Obédience : NC Loge : NC 20/11/2010


L'Epopée de Gilgamesh

ou la quête de l’inaccessible

L'épopée de Gilgamesh est un récit légendaire de l'ancienne Mésopotamie, considéré comme la première œuvre littéraire de l'humanité. Elle a été rédigée en écriture cunéiforme sur des tablettes d'argile, datées du 8ème siècle av. J.-C., que l'on a retrouvées  dans la bibliothèque du roi assyrien Assourbanipal à Ninive. Elle s'inspire de plusieurs récits, en particulier sumériens, composés bien avant l'arrivée des sémites Accadiens, au milieu du 3ème millénaire av. J.-C. Mais la tradition orale est probablement beaucoup plus ancienne et pourrait remonter à la préhistoire.

Cette œuvre a connu une large diffusion, à la fois dans l'espace (tout monde méditerranéen) et dans le temps (elle est attestée jusque dans les manuscrits de Qumrân, peu avant l'ère chrétienne). On y voit l'origine de la plupart des mythes fondateurs de l'Antiquité et on en retrouve des traces dans la bible et le coran. De récents travaux rapprochent l'épopée de Gilgamesh des 12 travaux d'Hercule.
Il existe plusieurs versions successives. Le texte « standard », dont il va être question et qui inclue le récit du déluge, est daté de 1200 ans av. J.-C. soit 500 ans avant qu'Homère n'écrive l'Odyssée. Il comprend 11 tablettes auxquelles une douzième a été ajoutée vers –700. On peut l'aborder sur le plan historique, psychologique et, bien sûr, symbolique.

En accomplissant une série d'épreuves, Gilgamesh réalise une véritable quête initiatique dont la renaissance et l'immortalité sont les thèmes centraux, l'idée de la mort ayant toujours été la préoccupation métaphysique majeure de l'Homme (à la différence de l'animal). Avec ses 12 tablettes (ou plutôt séries de tablettes), la geste de Gilgamesh est comparable à la progression du soleil dans les différents signes du zodiaque qui, après avoir atteint son zénith, décroît au  profit de l'obscurité avant de renaître dans un cycle perpétuellement renouvelé.

LE RECIT

Tablette I : les deux héros
Gilgamesh est le 5ème roi (peut-être légendaire) de la cité-état d'Ourouk (datée de 2.700 à 2.500 ans av. J.-C.). Né de l'union d'un roi-prêtre et de la déesse vache Ninsoun, prêtresse de Shamash, il est pour les 2/3 un dieu et pour un tiers un homme. Il porte en lui la dualité. De son père, il a hérité de l'inconstance et de l'amour de l'aventure et de sa mère la connaissance. Caractère indomptable, il ne supporte pas de rival. Sa force est remarquable et il est doué d'un puissant appétit sexuel. Ses qualités correspondent à une énergie solaire, impulsive, propre au Bélier, le premier signe du zodiaque sous lequel est placé cet épisode.
Mais Gilgamesh est un tyran « qui ne laisse pas un fils à son père ni une vierge à sa mère ». Les habitants d'Ourouk vivent en permanence dans la crainte. Les dieux entendent leurs lamentations. A leur demande, la déesse-mère Arourou façonne avec de l'argile un rival nommé Enkidou.

C'est toi, Arourou, qui créa cet homme
Crée maintenant pour lui un rival
Qu'il soit par la force du cœur
Et du corps comparable
Qu'ils luttent sans cesse ensemble
Ainsi Ourouk gagnera la paix et la tranquillité

La tête et le torse d'Enkidou sont humains mais la partie inférieure de son corps est celle d'un taureau. Il est couvert de poils et vit au milieu des bêtes sauvages. C'est tout l'inverse d'un homme civilisé. Cela signifie qu'à l'origine, le corps vit selon une vie animale. Enkidou est le double, le jumeau antagoniste de Gilgamesh, le corps physique opposé à l'égo, à l'âme individuelle.
Le taureau, symbole de combativité et de force créatrice est associé à la substance fondamentale, à l'élément terre. Il correspond aux instincts animaux primitifs que l'homme civilisé doit maîtriser. Ne sommes nous pas là, nous aussi pour vaincre nos passions?

