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Providence, destin, hasard !

L’Homme propose, Dieu Dispose !

Proverbe Soufi

Dans la vie de tous les jours on emploie, très souvent ces trois mots sans savoir qu’ils sont un exemple de la manifestation et du principe premier.

Trois mots dont l’entendement profane et même maçonnique, signifie à peu de chose près la même chose. Pour beaucoup c’est un ensemble de bonnes choses et très souvent de mauvaises choses qui viennent perturber notre vie de tous les jours, et dont l’individu se trouve dépendant sans possibilités d’exercer soi un jugement, soi sa liberté de choix ; pour le plus grand nombre on subit l’action de ces trois mots. Nous sommes en quelque sorte dans le fatalisme et l’acceptation sans réellement savoir de quoi il en retourne.
Mais un Initié lui doit ou devrait savoir que les trois mots n’ont pas la même valeur et la même implication de l’homme dans le déroulement de sa vie. On peut dire que cette terminologie nous vient dans un premier temps de la métaphysique, puis du monde religieux et en dernier lieu arrive dans le monde profane avec un sens perdu de vue.

Voici ce qu’en dit L’Eglise : la Divine Providence ce sont les dispositions par lesquelles Dieu conduit avec sagesse et amour toutes les créatures jusqu’à leur fin ultime »
Ce qui me fait dire que chez certains humains, la Providence se manifeste par une inspiration, qui les place au dessus de l’Humanité, de nous autres pauvres humains, et nous les nommons génie ou fou.

Toujours pour l’Eglise, la Providence est l’action de Dieu dans le monde, des moindres petites choses jusqu’aux plus grands événements, mais Dieu donne à l’homme la possibilité de coopérer librement à ses desseins à cela l’Eglise ajoute que les actions de la Providence sont perturbés par nos péchés.

Ce qui me fait dire que Dieu est constamment présent dans la vie de l’Homme, et l’homme peut devenir athée, mais en rien il n’entame l’action de Dieu et de la Providence, pour le croyant la Providence devient une vertu, l’Espérance ; que nous avons-nous aussi maçons, mais si venant de Dieu, elle est neutre ; lorsque nous l’utilisons, elle devient binaire, bien ou mal, elle n’a pas perdue son origine divine, mais elle changé simplement de nature, en se manifestant à notre niveau et par l’utilisation que l’on en fait.
Maintenant, regardons si notre destin, nous est favorable, car dans l’esprit populaire, il est souvent inéluctable, et nous le subissons d’une manière fataliste ; il est très souvent compris comme négatif, ce qui n’est pas toujours vrai, mais la nature humaine retient plus facilement les faits négatifs que les faits positifs.

Le destin, c’est le sort d’une personne ou d’une chose, en tant qu’il résulte de forces extérieures invincibles. Ce qui arrive aux hommes, de bien ou de mal, indépendamment de leur volonté. Comme on le voit les dites forces échappent à l’entendement raisonnable de la pensée, on ne connaît pas les forces en cause et on les maitrise encore moins. Mais on sait que cela fait partie de la Vie, d’ailleurs il y a , dans l’esprit du public, le même sens que pour la providence à savoir des forces qui agissent et que l’on ne s’explique pas d’un point de vue rationnelle, ce qui laisse entendre aussi, que l’homme n’est pas si libre qu’il veut bien le dire, et qu’il arrive que des forces insoupçonnées de lui , le guident sur des chemins soit bénéfiques, soit maléfiques . Il me semble que des traditions orientales parlent de lutte entre le bien et le mal, et que l’homme est tantôt l’acteur involontaire, tantôt la victime, d’un jeu qui le dépasse et auquel il ne comprend rien. Le destin pose sur le plan philosophique la question du libre arbitre et du sens de la vie sur Terre.

