Obédience : NC Loge :  NC 10/2007


Judas, Maître Maçon ?


I Le Codex Tchacos
II Le Gnosticisme
    1) Préambule
    2) Définitions
    3) Origine
    4) Cosmologie
    5) Croyances
    6) Destin
III L’Evangile de Judas
IV Judas l’Iscariote
V Judas, Maître Maçon?
NOTES



I Le Codex Tchacos
Vers 1978, à Minieh en Moyenne Egypte fut  trouvé un manuscrit manifestement très ancien. Appelé Codex Tchacos ce codex est écrit en copte, vraisemblablement traduit du grec au 2ième siècle. Considéré comme un manuscrit gnostique (voir ci-dessous II) et  plus particulièrement « Séthien ». « Ce codex est une découverte archéologique majeure, la plus spectaculaire depuis les Rouleaux de la Mer Morte, en 1947. » Ce manuscrit contient quatre textes écrits en copte :
1) l’Epître de Pierre à Philippe
2) l’Apocalypse de Jacques,
3) l’Evangile de Judas,
4) un traité gravement amputé, dont le titre est manquant et provisoirement appelé le Livre d’Allogène.

II Le Gnosticisme.
1) Préambule De tous temps, l’homme « pensant » a cherché à expliquer son origine et celle de l’univers qu’il percevait. Notons que pour un athée ou un non croyant, sur le fond, les différents mythes sur la création du monde et de l’homme se valent du point de vue scientifiques, puisque tous infondés. Mais tous attribuent à un ou plusieurs dieux un rôle fondamental. Ce fût particulièrement le cas dans la région qui nous intéresse ici (Egypte, MoyenOrient, Babylonie).

2) Définitions Gnosticisme (du grec gnosis,  connaissance ) se rapporte à divers mouvements religieux syncrétiques consistant en divers systèmes de croyance ayant généralement en commun l'enseignement que les humains sont des âmes divines emprisonnés dans un mode matériel créé par un esprit imparfait, le démiurge, qui est fréquemment identifié avec le Dieu d'Abraham. Le démiurge, qui est soit dépeint comme l’incarnation du mal, soit comme un dieu velléitaire et imparfait, existe à côté d'un autre être suprême lointain et inconnaissable qui incarne le bien. Afin de se libérer du monde matériel inférieur, on a besoin de la gnose, connaissance spirituelle ésotérique disponible seulement à une élite instruite (des initiés). 
Jésus de Nazareth est identifié par certaines sectes gnostiques comme une incarnation de l'être suprême qui s’est incarné pour apporter la connaissance à la terre. Le gnosticisme était populaire au moyen et proche orient dans les premiers siècles de notre ère, mais il a été combattu et éradiqué en tant qu’hérésie dans les régions soumises à l’empire romain dont le christianisme est devenu la religion officielle au quatrième siècle. Ultérieurement, les idées gnostiques ont influencé les philosophies de divers mouvements mystiques et/ou ésotériques vers la fin du 19ième et au 20ème siècles en Europe et Amérique du Nord.

3) Origines On peut distinguer deux « écoles » principales concernant le gnosticisme : a) L’école Perse, influencé par les Zoroastriens, b) L’école Syro-Egyptienne, selon les manuscrits de Nag Hammadi, elle se subdivise en plusieurs branches dont les principales sont : - Thomasienne, - Valentinienne Basilienne, surtout connu par son détracteur Irénée de Lyon et Clément d’Alexandrie. - Séthienne, d’après Seth, troisième fils d’Adam et Eve, détenteur et propagateur de la Gnose. « Selon l’Evangile de Judas et d’autres livres séthiens, appartenir à la génération de Seth revient à faire partie de l’humanité éclairée ». Les textes de références principaux en sont : Le Livre Secret de Jean, le Livre Sacré du Grand Esprit Invisible, et bien entendu, l’Evangile de Judas. Remarque : Il semblerait que Hermès Trimegiste, ait été l’initiateur de la pensée gnostique (ainsi que des alchimistes).

4) Cosmologie Pour une description exhaustive de la cosmologie séthienne, voir le Livre Secret de Jean et le Livre Sacré du Grand Esprit Invisible.

