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Démocratie et REAA bis

« Rien ne sert de convaincre, il suffit de réfléchir » Georges Braques.

« Ne pas railler, ne pas pleurer, ne pas haïr, mais comprendre » Spinoza.

« Observe-toi toi-même, et dès que tu trouves, tais-toi, il n’y a rien de mieux à faire » M\ Eckhart.

Veuillez bien admettre que ces citations sont pour moi essentielles.

Questionnement, réflexion, ne sont en aucun cas une mise en cause ou un chambardement ; il me paraît utile, mais, oh combien difficile de trouver des réponses aux questions que je me pose. Depuis « un certain temps » j’interpelle les « dignitaires » présents aux tenues du consistoire Normandie sans effet concret, aussi, vous me voyez dans l’obligation de vous proposer d’y prêter attention et, si vous pouvez, de bien vouloir m’éclairer.

Avant de se pencher sur ce qui pourrait être considéré comme un réquisitoire, il convient impérativement d’aborder quelques thèmes généraux fondant « notre maçonnerie » qui, à mon sens s’articulent avec la poursuite de cette étude.

Notre maçonnerie est : ésotérique, initiatique, fraternelle, holistique. Deux termes vont attirer notre attention : Fraternelle à partir des définitions rituelles du 18ème ; d’où les observations sur l’ego qui suivent. Holistique se référant à la conception Spinoziste, Bouddhiste, Taoïste ; donc, horizontale et non pyramidale.

« Toute chose a un prix, mais seul l’homme a une dignité » Kant.

« Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien en toi-même qu’en autrui, toujours comme une fin et jamais simplement comme un moyen » Le Tao Martine Larbat (sans arrière pensée !)

Nous avons depuis peu une idée précise de ce qu’est le REAA ; ses origines, sa lente construction rituelle, symbolique, ses références arkétypales ; le dernier Ecossais N° 18/19, nous fournit les outils nécessaires à sa compréhension.

Dans toute organisation humaine, (le REAA en est une) il y a deux volets, ici, l’un philosophique, symbolique, et l’autre institutionnel gestionnaire.

Le premier volet est de nous, maintenant, bien connu, bien cerné. Cette étude ne le concerne absolument pas.

Le second demande une réflexion analytique plus approfondie ; (est-il indécent de chercher à analyser le fonctionnement du suprême conseil ?) quelle est notre forme de gouvernance, son socle, son fondement, sa légitimité ? (nous devons le savoir depuis notre entrée au 4ème nous a-t-il été dit !)

Allons voir sur l’extra-net AMHG : statuts, constitution, R\ G\, règlement intérieur, convention avec le G\ O\ et ses avenants.

La première question qui vient à l’esprit est : qu’est-ce qu’une juridiction dans un cadre maçonnique et une structure de hauts grades comme la notre ? Il me faut une réponse.

L’AMHG est une association type loi 1901 ; ses statuts datent du 7 Juin 2008, modifiés le 6 Sept 2009, puis le 3 Sept 2014.

On peut y lire ; « Elle n’est tenue de se conformer qu’aux règlements de la juridiction maçonnique des hauts grades [….]constitution, règlement intérieur et particulier à l’exclusion de tout texte qui pourrait lui être contraire » ?

Que les MASC (membres actifs du suprême conseil) « sont désignés selon les règles à la juridiction » (cooptation, puis deviennent MESC membres émérites du suprême conseil...à VIE !)

Les conditions de cooptation du Sup. Cons. sont fixées par les grandes constitutions de 1786...(mais y est-il défini que cette cooptation est à vie ?)

Dans l’article 9 « Le règlement int. fixe les points non prévus aux présents statuts ». (Sa constitution, son R\ G\, et int. datent de 2015. (voir constitution, conventions)

Les patentes étant détenues par le G\ O\ quels sont les liens qui régissent ces deux identités ? Y-a-t-il un lien de subordination ?

