GLDF Loge : Amour et Spiritualité - Orient de GEX

24/11/2010



Le Chamanisme

Ma planche de ce soir porte sur la chamanisme qui, lors de ms recherches personnelles et bibliographiques s’est littéralement imposé à moi comme une évidence, le fameux « bon sang, mais c’est bien sûr ! » sur mon chemin initiatique, au troisième grade, dans mon rôle de second surveillant de la Loge et dans mon métier de médecin.

Je suis comme disent les indiens sioux, un « medecine man » pour le moment purement opératif, dans un contexte de franc maçonnerie spéculative, car si comme moi lors de la lecture de mon travail vous ressente les vibrations que moi même j’ai le sentiment de vivre, si je parviens à vous donner l’envie d’en savoir plus, d’aller plus loin, d’une part vous me comblerez de satisfaction et d’autre part vous aurez tout comme moi je l’espère que notre démarche maçonnique est peut être bien la bonne voie car tout à fait,adaptée à notre quête de la Lumière, du Savoir, de la Connaissance et si je puis m’exprimer ainsi de recherche de la Parole Perdue.

Force, Sagesse et Beauté sont comprises tout entières dans la démarche dans la démarche chamanique, pur hasard ou évidence en tant que là aussi, tout comme la F\ M\ méthode de progression, d’apprentissage, d’initiation à un stade supérieur de lucidité, de réflexion et d’Amour avec un grand « A » ?

Il existe autant de « systèmes chamaniques » animistes que de société chamaniques animistes. Définissons ces postulats indispensables à la bonne compréhension de ce qui suit : Le Chamanisme est selon le Petit Larousse version 2006 « L’ensemble des pratiques censé permettre au chaman de communiquer avec le monde des esprits par le recours à diverses techniques : transe, extase, voyage initiatique… ».

L’Animisme est, toujours selon le Petit Larousse version 2006 « Un ensemble de religions ou de formes de religions qui attribue, accorde une âme et des pouvoirs spirituels à toute chose, animale, végétale, minérale, donc aux montagnes, rivières, volcans, arbres, animaux, grottes, pouvoirs semblables ou supérieurs à ceux d’une âme humaine ».

C’est donc une religion de la Nature, que l’on retrouve dans toutes les traditions du Monde. En effet, depuis la préhistoire, conjurer la mort, susciter la vie est devenue la quête essentielle, individuelle, de chaque homme, chaque individu et au delà chaque groupe, tribu, société voire civilisation, de la plus primitive, où elle demeure essentielle, rémanente, à la plus sophistiquée, technique, technologique, où elle revient en force, à la mode même parfois, abusive et abusée, commercialisée, à des fins de remplissages, parfois sectaire, du vide laissé par l’abandon progressif des religions du Livre, en tout cas en Occident où par le New Age, la Wicca et autre séminaires de ressourcement et de développement spirituel et personnel on a vu fleurir nombres pratiques qu’on appellera para chamaniques avec l’idée d’ersatz de chamanisme que cela procure immédiatement.

Là se greffe une remarque maçonniques, nous sommes les guerriers de la Lumière, les veilleurs, les transmetteurs et travailons inlassablement à l’amélioration spirituele de l’Humanité, ne l’oublions pas et ne nous laissons pas aveugler par des oripeaux de spiritualité de supermarché, soyons lucides et vigilants mes frères, et c’est là peut être le rôle primordial, essentiel du chamane dans le groupe, mais pas seulement sans doute, en étant garant du bon message, de la voie, du contact maintenu avec la Terre et avec le Ciel, comme nous allons le voir et le développer plus loin.

Le Chamanisme est donc une pratique centrée sur la médiation entre les êtres humains et les esprits de la surnature, à savoir les âmes du gibier indispensable à la survie du groupe, les morts du clan de part leur expériences passée, mémoire de la tribu, les âmes des enfants à naître, les âmes des malades à ramener à la vie…

Le chamanisme au sens strict prend sa source dans les sociétés traditionnelles de la Sibérie de la fin du Paléolithique, il y a près de 30000 ans. Le mot d’ailleurs est connu depuis le XVII ème siècle et entre officiellement dans la langue française en 1842. C’est un mot de la langue des tribus Toungouses de Sibérie, SAM étant une racine altaïque signifiant « s’agiter en remuant les membres postérieurs », un peu comme un cheval qui fait une ruade. SAMAN est un mot de la langue Evenki qui signifie « danser, bondir, s’agiter, remuer ».