5) Croyances Le « credo » des gnostiques est en contradiction avec celui des judéo-chrétiens. Ainsi selon l’évangile de judas, comme dans d'autres évangiles gnostiques, Jésus y est essentiellement un enseignant ainsi qu'un révélateur de sagesse et de connaissance, non pas un sauveur qui meurt pour les péchés du monde. Pour les gnostiques, le problème fondamental de la vie humaine n'est pas le péché mais l'ignorance, et la meilleure manière de traiter ce problème n'est pas d'emprunter le chemin de la foi mais celui de la connaissance. Pour les gnostiques, une personne n'est pas sauvée parce qu'elle a foi dans le Christ ou qu'elle accomplit de bonnes œuvres, non, une personne est sauvée parce qu'elle connaît la vérité — la vérité sur le monde où nous vivons, sur l'identité du vrai Dieu, et surtout sur notre propre identité. En d'autres termes, il s'agit pour une grande part de connaissance de soi: la connaissance d'où nous venons, des circonstances de notre arrivée ici, et de la façon dont nous pouvons regagner notre demeure céleste. Tout ce qui est déficient dans le monde du divin et dans le monde ici-bas vient du manque de Sagesse, et quand la lumière intérieure aux êtres redevient une avec le divin, alors selon ce que déclare Jésus à Judas lors d’une discussion pour ceux qui appartiennent au royaume d'en haut (la génération de Seth), l'âme continue de vivre après la mort et elle est élevée jusqu'à sa demeure céleste.(Les humains étant constitués d'un corps, d'un esprit et d'une âme). Le corps est la part matérielle qui habille l'âme intérieure, laquelle est la véritable essence de la personne. L'esprit est la force qui anime le corps, lui donnant vie. Lorsque l'esprit quitte le corps, le corps meurt et cesse d'exister. Pour ceux qui appartiennent uniquement au royaume humain, c'est aussi bien l'âme qui meurt.

L’évangile de Judas indique que les proto-orthodoxes qui vivaient à l’époque où l’évangile fût écrit s'abusent totalement. Certes, ils vénèrent le Dieu juif, mais ce dieu est un insensé doublé d'un risque-tout. Certes, il a créé le monde, mais ce monde n'est pas bon ; c'est un cloaque de malheur et de souffrance. Le vrai Dieu n'a jamais rien eu à voir avec. Les chrétiens proto-orthodoxes promeuvent une fausse religion. En dernier lieu, seule est vraie la religion enseignée secrètement par Jésus à son plus intime compagnon, Judas. Tout le reste est au mieux une duperie, une erreur néfaste promue par les chefs des Eglises protoorthodoxes. On conçoit donc aisément pourquoi le gnosticisme séthien fut (et est encore) violemment combattu par les églises chrétiennes.

