Obédience : NC | Loge : NC | 03/03 |
Donc, pour le mot chambre comme pour le mot milieu, il y a trois pages de définitions pour chaque mot, toutes aussi intéressantes les unes que les autres. J'ai donc arbitrairement fait un choix, car si je vous avais imposé la lecture des six pages de définitions, j'aurais triché et je n'aurais pas répondu ni donné une définition de la « chambre du Milieu ». Voici donc quelques définitions qui vont m'aider à donner mon avis sur la Chambre du Milieu. La chambre noire, pièce non éclairée, pièce sombre pour mettre en pénitence ou pour se recueillir dans la retraite, en usage dans les monastères. Pièce où les juges se retirent pour délibérer, Chambre de justice ou chambre ardente, deux tribunaux qui prononçaient la peine du feu l'un dans les cas d'hérésie, l'autre dans les crimes, Chambre d'accusation, chambre correctionnelle. En terme d'optique, chambre noire, obscure l'étymologie entre autre, et en grec, la chambre signifie toit voûté et voûte. Dans ces trois pages, je n'ai retenu, que la chambre ardente, que la chambre d'accusation, que la chambre funéraire et que la chambre parlementaire, car il me semble que dans ce choix, il y a des correspondances avec notre « chambre dumilieu ». Pour le mot « milieu », c'est le lieu qui est également distant des extrémités, en général, tout endroit qui est éloigné de la circonférence et des extrémités. « Le Seigneur vous parla du milieu de cette flamme » (Deutéronome, Bible). Milieu se dit aussi de la place d'honneur entre plusieurs personnes (La Bruyère) Poétiquement : le soleil était au milieu de son cours, la nuit était au milieu de sa course, il était à peu près midi, à peu près minuit. Juste milieu, juste mesure entre les choses, « les Hommes s'accommodent mieuxdes milieux que des extrémités » (Montesquieu). Le lieu idéal où se passe la vie des hommes. Nous voguons sur un milieu vaste, toujours incertain et flottant poussés d'un bout à l'autre (Pascal, les Pensées). Après la recherche de
tout ce matériel, il me faut passer du profane à
la Maçonnerie. De l'App\ qui pendant, un certain temps va
mettre en place son raisonnement, faire taire tous ses sentiments
profanes, tenter de faire le point sur le pourquoi de son
entrée, en Loge, et qui va occuper la Colonne B, Mishpat en
hébreu ou le pouvoir royal, pouvoir devant s'exercer sur
lui-même, mais comme App\, il sera infirme parce que
privé de la parole, et ne marchant que sur un pied. Enfin, un jour le comp\, sera admis dans la Chambre du Milieu, et dans cette endroit, là seulement il pourra, comme Maître réunir les deux pouvoirs, royal et sacerdotal, ou la Raison et la Spiritualité. Sachant à ce moment précis, utiliser et maintenir en égale importance ces deux pouvoirs que l'initiation lui aura conférés. Donc le Maçon est maintenant admis dans la Chambre du Milieu que va-t-il y faire, que doit-il y faire ? Mais dans quelle Chambre est-il ? Dans la Chambre d'accusation, dans la Chambre funéraire, dans la Chambre ardente ou dans la Chambre parlementaire ? Je pense qu'il est dans les quatre à la fois. Parvenu dans la dite chambre, le nouveau Maître devra abandonner les outils comme la règle, l'équerre, et prendre en main le compas, pour arrondir les angles de sa pierre cubique. La Chambre du Milieu marque la fin
de l'Initiation en deux partie de la Franc-maçonnerie
(apprenti/compagnon et Maître), mais elle n'est pas le terme
de l'Initiation, bien au contraire, en rassemblant ce qui
était épars en nous, elle permet de continuer
notre chemin initiatique. Les trois mauvais compagnons sont en quelques sortes les figures emblématiques de ce qu'il ne faut pas faire pour atteindre la Sagesse. Leur précipitation à vouloir brûler les étapes en obéissant à leurs défauts (orgueil, vanité, suffisance,) démontre que toute construction faite, sans prendre le temps qu'il faut, est vouée à l'échec. Pour accéder à la Chambre du Milieu, il y a eu crime contre Hiram, chose anormale pour accéder à la Connaissance. Chambre ardente elle l'est, même si dans le monde profane, elle punissait les malversations des deniers publics, en Maçonnerie, elle est là pour punir justement les mauvais compagnons, et même les maîtres, qui à tord, dilapideraient l'enseignement symbolique, sans raison valable. Mais c'est aussi l'Athanor des
Alchimistes, dans laquelle nos passions doivent être
réduites en cendre, pour en dégager, comme dirait
Rabelais la substantifique Moelle, mais aussi pour redonner
à la petite flamme de spiritualité, que nous
avons tous en nous, la force et la vigueur de briller à
l'extérieur de la Chambre du Milieu, tout d'abord
auprès des comp\ et des app\, et ensuite dans le monde
profane. Elle nous rappelle la parabole des deniers dans les Evangiles,
et de la bonne utilisation que nous devons faire de notre INITIATION.
Elle nous apprend la loi de Causalité, et surtout
à ne pas prendre les effets pour la cause, afin d'avoir un
jugement le plus Sage possible. Mais Jules BOUCHER nous enseigne
que la Chambre du Milieu est un immense laboratoire où
s'opèrent des transformations infinies. Car comme le profane
entre dans le cabinet de réflexion, le M\ lui aussi en
chambre du Milieu meurt une seconde fois, pour devenir un Adepte,
débarrassé des illusions, où il
apprend la Connaissance directe, celle du Cour. Puisque j'ai fait
référence aux philosophies orientales, et puisque
j'ai parlé de Chambre du Milieu, il y a en Chine un
maître incontesté de la Voie du Milieu, LAO TSEU,
dont certains écrits pourraient fort bien faire partie de
nos rituels ; avec votre permission, je vais vous en lire ce que je
considère comme un exemple significatif : « Le
sage ne se montre pas, il brille. Il ne s'impose pas, on leremarque. Il
ne se vante pas, on lui trouve des mérites. IL ne se
poussepas, il progresse. Le sage est méthodique mais pas
tranchant, Intègre maispas blessant, Droit mais pas absolu,
Lumineux mais pas éblouissant. Le sages'instruit sans
étudier en observant les fautes des autres. Le sage
sansjamais faire de grandes actions accomplit de grandes choses, Se
connaîtresoi même, c'est la Sagesse
supérieure Connaître les autres c'est la
Sagesse.Le sage respecte tout. Avant tout, il se respecte
lui-même. Le sage voitl'ensemble, non le détail,
le vulgaire compare et ne généralise pas ». H\ E\ |
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