Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Gabaon

Le VM instruit le nouveau Maître en lui disant (Rituel p.34) : "Votre nom de Maçon dans la Loge, en qualité de Maître, sera désormais Gabaon, qui signifie élevé..."
St EPIPHANE, en parlant des points les plus élevés de la Terre Sainte, disait de GABAON : "A huit milles de JERUSALEM est GABAON, le plus élevé de tous."
Cette situation élevée est donc physique, matérielle, mais ce nom du Maître Franc-Maçon au RER en appelle évidemment à une autre élévation... (Gabaon, Sion, Carmel...)
D'autres rites parlent d'ailleurs de "l'élévation au troisième degré". Je vous propose de parcourir ensemble trois étapes, qui pourraient y conduire.

1/- GABAON, c'est, avant tout, l'histoire d'une ruse qui me permettrait d'illustrer la PRUDENCE : cette ruse se déroule lors de l'arrivée des Hébreux en Terre Promise, après leur sortie d'Egypte. Or leur intrusion conquérante a rempli de peur (ou de remises en question ; en "demandes" => "Instruction par Demandes et Réponses", tous les habitants de ce pays.)

LECTURE DU TEXTE DE LA BIBLE.
"Chapitre 9 du Livre de Josué : En apprenant ces faits, tous les rois qui étaient de ce côté du Jourdain, dans la Montagne, dans le Bas-Pays, sur toute la côte de la Grande Mer jusqu'au Liban, Hittites, Amorites, Cananéens, Perizzites, Hivvites et Jébuséens, (2) se coalisèrent pour combattre de concert Josué et Israël.
(3) Les habitants de Gabaon, instruits de la manière dont Josué avait traité Jéricho et Aï (4) eurent de leur côté recours à la ruse. Ils se mirent en route, munis de provisions, ayant chargé leurs ânes de vieux sacs et de vieilles outres à vin crevées et recousues. (5) Ils avaient à leurs pieds des sandales usées et rapiécées, et sur eux de vieux habits. Tout le pain qu'ils emportaient pour leur nourriture était durci et réduit en miettes. (6) Ils arrivèrent auprès de Josué au camp de Guilgal, et, s'adressant à lui ainsi qu'aux hommes d'Israël : nous venons, dirent-ils d'un pays lointain : faites donc alliance avec nous."

Les Gabaonites venaient d'apprendre les deux premiers faits d'arme de JOSUE (YEHOCHOUA = "IAHVE sauve"), contre la ville de Aï (="ruine"), et celle de JERICHO (="ville de la Lune")             

Craignant de subir le même sort, les Gabaonites usèrent d'une PRUDENTE adresse, au moins égale à l’imprudence de Josué qui n’invoqua pas l’Eternel à leur sujet, pour échapper à la ruine, et pour mériter la paix sans faire parler les armes, ou plus précisément, en n'exprimant que "les armes qu'il faut employer pour obtenir la récompense éternelle", comme nous l'enseigne l'Instruction par Demandes et Réponses, p.21. 
Prenant avec eux des vivres, ils mirent de vieux sacs sur leurs ânes, avec des outres d'eau déchirées et recousues. Couverts de vieux habits, ils mirent aux pieds des souliers rapiécés, pour faire croire que leur fourniment avait été usé par un très long voyage.

C'est dans cet état qu'ils se présentèrent devant JOSUE - qui était alors à GUILGAL - dans la plaine du Jourdain. Et là, ils lui mentirent en disant qu'ils venaient d'une contrée fort éloignée, dans le désir de faire la paix. Ils firent même l'éloge de IAHVE, au nom duquel il prétendaient être venus. L'allégorie biblique précise que les Hébreux se laissèrent tromper, et que, sans consulter le Seigneur, ils firent alliance avec les Gabaonites, promettant de leur sauver la vie.

Mais trois jours plus tard, apprenant que ces gens demeuraient en fait dans leur voisinage, les Hébreux vinrent les visiter. Fidèles à leur serment, ils épargnèrent les habitants de GABAON, mais les sanctionnèrent toutefois, en les obligeant à couper du bois et à porter de l'eau pour leur service.
Est-il encore nécessaire de parler ici des allégories du bois et de l'eau ? Je préfère ne retenir que la leçon enseignée dans cet épisode : celle de se dépouiller, de se préparer à abandonner quelque chose. Bien sûr, le 3° grade, comme les précédents, invite à fuir l'orgueil ; mais plus encore, le Candidat est rapidement -toujours trop rapidement d'ailleurs - confronté au Mausolée, qui indique aussi : "deponens aliena" c'est-à-dire : "en abandonnant ce qui (lui) est étranger".

Et si les Gabaonites abandonnent leur orgueilleuse réputation, et si aisément d'ailleurs, à la lecture de la Bible, cela prouve surtout leur maîtrise d'eux-mêmes, bien plus que leur asservissement. A moi de saisir ce qui m'est étranger en moi... Le curé d'Ars ne parlait-il pas de son corps en disant "mon cadavre"..

