’extérieur de la scène principale qui se déroule dans le Temple. L’artifice montre, par une situation décentrée, ce qui sépare une telle scène de celle du Temple. Les Tableaux illustrent graphiquement une partie de ce que les rituels énoncent. Ils ont choisi de figer l’image sur ce qui paraissait, sans doute, essentiel : les deux Surveillants, l’un avant l’escalier, l’autre devant la porte. Peu de Tableaux complètent la scène par la présence de Compagnons leur restituant les secrets. Si le parcours proposé est d’entrer dans le Temple, seul le rituel fournit des réponses claires.

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Les Tapis de Loge Maçonniques et la Tradition Métaphysique Occidentale mercredi 30 novembre 2005, par Kirk MacNulty

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Nous vous proposons ici un court exposé sur les tapis de grades maçonniques dans une vision symbolique et kabbalistique. Bien sûr, cet article diffère quelque peu des instructions reçues en Loge mais je ne doute pas que les FF et SS qui le liront pourront en retirer matière à réflexion et à étude même si le matériel reste profane. Spartakus.

Introduction.

Les Tableaux à tracer maçonniques sont des outils d’entraînement. Elles dépeignent les symboles maçonniques sous la forme de dessins qui peuvent être interprétés afin de révéler l’enseignement de la Maçonnerie. Un énorme corpus littéraire et philosophique fait référence à ces Tableaux. Nombres des idées en sont kabbalistiques. Quelqu’un désirant réellement comprendre les Tableaux à tracer (et la Maçonnerie elle-même) doit lire et comprendre ces doctrines.

Je dois faire ici une remarque : les idées exprimées ici sont les miennes. Elles ne représentent pas la vision ou l’enseignement de quelque Grande Loge ou Atelier que ce soit.

Métaphysique.

Il existe de nombreux systèmes métaphysiques utilisés de par le monde ; pendant au moins 2000 ans ceux du monde occidental ont été dominés par une métaphysique basée sur une variant du monothéisme judéo-chrétien. La Renaissance n’y fit pas exception, bien qu’elle fut aussi caractérisée par un regain d’intérêt pour le Monde Classique (en particulier les civilisations grecques et romaines) et sa pensée.

Les universitaires médiévaux se sont intéressés à la Philosophie Classique afin de la réconcilier avec la doctrine chrétienne.

Les penseurs de la Renaissance furent intéressés par la Philosophie Classique pour ce qu’elle disait au sujet de l’homme lui-même. Ces philosophes de la Renaissance incorporèrent une grande part d’hermétisme et d’idées kabbalistiques dans leur pensée chrétienne orthodoxe. Frances Yates a appelé cette fusion des philosophies classique et juives « la Tradition Hermétique-Kabbalistique », et après qu’elle ait été interprétée dans le contexte de la doctrine orthodoxe chrétienne, elle devint un des fondements de la pensée de la Renaissance.

La Maçonnerie spéculative remonte à la fin de la Renaissance (le milieu du 17e siècle), et il me semble que le symbolisme maçonnique reflète cette tradition de la Renaissance.

Trois idées fondamentales semblent caractériser la vision de la Renaissance :

Primo, la Déité était considérée comme sans limite. Cela se résultat par une vision que toute existence est une, intimement intégrée et centrée sur la Divinité. Une déclaration particulièrement claire de ceci vient de l’Hermetica : « ...car Dieu contient toutes choses, et il n’y a rien qui ne soit en Dieu, et rien que Dieu ne soit pas, je dirais plutôt, non que dieu contient toutes choses mais qu’il, afin de dire toute la vérité, que Dieu est toutes choses » (1).

Secundo, les expériences terrestres étaient considérées comme des reflets du royaume des cieux ; la phrase la plus succincte qui décrit cette idée est « En haut comme en bas ». Il doit y avoir une correspondance entre ce qui se déroule dans l’en-haut (la cause ou le ciel) et ce qui se déroule en bas (la terre) (2).

Tertio, la connaissance des aspects « supérieurs », ou plus subtils, de l’Univers était considéré comme accessible uniquement par l’expérience (c’est-à-dire par une révélation personnelle) ; et certainement pas par des arguments logiques, ni par la foi en l’autorité des révélation d’autres personnes.

Je pense que le symbolisme maçonnique présent sur les Table à tracer reflète ces principes qui étaient ceux de la vision du monde de la Renaissance.

La Table à Tracer du Premier degré.

7521-A-3L’image, qui ressemble de prime abord à une collection d’objets hétérogènes, est, je pense, une représentation de Dieu, de l’univers, et de Tout. C’est également une image de l’être humain se tenant devant un panorama. Aucune de ces images n’est, de prime abord, évidente ; mais j’espère pouvoir vous convaincre qu’elles sont, au moins, des interprétations « raisonnables » de données.

