Obédience : NC Loge : NC 13/05/2011


Symbolisme et modernité

La M\ serait-elle meilleur avec de nouveaux symboles ou de nouveaux concepts, des symboles existant déjà ... ?
Mais en quoi un télémètre laser est-il un meilleur symbole que notre bonne vieille règle de 24 divisions ou, que la corde à 13 nœuds
D’ailleurs, nous sommes en droit de nous poser des questions :
Pourquoi avoir déjà introduit de nouveaux symboles ?
Quand on t-il été introduit ?
Pourquoi pas aujourd’hui ?
Pourquoi se fermer les portes de l’universalité ?
C’est quoi, les symboles ?
Et s’il y en avait déjà de trop ?
Quels symboles ne pourrait-on absolument pas introduire ?

Avant tout développement, il convient de rappeler que nous sommes des francs- maçons et non des théoriciens des symboles ; que les symboles sont des outils et non des jouets du langage ; que nous sommes en maçonnerie pour construire le temple de l’humanité et non pour rêver des contours ; que pour cela, les outils doivent nous aider et non nous égarer ; et si le nombre des outils ne fait pas le bon ouvrier, le nombre de symboles ne fait pas le bon franc-maçon.

Il est bon de voir comment les maçons opératifs abordaient le symbolisme. En une phrase, l’on peut dire que la franc-maçonnerie opératif est celle du « Savoir faire » et ou règne l’omniprésence du symbolisme religieux et ou le symbolisme maçonnique est pratiquement absent. Les maitres bâtisseurs, les tailleurs de pierre, les ouvriers voyageaient de chantier en chantier, s’étaient des hommes habiles, en pleine possession de leur Art. A cette époque l’on s’exprime à travers des symboles religieux, dans sa plénitude la plus forte. Ce symbolisme est la clef de voute de l’ésotérisme compagnonnique. Le caractère de l’art du moyen âge est d’être un langage symbolique. L’art chrétien parle par figures. La clef indique l’enseignement à transmettre, l’artiste le symbolisme dans l’architecture, la peinture, la sculpture, et les fidèles l’interprètent à leurs façons. Quand au symbolisme des francs-maçons opératifs, il est réduit à sa plus simple expression. Peut-on même parler de symbolisme maçonnique spécifique……. Rien n’est moins sur, tout au plus, va-t-on trouver quelques éléments, qui plus tard deviendront symboles dans la franc-maçonnerie spéculative.
  
Pour la jeune franc-maçonnerie spéculative en pleine expansion, il faut établir un code de fonctionnement, inventer une histoire, on codifie donc les rituels, on réinvente une histoire des ancêtres prestigieux et de tout cela va surgir un grand courant de pensée relatif à la fonction du symbole. « Le symbole constitue une valeur fondamentale dans la franc-maçonnerie »

Ceci étant dit : la franc-maçonnerie nous aide à sortir du pays de l’ignorance, des préjugés et de la superstition et nous éloigne ainsi de la servitude et de l’erreur ; que nous ne forgeons et n’acceptons plus d’idoles humaines pour agir aveuglément sous leur incitation ; mais que nous déciderons de nous-mêmes de nos pensées et de nos actions et que nous ne confondrons point les mots et les idées ; que nous nous efforcerons toujours enfin de découvrir sous le symbole, l’idée que nous aurons comprise et reconnue comme acceptable. Le franc-maçon doit reconnaitre le caractère néfaste des dogmes et des slogans et comprendre l’efficacité des symboles.

A la lumière de ces répliques, il est indéniable que le chemin du franc-maçon est semé d’un certain nombre de symboles que nous aurons au fur et à mesure à apprendre et à utiliser. Devra-t-on attendre le bout du chemin pour  décider, en connaissance de cause, s’il faut ou non introduire de nouveaux symboles en franc-maçonnerie. Il semble bien, en tout cas, là ou nous sommes à la recherche de la parole perdue et sur le chemin du devoir, nous ne soyons pas très rassurés de répondre à cette question. En effet, « le symbolisme, et, seul le symbolisme, recueille l’ancienneté et la modernité », c’est aussi penser l’un aux morceaux de ce qui est épars donc l’ouvrage est à remettre sur le métier.
 
Au fur et à mesure de notre progression, nous sentons que la réponse ne pourrait pas être catégorique et qu’il faudrait baliser notre réflexion pas à pas en suivant ce chemin qui nous est si particulier : tout dire, tout entendre, ne rien éluder et, petit à petit, nous rapprocher ensemble d’une ou plusieurs idées fortes que nous mettrions en phase les unes avec les autres . quelque fois un instinct de conservation peut fermer la route à d’autres apports symboliques. Puis, d’un seul coup, nous sommes prêts à travailler doucement tous les symboles comme si la franc-maçonnerie avait besoin de se refaire une autre image. Se reportant à notre  expérience maçonnique, nous trouvons que l’essentiel est une question d’âge et qu’il ne serait pas souhaitable de multiplier les symboles à l’infini. Ne risquerait-on pas, en effet, de les banaliser ?