6) Destin On peut légitimement penser que si à son époque Jésus, un gnostique selon l’évangile de Judas et autres évangiles apocryphes,  fut si fortement combattu, et finalement exécuté, ce fut non pas le fait du pouvoir séculier romain, mais bien celui du « temple ». En effet, comment le pouvoir religieux juif établi aurait-il pu tolérer une secte prosélyte, ouverte aux gentils, qui refusait les dogmes orthodoxes, prônait la recherche d’une autre vérité et allait jusqu’à considérer le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob comme un ersatz néfaste. Après la mort de Jésus un « schisme » apparu entre l’église primitive des apôtres (des juifs convertis) et l’église chrétienne. En réalité, il y avait deux Églises (celle fondée par les Apôtres à Jérusalem et celle fondée par Paul à Antioche) et ces deux Églises s'opposèrent et se combattirent. Or, comme l'Église de Judée disparut lors de la révolte juive contre les Romains en l'an 70, il ne resta plus que l'Église des nations païennes, c'est-à-dire l'Église "chrétienne", celle de Paul qui se désolidarisa des Juifs, des “chiens”, ces "mutilés" comme il appelle ces “rebelles” (Philippiens ch. III 2). L'antisémitisme chrétien remonte donc à saint Paul !!!
C'est donc Paul qui prit la responsabilité de rompre avec l'Église primitive des Juifs évangélisés. Tout le monde s'accorde pour voir en Paul et Barnabé les fondateurs de la religion chrétienne (dite paulinienne).  De très nombreux évangiles, actes, épîtres, apocalypses, liés aux apôtres, furent écrit dans les premiers siècles de la chrétienté et révérés – par un groupe chrétien ou l’autre – en tant qu’écriture sacrée. Mais seule la liste des textes « dans la ligne du parti » devint canonique et confirmée lors du concile de Carthage en 397. Bien entendu, aucun texte gnostique ne figure dans cette liste. « En bref, l'un des groupes chrétiens en compétition l'emporta sur les autres. En faisant beaucoup plus de convertis que ses adversaires, il relégua tous ses concurrents dans les marges. Il décida de la structure oligarchique de l'Église, des credo que les chrétiens allaient réciter, des livres qui allaient être acceptés comme textes sacrés.
Ce fut le groupe auquel appartenait Irénée. Ce groupe devint « orthodoxe », et, une fois scellée sa victoire sur tous ses adversaires, il réécrivit l'histoire de l'engagement,   prétendant que telle avait toujours été l'opinion   majoritaire dans le christianisme, que ses vues avaient toujours été celles des églises apostoliques et des apôtres, que ses credo étaient enracinés dans les enseignements de Jésus. La preuve en était que Matthieu, Marc, Luc et Jean racontaient tous l'histoire comme les proto-orthodoxes s'étaient accoutumés à l'entendre. Que sont devenus tous les autres livres, ceux qui présentaient une version différente de l'histoire et furent donc laissés en dehors du canon proto-orthodoxe ? Certains furent détruits, mais la plupart furent simplement perdus ou tombèrent en poussière.
Après un certain temps, ils étaient rarement recopiés (si tant est qu'ils le fussent), puisque les vues qu'ils colportaient avaient été jugées hérétiques. C'est uniquement dans de petits groupes marginaux à l'intérieur du christianisme — un groupe gnostique ici, un groupe judéochrétien là — que ces écrits furent maintenus en vie. Des rumeurs sur leur existence continuaient de circuler, mais personne ne se souciait particulièrement de les préserver pour la postérité. À quoi bon ? Ils contenaient des faussetés qui ne pouvaient qu'égarer les gens.
Mieux valait les laisser mourir d'une mort ignoble.
Non seulement ces textes furent oubliés, mais également violemment combattus comme hérétiques, et particulièrement l’Evangile de Judas1 (voir ci-après chapitre III). Privé de mémoire, toujours combattu, le gnosticisme ne pouvait que disparaître, ou plutôt les « religions » gnostiques (sauf exceptions déjà citées plus haut), car en effet la philosophie gnostique continue d’inspirer de nombreux « cherchants », dont en particulier les francsmaçons et autres rosicruciens.

III L’Evangile de Judas.
« L'Évangile selon Thomas constitue peut-être bien la plus extraordinaire découverte sur l'Antiquité chrétienne opérée dans l'époque moderne. Mais voilà qu'un autre évangile vient de ressurgir, qui rivalise, par son caractère intrigant, avec celui de Thomas. Il met lui aussi en scène un intime parmi les intimes de Jésus, et il contient des enseignements fort éloignés de ceux qui allaient composer le canon des écrits du Nouveau Testament. Dans ce cas, toutefois, il n'est pas question d'un disciple connu pour sa dévotion sans bornes à Jésus. Bien au contraire, il s'agit de celui qui est réputé être son ennemi mortel et son traître ultime, Judas l'Iscariote. Pendant des siècles, des rumeurs ont couru sur cet évangile — existait-il seulement ? — et, jusqu'à une date récente, nous ignorions ce qu'il renfermait. Sa réapparition va le ranger parmi les grandes trouvailles touchant l'Antiquité chrétienne, et c'est sans doute la plus importante découverte archéologique des soixante dix dernières années.

Nous pensons qu'il doit avoir été rédigé plus de cent ans avant que soit produite cette copie nous parvenant du IIIe ou IVe siècle, car il a été la cible de l'un des grand auteurs de l'Église primitive chrétienne : Irénée, l'évêque de Lugdunum, en Gaule (le Lyon de la France moderne. Il a écrit un traité en cinq volumes par lequel il combattait les « hérétiques » (ceux qui s'attachaient à des doctrines fallacieuses) et avançait le point de vue qu'il considérait comme «orthodoxe». Il y désignait nombre de groupes hérétiques, contestait leurs vues, attaquait leurs écrits. L'un de ces écrits fallacieux était un Évangile de Judas. Les hérétiques qu’il jugeait les plus dangereux pour l’orthodoxie chrétienne étaient les gnostiques.

