Le hasard n’est que la somme de nos ignorances

( Henri Poincaré )

Définissons précisément ces deux mots :

Hazard, Cause imprévisible due à des évènements fortuits ou inexplicables.

Ignorance : défaut général de connaissance.

J’ai très longtemps pensé que le hazard faisait partie de notre quotidien : rencontrer quelqu’un au coin d’une rue, gagner au loto, concours de circonstances que nous ne pouvons pas expliquer, ou inattendus, le hazard est spécifiquement issu de la pensée humaine.

Des évènements récents dans ma vie, m’ont faits radicalement changer d’avis. Le monde obéit à son destin, et le hazard n’est qu’une apparence qui nous sert à expliquer l’inexplicable.

Je décide d’aller faire une balade en scooter, dimanche, à dix heures, et un quart d’heure plus tard, à la Ciotat, je coupe en deux un bus qui vient d’Espagne et va en Autriche, et qui a grillé un feu. Heureusement il n’y a pas de blessé !

Je ne peux pas prévoir que je vais avoir cet accident, et le simple fait de ne pas connaitre notre futur fait qu’a aucun moment nous ne puissions choisir entre deux possibilités. Pour faire un choix, il faut connaitre toutes les répercussions futures de nos réactions immédiates, ça c’est mon microcosme.

Ce type d’aventure, nous l’attribuons au Hazard, nous pensons que cet accident ne peut pas arriver, c’est difficile d’admettre qu’il était programmé. Mais cet accident ne pouvait pas ne pas arriver, car pour cela, il aurait fallu que j’aie une vraie possibilité de l’éviter, c’est-à-dire qu’au moment de prendre chaque décision m’entrainant vers l’accident, j’en connaisse les conséquences. Pour prédire le résultat d’un évènement, il faut d’abord le connaitre, et il y a beaucoup d’évènements que la science ne sait ni expliquer, ni même décrire, par exemple le libre arbitre, ou l’enchainement des pensées dans le subconscient, mais la méconnaissance d’un phénomène ne nous permet pas de l’attribuer au hazard, c’est-à-dire affirmer que la nature fait n’importe quoi.

Si nous projetons cela à l’échelle de l’univers, du macrocosme, on voit que les constantes de la nature dépendent de valeurs extrêmement précises pour que l’univers soit ce qu’il est, et on s’aperçoit que l’expansion de l’univers doit être contrôlée pour produire le mystérieux équilibre qui permet notre existence.

L’univers a été conçu avec une précision propre à générer la vie. Problème : l’intentionnalité de la création de l’univers, mais ce n’est pas notre sujet ce soir.

En F\ Maç\, il n’y a pas de Hazard, il n’y a que des rencontres, car il y a un lien qui nous unis, alors que le chemin de notre vie est un mélange d’ordre et de chaos. C’est peut être grâce à cette quête commune qui nous rassemble, au choix de notre loge…plus fort encore, le symbolisme de la chaine d’union qui trouve là son apogée d’où émerge le maillon universel de l’égrégore.

La suite de Fibonacci avance vers le nombre d’or sans jamais l’atteindre, un peu comme si l’élargissement progressif de la chaine semblait tracer un chemin vers la lumière. Pour Pythagore, « le nombre est le principe, la source, et la racine de toutes choses », c’est le rapport entre le visible et l’invisible, le un et le tout, c’est le principe de toutes choses, c’est l’harmonie universelle. Les Pythagoriciens utilisaient les nombres sur plusieurs plans : en mathématiques, mais aussi en musique, en art, pour leurs dieux.

La preuve, le temple est construit d’est en ouest, du nord au sud en passant par le midi, à partir d’un carré long calculé avec le nombre d’or représentant la divine proportion, c’est l’harmonie du cosmos, qui permet la construction de l’œuvre.

Si on considère que le nombre est le maitre des choses, il est créateur du tout, nous sommes en plein dans notre recherche de la parole perdue ! Voyageons dans cette harmonie de la création, la beauté d’un ananas ou d’un tournesol n’est-elle pas extraordinaire, et la pomme, si révélatrice à Newton !

On ne devient pas éclairé en imaginant des êtres de lumière, mais en rendant les ténèbres conscientes.

Se soumettre au destin fait disparaitre le Hazard. Pour abolir de notre esprit le concept de Hazard, nous devons accepter ce qui nous arrive,ce qui arrive n’ayant pas d’autre choix que d’arriver écrit marc Aurèle, et si nous acceptons cela, nous avons une chance d’accéder à la sagesse et au bonheur total.

Certes c’est un idéal, dont l’atteinte ne nous sera jamais accessible, mais nous savons bien que ce qui est important n’est pas le but mais le chemin et sa pratique, qui fonctionne par plans de conscience, le travail initiatique qui est par essence l’acte de création, et la démarche à accomplir nous est donnée par le REAA, la loge est le monde figuré ou se déploie notre évolution.

Le Hazard n’est pas un Hazard pour moi, le Hazard c’est le moment ou, accidentellement concerné par l’entrelacs des causes et des effets, je fais le choix de tenir ce qui m’arrive pour un effet sans cause, la volteface d’un dieu désinvolte dont l’humeur badine contredit, en apparence, la nécessité que l’intelligence n’a pas encore découverte. Le Hazard est en l’occurrence l’asile de l’ignorance.

« Le hazard c’est dieu qui passe incognito » : disait Einstein.

Hazard vient du mot Arabe al Zahr signifiant dés. Pourtant, Pascal a démontré scientifiquement avec « la géométrie du dé », qu’en jouant avec deux dés, on a beaucoup plus de chances d’obtenir le chiffre six que les cinq autres.

A Ceux qui croient qu’une conséquence est le fruit du Hazard, je répondrais : si quelqu’un ne sait pas que par ses actes Y, il y aura une conséquence X, et que quelqu’un d’autre sait que ces mêmes actes auront la même conséquence X Comment peut-on dire que le Hazard existe dans un cas et pas dans l’autre alors que les deux cas sont identiques. Une chose ne peut exister selon une perception et ne pas exister selon une autre perception, c’est en fait que, dans un cas cette chose existe en dehors de la perception, le hasard ne fait pas la conséquence, il ne fait rien.

Alors ce Hazard est-il une propriété du réel ou l’expression des insuffisances de l’esprit à s’en rendre compte ?

Scientifiquement, concéder qu’il existe du Hazard est, pour l’esprit, un aveu d’échec. La science s’efforce de dégager le déterminisme des phénomènes, Le principe même du déterminisme étant un postulat de la raison scientifique qui pose que tous les phénomènes naturels sont liés les uns aux autres par des relations invariables ou lois.

Tout à l’heure, nous allons sortir de ce temple content et satisfaits, peut-être un peu plus conscients et responsables d’un certain ordre de finalité de l’homme, dépassant celui qui était le nôtre.

En tous cas, nous savons bien que ce n’est pas par Hazard que nous sommes ici ce soir, comme un écho à ce qu’écrivait Paul Eluart : « il n’y a pas de Hazard, il n’y a que des rendez-vous »

Fais attention à tes pensées car elles deviennent tes paroles ;

Fais attention à tes paroles car elles deviennent tes actes ;

Fais attention à tes actes car ils deviennent des habitudes ;

Fais attention à tes habitudes car elles deviennent ton caractère ;

Fais attention à ton caractère car il devient ton destin ;

Fais attention à ton destin car il est entre tes mains.

G\ M\