A ce moment de réflexion, il nous faut en quelque sorte nous rassurer de notre apparente pusillanimité (par manque de courage). Ce n’est pas par peur du nouveau que nous refusons cette multiplication. C’est pour éviter une démarche précipitée. Certains symboles représentent l’archétype, d’autres y donnent seulement accès. Par exemple : le compas ou l’équerre, par leur forme, leur sens, leur utilisation, sont la base même de notre discours maçonnique (ouverture d’esprit, centre de l’union, rigueur, justice ect…..) les supprimer ou les remplacer nous semble impensable tant ils sont le fondement même de notre démarche, novatrice et profonde. De ce fait, ils sont collectifs et universels.

Echappant à toute définition, le symbole est de part sa nature à même de briser les cadres établis et de réunir les extrêmes dans la même vision. Il est la clef qui justifie la serrure et que le monde au delà de la porte fermée n’est pas irrémédiablement interdit. . Si l’étymologie du mot symbole implique l’existence d’une union indissociable entre deux objets, en franc-maçonnerie son utilisation révèle en plus une dynamique qui donne naissance à un continuel mouvement de pensée du fait-même de l’initiation. La symbolique maçonnique ne veut pas être un catalogue de lexiques particuliers qui fixeraient à tout jamais des correspondances figées entre sa vocation naturelle ; la recherche permanente de la vérité. Dans ce but, la symbolique maçonnique à des fonctions bien précises qu’il est bon de rappeler

Fonction anti-dogmatique :
-pas de limite à son interprétation                Tolérance
-pas de vérité figée                                     Accès au changement
-moyen de cheminement pour la pensée      Initiation
 
Fonction projective :
-expression d’une idée
-moyen de les rassembler et non de les développer
-appel au conscient mais aussi au subconscient

Fonction éducative :
-nécessité de comprendre après l’apprentissage
-effort personnel indispensable

Fonction de communication :
-moyen de compréhension universel : « je pense, donc je symbolise ; je symbolise, donc je suis »
-lien entre civilisations différentes. Chaque civilisation possède sa propre symbolique, dont les signes peuvent avoir un sens différent avec le temps et les progrès de la pensée.

Fonction de temporalité :
-Il inscrit le sujet dans le temps ... dans son temps

Justification de la symbolique maçonnique :
La forme et l’usage des outils permettent au raisonnement par analogie de dégager un symbolisme primaire qui s’affine peu à peu en suivant le degré de connaissance du maçon.
Au début, il nous semble que tous les symboles sont exposés à nos sens et au fur et à mesure de leur intégration, nous finissons par vivre avec, sans avoir besoin de les voir ni de les toucher.

Ces symboles se répartissent en trois catégories :
-visuels                              décors du temple et des maçons
-manuels                            outils et gestes rituels
-naturels ou cosmiques       Air, eau, feu, terre, soleil, lune
Dans chaque catégorie, l’on peut constater, qu’il existe des symboles fondamentaux et des symboles auxiliaires.

Introduction de nouveaux symboles :
Les symboles fondamentaux sont ceux qui, par leur universalité, méritent le terme de sacré, au sens archétypal du terme et de ce fait, doivent-être simples, peu nombreux, communs à toutes les franc-maçonneries. Ils structurent la démarche spirituelle des franc-maçons de la planète et seul le temps à le pouvoir de juger de la valeur de tel ou tel symbole. Il semblerait que dans se domaine, la franc-maçonnerie libérale tente plutôt à limiter ses symboles fondamentaux (suppression du G\D\L\U\, il y a un peu plus d’un siècle)

Les symboles auxiliaires sont ceux qui caractérisent le lieu, ou le degré, ou ils sont mis en œuvre. Ils peuvent être variés et leur nombre est illimité. Ces symboles sont des outils qui doivent faciliter l’accession à la connaissance des symboles fondamentaux.

En conclusion provisoire, la diversité des symboles ne séparent pas les maçons. Ils ne sont que des modes variables de présentation des vérités maçonniques. Ne faut-il pas accepter l’existence fraternelle de tendances exprimées par chaque symbole et de même promouvoir ceux qui ne sont pas inspirés par notre culture. L’essentiel est d’apprendre aux hommes qu’Hiram meurt partout...

Qu’importe que nos itinéraires soient différents, pourvu que nous arrivions au but. En fait, si on considère les symboles comme un cadre d’accueil fraternel à respecter, non comme une religion ou une idéologie, nous pensons qu’un homme peut s’accomplir pleinement vers la forme de sagesse ( certain diront connaissance) qu’il souhait atteindre. Il sera en tout cas un autre homme, plus conscient de son devoir vis-à-vis des autres, de sa dignité vis-à-vis de lui-même et porteur de lumière et d’espérance

J'ai  dit

B\ F\

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