Les décors.

Une idée centrale qui était fondamentale de la pensée de la Renaissance était l’unité du système et l’omniprésence conséquente de la Divinité. Pour moi, cette idée est représentée sur le Tapis du Premier Degré par un groupe de trois symboles qui sont appelés collectivement « les Décors de la Loge ».

Le fait que les Maçons, qui formulèrent ce symbolisme, rassemblèrent ces trois objets en un seul groupe semble nous obliger à les considérer ensemble. Ces Décors de la Loge sont l’Etoile Flamboyante, le Pavé Mosaïque et le Cordeau de Noeuds, et ils sont tous destinés à se référer à la Divinité. L’Etoile Flamboyante est une représentation héraldique de la Divinité. Sur le Grand Sceau des Etats-Unis, la Divinité est représentée de la même manière. L’Etoile Flamboyante, disposée dans le ciel, représente la Divinité telle qu’elle est, dans toute sa gloire, comme se projetant elle-même dans l’existence.

Le Pavé Mosaïque représente la Divinité comme elle est perçue par le pôle opposé de la conscience, ici, la Terre de la vie ordinaire. La lumière et les ténèbres du pavé représentent les paires opposées, un mélange de miséricorde et de justice, de récompense et de punition, de vengeance et d’amour. Elles représentent également l’expérience humaine de la vie, lumière et ténèbres, bien et mal, facilité et difficulté. Mais cela n’est que ce qui en est perçu. Les carrés ne sont pas le symbole ; le Pavé est le symbole. Les carrés blancs et noirs s’assemblent avec harmonie afin de former le Pavé, une chose une, une unité. L’ensemble est entouré par la Corde à Noeuds qui relie l’ensemble en un symbole unique. Sous cette représentation sur le Tapis de Loge, la Corde relie non seulement les carrés, mais toute l’image en une unité parfaite.

Les Colonnes.

Excepté pour l’Etoile, l’idée de la dualité est omniprésente dans le Tableau – des carrés blancs et noirs en dessous jusqu’à la Lune et le Soleil, antique symboles des opposés féminin et masculin, au-dessus. Dans la zone centrale du Tapis, la dualité est représentée par deux des trois colonnes ; mais ici la troisième colonne introduit une nouvelle idée. La chose qui est frappante au sujet de ces colonnes est que chacune fait partie d’un ordre architectural différent. Dans la symbolisme maçonnique, elles se voient données des noms : Sagesse pour la colonne ionique au milieu, Force à la colonne dorique de la gauche et Beauté à la colonne corinthienne de la droite. Comment pouvons-nous interpréter ces colonnes et leur nom j ?

Considérons les colonnes dans le contexte de l’Arbre de Vie. Dans l’Arbre, la colonne de droite est appelée « Pilier de la Miséricorde », la colonne active. A gauche, on trouve le « Pilier de la Sévérité », la colonne passive. Et au centre, le « Pilier du Milieu » ou « Pilier de la Conscience », la colonne de l’équilibre entre les deux autres piliers. Ces trois piliers aboutissent tous (et dépendent de) à la Divinité au sommet du Pilier du Milieu. Regardons à nouveau aux colonnes sur le Tapis. La colonne corinthienne de la Beauté est à droite, et dans le monde classique, le style corinthien était utilisé pour la construction de bâtiments dédiés à des activités vigoureuses. La colonne dorique de la Force est à gauche, et le style dorique était utilisé pour les bâtiments où la discipline et la stabilité étaient importants. La colonne ionique de la Sagesse est au centre. Le style ionique était utilisé pour les temples des dieux qui coordonnaient les activités du panthéon. Les trois colonnes, comme les trois piliers de l’Arbre de Vie, parlent de l’univers au sein duquel les forces expansives et restrictives sont maintenues en équilibre par un agent coordinateur.

Les Quatre Mondes.

L’univers tel qu’il était perçu par les philosophes de la Renaissance était constitué de « quatre mondes ». La Kabbale possède la même division. Ces quatre mondes sont l’élémentaire ou le physique, le monde céleste de la psyché ou de l’âme, le monde supercéleste de l’esprit, et le monde divin. Nous voyons les mêmes niveaux représentés sur le Tapis. La Pavé représente le monde physique, la partie centrale du tapis incluant les colonnes et la majorité des symboles représente le monde psychique, le Ciel représente le monde spirituel, et l’Etoile représente la Divinité. De cette manière, le tapis représente la structure métaphysique de l’univers.