L’idée générale est celle d’une imitation, dans le sens de pénétration du corps du chamane par une espèce animale, en général une espèce prisée à la chasse, à savoir les cervidés, les loups, les ours, les aigles…

Selon Bertrand HELL, ethnologue spécialiste d’un chamanisme, le chamane est « celui qui sait ».

Le chamane est celui qui pratique des rituels qui ont pour but de gérer l’aléatoire, afin de trouver une solution, une adaptation à des situations difficiles, démunies, par sa souplesse, son pragmatisme (contrairement aux religions constituées) et par sa disponibilité permanente au sein du groupe auquel il appartient.

Le chamane vient sur terre avec les souvenirs de ses existences antérieures, son âme chamanique existe déjà dans le sein maternel. Ni prêtre ni magicien, ce « guerrier spirituel » est homme de connaissance, dont le travail sur la substance matérielle permet de transcender sa propre nature afin de vivre sur d’autres plans de conscience. C’est un acrobate qui se place entre deux mondes.

Lors des rituels il ne fait plus qu’un avec les esprits invoqués qui lui donnent la marche à suivre. Toujours accompagné de son animal totem, car toute initiation chamanique passe par la connaissance et l’intégration secrète de son animal allié dont le chamane tire sa force. Le chamane chante, danse et fait appel aux vibrations des esprits de l’univers avec lesquels il communique par la musique et le mouvement vibratoire de son tambour.

C’est le contact avec les esprits qui est considéré, à la fin du XIXème siècle, comme le phénomène religieux de base.

Au XXème siècle, l’ésotériste bien connu d’origine roumaine Mircea ELIADE, influencé par le mysticisme du christianisme russe orthodoxe rattache le complexe chamaniste (Croyances, rites et mythes) à la religion.

C’est surtout l’expérience extatique qui est considérée comme l’expérience religieuse de base, mais certains ne sont pas d’accord du tout et n’y voient qu’une pratique traditionnelle, para religieuse, accompagnée de rituels variés, diversifiées, mais chaque fois avec comme instrument de base un tambour, outil indispensable, élémentaire et nécessaire au chamane, quelque soit son origine, permettant de rythmer sa transe, son accession à un degré différent de conscience, afin d’entrer en communication, en communion avec la Nature.

Ce serait donc plutôt un complexe religio-magique.

Michel PERRIN, une des références françaises en la matière, le définit comme l’un des grands systèmes imaginés par l’esprit humain dans diverses régions du monde pour donner sens aux évènements et pour agir sur eux. Cela implique donc une représentation dualiste ou bipolaire de la personne et du monde.

L’être humain est fait d’un corps physique, charnel, et de plusieurs autres composantes invisibles, souvent qualifiées d’âmes, qui survivent à la mort.

Il y a là le corps énergétique et le corps de rêve, qui permet justement le contact avec les âmes de la nature vue selon l’angle animiste.

On ne peut donc communiquer avec le Nature que dans un état second, la transe, car l’homme en général, non conscient de sa nature supérieure, ne peut y accéder directement. C’est donc le chamane, par une mise en condition physique, en absorbant des drogues qui vont l’aider à se détacher de son corps physique pour atteindre sa portion énergétique puis celle du rêve, qui sera le messager, dans un sens comme en retour, accompagné par le rituel de prières, de danse, de son, de rythme donné par le son du tambour.

Le Monde est également double si l’homme est double, postulat de base.

Il y a ce monde ci, visible, quotidien, profane, et un monde autre, sacré ? C’est le monde des dieux et de leurs émissaires, des esprits de toutes sortes, des maîtres des animaux ou des végétaux, des ancêtres, des morts…c’est le monde qui est décrit par les mythes, à l’origine de la mythologie, qu’elle soit égyptienne, grecque ou romaine, voire chinoises, indiennes ou pré-colombienne, à l’origine des religions pratiquées sur l’ensemble du globe encore aujourd’hui.