La convention date du 13/1/46 ; modifiée par avenant le 17/2/62 ; et, revue le 31/8/2010. Nous devons nous arrêter sur l’avenant de cette date ; surtout sur l’article 2 relatif à la souveraineté ; lequel stipule : « le sup. cons. se conforme aux principes découlant du R\ G\ du G\ O\ » ; puis au 3ème point : « de respecter le caractère démocratique des candidatures et du fonctionnement des instances administratives […] la collégialité des décisions ; la transparence administrative et financière ».

Tout cela est-il compatible avec le fonctionnement de la juridiction du REAA ?

Dans un accord entre deux parties, chaque terme de cet accord est discuté, puis, accepté, si l’un des deux signataires n’est pas d’accord ; il ne signe pas.

Extrait d’un opuscule du Sup. Cons. 1er trimestre 2000 : « les attributions du Sup. Cons. sont définies par son règlement particulier ; la constitution, la direction et l’administration des ateliers travaillant au REAA au-delà du 3ème degré sont assurés par le Sup. Cons. c’est à lui qu’incombe la tâche de définir la conduite de la juridiction dans le cadre des accords internationaux pris avec les autres juridictions et, dans celui des conventions passées avec le G\ O\ et ratifiées par son convent ».

Quelles sont les définitions de ce qu’est une « juridiction » ? Je n’ai pas la prétention d’en faire une étude exhaustive, c’est en dehors de mes compétences, j’ai donc cherché… On peut en dénombrer de toutes natures. Une seule me paraît convenir dans le cadre particulier de la maçonnerie des hauts grades ; celle du Larousse : « pouvoir d’exercer dans le domaine ecclésial une mission de gouvernement réservée à des clercs ».

Notre juridiction est-elle bien ecclésiale réservée à des clercs ?

Elle regroupe deux types de pouvoirs :

Celui s’attachant au domaine « rituélique », philosophique, symbolique, aux augmentations de salaire…etc.

Celui de la gestion, administration, finances, justice…etc.

Voilà un des deux types de pouvoirs qui demande réflexion quant à la démocratie envisagée par la société dans laquelle nous vivons si, nous ne récusons pas une forme de démocratie dans notre juridiction. (voir avenant du 31/8/2010 passé avec le G\ O\)

Qu’entend-on par cooptation ? (parcours de divers dictionnaires).

Bien souvent assimilé à « passe droit » et « copinage » ainsi qu’à « consanguinité » pour exercer le pouvoir ; lequel est « hors-sol, sans souveraineté clairement définie ».

« Le pouvoir est basé sur les principes capitaux de notre ordre » (Est-il écrit…MAIS ?)

De l’excès de pouvoir à l’excès d’autorité il n’y a qu’un pas ; « un maillet si beau soit-il, n’est pas un sceptre ». Observation un peu acide…mais ?

Le pouvoir ici exercé est-il de droit naturel, divin, démocratique ?

Y a-t-il une image miroir inversée entre droit ecclésial Romain, et, droit naturel du Sup. Cons. ? (Car le Sup. Cons. considère son pouvoir comme naturel ecclésial ?)

D’où vient le sacré du pouvoir ? (Si le pouvoir du Sup. Cons. peut se définir comme sacré).

Peut-on définir des formes de pouvoir comme étant une source de sacralité ? Si oui, d’où est-elle issue ?

La cooptation se fait par un détenteur du pouvoir ; elle permet de conserver ses privilèges, ses prébendes, les cooptations coalitions sont de 5 types.

Les coalitions par affinités de tempéraments ; par stratégie bureaucratique ; par affinité idéologique (Ex. le théisme) ; par relations professionnelles ; par adhésion politique. Ici est-ce pareil ?

Bien décidés à conserver et à exercer le pouvoir, c’est un pouvoir qui a pour provenance et destination la configuration du missionnaire. Il n’y a de délégation de personne si ce n’est d’origine théiste. (Peut-on m’expliquer d’où est issue la légitimité dont se prévaut le Sup. Cons. ?)