Voilà le panorama. Mais où est l’homme ?

L’homme.

Souvenons-nous de l’idée selon laquelle l’univers et les êtres humains sont structurés par les mêmes principes (ayant tous deux été créés à l’image de dieu), et qu’il y a toujours une correspondance entre l’activité dans les mondes supérieurs et inférieurs. Nous avons vu cela dans l’Hermetica, « En haut comme en bas ».

Jusqu’ici, nous n’avons pas parlé de l’Echelle. Elle s’étend du Livre ouvert sur l’autel jusqu’à l’Etoile qui représente la Divinité ; et dans le symbolisme maçonnique, elle est appelée Echelle de Jacob. Nous devons considérer l’échelle avec un autre symbole, le « Point au centre du cercle entouré de deux lignes parallèles » qui apparaît sur l’autel. Nous considérons ces symboles ensembles car dans d’anciens dessins maçonniques, ils apparaissent ensembles comme s’ils avaient un lien quelconque. Les deux lignes parallèles, comme les colonnes dorique et corinthienne, représentent les opposés, l’actif et le passif. Pourquoi ? Parce que dans le symbolisme maçonnique, elles sont associées aux deux Saints Jean. Dans la Maçonnerie anglaise, les lignes représentent Moïse (le prophète) et Salomon (le législateur), ce qui relève de la même idée. L’échelle avec ses trois échelons, « Foi, Charité, Espérance », s’élève vers les cieux entre deux lignes parallèles.

A présent, lorsque vous observez ce « point au centre d’un cercle entouré de deux lignes parallèles » ainsi que l’Echelle et ses trois échelons, vous pouvez discerner un schéma similaire à celui des trois colonnes. Il y a trois verticales, deux qui relèvent des fonctions actives et passives, tandis que la troisième, l’échelle entre elles, atteint les cieux. L’Echelle, une représentation de la conscience individuelle, possède trois échelons, représentant « Foi, Charité et Espérance », qui correspondent aux trois niveaux inférieurs des quatre mondes de l’univers dont avons parlé plus haut. Le panorama macrocosmique et l’homme microcosmique partagent le quatrième niveau de la Divinité, représenté par l’Etoile flamboyante. Pris ensembles, l’Echelle et le Point au centre du cercle, représentent l’homme fait à l’image de Dieu selon les mêmes principes sur lesquels l’univers est basé.

La direction Est-Ouest.

Il y a une idée supplémentaire que nous devons aborder avant de quitter de Tapis du Premier Degré. Un Maçon est parfois appelé « voyageur », et un catéchisme maçonnique nous donne un aperçu de ce que signifie cet épithète.

Q : Avez-vous voyagé ?
R : Mes prédécesseurs l’ont.
Q : Où ont-ils voyagé ?
R : D’Est en Ouest.
Q : Quel était l’objet de leur voyage ?
R : Ils voyagèrent à l’Est à la recherche d’instructions, et à l’Ouest afin de propager la connaissance qu’ils acquirent.

Le point central du Compas sur le bord de ce Tapis définit la direction Est-Ouest comme elle doit être comprise en termes maçonniques et décrit dont le voyage que le nouvel apprenti maçon doit entreprendre lui-même. Le voyage d’Est en Ouest est représenté, symboliquement, par le progrès au sein des Grades Maçonniques ; et c’est, en fait, une ascension sur l’Echelle de Jacob – un échelon par degré principal. Nous allons à présent aborder ces idées dans le tableau du Second Degré.

Le Tableau du Second Degré.

Le Tableau du Second Degré est une illustration de l’intérieur d’un lieu, en contraste avec le tableau précédent qui représentait un extérieur. Cela suggère que la Maçon qui s’embarque dans le Second Degré vient de l’extérieur et entre dans ce lieu pour y travailler.

7521-A-4Remarquez qu’ici (à nouveau) nous avons deux colonnes et une échelle (un escalier en fait) entre elles. Je pense que le Tableau du Second Degré est un dessin détaillé de la personne que nous apercevions dans le tableau précédent. Cela suggère que l’individu qui s’embarque dans le Second Degré est sur le point d’entreprendre un voyage intérieur, une ascension au travers de l’âme et de l’esprit.

Les Instructions Maçonniques assignent des caractéristiques à ces deux Colonnes qui suggèrent une représentation des opposés : elles sont dites être un mémorial du Pilier de Nuée et du Pilier de Feu qui guidèrent les enfants d’Israël (de jour et de nuit respectivement) pendant l’Exode. Elles possèdent enfin sur leur sommet des Sphères terrestres.