C’est donc cette recherche de l’essence primordiale, de la quintessence, que prône le chamanisme, explication à toute chose par l’harmonisation, la voix du milieu, chère à la F\ M\ mais aussi à la tradition chinoise, indienne et bouddhique, par la pratique du mandala, représentation imagée du monde et de chacun de ses individus, qui a son propre mandala, sa « feuille de route » en quelque sorte, le but étant de permettre justement à chacun, par l’aide du chaman, de retrouver le centre de sa « Roue de médecine » comme on l’appelle chez les amérindiens, afin, par l’harmonisation des contraires, concept cher à la maçonnerie spéculative, d’être en accord avec le Terre Mère et donc de potentialiser toute l’énergie disponible, puisque les différentes influences contradictoires sont équilibrées, annihilées les unes par les autres. Cette énergie gigantesque ainsi va permettre à l’home de se grandir, d’avoir des antennes vers le Ciel, vers le Soleil Père, tradition chère au chamanisme en général, à la civilisation égyptienne mais aussi à la F\ M\ puis que nous travaillons de midi à minuit, durant toute la circonvolution du Soleil au dessus de la Loge, de son point le plus haut, au Zénith à Midi, à son point le plus bas, le Nadir, à Minuit, en ayant pleinement profité de son énergie créatrice, l’égrégore, mais aussi de sa chaleur, de l’Amour que cela procure immédiatement dans nos cœurs, fraternité initiatique, indéfectible, en harmonie entre la Terre Mère nourricière, la Veuve, et nos frères passées à l’orient Eternel, énergie potentialisée dans la chaîne d’union, véritable pile à combustible chamanique puisque par le rituel et le rappel que nous donne lors de la chaêne d’union notre V\ M\ nous entrons en communion avec les forces surnaturelles, dans l’espace sacré du Temple, les pieds bien en équerre, la main droite qui donne l’énergie reçue par la main gauche, du côté du cœur, forcément.

L’antenne dont je parlais est représentée depuis des millénaires dans l’imagerie du chaman, souvent représenté coiffé de bois de cervidés, même dans les grottes de la préhistoire, ainsi à Lascaux et dans la grotte Chauvet, véritable salle d’exposition, écriture laissée à la postérité, transmission initiatique donc, avec des traces de mains, signatures de nos lointains ancêtre, représentations d’animaux, parfois magiques, représentation de déesses de la féminité, souvent opulentes et loin des canons de beauté actuels mais hommage à la féminité, la Terre Mère, la déesse.

Le fait que ces inscriptions, cet art pariétal soit dans des endroits souvent très profonds, presque inaccessibles, n’est pas sans faire penser à un cabinet de réflexion, uniquement ouvert à des initiés, alors que chez nous il,est d’emblée ouvert au profane, le jeune impétrant qui a frappé à la porte du temple, qui est là en attente, en maturation, qui mijote, comme dans l’athanor de l’alchimiste, d’ailleurs rappelez vous mes frères tout ce que nous y avons tous trouvés lors de notre passage personnel où on nous a même demandé de rédiger notre testament philosophique, de renaître à la lumière, en homme nouveau.

La pratique du VITRIOL, substance alchimique de transmutation du futur frère, (et c’est drôle car j’avais écrit lors de ma première version à cet endroit précis le mot prêtre au lieu de frère), cette tradition alchimique je disais donc est tout à fait superposable à la transe du chaman, assisté par l’usage de drogues, parfois puissants hallucinogènes, notamment l’ayahuasca.

L’homme dans la chamanisme est l’hôte de la nature, les humains sont donc en interdépendance avec les autres éléments.

Le monde visible et le monde invisible ne sont pas séparés, naturel et surnaturel non plus, de même que profane et sacré ne font alors qu’un, le sacré se révélant dans les phénomènes naturels. Le chamane demande par exemple à l’âme de l’animal de l’autoriser à la tuer pour s’en nourrir et nourrir le groupe dont il a la charge, il demande à l’arbre de l’autoriser à la couper pour faire du feu ou de cueillir ses feuilles pour en faire des remèdes.
Il interprète les aléas climatiques comme des signes, ainsi la danse de la pluie ou l’acceptation des catastrophes naturelles comme la sécheresse, la maladie ou la mort, qui sont alors assimilées comme un juste retour des choses, une dette à payer envers la nature, qui demande son dû, car si l’homme prélève de la Nature avec son autorisation, il doit lui rendre car elle aussi à des besoins, de l’appétit, et les mêmes besoins que les hommes, à savoir des émotions, comme l’amour, la haine ou la jalousie.

Il est donc possible de négocier avec l’invisible, par l’intermédiaire du chamane et des rituels appropriés, afin de s’assurer du renouvellement des ressources vitales et de protéger des aléas de la nature.