Enkidou a la charge de dompter le caractère arrogant de Gilgamesh et de discipliner son esprit. Pour cela, il doit s'humaniser. C'est le rôle dévolu à une courtisane, la joyeuse Shamat qui éveille l'instinct sexuel et les sentiments d'Enkidou. La prostitution sacrée faisait partie du culte de la déesse-mère Ishtar. Dans les bras de l'initiatrice, Enkidou devient un homme civilisé. Il perd une grande partie de sa force animale mais son esprit se développe et il devient capable d'émotions. Il faut voir dans cette symbolique l'étape primordiale qu'on franchie nos lointains ancêtres en passant de l'animalité à l'humanité.

Tablette II : la rencontre, l'amitié et les projets d'aventure

Cet épisode oppose Gilgamesh, régi par Mars dans la maison du Bélier, à Enkidou régi par Vénus, déesse de l'amour et de la civilisation, dans la maison du Taureau où nous nous trouvons maintenant.

Ayant pris une apparence humaine, Enkidou se rend à Ourouk. Une noce a lieu au cours de laquelle, selon la tradition, Gilgamesh doit s'unir en priorité à la mariée. Enkidou lui barre la route. Les deux héros s'affrontent. Il faut y voir l'opposition entre le corps physique et le mental. Aucun des deux ne l'emporte car la  conscience mentale et le corps sont faits pour vivre ensemble. C'est pourquoi, Gilgamesh et Enkidou deviennent des amis inséparables. Cette amitié évoque aussi l'union des forces de la lumière et de l'ombre. Mais cette alliance, contre nature, les mènera à leur perte.

Devenus inséparables, les deux héros réalisent des prouesses. Gilgamesh conçoit une expédition vers la forêt de cèdres. Ce passage de la légende évoquerait la conquête et le commerce du bois de Syrie par les anciens mésopotamiens qui s'urbanisaient. La forêt est gardée par un géant, Houmbaba, doté des sept épouvantes pour foudroyer ses ennemis. Il incarne l'esprit de l'arbre.

Tablette III : les préparatifs et le départ

Sur le plan zodiacal, cet épisode est en correspondance avec la maison III, en analogie avec les Gémeaux. Il s'agit, bien entendu, de nos deux personnages dont les forces contraires, comme le yin et le yang, échangent mutuellement leurs qualités et leurs défauts.
La symbolique de la forêt est celle de l'imaginaire, qui est infini comme le sont les arbres. Mais combattre ce qui n'a ni forme ni limite nécessite un éclairage, une lumière permettant le discernement des choses. C'est pourquoi la mère de Gilgamesh, la déesse Ninsoun, présente des offrandes à Shamash pour le succès de l'entreprise et confie son fils à Enkidou.
Shamash est le dieu-soleil qui, chaque soir, s'enfonce dans la montagne pour  rejoindre à l'aube la porte d'orient. Lumière flamboyante, par sa clairvoyance, il est aussi le dieu de la justice et révèle aux hommes les secrets de leur avenir. N'est-ce pas la recherche de la lumière qui guide nos pas?

Tablette IV : le voyage

Nos héros effectuent le parcours de 1.600 km en 3 jours. Chaque soir, Gilgamesh sacrifie à Shamash qui lui envoie ensuite des songes qu'interprète Enkidou :

Seul on ne peut vaincre
Mais deux ensemble le peuvent
L'amitié multiplie les forces
 Une corde triple ne peut être coupée
 Et deux jeunes lions sont plus forts que leur père

Le message est clair : unissons nous.
Arrivés dans la forêt, les deux amis abattent le géant Houmbaba avec l'aide de Shamash qui déchaîne les tempêtes.
Houmbaba peut symboliser l'aspect féminin du cosmos associé aux eaux primordiales, de la sève végétale au lait maternel. Sa mort représenterait le sacrifice de la matrice originelle qui donne accès à l'homme solaire conscient. Ce passage est à mettre sous le signe du Cancer, principe matriciel et nourricier, archétype de la mère selon Jung.