Si nous distinguons les deux modes de gestion : le philosophique et le gestionnaire, on peut observer, que l’attribution du 33ème grade dépend du philosophique, du symbolique ; pourquoi pour la gestion faut-il avoir le 33ème grade ? Quelles sont les conséquences de ces deux observations ? Le pouvoir est destructeur comme l’a décrit Michel Terestchenko dans « un si fragile vernis d’humanité » ; il conduit au reniement de sa propre cohérence à cause du sentiment exacerbé de l’importance de soi. D’où l’important de savoir s’en détacher ; revenir sur les colonnes.

L’âge favorise-t-il la réflexion évolutive ? Arrive-t-on au 33ème grade à un âge où l’on accepte facilement l’évolution ? Ou, cet âge là, n’est-il pas un frein à tout changement ? A ce sujet il convient de rapprocher, de comparer les deux structures : G\ O\ et REAA.

« A bien des titres, les fins de la F\ M\ sont demeurés symboliques. Et c’est regrettable pour tous ». Jean Mourgues !

Ce que nous constatons comme étant le pouvoir du Sup. Cons. est bien une forme de traditionalisme, mais conservateur ; car rien ne doit changer ; et, réactionnaire : opposé à l’action, au mouvement, à l’évolution ; et à…l’opinion de base (mixité). Peut-on qualifier ce pouvoir de népotisme, d’endogamie ?

« Tout représentant d’une tradition est infaillible pour ce qui est de la connaissance sacrée ».

Mais pas des évolutions de gestion ! ?

Le Sup. Cons. se définit comme : « une juridiction souveraine qui a la charge et l’entière responsabilité de l’administration des ateliers du REAA ». Est-ce tout à fait exact de par le fait que les patentes sont la propriété du G\ O\ ; que, pour exercer il a besoin d’une convention avec le G\ O\ ? Et, que dire de celle du 31/8/2010 ?

Nous sommes d’abord G\ O\ avant d’être REAA ; étudions et comparons le fonctionnement de ces deux entités.

Peut-on appliquer l’analyse qui suit au Sup. Cons. ?

Qu’est-ce que la tradition au regard du conservatisme ?

Les conservateurs traditionalistes sont des imposteurs, car, il est impossible d’innover sans s’extraire des normes du passé, sans les faire évoluer. Surtout ne rien bousculer, tel est le premier impératif du monde de l’imposture.

L’imposteur sait qu’il est inutile de perdre son temps à réfléchir, à créer, à prendre des risques ; tout cela est contraire à son ascension ; (à sa soif de « cordonite » ; j’ai souvent qualifié (d’ego montgolfière) l’attitude de certains de nos F\ F\). Pourtant d’après la tradition Soufie « Le blanc est le linceul de l’ego » « Vanité des vanités, tout est vanité » La Bible « Désobéir à l’ego c’est se libérer de l’influence d’un imposteur ». Matthieu Ricard

Avec le conservatisme avons-nous des traces de fondamentalisme ?

Les fondamentalistes défendent toujours les traditions vielles de plusieurs siècles ; la pensée fondamentaliste est absolutiste, infaillible. Le fondamentaliste a un dévouement inconditionnel au leader ; seuls les leaders sont fondés à enseigner les usages spirituels traditionnels. Combien nous aurions besoin de nous débarrasser de toutes ces trompettes, ces voûtes d’acier, ces rutilants décors ; même si ; comme le prétendent certains : « c’est la fonction que l’on honore et non l’homme » ; l’ascèse, la méditation Taoïste, le simple principe protestant seraient de bon aloi ! Peut-on oublier nos « singeries Vaticanesques ? »

La symbolique maçonnique que l’on peut tenter de décrypter dans nos rituels, nous fait supposer, peut-être, revivre une tradition fort lointaine nous ramenant tout au début de notre civilisation ; dont nous serions les gardiens, les « perpétuateurs » de ces mystères, d’où la notion de secret et d’arcanes initiatiques ; tel que l’on peut le découvrir dans 2 ouvrages que j’ai lus : « de Moïse à Hiram » de notre F\ Bernard Marquier ; et, « Jules Verne initié et initiateur » de Michel Lamy. (d’autres ouvrages doivent exister sur ce sujet...sans doute ? Tel : « des templiers à la franc-maçonnerie » de notre F\ Jacques Rolland.