La subsistance du groupe dépend donc d’une sorte de contrat naturel avec les esprits qui repose sur un échange entre deux mondes donc chacun nourrit l’autre.

Les peuples chamanistes font donc montre de moult précautions envers leur environnement naturel pour se préserver d’une mauvaise réaction de celui ci. On ne dérange ainsi pas une pierre sans s’inquiéter de déranger l’esprit qui l’habite. C’est d’ailleurs là aussi un parallèle avec la F\ M\ car on ne gâche pas la pierre brute qu’est l’apprenti avec ses outils symboliques, maillets et ciseau, mais on apprend à l’apprenti à se servir au mieux de ses outils par la voie initiatique afin de façonner sa pierre en tendant à la perfection mais sans jamais l’atteindre, sinon tout s’arrêterait bien entendu !

Les précautions prises par les hommes ne suffisent malheureusement pas à compenser l’ensemble des prédations auxquelles les humains sont obligés de se livrer. D’où la nécessité d’apaiser la faim et la colère des esprits qu’elles suscitent.

C’est là qu’intervient le rôle du chamane, qui, avec le soutien des esprits naturels protecteurs qui l’accompagnent, peut obtenir une remise, un étalement de la dette afin de préserver les forces vitales des individus et du groupe et ainsi de retarder, autant que faire se peut, l’échéance du tribu final, celui de la mort, on pourrait là aussi y trouver et développer un parallèle avec la F\ M\ mais cela serait au delà du grade d’apprenti auquel cette planche est destinée ce soir.

La Terre est considérée comme notre aïeule et est sacrée.

Il y a aussi dans les sociétés chamaniques une symbolique géographique avec une véritable géographie sacrée de leur territoire, où alors une mesa par exemple, montagne plate chère aux westerns de John FORD, une caverne, un roche qui a une forme étrange sont considérées comme plus propices pour la communication avec le monde des esprits.

Ces lieux ne sont pas en général dévoilés aux non initiés qui risqueraient de déranger les esprits qui y résident et de déclencher leur colère.

Y a t-il besoin de faire ici un parallèle avec le temple maçonnique et notre habituelle discrétion ? Certains de ces lieux, servant aussi à des rituels chamaniques, peuvent être le point de rendez vous des âmes des morts qui y reprennent momentanément vie le temps d’une cérémonie collective.
C’est le cas là aussi en F\ M\ où on a vu, Grégoire et moi, lors de l’initiation de notre frère apprenti visiteur Frédéric à la voûte étoilée d’Annecy, faire l’appel nominal de tous les frères passés à l’Orient Eternel depuis la fondation de l’Atelier et dont chaque nom est écrit sur un papier roulé dans le corps de la canne du Maître de Cérémonie, instrument symbolique s’il en est pour de surcroît un rôle à jouer par le M\ C\ véritablement chamanique lors de la Tenue, n’est ce pas lui entre autre qui allume et éteint les feux et qui s’assure de la bonne marche de la concrétisation physique du rituel, dicté par le Soleil Père qui pour la circonstance est le V\ M\ lui même éclairé en permanence par le delta qui ne s’éteint jamais ?

J’en profite là d’ailleurs pour vous rappeler que les cultes de la fécondité depuis le fond des âges outre la représentation généreuse de la femme, représente la zone pubienne, partie visible de l’athanor fœtal, par un triangle très accentué, symbolisé dans la Grèce antique par un delta. J’y vois là personnellement un lien avec la fécondité de la pensée et du travail fournit par chacun lors de la tenue maçonnique, encouragée par le fait que ne s’éteignant jamais, cela nous invite comme le rappelle rituellement et verbalement le V\ M\ à faire briller au dehors la richesse, l’énergie, la puissance créatrice donc puisée dans le temple, véritable génitalité car quoi de mieux pour un homme que de regarder avec bienveillance le fruit de son travail (et bine entendu de sa femme…) en la personne de ses enfants, humains, physiques, ou matériels, dans le sens de construction s’entend ?

Naissance, passage à l’âge adulte et décès, les rites chamaniques interviennent lors des grands moments de transition qui rythment la vie, ou lorsqu’une sérieuse menace extérieure pèse sur la communauté, on l’a vu plus haut.

L’Occident a mis beaucoup de temps à saisir la logique chamanique en demeurant prisonnier d’une lecture très psychologisante de cette institution, restant surtout obsédée par le personnage du chamane décrit à l’image du prêtre, ce qui serait forcément très réducteur, notamment pour nous adogmatiques véhéments.