Tablette V : l'amour et le refus

Les deux héros reviennent à Ourouk avec les cèdres coupés que charrie l'Euphrate. Cependant, Ishtar tombe amoureuse de Gilgamesh :

Viens Gilgamesh, sois mon bien-aimé
Laisse moi me réjouir du fruit de ton corps

Elle lui promet toutes sortes de richesses mais il la repousse en raillant ses nombreuses infidélités et en lui reprochant d'avoir abandonné tous ses amants.
Fille d'Anou, le dieu du ciel, et sœur de Shamash, Ishtar est la déesse-mère nourricière. Elle incarne la fertilité et la fécondité mais ses nombreux amants payent chers ses faveurs. Ambivalente, elle préside aussi bien à la guerre qu'à l'amour. Sa planète est Vénus, l'étoile du soir mais aussi celle du matin. Par son refus, Gilgamesh opte pour cette dernière que l'on représente bandant un arc, debout sur un char tiré par sept lions. Cette partie de l'épopée est donc à placer sous le signe du Lion. Gilgamesh y affirme son individualité, tout comme Héraclès triomphant du lion de Némée. On montre souvent Gilgamesh tenant un jeune lion sous le bras. Le lion vaincu symbolise la victoire sur son propre orgueil au profit du discernement. Pour le franc-maçon, l'humilité est une vertu essentielle dès lors qu'il a franchi la porte basse, même si des décors somptueux et des titres ronflants semblent contradictoires.

Tablette VI : victoire sur le taureau céleste

Cruellement offensée, Ishtar obtient de son père qu'il envoie à Ourouk le taureau céleste pour détruire la ville et tuer Gilgamesh. Le taureau céleste symbolise la sécheresse. En sept lampées, il vide le fleuve et, en s'ébrouant, par trois fois, il ébranle la ville mais Enkidou saisit le taureau par la queue et Gilgamesh lui plonge son glaive dans la nuque. Son cœur est ensuite donné en offrande à Shamash. Tandis qu'Ishtar se lamente, les deux héros fêtent leur triomphe :

Qui est le plus glorieux parmi les héros?
Qui est le plus beau parmi les hommes?
C'est Gilgamesh!

Cet épisode est placé sous le signe de la Vierge; nous sommes parvenus au terme du cycle annuel de l'élément terre. Desséchée par le soleil estival, la terre est redevenue vierge pour recevoir ultérieurement la semence. Nous sommes à l'apogée de la geste de Gilgamesh qui est sorti victorieux des épreuves et renverse le taureau de Vénus. Le soleil est vainqueur, la première moitié de son cycle est accomplie. Les six travaux suivants le mèneront à son couchant.

Tablette VII : la mort d'Enkidou

Pour avoir pris part au meurtre d'Houmbaba et du taureau céleste, Enkidou est promis à une mort prématurée, malgré les supplications que les deux héros adressent à Enlil, seigneur de l'atmosphère, qui règne sur le destin des hommes. Tandis que Gilgamesh (l'âme individuelle) est épargné, Enkidou (le corps) n'échappe pas au châtiment. Il s'alite et meurt au bout de douze jours :

Un homme au visage sombre apparut
Il me dirigea vers la route sans retour
Vers la demeure de l'éternelle obscurité

L'homme au visage sombre, c'est Anzou, l'oiseau-tempête à tête de lion qui, chaque année est vaincu par les dieux du renouveau. Le symbolisme solaire, une fois de plus, est évident.
Ce passage de l'épopée est à mettre en relation avec le signe de la Balance qui correspond aux associations et, sur le plan ésotérique, au jugement et à la différenciation. Les deux frères opposés, le diurne et le nocturne, sont complémentaires et équilibrés sur les plateaux de la balance.