Alors, à moi d'alimenter chaque jour mon feu, et de puiser dans la recherche spirituelle comme on puise de l'eau, mais sans jamais oublier que cette double action personnelle trouve son utilité chez, et par, les autres : A tous les Maîtres de confirmer leur promesse de travail, d'obéissance, et leur abnégation, vis-à-vis de la Loge, du Vénérable, ainsi que des Frères en attente de Maîtrise, afin de valoriser leur Maçonnerie, et de se valoriser eux-mêmes. Et tout cela sans "s'oublier jusqu'à s'en rendre coupables eux-mêmes" (IDR p.33)

Voilà pourquoi le Maître promet lors de son engagement "d'édifier de tout (son) pouvoir, (ses) Frères par (sa) bonne conduite, tant dans la Société civile que dans l'Ordre." (Rituel, p. 23)

Une de mes autres analyses provient de mon doute, au sujet des qualités guerrières des Hébreux, qui venaient de vivre quarante années dans le désert (4 x 10). Voilà encore pourquoi le R.E.R. est riche d'enseignements : tout comme l'édification du Temple nous est "mystique", sans usage d'objets de métal, j'oserai dire que notre voie maçonnique bien vécue, nous sépare du personnage que nous jouons dans le profane, et se revêt de la force mystique, donc inexprimable, de notre marche dans notre désert,... dans notre désir...(je dis "sépare" et non : "diviser" = encore une récurrence de PHALEG)

Mais si mes propos pouvaient être entendus par des non-mystiques, s'il fallait encore expliquer ce que je re-co-nnais dans l'allégorie, je dirais autrement qu'entre des guerriers aux mérites reconnus, combattant sur leur terrain, et profitant de points hauts, et en face : des ennemis affamés depuis deux générations, bien peu rompus au métier militaire, traînant avec eux leur famille, l'issue du combat ne devrait faire aucun doute...

Comme ne fait donc aucun doute le caractère incompréhensible, d'un armistice peu glorieux - à moins d'être certain que l'on n'invoque pas Dieu en vain, comme les Gabaonites l'ont fait en venant voir les Hébreux et comme d'autres le font en ouvrant et clôturant leurs tenues.

Mais m'exprimer ainsi m'apparaît comme un discours profane.

De la même manière qu'il faudrait profaner la Prudence pour y reconnaître la qualité de celui qui modère ses actions afin d'éviter tout ce qui peut causer un dommage. Seuls les profanes se félicitent, parce qu'ils ont évité d'agir, d'être "prudents". Si la Prudence était une omission d'action - comme le pensent les "prudents" profanes - les héros Gabaonites auraient surtout une bien piètre image de lâches, pour avoir accepté l'esclavage. Or, ils ont agi. Non pas pour confirmer leur orgueilleuse réputation, mais pour lutter contre la ruine morale à laquelle conduit la préférence offerte au matériel. Il y a une autre Gloire que la profane.

Voilà pourquoi les Gabaonites sont pleins de "noblesse" (= traduction de l’hébreu « HURAM » ou « CHURAM », en français) : ils illustrent par leur apparente défaite la vertu permettant de discerner et de pratiquer ce qui est convenable dans la conduite de la vie ; et pour m'exprimer comme je le désire, je dirai qu'ils n'ont pas été défaits, mais qu'ils se sont défaits, de tout ce qui est inutile pour réussir sa Vie. Voilà pour moi la leçon des Gabaonites.

Mais revenons à la Bible :
Les 5 Rois amorrhéens du Sud - de ce Midi que le R.E.R. voit "suspect" (Rit. p.18)(1° phrase du VM : "Compagnon, on vous a accusé d'un grand crime ; en seriez-vous coupable ?") - ayant  appris la défection de GABAON, qui passait pour une grande ville, dont les guerriers sont des héros, résolurent de châtier la cité coupable de trahison, et de reprendre par là-même une très forte position aux Hébreux.

Ici, il peut sembler inutile de préciser que les Gabaonites, comme d'autres plus tard, se retrouvaient dès lors "... séparés de la foule des mortels..." Leur noblesse est élective ; la Bible les choisit comme exemples.

Les Rois du Midi vinrent donc assiéger GABAON. Les amis de JOSUE DEMANDERENT son secours, ... qui fut DONNE.

Celui-ci montant de GUILGAL, arriva par une marche forcée, en "une seule nuit", et mit les assiégeants en déroute. Encore une fois, le devoir des Maîtres (I.M. A. p15) est d'aller au-devant des Apprentis lorsqu'ils les rencontreront sur la route qui mène vers eux. Encore faut-il que les Maîtres aient suffisamment progressé pour repousser l'ignorance par leur recherche spirituelle, afin de donner aux Apprentis la direction nécessaire, et ne pas rester de simples porteurs d'eau.

Après avoir défaits les amorrhéens sous les murs de GABAON, JOSUE PERSEVERA, et les poursuivit dans la montée de BEIT HORON.        C'est en cette mémorable journée que le soleil s'éternisa (Jos10,13).

