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L'Intégrité

Ce sujet qui nous est proposé aujourd'hui, sera pour nous je l'espère, le support de nos prochaines méditations. Nous avons eu déjà l'occasion d'évoquer l'importance que revêtait l'application des vertus que nous élevons dans nos Temples afin d'éradiquer progressivement les vices sur le chemin initiatique.
Après avoir examiné ensemble le silence, l'humilité, la sagesse et l'altruisme, nous poursuivrons aujourd'hui avec l'intégrité.

La mission de notre Ordre sert de fondement de base, et permet aux anciens et vrais maçons de la vieille Egypte d'opérer le culte du Suprême Architecte.
Ce culte lui-même est basé sur l'intégrité, le devoir, la conscience et doit être la religion du maçon nous dit notre rituel.
Par conséquent la meilleure manière d'honorer le Suprême Architecte, est encore de se comporter comme un homme de devoir, intégralement fidèle à celui-ci, et observant comme d'inflexibles lois les impulsions de sa conscience ; car c'est par sa conscience que l'homme est relié au Divin.

Au même titre que toutes les vertus que l'homme doit apprendre à développer pour exprimer sa perfection latente, l'intégrité constitue l'un des fondements de la dignité humaine. Dans l'absolu, quiconque en est dépourvu est donc indigne de lui-même et de la confiance que les autres lui accordent. Cela dit, il est relativement difficile d'être totalement intègre en pensée, en parole et en action. S'il en est ainsi, c'est parce que les circonstances de la vie nous confrontent constamment à notre propre imperfection et nous soumettent à des tentations multiples.
En dernière analyse, ces tentations sont utiles à notre évolution spirituelle, car elles nous mettent face à nous- mêmes et sont le miroir de notre propre moralité. De ce fait, elles contribuent à notre prise de conscience graduelle de ce qui est bien et de ce qui est mal dans le comportement humain.

Mais, qu'est-ce que l'intégrité ? D'une manière générale, nous pouvons dire que c'est le respect des valeurs morales auxquelles nous croyons, étant entendu que ces valeurs soient conformes au bien être matériel, physique et mental d'autrui. Etre intègre, c'est donc vivre conformément à ses idéaux, dès lors où ils ne s'opposent pas aux intérêts des autres. A l'inverse ne pas être intègre, c'est se mentir à soi-même, soit pour se conforter à mal agir tout en essayant de se donner bonne conscience, soit pour tromper ceux qui ont moins d'expérience, et ce, dans quelque domaine que ce soit. Il en résulte que l'intégrité va de pair avec l'honnêteté, vertu qui est en elle-même l'expression d'une âme pure. Elle fait également appel à l'équité, c'est-à-dire au sens de la justice, telle que nous pouvons l'appliquer dans notre vie quotidienne.

Etant donné que l'on ne peut être intègre si l'on est malhonnête, nous devons nous poser la question de savoir ce qu'est l'honnêteté. Au sens le plus courant de cette vertu, c'est respecter les biens d'autrui et ne jamais chercher à se les approprier d'une manière indigne ou en ayant recours à la tromperie. Malheureusement, depuis que le monde est monde, il y a toujours eu des personnes sans scrupule pour s'enrichir au détriment d'autrui ou s'approprier ce qui appartenait à d'autres. Cette tendance s'explique le plus souvent par un manque de spiritualité et par un besoin immodéré de posséder des biens matériels. Dans les cas extrêmes, elle résulte d'un désir de se prouver que l'on est plus « intelligent » que celui que l'on trompe ou plus « puissant » que celui que l'on dépossède. Quoi qu'il en soit, rien ne justifie le fait d'être malhonnête, si ce n'est le manque d'évolution de l'individu concerné.

La malhonnêteté ne se limite pas à son expression matérielle. Elle peut être également d'ordre intellectuel. Ainsi, mes FF et SS, vous savez très bien que certaines personnes usent et abusent de leur charisme pour implanter dans l'opinion publique des idéologies fondées sur des arrière-pensées partisanes et dogmatiques, tant dans le domaine culturel que politique ou religieux. Dans la plupart des cas, ces personnes ne sont pas sincères et manquent totalement d'honnêteté dans leurs propos. En règle générale, leur motivation est la recherche du pouvoir et des honneurs, ce qui traduit parallèlement un ego dominateur. Cette forme de malhonnêteté est à la fois insidieuse et dangereuse, car sous des apparences de sincérité et de vérité, elle peut induire en erreur des millions de personnes et asservir leur conscience.