Comme l’Echelle de Jacob sur le Tableau du Premier Degré, l’escalier forme la colonne centrale de ce modèle en trois pilier. Le Maçon est censé monter cet escalier symbolique au cours de sa vie comme il le fait symboliquement pendant le rituel.

Les Instructions Maçonniques relatives à l’Escalier associent une bonne part d’information à chaque marche ; les Sept Arts Libéraux, les Sciences et les Cinq Styles architecturaux. Ces sujets représentaient le curriculum éducatif de la Renaissance et l’intention de ce curriculum était certainement d’offir à l’étudiant le type de travail intellectuel et contemplatif dont nous discutons ici. Si nous considérons l’Escalier comme une représentation des niveaux de la conscience au travers desquels l’individu doit s’élever, nous pouvons voir que le symbole offre au Maçon l’information nécessaire sur chacune de ses marches, ou étape de la conscience qui doit passer. L’explication maçonnique de l’Escalier associe également les Sept Officiers de la Loge aux Sept Marches. L’association assiste à la compréhension du progrès au travers des positions des Officiers de la Loge.

L’Esclalier mène à une pièce appelée « Chambre du Milieu » où les Maçons sont censés recevoir leur salaire. Dans cette Chambre Intérieure (l’intérieur du Maçon lui-même), l’individu est capable de voir une représentation de la Déité. Il a également accès à la Pierre Cubique. La Pierre Cubique est la pierre de construction qui est terminée et prête à être placée dans l’édifice. On trouve dans la « Chambre du Milieu » : « ...pour les compagnons expérimentés afin d’ajuster et d’essayer leurs joyaux ». Je ne veux parler au sujet des outils à ce stade, mais les maçons reconnaîtront que les outils sont les outils de la mesure et de l’essai, que deux d’entre eux mesurent par rapport à des critères absolus qui sont opposés l’un à l’autre, alors que le troisième définit la relation entre les deux autres. Selon l’environnement dans lequel les opposés sont équilibrés par un agent coordinateur, ces outils me semblent agir comme modèle fonctionnel de moralité. Les outils de moralité, avec la Pierre Cubique, qui est un standard de mesure sur lesquels les calibrer, se trouvent dans la Chambre du Milieu, lieu où l’on reçoit son « salaire »...

Le Tableau du Troisième Degré.

Le Cimetière.

Je ne pense pas qu’avec cette représentation il s’agisse ici d’une mort physique. Pendant la Renaissance, il y avait beaucoup de discussions au sujet de la nature de l’histoire biblique de la « chute de l’homme » et de ses effets. La « Chute » semble s’être référée à quelque événement par lequel les êtres humains, qui étaient alors conscients de la Présence Divine, perdirent cette conscience. Les penseurs de la Renaissance pensaient que la vie humaine ordinaire (c’est-à-dire après la Chute) est comme une « mort » lorsqu’on la compare au potentiel humain et à une vie vécue dans une conscience pleine de la Présence de Dieu. Il me semble qu’une interprétation du cimetière suggère ici une « mort » de notre état actuel.

7521-A-5La vue du Temple montre « Porche du Temple de Salomon » qui est censé être l’entrée du Saint des Saints. Dans la Tableau un voile est entr’ouvert offrant une vue partielle de cette chambre sacrée où la divinité est censée résider. Cela suggère la fin du voyage d’Ouest en Est. Après ce processus de mort et de renaissance, l’individu revit à nouveau avec son potentiel entier. A nouveau, je pense que cela ne se réfère ni à une résurrection physique après une mort physique ni à une vie après la mort physique ; chacune relevant des religions. Il me semble que ce qui se déroule se réfère à un processus psychologique/spirituel qui survient au sein du candidat qui le recherche honnêtement et que je pense être le travail que la Franc-Maçonnerie encourage. Après tout, nous proclamons être des franc-maçons, et c’est la connaissance de cette vérité qui nous « rend libre ».

Le Compas.

Il y a une dernière chose que nous devons remarquer. Nous avons vu auparavant que le maçon « voyage » d’Ouest en Est : « Ils voyagèrent d’Est en Ouest à la recherche d’instructions, et d’Ouest en Est afin de propager la connaissance qu’ils acquirent », comme le dit l’Instruction du Premier Degré. Il est à remarquer que sur ce Tableau les pointes du compas ont été inversées, et l’Ouest est à présent au dessus là où l’Est l’était dans le Tableau du Premier Degré. Cela suggère que le Maître Maçon, l’individu qui est représenté par le symbolisme dépeint ici, a changé son orientation et a entrepris son voyage vers l’Ouest. C’est un voyage impliquant l’enseignement de ceux qui suivent – avec toutes les obligations que cela suppose.

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