Cet événement, qui m'apparaît tout à fait exceptionnel dans la Bible, explique pour moi le choix qui a été fait du nom d'un Maître Franc-Maçon (IDR p.12). CHOURAQUI traduit ce fait extraordinaire en écrivant :
"le soleil se tient à mi-ciels, il ne s'empresse pas de décliner, presque un jour entier. Il n'a jamais été de jour semblable, ni avant ni après lui, où IAHVE ait entendu la voix d'un homme : oui, IAHVE guerroyait pour Israël."
Cet événement intemporel s'adresse particulièrement à nous, Maçons, héritiers de l'Israël biblique. Là réside le choix de tant de mots hébreux par les Instituteurs de notre Rit. GABAON nous invite à lutter pour ne pas "décliner" dans notre combat personnel, pour nous pousser à faire entendre au GADLU notre voix, afin que le GADLU ait un allié en nous, dans notre guerre personnelle, pour que chacun de nos jours illumine davantage, à la lumière d'une religion chrétienne solaire.

Autrement dit, à nous d'embrasser l'action des Gabaonites avec autant de fermeté et de cohésion qu'est donné l'attouchement parfait de la Maîtrise en Loge (ces fameux 5 points), en substituant à notre individualité, celle d'un éminent serviteur du GADLU, comme notre Réception au 3° grade du RER nous a offert de substituer - au mieux - la personnalité d'HIRAM à la nôtre... mais au pire celle-ci à celle des mauvais compagnons.

En guise de conclusion, je pourrai dire que sous un drap, on peut dormir ; mais qu'il y a des draps sous lesquels il incombe de s'éveiller, de se préparer à se lever, à surgir (étymologie de "orient"). Tous les mots que je viens d'exprimer ne sont peut-être que des mots ; j'aurais souhaité -très modestement- qu'ils soient un petit peu de soleil.

Les Maîtres voyagent pour réunir ce qui est épars, et répandre la lumière (IDR p26)...Mais il ne faut pas fermer ses volets au soleil...et saisir qu'il y a une lumière plus forte que celle d'un soleil qui s'éternise dans le ciel...

2/- GABAON fut aussi le théâtre d'une lutte acharnée entre les partisans de DAVID, alors roi de Judée, et ceux d'ISH BOSHET (="Homme de honte") qui régna DEUX ans sur ISRAEL (2 SAMUEL 2).
Le nom de ce Roi d'ISRAEL mérite d'y discerner une instruction : dans la Bible, il était précédemment nommé "ISH BAAL", c'est-à-dire "Homme de Dieu". Or ce mot de "BAAL" devint progressivement, au rythme des conquêtes israélites sur les peuples cananéens, synonyme des idoles que vénéraient ces peuples. (encore une dégénérescence)
Le nom du Roi devenait dès lors l'équivalent de "Homme d'idole", et comme pour mieux marquer cette substitution, la Bible, dans cet épisode se déroulant à GABAON, modifie purement et simplement le patronyme, en ISH BOSHET, et en y faisant ainsi figurer la honte.  
Le Maître Franc-Maçon au R.E.R., accueille donc par le nom qui lui est donné, l'opposition -qui est aussi "confusion"- entre la honte, et le caractère divin de la créature, entre « … la nature universelle et (…) l’homme moral, qui sont liés l’un à l’autre » (I.M. p. 2). Nouvelle récurrence des questions préparatoires du R. E. R.

Mon rôle pendant son passage sur TERRE est de transmettre, tout en s'élevant contre les écarts de l'homme ordinaire, et donc d'incarner la TEMPERANCE. A moi d'accorder, d'équilibrer, de rendre complémentaires mes dualités afin de maîtriser mon éclectisme ; c'est-à-dire de saisir par mon silence et mon ESPERANCE, ma vocation à m'affermir, et à m'embellir, pour mieux dominer mes flots humains, comme m'y convie le tableau de la Loge de Maître. Encore faut-il admettre que l'humanité ne possède qu'une direction oblique pour se rapprocher de Ce qui le dépasse en grandeur et en gloire.


A moi, comme à chacun des Frères, de me laisser choisir par le GADLU, de me confier à Lui, d'exprimer sans cesse ma confiance et mon adhésion, et de m'interdire toute facile dérive dans ma FOI en Lui. Mais la vie nous apprend que moins les hommes parlent de leur propre FOI, et mieux ils s'entendent. Je préfère pour ma part penser que l'homme est "de Dieu", ainsi offert sereinement à la tranquillité d'une mer calme que pourrait être la vie, si j'avais le courage de me reconnaître comme un vaisseau démâté, sans voiles et sans rames. Mais le quotidien profane conduit bien souvent à réveiller les conflits intérieurs pour les exprimer dans les relations avec les autres.


A moi de préférer jouer le personnage de DAVID, qu'il m'est offert de remplir, de préférence à celui d'ISH BOSHET. Je dois assumer la conscience que je porte ce dernier en moi, sans apporter bien sûr à cette conscience aucune définition moralisatrice.

D'ailleurs, l'Instruction Morale (p.5) précise au nouveau Maître qu'il vient d'acquérir l'âge de sept ans, et il est immédiatement mis en garde de craindre d'altérer le nombre de perfection dont il vient d'être décoré. Il reste à chacun de s'apprécier, de se révéler, en s'interdisant de juger l'autre (St Mathieu, 7, 1).