De toute évidence, nombre de personnes sont convaincues d'être honnêtes et le sont effectivement. Cela dit, nous pouvons nous demander si leur honnêteté est fondée sur une intégrité réelle ou sur la peur de ce qui leur arriverait si elles étaient prises en « délit » de malhonnêteté ? Par extension, seraient-elles aussi respectueuses des lois si elles étaient assurées de pouvoir les violer en toute impunité ? Dans l'absolu, et au risque de vous surprendre, je pense qu'un individu profondément honnête est une personne qui pourrait ne pas l'être sans crainte d'être inquiété, mais qui néanmoins le reste envers et contre tout. Autrement dit, c'est un incorruptible, au sens le plus noble et le plus spirituel de ce terme. En dehors de tout contexte péjoratif, l'incorruptibilité est donc une vertu que chacun devrait avoir à cœur de développer.
 
Comme il est indiqué précédemment, l'intégrité fait également appel au sens de la justice, telle que nous pouvons la concevoir en tant qu'être incarné. Mais vous savez comme moi qu'il est difficile d'être juste, ne serait-ce que nous sommes imparfaits et jugeons en fonction de nos propres opinions, lesquelles ne sont pas nécessairement fondées. Cela dit, il y a des comportements qui traduisent une mauvaise foi évidente ou une volonté délibérée d'être injuste. Les plus enclins à ce genre de comportements se trouvent parmi ceux qui estiment que « la loi du plus fort est toujours la meilleur » ou que « la fin justifie les moyens ». Il est évident que quiconque fait de ces deux adages le fondement de son éthique donne par là même la preuve de son amoralité.

Conformément aux remarques précédentes, être juste, c'est déjà ne jamais utiliser sa fonction, son autorité, son pouvoir ou sa force pour obliger autrui à dire ou à faire quoi que ce soit qu'il réprouve ou qui va à l'encontre de son propre bien-être. Cela nécessite par conséquent de faire abstraction de toute relation dominant / dominé, dès lors où cette relation nous est favorable a priori. A cet égard, on peut être convaincu, que toute personne qui use de coercition pour imposer ses idées agit ainsi parce qu'elle est incapable d'en démontrer le bien-fondé, tout du moins dans des circonstances courantes. Par ailleurs, on ne peut être équitable si l'on n'est pas animé en permanence par l'amour de la vérité. En vertu de ce principe, il est impossible d'être intègre aussi longtemps que l'on se ment à soi-même.

L'intégrité ne doit pas se limiter à entretenir des relations sincères avec autrui. Elle concerne également la manière dont nous appliquons à notre propre vie les principes moraux que nous défendons auprès des autres. Or, l'homme, en raison de ses faiblesses, a tendance à mieux parler du bien qu'à le faire, d'où l'expression « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Nous devons donc nous efforcer à vivre le plus conformément possible à nos idées, de manière à être un exemple pour nous-mêmes et à nous sentir vrais au regard de notre conscience. En ce sens l'hypocrisie n'est pas uniquement l'attitude qui consiste à manquer de franchise dans nos rapports humains. Etre hypocrite, c'est aussi se trahir soi-même et s'autoriser des comportements que nous savons être mauvais et que nous réprouvons chez ceux qui en font preuve.

Enfin, l'intégrité, c'est également le respect de la parole donnée, ce qui implique de tenir nos engagements, quels qu'ils soient. Avant de promettre telle ou telle chose, nous devrions donc toujours prendre le temps de définir en notre âme et conscience si nous serons effectivement capables de nous acquitter de cette promesse. Dans le cas contraire, mieux vaut s'abstenir de s'engager à dire ou à faire quoi que ce soit. Certes, pour des raisons indépendantes de notre volonté, il peut nous arriver de devoir renoncer à ce que nous avons promis. Mais si cela devient une habitude, c'est vraiment que nous manquons de parole, voire même d'honneur. Que nous en soyons conscients ou non, il arrive alors un moment où les autres ne nous font plus confiance, ce qui est bien légitime de leur part.

Comme vous le savez, l'intégrité est également le fondement d'une autre vertu très importante : la loyauté. Dans un Ordre Traditionnel comme la FM, cette vertu consiste entre autres à servir ses idéaux philosophiques et à respecter les règles établies. En cela, il s'agit finalement d'être conforme à l'esprit de chevalerie qui doit animer tout initié sincère et tout individu ayant le sens de l'honneur. Mais, être loyal, c'est également ne jamais trahir nos proches, nos amis et tous ceux qui nous ont accordé leur confiance, même si les circonstances de la vie ou des choix personnels devaient nous éloigner d'eux. Dès lors où une Organisation ou une personne déterminée nous a procuré un bienfait quelconque, qu'il soit d'ordre spirituel, culturel, matériel, affectif ou autre, nous lui restons humainement redevables. En conséquence, faire preuve de déloyauté à son encontre sous quelque forme que ce soit, dénote, sinon de l'orgueil, du moins de l'ingratitude. Dans les deux cas, une telle attitude sur le plan cosmique est répréhensible et ne peut porter chance. Voilà ce que je souhaitais vous dire au sujet de l'intégrité.


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