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Les Autoroutes de l’Information Internet

I - Qu'est-ce que c'est ?
Internet, c'est l'univers des réseaux électroniques auxquels sont connectés des millions de personnes à travers le monde. Imaginez une télévision qui disposerait non pas d'une dizaine de chaînes mais de centaines de milliers de programmes, dans toutes les langues et pour tous les goûts ; un gigantesque kiosque qui vous permettrait de lire tous les journaux quand vous le désirez ; une bibliothèque encore plus riche que celle d'Alexandrie ; une banque de données qui vous renseignerait gratuitement sur tous les sujets imaginables ; un club de rencontres qui vous mettrait en contact avec des universitaires américains ou des jeunes suédoises ; un immense magasin de disques ou de vidéos qui vous permettrait d'écouter et de regarder des extraits des dernières nouveautés ; une poste éclair qui enverrait vos courriers à l'autre bout de la planète en seulement quelques secondes ; ou encore un central téléphonique qui vous facturerait les communications internationales au prix d'un appel local...
Tout cela existe. C'est l'Internet.

Réseau des réseaux, cyberespace, toile d’araignée électronique, espace virtuel, les termes ne manquent pas pour tenter de désigner le phénomène Internet. Si les dénominations varient, tous s’accordent à dire qu’Internet est une révolution aussi importante que l’imprimerie, le téléphone ou la télévision.

Internet est le plus important réseau informatique mondial. Mais, qu’est-ce qu’un réseau ? Un réseau, dans le domaine informatique, est un ensemble d'ordinateurs connectés entre eux. On distingue les réseaux locaux des réseaux grande distance. L’étendue du réseau local est limitée à quelques kilomètres, alors que le réseau grande distance peut s’étendre sur des centaines, voire des milliers de kilomètres. Internet est un réseau grande distance de couverture mondiale.
Il est devenu en l’espace de 25 ans le plus grand réseau informatique du monde. Plus de 100 millions de personnes à travers le monde, à travers plus de 100 pays, sont connectés. Par analogie, on peut comparer le Net à un Minitel à l'échelle planétaire, multimédia et interactif.
Des centaines de milliers de serveurs mettent à leur disposition leurs informations et leurs fichiers.

II - Historique
Il y a 40 ans, un ordinateur était gros comme une locomotive et PC voulait surtout dire parti communiste... aujourd'hui, des millions de messages transitent sur les réseaux, et PC veut dire personal computer.

En 1962, l'US Air Force commande une étude sur les systèmes de communication. On est en pleine Guerre Froide et la crainte d'un affrontement nucléaire est à son paroxysme. Les savants se lancent alors dans un projet complètement fou pour l'époque : créer un réseau de communication impossible à détruire!
- Première idée : délocaliser les ordinateurs de l'administration et les relier entre eux pour éviter qu'un site particulier serve de cible.
- Deuxième idée : étendre le réseau pour le rendre moins vulnérable.
- Troisième idée : utiliser tous les supports possibles : lignes téléphoniques, câbles, satellites.
- Enfin, dernière idée : segmenter les messages, à savoir envoyer les informations par petits paquets qui prendront chacun un chemin différent et se retrouveront tous en même temps et dans l'ordre chez le destinataire. Encore plus fort : les paquets pourraient changer de chemin si une partie du réseau venait à être détruite.

La première liaison historique a lieu en 1969 entre des ordinateurs installés à l'université de Californie et l'institut de recherche de Stanford. Les expérimentateurs qui se parlent par machines interposées sont aussi émus que les premiers hommes à avoir marché sur la lune.
D'autres universités américaines sont aussitôt connectées et les résultats sont présentés à différents pays alliés des Etats-Unis.