Le VM, (R.p.32), déclare : "Par le grade de Maître, vous avez acquis l'âge de sept ans, qui est le troisième nombre mystérieux et le plus parfait de la Franc-Maçonnerie, ne le dégradez jamais en vous, mon cher Frère, c'est le seul moyen de découvrir un jour sa vraie valeur."
Ne pas dégrader, ne pas altérer, ce nombre le plus parfait, c'est aussi, dans l'allégorie biblique, poursuivre la lutte contre les "Hommes de honte", et donc contre cette partie honteuse en moi, bien figurée par les Maîtres frappeurs lors des pas de Maître.

Les généraux des DEUX Rois, IOAB et ABNER, avec leurs troupes, se rencontrèrent près de la piscine de la ville.
Le second proposa de s'en remettre aux chances d'un combat singulier. Le premier, acceptant cette proposition, DOUZE adolescents s'opposèrent ; leur ardeur fut telle "qu'ils se passèrent tous l'épée en travers du corps".
La mêlée devint alors générale, et ABNER fut battu et mis en fuite, après qu'il ait tué l'un des DEUX frères de IOAB.
Comme s'il fallait encore saisir que la Vie, la Vérité, se gagnent, mais que les combats singuliers ne sont pas tous gagnés aussi simplement que contre Goliath. Le Maçon du R.E.R. est d'abord confronté à "l'union des principes", et avant d'être confronté à "la fin ou la décomposition des corps", il passe par la saisie de "la durée, ou (des) principes mis en action" (IDR p. 35). La bonne graine prend le temps de recevoir la vie. Voilà pourquoi nous ne sommes pas "initiés" le premier soir, voilà pourquoi le deuxième grade bien vécu peut faire ressentir une volonté de puissance de la part du Compagnon. Et cette volonté de puissance n'est que l'illustration d'une initiation en cours.

En second lieu, grâce à ce duel biblique célèbre, l'épisode de ce soir souligne que les vertus m'interdisent de faire faire : l'oeuvre du Juste, tout comme l'oeuvre caritative, me conduisent à m'impliquer, sans pour autant "m'oublier" (IDR p.33)

Et ne pas "m'oublier", c'est affirmer qu'être Maître au R.E.R., malgré la tentation, ce n'est pas parler de soi, et ce n'est pas m'exhiber par le cordon que je porte, qui n'est que l'image d'un office que je dois améliorer avant de le transmettre. C'est montrer aux Apprentis et surtout aux Compagnons, que j'exprime une soumission, une application et une discrétion constructives, pour le seul profit de l'Ordre et de la Loge. Si je suis entré en Maçonnerie pour rencontrer des hommes remarquables, je peux dire aujourd'hui que j'ai rencontré des Maîtres qui ont trouvé en eux la force de me transmettre un peu de leur force dans le silence... Voilà pour moi, le but principal de la maîtrise. Autrement dit : ceux qui parlent haut, s'assourdissent... La Règle de St Benoît débute par "Ecoute", et, encore une fois, pour LCSM "le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit."

Mon rôle de Maître n'est donc pas de faire faire mon combat par les autres, surtout s'il s'agit "d'adolescents". Le deuxième épisode biblique de "GABAON" me prouve qu'il me faut combattre, tôt ou tard, sans cesser.

Et ce combat mettra en fuite quelque chose en moi…
Afin de me conserver plus disponible à la mission qui m'incombe.
Et cette mission est simplement de mériter, par hérédité ou atavisme, mon "Lowton". C'est-à-dire celui qui me survivra physiquement, tout comme les questions préparatoires m'offrent de discerner ce qui me survivra dans l'immatériel.

Mais revenons à l'épisode : je suis encore bien loin d'être un Roi DAVID, et encore bien loin de me sentir comme l'un de ses généraux. Je ne suis pas général...

Mais je ne suis plus un adolescent ; mon épée peut être tournée contre un nouvel Apprenti lors de sa Réception, pourtant elle aura une autre mission que celle de transpercer un corps.
La piscine de GABAON me baigne dans une confrontation. Tout autant que le Rituel : "Par le pouvoir (qu'il en a) reçu", le VM reçoit le nouveau Maître par un troisième coup de maillet sur le front. On peut penser à la prière des Musulmans qui frappent à TERRE le SEPTIEME point de leur corps en s'adressant à Dieu : 2 pieds, 2 genoux, 2 mains,... et le front... et quand on cherche vraiment l'initiation, il faut s'affronter, spirituellement bien sûr : le deuxième degré proposait déjà un face-à-face.
Mais je "relève" - si vous me permettez ce jeu de mot -surtout que cette recherche est renforcée par cette spécificité du R.E.R., qui offre le Récit Historique ainsi que le relèvement, à celui qui est DEJA Maître.