Notre compréhension actuelle du chamanisme doit beaucoup au travail de Claude LEVI-STRAUSS qui a identifié une homologie de structure entre les mécanismes de la cure chamanique et la cure psychanalytique, de même que Carl Gustav JUNG, qui a beaucoup travaillé sur les relations entre psychologie net alchimie, c’est d’ailleurs le titre d’un de ses plus importants ouvrages où il décrit toute activité psychique quelle qu’elle soit comme similaire à une réaction alchimique, très présente dans la maçonnerie du premier degré, on en a fait référence un peu plus haut avec le cabinet de réflexion.

Loin d’être une manifestation spontanée et dénuée de règles, le chamanisme, ou plutôt les chamanismes, s’inscrivent dans des cosmologies, c’est à dire des visions du monde, dans lesquelles les humains et les non humains, c’est à dire tout le reste de la nature, animale, végétale et minérale interagissent en vertu des points communs qu’ils partagent.

Le chamane va donc organiser des confessions collectives, consulter les esprits auxiliaires et être un véritable médiateur capable plus que les autres de nouer des alliances bénéfiques, protectrices avec tel ou tel esprit. On l’a dit la pensée chamanique est pragmatique et par son étymologie elle signifie du mouvement, un déplacement, une agitation, une danse, qui fait du chamane un joueur et du chamanisme un jeu pour agir et transformer le monde, à condition d’être capable de solliciter les esprits et de négocier au mieux avec eux.

Selon les ethnologues, il y a trois voies d’accès à la fonction chamanique, qui commandent chacune leur série de rites et de rituels.

La première est celle de la quête individuelle, au cours de laquelle le candidat se met à la disposition des esprits, espérant leur appel par toutes sortes de moyens parmi lesquels figurent l’errance et la souffrance.

C’est une voie très longue qui nécessite un long apprentissage auprès de chamanes expérimentés et reconnus, c’est la voie à la mode actuelle des occidentaux qui,désirent devenir chamanes. Une seconde voie d’accès est celle de l’élection spontanée selon laquelle les esprits interpellent directement le candidat au cours d’une maladie, d’un accident ou d’un rêve. La troisième modalité est celle de l’héritage, les chamanes pouvant transmettre, entre autre par le chant et don d’objets, leurs alliés spirituels à des personnes d’une autre génération.

Le chamane se doit d’intervenir lorsqu’il y a le moindre problème, la moindre crise et trouver une réponse à l’adversité, il se doit d’innover en permanence.

Il est là pour prévenir, assurer l’intégrité et la perpétuation de la société et pas seulement par rapport à un ordre cosmique qu’il faudrait maintenir.

Le chamane commence par orienter le lieu du rituel en fonction des directions cosmiques, l’étoile polaire dans l’hémisphère nord, seul point stable autour duquel les corps célestes et l’univers tout entier semblent tourner en une danse cosmique aux mouvements cycliques. Son travail consiste alors à replacer les participants au rituel au centre de l’univers, pour être leur intermédiaire et les exposer directement aux esprits bénéfiques, curateurs, salvateurs.

Pendant le rituel, il peut annoncer son départ vers le monde des esprits et entre alors en transe chamanique, état supposé être causé par le départ d’une de ses âmes capable de voyager dans l’au delà, cet état se distingue de la mort par sa réversibilité.

Le cosmos chamanique comporte au minimum trois espaces temps : la vie quotidienne à la surface de la Terre, le monde du dessous et les cieux. Dans les récits de voyage de ces trois espaces, on constate l’omniprésence des animaux, avec des personnages mi-humains mi-animaux qui sont des divinités maîtresses des animaux, ainsi chaque homme aurait une divinité maîtresse, ce que l’on retrouve avec les animaux symboliques des quatre évangélistes Jean, Luc, Marc et Mathieu (Aigle, Taureau, Lion, Agneau).

Le chamane en fin de compte a pour rôle de soigner, d’où l’appellation de « medecine man » des amérindiens. En accord avec les esprits il fabrique des onguents, des décoctions, supposés soigner et apaiser les souffrance de l’individu ou du groupe pour qui il assume le rôle d’intermédiaire, de médiateur.

Le chamane est aussi un devin chargé d’interpréter les signes envoyés par les esprits pour décrypter le futur.