Tablette VIII : les funérailles d'Enkidou

Gilgamesh pleure son ami Enkidou et réalise que l'homme est par essence mortel. Les  funérailles solennelles terminés, après avoir laissé pousser ses cheveux et s'être revêtu d'une peau de lion, il entreprend un long et pénible voyage vers son aïeul Outa-Napishtim, le seul survivant du déluge qui a reçu des dieux la récompense de l'immortalité. Il espère découvrir auprès de lui le secret de la vie éternelle. La quête de l'immortalité oriente l'action de celui qui, comme le soleil, commence à décliner. Gilgamesh doit lutter contre les animaux sauvages qui l'attaquent. Il arrive enfin devant une grande montagne double nommée Mashou, ce qui signifie « les jumeaux ». Chaque jour, dans sa course, le soleil la traverse. Son sommet atteint la voûte du ciel et sa base touche le monde d'en-bas. La porte en est gardée par l'homme-scorpion et sa femme, intermédiaires entre les dieux et les hommes, aux confins de la terre. Ils inspirent la terreur car les voir, c'est mourir. Mais ils reconnaissent en Gilgamesh la chair des dieux et le laissent passer.
La maison VIII, en analogie avec le signe du Scorpion, correspond à la mort. Animal noir qui fuit la lumière, le scorpion évoque l'automne et la chute des feuilles, la putréfaction et le retour à la matière primordiale d'où renaîtra la vie au printemps. Les eaux de la fermentation s'opposent aux eaux de la vie, attribuées au signe du Cancer.

Tablette IX : à la poursuite de la vie sans fin

La porte de la montagne s'étant ouverte, Gilgamesh marche dans l'obscurité, au delà du monde visible. Au bout de 11 heures, l'aube se lève et à 12 heures, le soleil règne, éclairant un jardin d'arbres merveilleux dont les fruits sont des pierres précieuses (allusion à la vigne). Il arrive ensuite au bord de la mer primordiale où règne Sidouri, la cabaretière des dieux qui lui rappelle son humaine condition :

Les dieux créèrent les hommes
C'est la mort qu'ils leur ont destinée
Ils ont gardé pour eux la vie éternelle...

Hormis Shamash, personne n'a jamais franchi les eaux de la mort mais il y a bien le nocher Our-Shanabi qui, après de nouvelles épreuves, amène enfin Gilgamesh sur l'autre rivage.
Nous sommes dans la maison IX, en analogie avec le Sagittaire qui, sur le plan cosmogonique, représente le retour de l'homme à Dieu. Symbole de mouvement,  il correspond au pèlerinage et aux épreuves que l'homme doit affronter pour progresser et atteindre son but.

Tablette X : l'arrivée au but et l'échec

Gilgamesh, à bout de force, arrive auprès d'Outa-Napishtim et lui fait part de son désespoir et de sa peur de mourir. A quoi bon tant d'efforts! La mort est inévitable. Rien n'existe pour toujours. Mais c'est par notre lignée que nous survivons :

Regarde tendrement ton enfant
Qui te tient par la main
Et fais le bonheur de ta femme serrée contre toi
Car telle est l'unique perspective des hommes

Outa-Napishtim explique à Gilgamesh qu'il doit son immortalité au sage Ea qui lui avait demandé de construire une arche pour sauver l'humanité du déluge que les dieux avaient décidé. S'ensuit le récit détaillé du déluge repris dans la bible avec Noé.

Le déluge est présent dans toutes les mythologies. S'agit-il d'inondations sporadiques comme celles qu'ont connues les Sumériens sédentarisés en Basse Mésopotamie, le pays entre les fleuves, au début du 5ème millénaire av. J.-C. ou bien le souvenir des catastrophes liées au réchauffement climatique du Néolithique? Toujours est-il que le déluge a pris une signification symbolique. Il correspond à une destruction punitive (souvent liée à une faute commune) suivie d'une régénération. Son caractère est temporaire. Il s'agit d'un baptême collectif, d'une purification; le début d'une humanité nouvelle.