L'Évangile de Judas semble être un évangile séthien chrétien de la première époque, et son message est celui-ci : tout comme Jésus est un être spirituel, venu d'en haut et qui retournera à la gloire, les vrais compagnons de Jésus sont des êtres à l'âme bien trempée, dont l'être et la destinée participent du divin. Ceux qui se connaissent eux-mêmes peuvent vivre déjà dans la force de la personne intérieure, de « l'homme parfait » que Jésus commente à ses disciples (Évangile de Judas 35).
 
IV Judas.
Judas  l'Iscariote est semble-t-il le seul disciple venant de Judée, les autres disciples étant galiléens. Ce qui va rendre fameux – ou infâme, peut-être – cet évangile, récemment découvert est qu’on y trouver un portrait de Judas s’écartent complètement de tout ce qu’on savait de lu auparavant. Ici, il n’est pas le mauvais compagnon de jésus, celui qui, corrompu et inspiré par le diable, a trahi son maître en le livrant à ses ennemis. 1 Cet évangile est tellement dérangeant pour l’église catholique que  « Le pape Benoît XVI a profité de la messe de la dernière cène, en avril 2006, pour condamner l'évangile selon Judas, dévoilé en grande pompe par la revue National Geographic. » http://www.cyberpresse.ca/article/ du 26 avril 2006.  
Au contraire, il est l’intime de Jésus, son plus proche ami, celui qui l’a compris mieux que quiconque et qui l’a dénoncé aux autorités – parce que Jésus voulait qu’il le fasse. En livrant Jésus, Judas a rendu le plus grand service qu’on puisse concevoir. Car Jésus voulait échapper à ce monde matériel hostile à Dieu, et regagner sa demeure céleste. (8)
Le Judas l’Iscariote de l’Evangile de Judas est celui qui trahit Jésus mais il est en même temps le héros. Il dit à Jésus : « Je sais qui tu es et d’où tu es venu. Tu es issu du royaume immortel de Barbèlô. Et le nom de qui t'a envoyé, je ne suis pas digne de le prononcer. » (9) Les autres disciples se méprennent sur l’identité de Jésus et ils prétendent qu’il est le fils de leur Dieu, le Dieu de ce monde, mais ils ne peuvent supporter de se tenir face à lui, Judas lui comprend qui est Jésus, il prend place devant lui et il apprend de lui.

Dans l'Évangile de Judas, Jésus demande à son ami cher, le plus perspicace de ses disciples, son aide pour le libérer de son corps mortel en le livrant aux autorités. D'autres font des sacrifices, lui dit Jésus, mais ce que Judas va accomplir est le don suprême entre tous. Et Jésus d'ajouter : « Mais toi, tu les surpasseras tous. Car tu sacrifieras l'homme qui me sert d'enveloppe charnelle…tu deviendras le treizième et tu seras maudit par les autres générations… »
Judas ne peut moins faire pour son ami et âme sœur, et il le trahit. Mais il le fait en connaissance de cause, et pour répondre à la demande sincère de Jésus. » …et en le trahissant, Judas aide son ami à se défaire de son corps et à délivrer son moi intérieur, le moi divin. Telle est la bonne nouvelle de l'Évangile de Judas. (10) V Judas Maître Maçon ? Résumons : A la lumière de ce qui précède, de la philosophie gnostique, de l’histoire de l’Eglise, de l’Evangile de Judas lui-même, il semble plus que probable que Judas appartenait à la mouvance gnostique qui partage avec la Franc-Maçonnerie le « Secret » et l’Initiation (Indice 1) et la Recherche de la Vérité (Indice 2). Mais par-dessus tout, Judas est un homme de devoir, c’est par Devoir envers ses croyances et Jésus, son ami, qu’il va jusqu’à le trahir à sa demande, prévenu pourtant de ce qui l’attend, non seulement aucune récompense, mais une opprobre universelle (source de l’anti-sémitisme). Oui, vraiment, Judas, il y a deux mille ans, dans le contexte de l’époque n’aurait-il pas mérité le grade de « Maître Maçon» ? J’ai dit.