Imaginer le suprême conseil et ses dignitaires comme une survivance de cette lointaine époque, pourrait être envisagé ; mais, surtout étudié attentivement. Si tel était le cas, bien des choses s’expliqueraient ; mais encore faut-il le faire connaître, l’expliquer, l’affirmer et l’inclure dans la société du 21ème siècle où nous vivons.

Poursuite de la réflexion :

Certes, ce court balustre est un peu acide ; mais, en rien malveillant ; si tel était le cas je m’appliquerai la maxime : « va-t-en ». Seulement en homme du 21ème siècle et, maçon de ce temps là (quoi qu’initié en 69) j’aime réfléchir et recevoir des opinions, même, et, (surtout) contradictoires à ce que je pense. Est-ce possible en toute fraternité ? Oui, en toute fraternité.

Il paraît utile, si non nécessaire de faire un point sur certaines questions philosophiques en relation avec la démarche entreprise et le positionnement que ne manquera pas de susciter les remarques et questions posées.

Les citations ci-jointes sont extraites des ouvrages suivants :

Trois amis en quête de sagesse Christophe André Alexandre Jollien Matthieu Ricard.

Editeur : L’iconoclaste Allary édit.

Plaidoyer pour l’altruisme Matthieu Ricard Edit : Poket.

Relier corps et esprit Taoïsme et philosophies Indo-Tibétaines Martine Larbat édit Almora.

Je me positionne dans la lignée de pensée du philosophe Alain quant à « la défiance à l’égard de tous les pouvoirs, grands et minuscules ». Et, l’opinion en est le contrôleur, elle doit avoir « le pouvoir continuellement efficace, de déposer les rois et les spécialistes à la minute s’ils ne conduisent pas les affaires dans l’intérêt du plus grand nombre ». « Tout pouvoir est mauvais s’il n’est surveillé, mais tout pouvoir est bon autant qu’il sent une résistance pacifique clairvoyante et obstinée ».

Descendre de charge, revenir sur les colonnes, couvreur, ne pas parader à vie sur une estrade un beau cordon en pendentif. Bel exemple de vanité, d’orgueil, de satisfaction de soi ! En totale contradiction avec « les principes capitaux de notre ordre » ; avec les plus élémentaires notions initiatiques développées au cours de notre parcours. C’est l’exacerbation du nombrilisme primaire, de la culture de l’ego tant décrié par le Bouddhisme et le Taoïsme, et même, par les évangiles. Peut-on y remédier dans les conditions actuelles ? Vaste question !

A-t-on le droit de penser ? Car « penser, c’est oser mettre les idées reçues en cause d’où quelles viennent ; c’est cultiver la pertinence et l’impertinence ».

« Plus on se sent coupé du monde, plus on veut sauver sa peau ».

« Allégez-vous, dites-vous, que tout ego soit comme un petit vélo, pas comme un gros 4/4 ».

« Soyez votre ami, ayez un lien d’amitié avec vous-même ; mais, ne courrez pas après l’admiration ou la promotion de votre image. C’est vraiment d’amitié (Fraternité) qu’il s’agit, vouloir le bien d’un ami, (d’un F\) c’est pouvoir être avec lui bienveillant et exigeant avec douceur ».

« Perdre l’innocence, c’est peut-être se regarder le nombril, commencer à chérir une image de soi, un paquet d’étiquettes, un tas d’illusions se couper du réel et vouloir être le centre du monde en revendiquant une indépendance absolue ».

« Qu’est-ce que cet égocentrisme ? Se mettre surtout et toujours au centre, être quasi exclusivement certain d’être estimé par les autres ».