Autant dans mon travail précédent, les Gabaonites avaient eu à situer leur Etat grâce à JOSUE, à celui qui a atteint la Terre Promise en :

   - allant prudemment à sa rencontre dans le creux de la vallée,
   - se séparant de leurs anciennes alliances,
   - abandonnant leurs dons guerriers pour un rôle d'humble serviteur,
   - demandant un secours donnant lieu à une illumination exceptionnelle,
     Autant la "piscine" de GABAON exprime le duel qui est inhérent en moi:
   - faire personnellement mes preuves dans les épreuves,
   - refuser la dégradation, l'altération, dans ma liaison avec le GADLU,
   - m'équilibrer à force de recherche d'équilibre, et d'unité,
   - transmettre à d'autres, mes armes pourtant inutiles à leur duel.
   - en d'autres termes, trouver et allier en moi les deux Hiram, afin de faire sombrer le mauvais compagnon.
Et ce duel, la Bible en présente un second exemple : dans JEREMIE  41, 12-16, c'est "auprès des Grandes eaux qui sont à GABAON" que IOHANAN battit ISHMAEL, le meurtrier de celui que le roi de Babylone avait "préposé sur toute la TERRE".
C'est à ce IOHANAN que JEREMIE transmettra la parole de IAHVE, empreinte de TEMPERANCE : "Si vraiment vous demeurez dans ce pays, Je vous rétablirai, et ne vous démolirai pas, Je vous planterai, et ne vous déracinerai pas, car Je me repentirai de tout le mal que Je vous ai fait."... il faut prendre le temps de lire la Bible pour y discerner que IAHVE n'est pas un Dieu vengeur. Et c'est quand je l'ai compris, que mon Christianisme est devenu plus clair...

Comme s'est éclairé le "dirigit obliqua" du deuxième grade à la lecture d'Isaïe 28, 21 : ce prophète, voulant montrer comment IAHVE délivrera son peuple menacé par SENNACHERIB, rappellera les voies bien étranges que le Seigneur employa à GABAON pour parvenir à ses fins insolites. Isaïe précisera qu'il nous est interdit de nous moquer, lorsque "l'achèvement est décidé". A ceux qui espèrent être parfaits maçons, de vivre dans cette prophétie.


Le VM achève l'IM en disant : "Mes chers Frères...fuyons les vices qui nuiraient à notre avancement, efforçons-nous enfin de mériter les dons précieux que nous devons tous désirer et demander."
Il n'est pas utile de rappeler quels sont les trois premiers dons spirituels (IDR p.32) : 
   - l'intelligence que peut obtenir l'Apprenti,
   - la sagesse recommandée au Compagnon,
   - le discernement procuré au Maître.
La merveilleuse progressivité du RER nous voile encore les quatre autres dons, mais attachons à employer et enrichir les trois premiers par la pratique des vertus de chacun des grades.

3/- Je n'ai pas besoin de rappeler que mon premier travail
  - soulignait le caractère solaire du choix des Instituteurs du R.E.R.
  - éclairait les délais, les méandres, de l'action divine, à laquelle nous sommes tous soumis.
     Je n'ai pas besoin de rappeler que mon deuxième travail s'achevait sur notre espérance de mériter "les dons précieux que nous devons tous désirer et demander." (I.M. p. 36)

Ces dons spirituels, le RER dans son habituelle lumineuse simplicité, nous les cite (I.M. p. 32) :

R. : "Les trois premiers sont désignés par les trois paliers de "l'escalier du Temple et ont aussi rapport aux vertus qui m'ont été enseignées dans les trois premiers grades."
D. :  "Expliquez-moi cela."
R. : "Le premier palier désigne le don d'Intelligence que l'Apprenti peut obtenir en observant la Justice. Le second palier figure le don de Sagesse, fruit de la Tempérance recommandée au Compagnon. Le troisième palier, où est le pavé mosaïque, désigne le don de Discernement, que la Prudence seule peut procurer au "Maître."
Voila pourquoi, GABAON éclaira ma Prudence lors de mon premier travail, ma Tempérance lors de mon deuxième, et m'ouvre aujourd'hui, comme vous l'avez compris, à la Justice enseignée par le RER, dès l'instant du Premier Rayon.
                       
Lorsque DAVID ramena l'Arche d'Alliance à JERUSALEM, le Tabernacle resta à GABAON, avant de pouvoir être édifié sur la montagne de Sion. Ce Roi, SOUFFRANT de ne pas être autorisé à construire lui-même le Temple élevé à la Gloire de IAHVE, avait donc choisi cette TERRE pour accueillir le COEUR de l'édifice sacré.
On peut rappeler que ce Roi fut l'auteur du premier "dénombrement" (on dirait aujourd'hui "recensement") ; il fut donc le premier à devoir privilégier la quantité sur la qualité humaine, et ce choix ne peut être préféré par le divin. A moi d'écouter cette leçon pour privilégier ce qui pourrait être ma qualité : ma recherche spirituelle.
C'est là, à GABAON, que SALOMON (1 ROIS, 3) vint au début de son règne, offrir mille victimes en holocauste à Dieu ; Dieu lui apparut en songe, et lui demanda ce qu'il désirait.

Le profane retient de cette allégorie que ce Roi sollicita la SAGESSE ; mais littéralement, il DEMANDA le don de "discerner pour entendre le jugement" ; et il RECUT la Sagesse, comme est offert au Candidat à la Maîtrise, un mausolée. Et ce mausolée doit apprendre à distinguer ce qui doit périr, d'avec ce qui est indestructible. Au Maître de trouver la réponse à cette proposition. Et en attendant cette réponse, attachons-nous encore à la simplicité "biblique" du R.E.R. : les dons des 2° et 3° grades sont : dans l'ordre, la sagesse, puis le discernement. Et tout comme pour SALOMON, si l'on recherche le dernier, c'est que le second ne peut pas ne pas être acquis.