F\ D\ Octobre 6007-6015

NOTES
1. Voir aujourd’hui l’exemple les « créationnistes », puissant groupe américain, capables d’influer sur la politique de l’administration Busch et qui réfutent, sans le moindre doute, le darwinisme dont ils tentent de faire interdire l’enseignement dans les écoles.

2. Ainsi, Albert Pike (1809-1891), franc-maçon et américain renommé, S\G\C\ du Rite Ecossais (Suprême Conseil, juridiction Sud), à l’origine du « Rite de Pike » fut fortement influencé par le gnosticisme. Les rosicruciens et les ésotéristes en général doivent leur succès à la gnose et à la kabbale.

3. Dans l'Evangile de Judas, il est fait mention de Seth, bien connu d'après le récit de la Genèse qui énonce que les êtres humains ayant la connaissance de Dieu appartiennent à la génération de Seth. Cette forme particulière de pensée gnostique est souvent qualifiée de séthienne par les spécialistes. Dans la Genèse, Seth, troisième fils d'Adam et Eve, est né après les violences tragiques ayant éclaté dans la première    « famille   à   problèmes »    de l'histoire humaine, violences qui entraînèrent la mort d'Abel et le bannissement de Caïn. Seth, est-il suggéré, représente un nouveau commencement pour l'humanité.

4. Dans l’Evangile de Judas, Jésus s’emploi à raconter comment quatre anges, ou messagers, appelés “luminaires” viennent à exister par l’entremise de l’Auto-engendré, pour ensuite lui servir d’auxiliaires. D’autres récits séthiens nomment les quatre luminaires : Harmozel, Oroiael, Daveithai et Eleleth. Des nombres toujours croissants d’anges et d’éons – des êtres célestes- viennent à l’existence…….Il y a douze éons, le nombre de mois dans une année ou de signes dans le zodiaque. Il y a soixante-douze cieux et luminaires, le nombre coutumier de nations dans le monde selon la tradition juive. Il y a trois cent soixante firmaments, le nombre de jours dans l’année mois les cinq jours intercalaires. Le nombre vingt-quatre, celui des heures dans la journée est également utilisé, ..etc.

5. « Saul (alias Saint Paul), cet apôtre autoproclamé qui n'a pas connu le Messie des Juifs, était en fait un petit fils d'Hérode, "un jeune factionnaire fanatique et violent, toujours prêt à en découdre", d'après Flavius Joseph. Livre des Actes Ch.VIII 1-3 : "Saul ravageait la communauté, pénétrant dans les maisons, il en arrachait les hommes et les femmes pour les jeter en prison". Est-ce qu'un criminel qui commande une milice armée, qui va demander au Grand Prêtre des ordonnances de condamnation pour aller à Damas (en Arabie Iduméenne) chercher d'autres adeptes et les faire mettre en prison (Ch IX 1-2), qui est "citoyen romain", qui est riche et paye ses compagnons(Ch. XX 33-34), qui est traité avec tous les égards par les Romains alors qu'il est honni par les Juifs, qui a droit à une escorte de 485 hommes pour son transfert à Césaré, qui converse familièrement avec Hérode Agrippa, qui est finalement gracié par César-Néron, qui prêche un autre évangile, sa doctrine pour son église après avoir raconté son chemin de Damas à sa façon, cela n'est pas un peu trouble comme histoire ? N'y a-t-il pas la liste de ces faux prophètes et faux docteurs ( des fils d'Hérode ) dans Actes XIII, 1 ? Savez-vous qu'il y a plusieurs passages sur Saul de l'historien Flavius Joseph qui le décrit comme un factionnaire de sang royal, violent et toujours prêt à opprimer les plus faibles ? (Antiquités Judaïques XX, 8) et dans les Guerres de Judée, il raconte comment il a été avec Costobare du coté des Romains pour écraser la sédition (Ch II, 31) ? Toute l'histoire est là: Saul était petit-fils d'Hérode et de Salomé qui avait obtenu le titre de "citoyen romain" pour ses descendants. Ce "citoyen romain" ne pouvait donc pas être un simple juif, son statut particulier de prince hérodien lui donnait les égards et privilèges des Romains, si bien qu'il se mit de leur coté, prêcha la soumission aux autorités et pût récupérer le petit mouvement de Juifs pieux résignés, décimé après la révolte de Menahem (le "Consolateur" annoncé par Jésus) qui aboutit à la chute de Jérusalem (un désastre !) en l'an 70, et à Massada, pour l'étendre petit à petit à tout l'empire romain. Saul est pris parfois pour un fou, ou pour un imposteur. Il avait des crises d'épilepsie et des hallucinations, parce que son géniteur avait contacté la syphilis. Mais à cette époque et durant longtemps, la folie fut considérée comme d'origine divine... » Michel Ardouin, « Bonne Nouvelle à l’Elite des Elus »,http://www.webnietzsche.fr/