« Comment en guérir ? En ne faisant pas passer les autres après soi, et ne plus s’accorder de privilèges ; sacré boulot ! Oublier le principe en vogue que pour ne pas être dominé il faut être dominant ; donc, prôner les relations horizontales. Notre effort doit porter sur le non-attachement à l’ego...bien difficile d’abandonner le « je » au profit du « nous », car nous voulons protéger et satisfaire l’ego avec aversion pour tout ce qui le menace et, attirance pour tout ce qui lui plait et le conforte ; c’est de l’égocentrisme ».

« Les sages sont des enfants qui savent ; leurs esprits ont été vidés des innombrables petites choses apprises, et remplis par la sagesse du grand Rien, la voie de l’univers ». Le Tao de Pooh

Un complément d’approche :

Nos références symboliques sont : « templières », rosicruciennes, hermétistes, cabalistes, peut-être aussi empruntées à la société céleste Angélique et aux illuminés de Bavière ; nous savons que les templiers ont été accusés de renégats et avaient une organisation hiérarchisées, élitiste ; les tenants de « l’Angélisme » et les illuminés de Bavière (étaient ou sont) très occultistes et secrets ; et, d’après certains récits, très structurés, et, des affidés des descendants des Mérovingiens.

Pourquoi, les ouvrages (le catéchisme) décrivant nos origines ne remontent qu’aux constitutions d’Anderson ? Alors qu’il est manifeste que dans tout le substrat symbolique référentiel du REAA nous puisons, acceptons, vivons avec ce qu’étaient des origines beaucoup plus lointaines ?

Le triptyque idéologique constituant l’ensemble des membres de notre « juridiction » en est-il responsable ? En effet, nous avons des croyants théistes, des agnostiques parfois déistes faisant référence au GADLU (dont la définition est très élastique !) des athées convaincus. Comment faire accepter une telle diversité idéologique métaphysique dans un « centre de l’union » ?

Nous voyons bien à la lecture d’ouvrages de référence : J\ P\ Bayard ; Raoul Berteaux ; Paul Naudon ; Georges Lerbet ; J\ J\ Gabut ; qu’il y a une volonté précise ; par contre, si l’on s’attarde sur Michel Lamy ; Bernard Marquier ; Robert Ambelain ; René Guénon ; Serge Hutin ; C. Jacq ; et, bien d’autres dont vous trouverez la bibliographie dans l’ouvrage de Michel Lamy « Jules Verne initié et initiateur » chez Payot ; que l’on peut avoir de l’étude approfondie des références symboliques du REAA une toute autre approche.

A ce sujet réfléchissons à la citation de René Guénon : « Le véritable ésotérisme est au-delà des oppositions qui s’affirment dans les mouvements extérieurs qui agitent le monde profane et si ces mouvements sont parfois suscités ou dirigés invisiblement par de puissantes organisations initiatiques, on peut dire que celles-ci les dominent sans s’y mêler de façon à exercer également leur influence sur chacun des partis contraires ». R\ Guénon l’ésotérisme de Dante Gallimard.

Et, réfléchissant plus avant, subodorer dans l’organisation, statuts et règlements du Sup. Conseil une certaine ressemblance avec ces « cercles » ; car, toutes ces « sociétés » se réunissaient en comités très fermés, très structurés, qu’ils appelaient « cercles ».

Ne faut-il donc, pas aller aux sources pour comprendre le fonctionnement du Sup. Cons ? Quand je parle de « sources » ; c’est aux origines mêmes d’où est issue notre maçonnerie, et, par la suite l’Ecossisme ?

La maçonnerie, comme la plupart des sociétés initiatiques traditionnelles a voilé ses origines historiques sous « des mythes de fondation » ; on peut estimer qu’elles découlent de l’histoire des corporations et des « guildes » opératrices pré-maçonniques, qui observaient sur leurs rites initiatiques, leurs connaissances techniques, un secret indispensable à leur prestige et au maintien durable de leurs privilèges ?

Tous nos rituels sont imprégnés de sources mythiques faisant référence à Salomon, à son architecte Hiram, à la Bible, à la Kabbale, à l’alchimie, à l’hermétisme, à, l’ordre du Temple, au rosicrucianisme, à l’illuminisme, lesquels étaient des « cercles » secrets, fermés, très structurés, hiérarchisés, sans doute, par obligation de défense à l’inquisition.