En 1982, 126 universités et écoles sont connectées à travers le monde. Rapidement, les étudiants des campus réalisent que ce réseau peut parfaitement être utilisé pour échanger des renseignements autres que purement scientifiques. Des petites annonces de logement, des recettes de cuisine, des adresses de fêtes et des jeux transitent alors d'un campus à l'autre. La transmission de données scientifiques devient secondaire devant la progression des communications personnelles.
Peu à peu, avec les progrès de l'informatique et l'implantation du PC dans le quotidien, Internet se développe partout dans le monde. Mais, l'outil ne sert encore principalement qu'aux étudiants et aux chercheurs. C'est en 1989, après une série d'articles dans la presse anglo-saxonne, qu'Internet devient à la mode.

III - Quels sont les services offerts par Internet ?
L’émulation de terminal : c’est la possibilité de connecter un micro-ordinateur sur une machine distante en le faisant passer pour un terminal compatible avec cette machine. Les avantages sont nombreux : recherches bibliographiques à distance dans les bibliothèques et bases de données médicales, juridiques ou économiques du monde entier.

- Messagerie électronique : elle permet l’échange de messages entre deux ou plusieurs personnes connectées sur Internet. Chaque utilisateur dispose d’une boîte aux lettres et d’une adresse électronique. Cette messagerie fonctionne 24h/24 et est beaucoup plus rapide que le courrier postal. Les messages électroniques peuvent contenir du texte ainsi que des éléments multimédias.

- Transfert de fichiers qui permet de copier des informations depuis un ordinateur vers un autre.

- Les News qui forment un monde particulier et sont à l’origine des communautés virtuelles et de la cyberculture. C’est un ensemble de groupes thématiques organisés dans un système de discussion mondial. Ce forum permet d’échanger des idées, des expériences, des conseils ou des points de vue, en abolissant les barrières hiérarchiques, géographiques et temporelles. Ce service génère un nouveau type de relation entre des personnes qui ne conversent à un instant donné que parce qu’elles ont un intérêt commun. Il existe actuellement plusieurs milliers de groupes thématiques traitant des sujets les plus divers (recherche scientifique, informatique, cinéma, culture, société).

-WWW (Web) : Il permet de mettre à disposition des informations sous forme de documents multimédias (qui contiennent du son, de la vidéo, etc.). Le nombre de serveurs WWW est en constante augmentation. Chaque document sur le Web peut contenir des liens avec d’autres documents. Un lien peut transporter le lecteur soit plus loin dans le même document, soit sur un autre document qui peut être stocké sur n’importe quel autre serveur Web dans le monde. Ce sont ces liens croisés entre les milliers de serveurs Web qui ont tissé la véritable toile d’araignée planétaire du réseau.

IV - Que trouve-t-on sur le Web ?
Les universités, écoles et centres de recherche publient une quantité d’informations. La plupart des grandes bibliothèques sont également présentes sur le réseau. Les organismes d’état publient aussi des informations. La NASA informe sur ses missions et diffuse des informations sur la navette spatiale. La CEE propose aussi des documents économiques et politiques. Les agences de presse publient leurs dépêches, d’autres services diffusent des informations financières. Plusieurs magazines sont publiés sous forme électronique. De nombreuses banques de données sont accessibles par Internet. Le télé-achat se développe, utilisant les capacités multimédias du Web pour renforcer l’attractivité de la vente à distance. Une des premières entreprises à avoir utilisé le Web pour prendre des commandes est Pizza Hut, dont le serveur permet de passer une commande de pizza. De nombreux services de vente par correspondance ont suivi, et l’on trouve aujourd’hui de tout sur le réseau : des fleurs coupées à la lingerie, en passant par les livres, les logiciels, les voitures, les voyages, etc. En France nous trouvons le journal « Le Monde », la FNAC ou Décathlon.

De véritables supermarchés se mettent en place. Ces magasins virtuels pourraient remettre en cause partiellement la notion de distributeur, puisqu’il est très simple et rapide de commander directement un produit chez le fabricant.