6. De nos jours, la plupart d'entre nous connaissent quatre et seulement quatre récits de la vie et de la mort de Jésus — ceux de Matthieu, de Marc, de Luc et de Jean, les quatre Évangiles du Nouveau Testament. Toutefois, il est désormais largement reconnu, même en dehors des milieux lettrés, qu'un grand nombre d'évangiles ont été écrits durant les tout premiers siècles de l'Église chrétienne. La majorité d'entre eux ont été ultérieurement détruits en raison de leur caractère hérétique — parce qu'ils enseignaient les « idées incorrectes » —, ou encore perdus au cours de l'Antiquité par manque général d'intérêt. Toujours est-il qu'aujourd'hui l'intérêt est loin d'être épuisé. Trouver ces évangiles et s'instruire de leur contenu est devenu l'obsession de quantité de chercheurs. Nous ne connaissons pas le nombre exact d'évangiles écrits au cours des deux cents premières années du christianisme. Les quatre du Nouveau Testament sont les plus anciens à avoir subsisté. Mais beaucoup d'autres ont suivi — dont ceux de Thomas et de Philippe que j'ai déjà mentionnés, l'Évangile de Marie (Marie Madeleine) qui, découvert en 1896, a récemment suscité un vif intérêt, et, aujourd'hui, l'Evangile de Judas.

7. L'existence d'un Évangile de Judas a été pour la première fois attestée par un évêque vivant à la fin du IIe siècle, Irénée de Lyon, qui le mentionne dans son fameux traité « Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur », communément intitulé « Contre les hérésie »s. Bien qu'il ait été à l'origine écrit en grec aux alentours de l'an 180, nous n'avons de ce traité qu'une traduction latine du IVe siècle.

8. À la fin de leurs vies mortelles, les êtres qui appartiennent à cette grande génération de Seth abandonneront tout de ce monde mortel afin de libérer la personne intérieure ainsi que son âme.

9. Dans le monde spirituel de l'Évangile de Judas, confesser que Jésus est issu  du « royaume immortel de Barbèlô » revient à confesser qu'il est un être divin, et le fait de déclarer ineffable le nom de qui a envoyé Jésus revient à professer que le vrai Dieu est l'Esprit infini de l'univers.

10. Contrairement aux Évangiles canoniques, cet évangile présente Judas l'Iscariote comme une figure foncièrement positive, un modèle pour tous ceux qui souhaitent devenir disciples de Jésus. C'est probablement pourquoi il se clôt sur l'histoire de la trahison de Judas et non par la crucifixion de Jésus. Point capital de cet évangile, la perspicacité et la loyauté de Judas constituent le paradigme de la qualité de disciple. Car, en fin de compte, il accomplit ce que veut Jésus. Néanmoins, dans la tradition biblique, Judas — dont le nom a été rattaché aux mots « juif » et « judaïsme » — a souvent été dépeint comme le méchant juif qui a dénoncé Jésus, provoquant son arrestation et sa mise à mort, de sorte que la figure biblique du traître Judas a nourri les flammes de l'antisémitisme. Judas, tel qu'il apparaît dans le présent évangile, peut contrecarrer cette tendance. Il ne fait rien que Jésus lui-même ne lui demande de faire, il écoute Jésus et lui demeure fidèle. L'Iscariote se révèle être le disciple bien-aimé de Jésus et son ami cher.

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