Presque tous les éléments physiques, mais aussi les rêves, sont des supports potentiels de divination.

En effet, depuis qu’il a pris conscience de sa finitude, c’est à dire de la mort, l’homme s’est interrogé sur l’au delà et a élaboré des rituels pour se prémunir de l’inconnu. Il s’interroge aussi sur le mystère des origines, d’où le culte de la déesse de la fécondité et sans doute la symbolique de la vierge marie capable d’enfanter le Christ par l’action divine, principe lui même issu du mythe d’Osiris qui en enfantant Isis a donné naissance à Horus, dieu à tête de faucon, ancêtre direct de pharaon.

Faut-il rappeler toute l’importance des dieux animaux de l’Egypte ancienne et le caractère stellaire, astronomique des constructions pharaoniques, à commencer par les pyramides ? Les rituels qui permettent d’élaborer une vision du futur sont très variés, en passant par l’interprétation de tel ou tel cri d’animal, la lecture des entrailles d’un coq sacrifié, le marc de café, la scapulomancie, très répandue en Chine deux milles ans avant notre ère où on lisait sur des clavicules d’animaux, qui une fois jetées au feu présentaient des fissures sujettes à interprétation.

Cette technique a été à l’origine de l’écriture chinoise qui est faire de lignes entrelacées comme des fissures, chacun des idéogrammes ayant un sens bien précis. Divers supports sont utilisés dans la pratique de cet art divinatoire, ainsi de l’huile sur de l’eau, des coquillages ou des petits cailloux jetés sur le sol, les runes chers aux chamans germaniques et scandinaves…

Bien que le phénomène de transe soit très décrié par nombre de scientifiques, n’y voyant là que des pratiques théatralisées, parfois de façon « chimique », devant un auditoire tout acquis parfois peu éduqué, facilement crédule, on estime que la partie divinatoire du chamanisme est la plus aboutie du lien entre les humains et la Terre Mère qui leur prodigue leur subsistance : la prévention des lendemains n’est elle pas une condition de survie du groupe et de l’individu ?

Le chamanisme revêt une dimension artistique avec production de dessins, de tracés, censés représenter les visions du chamane et être lues par les seuls initiés, censés aussi attirer les cinq sens afin que l’interprétation proposée par le chamane soit validée par le groupe.

La musique tient une place essentielle dans l’acte liturgique de guérison.

Les chants incantatoires, profondément émouvants, on d’abord une vertu opérative, afin de mettre le corps et les sens en émoi, en résonance, en état second, propice aux « rencontres avec les êtres supérieurs ». La démarche chamanique a aussi une vertu individuelle, pour aider tout un chacun dans le groupe à s’épanouir, a trouver sa propre voie spirituelle, ce que les amérindiens nomment le « Walk your Talk », c’est à dire littéralement « Marche ta Parole », ce qui veut dire, d’une manière très concrète et corporelle : fais ce que tu dis, aies une vie en accord avec tes pensées et tes mots, ne sois pas dans le mensonge mais dans la vérité de ton être, fais vivre ta parole à travers tes actes quotidiens, dans les relations que chaque journée t’apporte.

Quel magnifique programme, proche de la démarche maçonnique vous ne trouve pas, en commençant par le « Connais toi toi même et tu connaîtras le Ciel et les dieux », symbolisé par le VITRIOL dont on a parlé tout à l’heure.

Cela pour dire que l’existence est un cycle, la « Roue de Médecine », le Mandala des chinois, la Svastika des indiens, symbole solaire par excellence, sans cesse remise en cause mais qui avance inexorablement.

Vivre chaque pas de sa vie, transmettre à son tour, mettre en pratique la sagesse intérieure. C’est cela le but du Cercle de la Vie, qui est le second nom de la Roue de Médecine. Dans ce cercle les chamanes amérindiens dessinent une croix à quatre branches égales, avec de ce fait dans l’espace trois directions : Est-Ouest, Nord-Sud, Zénith – Nadir.

Il touche des sujets vibrants et essentiels : énergie du féminin, énergie du masculin, énergie de l’enfant, énergie de l’ancien, énergie de la Terre et énergie du Soleil. Au centre de la croix est l’Arbre de vie, qui vit en nous lorsque nous savons intégrer tous ces éléments.

Ce symbole est le symbole universel de l’intégration, du centrage.

