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La Limite

On peut voir dans la limite soit un obstacle à la satisfaction d’un désir, soit une condition de la beauté. Forme, contour, achèvement sont des synonymes de limite et nous aident à comprendre pourquoi limite est synonyme de beauté. Les anciens Grecs avaient une préférence si marquée pour ce second sens qu’ils le transposaient sur le plan moral et identifiaient le mal à l’illimité.
« La vérité aime ses limites : c’est là qu’elle rencontre le beau »
« Le vrai exige une limite et la demande à la beauté »

ENJEUX
Pour pouvoir souhaiter imposer une limite à nos interventions sur la nature et pour pouvoir penser cette limite, il nous faut d’abord nous réconcilier avec la notion même de limite, voir en elle une chose positive, dans tous les domaines.
Or le grand rêve dans lequel nous baignons est caractérisé par la fièvre de l’illimité. Tout commence par la musique qui, ayant perdu la mesure profonde, se laisse emporter par les décibels, désormais renforcés par des images violentes. Chaque fois qu’une fusée quitte le sol, nous rêvons d’autre part d’espaces infiniment grands lorsqu’on nous parle des progrès de la physique, c’est pour nous précipiter dans ce qui apparaît maintenant comme l’infiniment petit par rapport à cet atome qui, hier encore, semblait marquer la limite de la petitesse.
Le culte du record est la forme la plus manifeste de la fièvre de l’illimité.
La conquête peut se substituer par l’équilibre. Chaque fois que le souci de l’équilibre l’emporte, c’est qu’une limite a été imposée à un désir humain. Si par exemple, chaque occidental réduisant sa consommation de viande, l’énergie et les ressources finiraient par mieux être réparties sur la planète et par la suite les arbres seraient préservés dans les pays pauvres et désertiques.
Il faut rendre la limite aimable, en faire une source d’inspiration, un objet d’attachement. Mettre en évidence le lien entre l’idée de forme, et donc de beauté et l’idée de limite ; qui montrerait ce qu’il y a d’émouvant dans l’amour de la vie et le respect de ses fragiles équilibres.
Je terminerai cette première partie par une citation de « La Source Grecque » 1953, :
« Nous ne sommes géomètres que devant la matière, les grecs furent d’abord géomètres dans l’apprentissage de la vertu. »

LIMITE ET SPIRITUALITE
« La vie spirituelle est une entreprise par laquelle la personne humaine tend à unifier son expérience de vie dans l’achèvement et le dépassement de soi-même. »
La recherche du dépassement des limites, de soi-même, semble être de nos jours, le dénominateur commun de toute expérience qualifiée de « spirituelle ».
Une conception déterminée de la liberté est sous-jacente aux discours de la nouvelle spiritualité. L’absence de limites, de frontières, d’entraves politiques, religieuses, sociales la définit essentiellement. En résumé, quand il n’y a plus d’obstacles, alors il y a la liberté. La publicité, par exemple, comme nombre de messages commerciaux, participe aussi à la promotion d’une liberté qui est dépassement des limites.
Etrange point commun, d’ailleurs, entre la « nouvelle économie » et la « nouvelle spiritualité » . La nouvelle spiritualité et la nouvelle économie exigent le dépassement de soi, du matériel, du biologique, du social, du psychologique, etc. Les discours économiques distinguent entre les performants et les non performants, les productifs et les improductifs, les consommateurs et les pauvres, les compétitifs et les perdants, etc. Les spiritualités contemporaines proposent aussi leurs discriminations : il y a le spirituel et le religieux, l’expérience mystique et les croyances, etc. L’une et l’autre répètent ainsi les vieux clivages sociaux et religieux entre les purs et les impurs, les touchables et les intouchables, les parfaits et les pêcheurs. La prescription actuelle du surpassement de soi est la nouvelle loi « divine » de notre monde. Elle appelle à la démesure dans les activités extrêmes, dans la consommation fébrile, dans la quête des records, dans les compétitivité des « survivors ».

LA LIMITE DE SOI ET PHILOSOPHIE MACONNIQUE
La philosophie de la Franc-maçonnerie n’appelle pas au dépassement de soi, mais elle demande de se laisser dépasser.
Etre Franc-maçon, ce n’est donc pas chercher le dépassement de soi ou de ses limites. C’est accepter d’être dépassé par plus grand que soi. Plus grand que soi que la Franc-maçonnerie nomme le GRAND ARCHITECTE DE L’UNIVERS.

C’est aussi pour cette raison que le Maçon prendra son obligation sur ces Trois grandes Lumières que sont le Volume de la Loi Sacrée, l’Equerre et le Compas.
L’Equerre : Rectitude du comportement de celui qui place sa liberté d’action, non pour se dépasser mais pour s’engager au service de la droiture et de la justice.
Le Compas : Parce que la justice et la rectitude deviennent légalisme et rigidité sans cette ouverture d’esprit, du cœur et des bras comme les branches ouvertes d’un compas.

Les Règlements Généraux de notre Fédération nous amènent à déterminer certaines limites. En effet, au-delà d’un manque d’assiduité à nos tenues, d’un non-paiement successif de capitations, par exemple,  la Franc-maçonnerie, à travers ses règlements généraux,non pas sévit, mais règle les entraves à la bonne marche de notre Loge.
Il n’y a pas de limite à travailler sa pierre brute, dans le but essentiel de solidifier toujours et encore plus le ciment de cet édifice. Nous travaillons tous pour l’Unité, pour devenir « 1 », au nom du GADL.
Existe-t-il une limite au manquement de notre engagement maçonnique ? Où se situe t elle ? Assimile t on limite à tolérance ? Je vous laisse mes SS :. et mes FF :. m’apporter vos réflexions !
Etre en loge, vivre un rituel, comprendre ses symboles nous permettent de vivre l’harmonie d’une part, et d’autre part, pour comprendre ce qu’est un Franc-maçon,  et avancer dans la démarche initiatique, c’est accepter ses errements et y pourvoyez.

Etre Franc-maçon, c’est savoir qu’il y a plus grand que nous. C’est prendre conscience que nous ne sommes ni les premiers, ni les derniers à nous engager sur ce chantier de l’Humanité qui nous dépasse par l’ampleur de la tâche.

Cependant, avec l’aide du GADL, et le secours de nos SS :. Et FF :., nous ne lâchons pas prise. Nous attendons notre dernier souffle pour que les outils tombent de nos mains.

J’ai dit V\M\ 

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