Les possibilités multimédias du Web sont aussi exploitées en matière culturelle et touristique. Il existe sur le réseau des musées virtuels, dont certains sont liés à des musées réels et présentent une partie des collections. D’autres sont de véritables musées immatériels avec des expositions sans équivalent physique. Le tourisme virtuel permet de visiter à distance des sites touristiques sans se déplacer. Il peut être employé pour préparer un voyage et choisir les destinations, les lieux à visiter ou les hôtels et restaurants.
Des casinos virtuels apparaissent sur le Web et permettent de jouer au poker ou à la roulette sous forme virtuelle mais avec de véritables dollars. La plupart de ces sites sont basés dans des pays peu restrictifs comme certaines îles des Bahamas, ce qui pose certains problèmes juridiques ou fiscaux.

Comme le Minitel, Internet comporte également des sites érotiques qui vont des catalogues d’articles pour adultes, aux bibliothèques d’images. Il existe également divers services de rencontres ou d’agences matrimoniales. Ces sites pour adultes sont protégés par des numéros de comptes assurant que l’utilisateur est majeur grâce à sa carte de crédit.
Et demain ? Tous les observateurs le disent, Internet va connaître une évolution de plus en plus folle. Mais les grands chambardements devraient venir des grands chantiers des géants de l'informatique, comme le lancement du Network Computer, qui est un terminal Internet bon marché, censé démocratiser la pratique de l'Internet, notamment dans les pays défavorisés.
Cette démocratisation arrivera en tout cas avec la prolifération des réseaux de satellites de communication, dans lesquels des dizaines de milliards de dollars ont été investis. Parmi ceux-ci, le projet Teledesic de Bill Gates, c'est-à-dire l'exploitation de 840 satellites, lancés avec des missiles soviétiques recyclés et opérationnels à partir de 2002. On appelle çà « l'Internet du ciel », à savoir la possibilité de se connecter de n'importe quel endroit du monde.

V - Qui contrôle Internet ?
Il est difficile d'imaginer qu'Internet est une nébuleuse échappant à tout le monde. Pourtant, Il n'appartient absolument à personne, n'est pas géré par un gouvernement ou une multinationale, et n'obéit à aucun holding et à aucun lobby. Personne n'a de pouvoir sur le réseau des réseaux : aucun chef d'état, aucune organisation, aucun militaire, aucun service secret ne peut lui dicter sa loi. Bref, personne ne peut contrôler ce monstre, du fait même de sa décentralisation et du nombre sans cesse croissant de ses utilisateurs.

En fait, Internet est la plus grande communauté humaine de tous les temps. Ainsi, chacun apporte sa pierre à l'édifice, que ce soit individuellement (les universitaires, les informaticiens ou les particuliers) ou collectivement (les associations, les entreprises, etc.). Internet fonctionne un peu comme une coopérative : chacun des réseaux locaux est son propre responsable. Pour tenter de coordonner le tout, des associations spécifiques ont vu le jour, notamment l'Internet Society chargée de trouver des solutions aux problèmes techniques qui pourraient survenir, ou l'Electronic Frontier Foundation qui distribue les adresses des sites web.

Restent les problèmes de censure, dont on a tant parlé. Les fournisseurs d'accès tentent d'assainir Internet sous la pression des autorités, faisant la chasse aux pirates, aux pédophiles, aux terroristes ou aux néo-nazis. Ces phénomènes extrémistes sont largement minoritaires sur le réseau. Censurer Internet pour les empêcher de sévir reviendrait à couper le téléphone à tout le monde sous prétexte que des criminels s'en servent. Il y a en fait une autorégulation naturelle du réseau par ses utilisateurs. Il ne sert à rien d'édicter des règles liberticides, sans avoir la possibilité de les faire appliquer à l'échelle mondiale. Tout cela est très difficile à contrôler, et ce n'est certainement pas un pays tout seul ou une institution qui vont régler ce problème. Il faudrait instaurer une coopération entre tous les états qui sont concernés, mais ce n'est pas à la police à l'initier, mais aux politiques. Il faudrait des conventions à l'échelle mondiale pour que les polices puissent s'appuyer partout sur les mêmes bases. Quand on voit le potentiel et le type de criminalité qui apparaît dans cet environnement, c'est un défi réel pour nos institutions à réagir et s'adapter. Avec les progrès technologiques que nous vivons en informatique, il est de plus en plus facile pour un débutant d'utiliser ces systèmes pour commettre des crimes ou des fraudes de toutes sortes avec des logiciels et des ordinateurs. On peut imaginer des attaques sur des systèmes de régulation de trafic aérien ou ferroviaire, ou dans des milieux où des intérêts vitaux sont en jeux et peuvent occasionner de nombreuses victimes.