Les amérindiens ont une habitation en forme de triangle, le tipi, qui se combine parfaitement bien avec l’emprise au sol de ce dernier, en forme de cercle, et représente la combi,aison de trois forces : Amour, pouvoir et connaissance, tres similaires à nos sagesse, force et beauté maçonniques.

Les animaux sont omniprésents dans le chamanisme car ils ne se contentent pas de se donner à nous en partage, ils offrent aussi leur grande sagesse.Cette sagesse consiste à être totalement en accord avec leur condition d’animal, ils s’acceptent totalement tels qu’ils sont, sans chercher autre chose, ce en quoi l’homme a un exemple à suivre s’il veut retrouver ses racines, l’harmonie avec la nature primordiale, en fait s’il veut retrouver sa nature animale.

C’est d’ailleurs ce que l’on retrouve chez l’enfant, pas encore perverti par la société, qui s’assimile très facilement à tel ou tel animal, chient, chat, poulet ou pourquoi dinosaure dans le cas de mon fils aîné par exemple, passant sans problème de son statut de petit garçon sur ses deux jambes à un monstre crétacé à quatre pattes, hurlant tel un TREX depuis longtemps disparu mais dont l’âme défunte l’habite littéralement lors de ses transes de jeux infantiles.

Chaque être humain a ainsi un animal de pouvoir, un animal totem, un caractère en somme qui se montre à chacun en rêve, dans son « corps de rêve ». Cette acquisition de donnée permettant alors à chaque personne de mener sa vie dans l’intuition suscitée par son animal totem, n’est ce pas là la base du Tai chi chinois qui imite à la perfection telle ou telle attitude animale afin de gérer les énergies et de calmer l’ensemble, ou plutôt de le rééquilibrer, car une fois stabilisée cette énergie dépensée à souffrir pour rien, à rendre malade littéralement, est alors utilisée pour faire grandir l’arbre de vie vers le Ciel, en prenant de la hauteur par rapport ai sol, vil ?

De plus comment ne pas résister à l’évocation de l’horoscope chinois où chaque année de naissance correspond à un animal ? C’est là aussi le but de le médecine chinoise que de rééquilibrer les énergie en stimulant l’opposée énergétique de la one qui souffre pour égaliser les deux et soigner, apaiser, guérir le malade que bous sommes.

La tradition chamanique est là aussi devant nous chaque jour, héritage de nos ancêtres celtes, avec notamment la cathédrale de Chartres.

En effet peu de gens savent qu’elle est bâtie sur un ancien sanctuaire romain, lui même bati sur un ancien sanctuaire paien, celte, et qu’elle n’est pas tout à fait orientée exactement vers l’Orient, comme notre temple maçonnique mais en diverge de quelques degrés à peine, ce pour suivre une rivière souterraine d’une très grande puissance tellurique, très ancien sanctuaire paléolithique.

Le respect de la Terre Mère encore une fois !

Le labyrinthe de la cathédrale lui aussi n’est pas sans évoquer la roue de médecine, le cercle de vie des amérindiens, avec ses quatre quadrants.

Le chemin d’initiation qui figure à l’intérieur de ce labyrinthe est long de près de 300 mètres et tourne sur onze cercles concentriques, avant de parvenir au douzième passage du centre, comme les doue mois de l’année, les doues heures du travail en loge, de Midi à Minuit, symbole d’une vie humaine, vie de labeur afin de gagner, chacun, par son travail incessant, une place de choix dans l’au delà, réconcilié avec sa nature primordiale, primitive, propre.

On ne fait là que retrouver une tradition ancestrale, une parole perdue sans doute.

Le chamanisme comme la F\ M\ peut nous aider à trouver, à retrouver même peut être la voie, le bons sens, à condition que l’éthique soit respectée, que l’intention soit claire, que la motivation soit forte, que l’engagement dans l’action soit total, c’est le fameux « Just Do It ! » et qu’il y ait bien sûr équilibre entre les forces du mental et de l’émotionnel.

Le cerveaux est mal utilisé en effet, l’écrasante majorité de la population vit avec un potentiel émotionnel largement au dessous de son potentiel mental et de ce fait se trouve coincé, bloqué, empêché de s’épanouir par cette carence de l’émotionnel.

Ne serait-ce pas cela la quête du bonheur, afin de mieux vivre notre courte existence sur cette planète et surtout d’en faire profiter le plus grand nombre, chamanes que nous sommes tous un peu en réalité ?

V\ M\ et vous tous mes frères,

J’ai dit.


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