Et comme nous sont données des maximes, furent données en plus à SALOMON, les richesses et la gloire qu'il n'avait pourtant pas demandées.
Nous n'emporterons pourtant pas ces maximes au-delà de notre tombe, là où ne restera que cet "indestructible",  dont le profane nous éloigne pourtant.

L'Architecte suprême attend de chacun de nous une saine et humble construction, avant de baigner celle-ci de Sa Lumière. Encore faut-il que le Maître fasse son voyage à GABAON, et se soit mis en état de "comprendre", de "saisir", "d'appréhender", ce qui peut être placé dans le tabernacle (ET TENEBRAE EAM NON COMPREHENDERUNT).

Et le voyage à GABAON peut nous permettre de mieux appréhender, de mieux saisir, de mieux comprendre, cette vertu du premier grade. Encore faut-il que je trouve mon innocence, et que je m'ouvre moi-même à l'accusation, à "l'instruction" (judiciaire), de mes actes, avant que me soit donnée la bienveillance, ainsi que le nom des derniers dons, et de la quatrième vertu cardinale. La Maçonnerie "symbolique" du RER est quaternaire.
 HUTCHINSON rappelle que "acacia" provient d'une étymologie grecque signifiant : "privation de mal" ("a-kakos")
Etre "juste", c'est, pour moi, d'abord mériter la justesse, puis être reconnu apte à rendre la Justice, avant de pouvoir être en mesure de recevoir la Miséricorde, la Clémence divine. Dans la Bible,l'allégorie de certains "Proverbes" est encore plus claire (trad. Bible de Jérusalem)
1°- 13, 6             : "La justice garde la voie honnête."                           
2°- 16,31            : "Cheveux blancs, couronne d'honneur,              
                            "sur les chemins de la justice on les trouve."
3°- 15, 9             : "Abomination pour IAHVE : la mauvaise conduite.   
                            "mais il chérit le sectateur de la justice."                               

La voilà, cette voie maçonnique qui s'offre à chacun de nous, Maçons du RER, tant au XVIII°, qu'au XXI° siècle. Mais je ne suis qu'un homme, et je sais bien que mon quotidien m'empêche souvent de vivre  cette évidence, et de pratiquer sans faiblir la vertu du premier grade.

C'est peut-être pour cela que j'ai fait dans le profane le choix d'une profession d'auxiliaire de justice, qui mène à côtoyer la mort.
Et il est vrai que la pratique de cette dernière permet pour celui qui accepte d'y méditer, de dépasser son caractère apparemment injuste, en la justifiant par ses actes.
Voilà pourquoi "l'indestructible" du mausolée réchauffe ceux qui s'y offrent, qu'il soit pleinement divin, ou simplement "viatique".
Certains disent que "l'Adhuc Stat" signifie "qu'encore ici, il tient" ; d'autres pensent que ce symbole laisse à chacun la liberté de ré-édifier son propre chapiteau, ainsi que toute la hauteur de la colonne que représente un homme se tenant debout devant les hommes et le GADLU (Gen 18, 22).

SALOMON fait face à IAHVE, et pourtant il ne meurt pas. Dans la Bible, quelques "élus" jouissent de ce privilège, d'être en état de mort, puis de revivre plus maîtres d'eux encore. Tout comme celui qui vient d'être reçu maître au RER se mesure aussitôt à "feu" Maître HIRAM, et donc à son tombeau aux dimensions de 3, 5, 7 ; encore une fois, il faut déjà être Maître pour surgir face à "l'Orient", avant de pouvoir en rendre "compte" dans ses actes, et exprimer sa "quintessence". (le compte de 5... points !!!!! => "l'arithmétique"...)

Maître HIRAM, c'est celui "qui dessina et exécuta les ornements qui devaient embellir le Temple" (IDR p.28), au point de devenir pour les Maîtres Maçons le "modèle de Beauté".
Pourtant, la prière d'ouverture ne nous fait pas ignorer de Qui vient cette "Beauté", tout comme en viennent la "Sagesse", et la "Force"...Et je maintiendrai qu'il nous incombe de rendre compte par nos actes, de notre liaison personnelle avec Celui dont viennent ces puissantes Vertus.

Plus tard, dans 1 ROIS, 9, après la construction du Temple, de la maison du Roi, et de toutes les constructions réalisées par SALOMON, IAHVE se montre une seconde fois à ce Roi ; La Bible dit simplement : "comme Il était apparu à GABAON."