Gilgamesh n'est pas fait pour la vie éternelle, lui qui n'est même pas capable de rester sept jours sans dormir, ce qui signifie que la conscience attachée à l'âme individuelle n'est pas constante. Touché par ses efforts, Outa-Napishtim le confie au nocher Our-Shanabi pour qu'après lui avoir redonné belle apparence, il le ramène à Ourouk. Pour le consoler, il lui révèle l'existence, au fond de la mer, d'une plante merveilleuse qui confère l'éternelle jeunesse. Il faut comprendre que si le corps est mortel, l'âme, rendue consciente, est sans cesse régénérée.
Ce passage est placé sous le signe du Capricorne, associé à Saturne l'impitoyable dieu du temps. Nous sommes au solstice d'hiver, à la fin d'un cycle. Gilgamesh, semblable au soleil, se prépare à la mort mais avec l'espoir d'un cycle nouveau.

Tablette XI : le retour

Plongeant dans les eaux profondes, Gilgamesh trouve la plante qui guérit de la peur de mourir. Cette immersion rappelle le baptême tel qu'il s'est pratiqué jusqu'au messianisme.
S'arrêtant pour dormir sur le chemin du retour :

Gilgamesh voit un puits d'eau fraîche
Il y descend pour se baigner
Un serpent sent l'odeur de la plante
Il se glisse, dérobe la plante
Et, à l'instant, perd sa vieille peau

Saint Exupéry a-t-il lu ce passage?
Grâce à cette plante, le serpent en muant peut, chaque année, retrouver sa jeunesse.
La maison XI, en analogie avec le Verseau, correspond à l'expérience accumulée. Le serpent, symbole de sagesse représente l'état de conscience atteint par Gilgamesh.

Épilogue
Comprenant qu'il n'a pas gagné l'éternité, Gilgamesh s'assoit et pleure :
Pour qui ai-je versé le sang de mon cœur?
Je n'ai fait aucun bien pour moi-même
Mais pour le serpent, lion de terre
J'ai fait le bien

Rentré chez lui, Gilgamesh montre fièrement à Our-Shanabi sa ville et les monuments  de son royaume. Gilgamesh n'a pas trouvé l'immortalité mais il a accédé à la sagesse et découvert son humanité. Il comprend alors que la seule forme d'immortalité à laquelle un héros peut prétendre, c'est la persistance de son œuvre. Il entreprend de grands travaux : la construction de temples et d'imposants remparts.

Après les épreuves qu'il a subies, tel Prométhée prêt à se sacrifier pour le progrès de l'humanité, Gilgamesh veut transmettre sa force et ses connaissances aux hommes.Lorsqu'il s'éteint, tout le monde pleure sa perte.
Cet épisode est placé sous le signe des Poissons qui relie le monde intérieur de l'individu à une condition plus générale qui le dépasse.
Comme la caverne de Platon, le mythe de Gilgamesh évoque les deux phases de l'évolution humaine :
- Le cheminement individuel qui nous mène vers la lumière et la sagesse : c'est le « connais-toi toi-même » de Socrate
- Le retour aux ténèbres du sage qui vient guider les hommes jusqu'à l'accomplissement de leur destinée.
La douzième tablette, qui a été rajoutée, n'apporte rien au récit. Elle donne une autre version de la mort d'Enkidou et évoque le monde infernal.

Conclusion

Poème épique majeur composé de plus de 3.000 vers, l'épopée de Gilgamesh est une longue quête initiatique basée sur une observation méticuleuse de la nature et un sens aigu de la psychologie. Elle évoque l'émergence de l'Homme civilisé qui a su maîtriser ses instincts animaux. Elle exprime aussi l'attitude universelle et permanente de l'Homme devant sa condition et la recherche d'une impossible perfection.

Myriam Philibert, dans son dictionnaire des mythologies, fait de Gilgamesh l'archétype du héros qui a échoué dans sa quête. Mais il ne pouvait en être autrement. Seuls les dieux sont immortels. A nous de découvrir la parcelle de divinité qui est en nous. A défaut d'élixir de jouvence, il nous reste l'espoir d'une renaissance après le cycle de notre vie. Comment? Je ne suis pas capable de répondre à cette question fondamentale que l'on se pose depuis les origines de l'humanité.

Celui qui a tout vu
Celui qui a vu les confins du pays
Le sage, l'omniscient
Qui a connu toutes choses
Celui qui a connu les secrets
Et dévoilé ce qui était caché
Nous a transmis un savoir d'avant le déluge

A\ B\

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