VI- Les enjeux d’Internet
Internet fut créé d'abord par des militaires, utilisé par des scientifiques puis popularisé par des étudiants. Il est maintenant colonisé par les marchands. Tout s'achète ou se vend sur Internet et l'on prévoit des échanges jusqu'à 100 milliards de $ par an, à l'horizon 2005. Les génies du marketing communiquent sur leurs adresses Internet. Http : //www se retrouvent sur des canettes de soda comme sur l'arrière des autobus, mais les réticences sont nombreuses : taux d'équipement, sécurité des paiements, barrière des langages, tarifications douanières. Tout le monde se cherche et le consommateur européen semble un peu perdu. En France, où Internet n'est pas encore bien implanté, la concurrence du Minitel est féroce. La Redoute, 1er vendeur par correspondance français, 3ème européen réalise 20% de son chiffre d'affaire par Minitel.
Difficile dans ce cas d'abandonner la technologie made in France, même si elle est jugée obsolète. La volonté d'ouverture sur le monde se fait à pas comptés.

Le monde numérique est en train de changer la planète, nous sommes entrés dans une ère nouvelle, l'ère de l'information. Rater le virage d'Internet, c'est rater le laboratoire dans lequel s'organise la nouvelle compétition mondiale, aussi bien en termes économiques et commerciaux qu'en termes de civilisation et de culture.

Internet peut être une réponse aux problèmes des pays en voie de développement. Par un accès sur le réseau ils auront un meilleur accès à l’information et pourront améliorer la qualité de leur enseignement. Le processus de démocratisation pourra être accéléré dans des pays où la censure empêche tout contact avec le monde extérieur. Internet est un phénomène social majeur. Porteur d’espoir en matière de partage de l’information et de la connaissance, il véhicule aussi les aspects les moins positifs de l’humanité.

Avec la révolution numérique, la planète électronique est en train de supplanter nos vieux états. Mais, que devient l'état? Il se passe sur le sol d'un état quelque chose sur lequel il n'a aucune prise. Aujourd'hui, l'état ne peut pas empêcher quelqu'un de se connecter sur un serveur au bout du monde. Comment vouloir enfermer et édicter des réglementations qui s'adaptent à un outil qui est l'outil de la liberté la plus totale. Les phénomènes sont mondiaux et les réponses sont nationales et donc la politique du prochain siècle est de porter la réponse au niveau mondial. L'émergence de l'intérêt général dans les esprits est un processus très difficile. Çà revient à s'oublier un peu soi-même pour aller chercher ce qui dépasse les intérêts spécifiques ou même nationaux, pour atteindre à cet idéal qui serait l'intérêt supérieur de l'humanité. Personne, aujourd'hui ne peut, ni ne se sent en mesure d'incarner l'intérêt supérieur de l'humanité. Donc là, il y a un déficit politique que le système des Nations Unies est incapable de colmater, mais qu'il faudra faire apparaître un jour ou l'autre. Car cet outil va augmenter de manière considérable la rapidité de la mondialisation et la disparition virtuelle des frontières. A ce niveau, le laboratoire d'idées que doit être la franc-maçonnerie libérale, peut et doit apporter sa pierre à une réflexion qu'il faudra engager très rapidement, sous peine d'assister de concert à une augmentation des exclusions. Internet pourra ensuite renforcer le partage de l’information, la communication et les échanges internationaux et interculturels.
J’ai dit.

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