Cette fois-ci, Dieu parle, sans rien demander. Il lie celui qui ne fait cette fois-ci que l'écouter en lui disant : "... si tu vas en face de moi... avec le coeur intègre, avec droiture, pour faire tout ce que je t'ai ordonné, gardant mes lois et mes jugements, j'élèverai le trône de ton royaume sur Israël en pérennité... mais si vous retournez... je trancherai Israël sur les faces de la glèbe que je vous ai donnée."
  "Intègre" : comme dans Genèse 17,1 : "Marche devant moi, et sois intègre." Je m'en suis déjà expliqué lors du travail sur PHALEG.
  "Trancher" : encore une fois, il ne faut pas approfondir le RER, ou bien laisser trop de place à son orgueil, pour imaginer que nos épées ont une filiation directe avec les épées de cour, d'apparat, du XVIII°. Notre Rit est tardif, et depuis longtemps, en 1780, le port de l'épée n'était plus réellement surveillé par la Police, puisqu'il avait été largement étendu par décret royal : il demeure pour moi, Maçon au RER
   - qu'au premier grade, mon épée menace,
   - qu'à l'ouverture et à la fermeture, son usage en est strictement règlementé,
   - et que désormais, pour ceux qui s'offrent à bien vivre leur Maçonnerie en sentant qu'elle rétablit l'ordre de leur vie, leurs épées deviennent les filles de l'arme avec laquelle Dieu "tranche".
Cette fois-ci, dans I Rois 9, la rencontre de SALOMON est claire : le glaive de la Justice divine dicte sa Loi.
A chacun d'entre nous de ne pas abandonner Dieu, de ne pas ignorer notre parcelle divine. L'Instruction par Demandes et Réponses nous en donne la force, en nous rappelant les "vertus principales" du Maçon : de Foi, d'Espérance, et de Charité. Encore faut-il chercher cette parcelle en soi, et donc aussi en l'autre, malgré sa dissemblance qui n'est qu'apparente, qui n'est pas la réalité, puisque Dieu "a créé l'homme, à son image, comme à sa ressemblance."

Le Maçon, le "Juste", apparaît ici comme celui qui est innocent. Voilà pourquoi une explication de "ACACIA", passe par une étymologie grecque de ce mot, qui signifiait  "innocence".
Celui qui pratique la justice se doit, bien sûr, d'être innocent.
Sinon, il ne peut, encore une fois, "comprendre", "saisir", "appréhender", ce qu'est la Justice. Et grâce à son innocence, toute spirituelle, il s'offre en mesure de maîtriser ce que signifie la Justice.

Encore une fois, la Bible est claire, et il suffit d'avoir le courage de la lire :

1°- Gen 44, 16 : (JUDA parle en accusé)
                          "comment parler, et comment nous justifier ?"
2°- Deut 1, 16  : (MOISE parle alors de la justice judiciaire)
                           "je prescrivis à vos juges : vous entendrez vos Frères et
                           "vous rendrez la justice."
3°-I Sam 24,18:(DAVID fait plus qu'exercer la Justice:il est bienveillant)
             SAUL dit à DAVID :   "Tu es plus juste que moi, car tu m'as                                                            
            "fait du bien, et moi je t'ai fait du mal."          
            Etre innocent :
   - de toute méfiance et ignorance, comme l'est l'Apprenti, bon et vrai ,...
   - de toute inéquité (sans égoïsme ni orgueil) comme le Compagnon,...
   - et de toute malveillance (sans oubli de lui-même) comme le Maître, à la fois équitable et confiant dans son architecture.
Voilà comment le RER m'a rapproché de la Justice divine.

Mais notre force apparaît aussi comme dans la prière de DANIEL (9, 18) : "Ce n'est pas en raison de nos oeuvres justes que nous répandons devant toi nos suppliques, mais en raison de tes grandes miséricordes".

Le Juste dont parle IAHVE à GABAON, c'est aussi l'homme qui ne craint pas d'exprimer sa FOI, c'est le Maçon qui a saisi dans ces "oeuvres justes" et ces "grandes miséricordes", l'équilibre entre la JUSTICE et la CLEMENCE, cette "puissance des puissances"W.SHAKE.

Voilà pourquoi la Justice de St PAUL, selon moi, découle de la FOI : c'est la rectitude de l'attitude morale qui ravive le Maçon clairvoyant dans un état nouveau (et le "novénaire" est bien ce "nouvo uno" qui ouvre à la rénovation) et celui qui a oeuvré pour son RER se découvre baigné de claire JUSTICE. Je nous souhaite de connaître ces instants lumineux.
PASCAL disait : "si je pouvais vous donner la foi, je vous la donnerai."
Et nos Frères du RER qui se sont dévoilés dans la confiance, cette "action de foi avec l'Autre" demandée au Candidat dans chacun des grades, sont alors à même "d'appréhender" la phrase de St PAUL (Galates 2, 20), qui avoue : "le Christ vit en moi".