Nous ne devons pas négliger le fait que la maçonnerie des origines est très fermée, réservée aux élites, quelles soient nobles, intellectuelles, ou d’état ; nos structures ont un regard vers le passé, ce qui entraîne des recherches, des thèses d’universitaires historiens ; absolument nécessaires, mais, pas essentielles. Ce qui me paraît primordial, est de savoir tirer « la substantifique moelle » de cet ensemble de références faisant nos sources, d’en constituer « un enseignement ésotérique initiatique » s’insérant dans le monde actuel où nous vivons, et, avons le devoir d’agir !

Mais, de ces « cercles » très fermés, structurés, hiérarchisés, n’en conservons-nous pas des traces antédiluviennes perdurant dans la fonction structurelle du Sup. Cons. ?

L’Ecossisme a débuté en France à St Germain en laye, sa première réaction fut élitiste, n’admettant dans ses loges que des nobles de haut rang ; ces racines nourrissent-elles encore certaines fonctions administratives ?

Lecture de Jacques Bringues :

Le mythe ne serait que le résultat de la fonction onirique et, créatrice de symboles, d’images ; l’inconscient produit des mythes, ce serait un grand rêve né des structures fondamentales de l’inconscient ; inconscient puisant ses sources dans les légendes originelles ; les mythes sont mis en clair dans les rites ; lesquels rites ne seraient qu’une forme de défoulement, d’où pour certains une fonction thérapeutique de la rituélie maçonnique.

Pour J. Brengues, la maçonnerie donne aux mythes et aux rites une origine historique et psycho-sociologique spécifique à chaque groupe, secte, ou religion ; ce qui explique la prétendue orthodoxie de la maçonnerie Anglo-saxonne. Et... (celle du Sup. Cons.).

La tradition chrétienne : l’apophatisme :

Citation de Denys l’Aéropagite :

« L’apophase dans sa célébration suit un chemin inverse à celui des affirmations, celui-ci commence par affirmer l’être premier, puis les êtres intermédiaires pour arriver aux êtres communs, par l’apophase il s’élève à partir du plus grossier ou plus connu, il dépasse les êtres intermédiaires ou seconds, puis l’Ëtre premier, on entre alors dans l’inconnaissance, conscience sans objet. Demeure l’obscur et lumineux silence ».

« Obscur et lumineux ; l’origine ne se manifeste qu’à ceux qui vont au-delà des contraires ».

Conclusion :

La question qui se pose au décours de ce balustre est celle de « l’être ». Pas seulement la notion Heidegérienne, ou celle de Pascal « l’homme passe infiniment l’homme » ; notion d’existence, de ce que représente l’homme dans la nature ; mais, cette vision utopique de ce que fait l’homme de sa vie, de sa façon d’exister, et, de la mise en situation de « nos principes maçonniques ». Qu’est-ce que « l’êtreté » d’André Doré ; et, celle du Taoïsme et du Bouddhisme ? Qu’est-ce « qu’être » en maçonnerie ? En quoi vivre, exister, en tant que Franc-maçon nous implique à un certain nombre de règles, philosophiques, éthiques, comportementales, existentielles ?

La prise de conscience du fonctionnement du Sup. Cons. m’interpelle, bouscule ma conception maçonnique. Peut-être ai-je tord ; sans doute même ; puisque cela fait des décennies qu’il en est ainsi ; mais, je me méfie tellement de la nature humaine, avec l’embrasement de ses passions, de ses sentiments, de ses intérêts.

Est-ce l’apparition d’une forme de sénilité, ou l’émergence d’un idéal impossible, d’une utopie irréalisable ? Quand approche l’âge du « basculement », l’euphorie de l’initié se répand en surface de son existence, de son vécu.

Merci mes F\ F\ d’avoir eu la patience de me lire ; et, qui sait...?

M\ P\


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