Quant au hasard, c’est le mot le plus connu des trois et le plus utilisé dans la pratique social, en particulier dans les jeux ; en général on en ignore les causes mais on en mesure les effets, le meilleur exemple étant celui du jeu de dés. Le hasard rime aussi avec la fatalité. Nous sommes incapables de préciser la complexité des causes naturelles et de prévoir leur action d’une manière infaillible. Les joueurs passionnés élaborent toutes sortes de combinaisons, mais il faut bien le dire elles sont rarement efficaces. Suivant l’étymologie, le mot hasard nous vient de l’arabe al-Azhar signifiant dés et jusqu’au XII siècle c’était le nom d’un jeu de dés.
L’homme étant têtu, s’il a laisse aux Dieux la Providence et le destin depuis des lustres il tente de s’approprié le hasard voulant maitriser cette part de la métaphysique ; C’est par excellence le domaine des mathématiques, comme les probabilités, la statistique, les modèles aléatoires et surtout la théorie du chaos tout comme aussi la physique.

Le point commun à toutes ces sciences est relativement simple : on veut savoir et réduire le plus possible l’incertitude des effets dans de nombreux domaine. On pense en particulier dans la statistique, que la multiplication ou la répétition d’un même phénomène peut amener à la connaissance de la cause qui engendre le dit phénomène, comme exemple, les phénomènes météorologiques. Cette connaissance du hasard est en partie fiable jusqu’à un certain point et les modèles mathématiques fonctionnent, eux aussi jusqu’à un certain niveau, puis le phénomène échappe à notre entendement, c’est la construction du Big bang, après on échafaude des théories mais avant, c’est le grand mystère.

Le hasard est certainement la notion qui a suscité le plus de recherches sur cette question, savants, philosophes, écrivains, ont planché sur la question pour tenter d’expliquer les causes et les effets du hasard, voulant ainsi circonvenir les incertitudes de la vie.
Voici quelques citations qui illustrent l’idée que les hommes se font du hasard :
« Le hasard, c’est peut-être le pseudonyme de Dieu quant il ne veut pas signer ; » Théophile Gautier
« Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito ; » Einstein
« Le hasard, ce sont les lois que nous ne connaissons pas ; » Emile Borel

Il y a plein de citations sur le sujet, mais peu ou prou, presque toutes laissent entendre que derrière le hasard il y a la volonté divine ce qui me fait dire que Dieu n’abandonne pas sa Création et qu’en sorte il est plus présent que nous le pensons.
Pour conclure, je constate que le Principe premier est présent dans la manifestation humaine, manifestation qui reste pour le plus grand nombre comme mystérieuse et surtout sans grand questionnement sur le pourquoi et le comment, seul le hasard intéresse, une certaine classe d’individus, mais surtout pour des raisons essentiellement pratiques et qui très souvent restent du domaine utilitaire, bref c’est ainsi et cela ne débouche que très rarement sur le domaine métaphysique, alors je suis tenté d’écrire que Dieu s’occupe de sa manifestation avec ses propres moyens que nous autres humains avons du mal à comprendre .

Mais avant d’en terminer avec cette planche, disons que la Providence est venue frappée à ma porte, en me proposant de compléter mon travail : je lisais une biographie de René Guénon de monsieur Paul Sérant lorsque j’ai lu quelques phrases traitant de la Providence, du hasard et du destin. Le plus simple étant de lire le texte :
Fabre d’Olivet nomme dans sa définition de la Triade, les trois puissances célestes qui sont la Providence,, la Volonté et le Destin, ce qu’il considère comme l’image du Principe même, d’autre part Fabre d’Olivet considère que la Volonté humaine en s’unissant à la Providence et en collaborant consciemment avec elle, peut faire équilibre au Destin…

Et Guénon remarque que Fabre d’Olivet s’appuyait en l’occurrence sur une donnée du symbolisme pythagoricien, dans celui-ci en effet : l’équilibre entre la Volonté et la Providence d’une part et le destin de l’autre était symbolisé géométriquement par le triangle rectangle dont les cotés sont respectivement proportionnels aux nombres, 3 4 5, la Providence est représentée par 3, la Volonté humaine par 4 et le destin par 5…

FIN DE CITATION à chacun d’en tirer un bon usage

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