Obédience : NC Loge : NC 08/2010


Le Relèvement


La légende d’HIRAM, telle qu’elle nous est rapportée au 3° degré du REAA, fait de l’être humain, de l’être matière, un homme mort, appelé à revivre différemment.
Le thème de la mort physique et du relèvement spirituel constituent le fondement de ce mythe.
Pour le profane non croyant, la seule pensée de l’idée de la Mort inquiète et peut même générer un effroi, le mot Mort étant synonyme de NEANT, de FIN.
La légende d’HIRAM nous invite à considérer la mort différemment, et à l’intégrer comme faisant de la vie.

La mort, ici, n’est pas une fin, mais au contraire, elle constitue la suprême initiation  car elle représente le commencement d’une nouvelle existence d’une autre nature : le début d’une vie spirituelle, jamais achevée; le début d’une vie sans fin, toujours en éternel recommencement.
On peut y voir, ainsi, un grand message d’espoir : celui de l’hygiène de l’âme qui est proposée à tout maître maçon, de son vivant.
Ainsi, la légende nous interroge différemment sur le sens de la vie, et sur celui de la mort.
Nous avons d’abord à comprendre le symbolisme du vieil homme qui doit mourir.

Le compagnon va devoir laisser derrière lui ses acquis, ses certitudes, ses habitudes de pensée.
Pour les abandonner, il devra d’abord les comprendre.
Le compagnon, prêt à être élevé au grade de maître, doit sortir de ses propres ténèbres, c’est à dire de son monde matériel, et de son mode de fonctionnement psychique habituel.
Il doit mourir à un état figé, fait d’ignorance, de fanatisme et d’ambition, ainsi que nous le rappelle le symbolisme des 3 mauvais compagnons.
Il verra alors, après une observation attentive de ses comportements, que ce qu’il pensait essentiel, ce qu’il pensait constituer son être, ne l’était pas.

On ne meurt jamais à l’essentiel, mais il faut découvrir ce fondamental qui constitue l’être et non la persona telle que décrite par YUNG.
Le jeune maître maçon, avant de connaître la suprême initiation,  a déjà connu 2 morts, suivies de deux renaissances.
En premier lieu, dans le cabinet de réflexion, où figure la tête de mort, signifiant la mort du profane.

Le passage dans le cabinet de réflexion suggère, par la mise en pratique du mot VITRIOL, qu’il faut d’abord faire mourir le vieil homme qui nous habite, c’est à dire le dépouiller de sa personnalité passée qui n’est qu’illusoire et impropre à lui permettre d’accéder à des modes de pensée supérieurs.
De même, l’élévation au second degré, avec le symbolisme du grain de blé, nous rappelle que tout doit mourir pour renaître.
La 3° mort apparaît avec le meurtre d’HIRAM.    
Assassiné par les trois mauvais compagnons ci-dessus décrits, Hiram est mort.
Notre corps physique se trouve dans un état de putréfaction total.
Le symbolisme de cet état pourrait représenter le drame de la désintégration qui menace l’être humain, l’être matière, non éveillé.
On pourrait aussi considérer que cet état de putréfaction symbolise l’ego, les passions à abandonner, avant de pouvoir accéder à un niveau supérieur.
Cet ego, ces certitudes acquises, devraient alors se désunir, se désagréger.

Ce n’est qu’ après s’être affranchi, par cette mort symbolique, de son vieil homme en soi, que l’espérance renaîtra avec le relèvement, et même avant.
Car la chair d’HIRAM a quitté les os, son corps s’est désuni, mais l’acacia, symbole de la vie de l’esprit, symbole d’éternité, demeure.
Cette espérance grandit avec le relèvement, symbole même de l’AMOUR et de l’UNION.
Le message ici, est de comprendre, que seul, on ne peut rien.

L’UNION crée la force, peut t’on dire ici.
Ce n’est que par les cinq points parfaits de la maîtrise en effet, et grâce à l’échange d’énergie entre le V M et le compagnon, que pourra s’effectuer ce relèvement.
Le jeune maître renaît dans l’UNION.
Les cinq points parfaits de la maîtrise lui permettront de réintégrer son être dans son UNITE.
C’est ainsi que le compagnon se trouve ELEVE au grade de Maître, par l’UNION et l’AMOUR.    

Destiné à découvrir son unité, il sera invité à rassembler ce qui est épars, à rechercher le Juste et le Parfait, pour se tenter de se retrouver toujours, au centre de son cercle.

Le Maître intérieur est à présent invité à s’éveiller, mais il se trouve, pour ce faire, seul avec lui –même.
La légende ici nous renvoie à la fois à l’Union et au cheminement individuel que constitue la voie du maître maçon.
Hiram est mort.

C’est donc le maître exemplaire qui est parti, le modèle de la connaissance.
Il ne nous a pas transmis le plan de son œuvre, c’est à dire sa connaissance, puisqu’il a emporté avec lui ses secrets, sans les transmettre.
Mais la connaissance est t’elle transmissible par le verbe, sans être dénaturée, sans être désignée par un mot?
N’est t’elle pas propre à chacun et par nature intransmissible ?
Ne relève t’elle pas du domaine de ce qui ne peut être dit ?

Avec la mort d’HIRAM, la parole est perdue, mais nous sont donnés des mots substitués.
On peut voir ici, encore une fois, un message d’espérance : en effet, la connaissance n’est pas elle-même perdue, puisque nous sont laissés des mots de substitution.

Reste à re-découvrir HIRAM, modèle de connaissance, d’harmonie et d’unité.  
HIRAM doit être re-découvert.

La recherche de la parole perdue, c’est certainement la recherche du sens, la recherche de la conscience.
Le maçon élevé et constitué maître par la transmission des mots substitués va devoir partir en quête de la vérité, de la pureté, de l’unité, de l’EDEN originel, du paradis perdu.

Essayant de rassembler ce qui est épars, c’est à dire ce qui est désunit, le Maître Maçon va devoir accéder à sa propre connaissance, pour comprendre l’UNIVERS et répandre sa lumière.

Ainsi, le compagnon élevé au grade de Maître, est heureux, plus fort qu’avant, pleinement vivant, ayant appris à vivre en conscience, et ayant compris ce qui constituait l’ESSENTIEL de son être.   

Il est né dans un nouveau monde, porteur d’espoirs.
La vie du maçon prend alors un nouveau SENS.
Elle est devenue synonyme du mot « Illumination » et le mot fin n’existe plus.
Mais le chantier demeurera toujours ouvert.

En effet, le maître maçon, vivant toujours dans la dualité physique, psychique et spirituelle, et évoluant dans un monde chaotique, connaîtra sans cesse un effet de balancier entre le haut et le bas.
Tomber, mais se relever plus fort qu’avant, voilà le véritable cheminement du maître maçon.

J’ai dit

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