B\ E\

BIBLIOGRAPHIE :
Bible COLBO (BN A 28)
Bible DESPREZ (BN A 8)
Bible CHOURAQUI
Sainte Bible de JERUSALEM
Bible, éd. La Pléiade
Bible SEGOND
Diverses concordances bibliques
REGHINI : Les mots sacrés (traduction de "acacia")

Jos. 9, 3   Les habitants de G entendent ce que J a fait à Jericho et Aï
          ,17  Leurs villes : G, KEPHIRA, BEEROT, et QIRIAT IE'ARIM
       10,1 ... et que les habitants de G avaient fait la paix avec Josué
           ,2 ...G est une grande ville,... et tous ses hommes sont des héros
           ,4 ...aidez-moi ; frappons G qui a fait la paix avec...
           ,5 ...ils campent contre G et guerroient contre elle
           ,6 ...les hommes de G ... : "sauve-nous, aide-nous"
           ,10..il les frappe, un grand coup, à G
           ,12  "Soleil à G, éternise-toi, lune dans la vallée d'AYALON !"
           ,41...dans toute la terre de GOSHEN, jusqu'à G
       11,19 Il n'est pas de ville qui fût en paix avec les BENEI ISRAEL,
                    sauf les HIVIM, les habitants de G.
       18,25 G, RAMA, BEEROT
       21,17 de la branche de BENJAMIN, G et ses terroirs, GUEBA et ..
2 Sam 2,12 ABNER BEN NER et les serviteurs d'ISH BOSHET BEN  SHAOUL sortent de MAHANAIM vers G
        2,13 ... et ils se rencontrent à la piscine de G...
        2,16...il crie ce lieu :"Parcelle des Rocs" qui est à G
        3,30 IOAB et ABISHAI son frère avaient tué ABNER parce qu'il avait mis à mort ASSAEL, leur frère, à G, à la guerre.
         20,8 Ils vont à la Grande Pierre, en G .... l'assassinat d'AMASSA
1Chro 8,29 A G. habitait le père de G.
         9,35 A G. habitait le père de G., IE'IEL
         14,16 Ils frappent le camp des Pelishtîm, de G ; jusqu'à GUEZER
       16,39  .... au tertre de G.
       21,29 La résidence de JA que MOSHE avait faite dans le désert  et l'autel de la montée sont en ce temps au tertre de G.
2 Chro 1,3 SHELOMO et tout le rassemblement avec lui, au tertre de G
       13  " vient au tertre de G à IEROUSHALAIM face à la tente du rendez-vous. Il règne sur ISRAEL.
ISAIE 28,20 Oui, comme le mont des Brèches IAHVE surgit ; comme dans la vallée de G., il s'irrite
JER  28,1..l'inspiré de G. m'a dit.."Je briserai le joug du roi de BABEL"
      41,12 ils trouvent ISHMAEL BEN NETANYAH aux Grandes Eaux à G
      16 ... qu'il avait fait retourner à G


Notes :
C'est ainsi que les Gabaonites, célèbres pour leurs fières qualités guerrières, acceptèrent un rôle de serviteur. Je vois dans cette allégorie une illustration des devoirs du Maître :
            - celle de s'attacher au matériel de la construction, pour mieux saisir qu'il n'est que le moyen de notre élévation spirituelle ; c'est l'abnégation nécessaire au Maître pour mieux servir mystiquement,...
            - et celle de porter l'élément le plus aisément susceptible de nous confronter au supérieur comme à l'inférieur qui coulent en nous ; c'est s'interroger sur la signification du "Temple", et se donner ainsi les moyens de contempler, au moins les "manifestations" du GADLU.
            C'est dire que ma "planche" sera d'autant mieux embrasée qu'elle pourra vous réchauffer, et que mes "eaux" me paraîtront "supérieures" si j'ai la volonté qu'elles irriguent ensemble "l'homme moral... et la nature universelle", comme m'y invite l'I. M. (p. 2)
           - autrement dit, alimentons chaque jour notre feu, abreuvons nos F. avec le moins de cesse possible de recherche spirituelle ;

            5/- ISAIE, plus tard, voulant montrer comment IAHVE délivrera son peuple menacé par SENNACHERIB, rappellera les voies bien étranges que le Seigneur employa dans la vallée de GABAON pour parvenir à Ses fins insolites. (ISAIE 28,21)
            ISAIE dira bien qu'il nous est interdit de nous moquer, lorsque "l'achèvement est décidé".
            A nous, qui cherchons à être parfaits maçons, de vivre dans cette prophétie...

            6/- Dans JEREMIE 41, 12-16, c'est "auprès des Grandes eaux qui sont à GABAON" que IOHANAN, fils de QAREAH, et ses guerriers, battirent ISHMAEL, fils de NETANYAH,  le meurtrier de GUEDALYAHOU que le Roi de BABEL "avait préposé sur toute la TERRE".
            C'est à ce IOHANAN que JEREMIE transmettra la très miséricordieuse parole de IAHVE, ce Dieu empli d'humanité :
"Si vraiment vous demeurez dans ce pays, Je vous rétablirai, et ne vous démolirai pas, Je vous planterai, et ne vous déracinerai pas, car Je me repentirai de tout le mal que Je vous ai fait."
            ... il faut prendre le temps de lire la Bible pour y discerner que IAHVE n'est pas un Dieu vengeur...
            Comment mieux conclure qu'en rappelant en NEHEMIE,3,7, l'action des Gabaonites dans la reconstruction de JERUSALEM, où ils travaillèrent au profit du Gouverneur, et de son trône... A nous d'aller porter chez les profanes les vertus dont nous avons promis de donner l'exemple...

3/- C'est aussi "à la Grande Pierre qui est à GABAON" que, plus tard, IOAB tua traîtreusement AMASSA. Ne peut-on voir dans ce crime (2 Samuel 20,8) le reflet d'un autre homicide historique...

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