Obédience : NC Loge : NC 11/11/2007

 

La Bible, Volume de la loi sacrée

Je suis amené aujourd’hui à exposer à votre sagacité mes réflexions et mes recherches sur la Bible, en tant que volume de la loi sacrée.

Après vous avoir proposé ma définition de la Bible, j’essaierai de vous décrire ma vision de ce livre en tant que volume de la loi sacrée.

Pour les chrétiens la Bible est le plus précieux des livres. Mais ce n’est pas un livre comme les autres, il raconte principalement l’Alliance que Dieu veut établir avec tous les hommes. Et les hommes qui ont écrit la Bible, l’ont fait avec leur savoir, leur intelligence et leur foi, avec les mots de leur pays et de leur temps. Dans la Bible, on distingue la Première Alliance c’est-à-dire l’Ancienne Alliance, avant Jésus et la Nouvelle Alliance avec Jésus, et comme Alliance se dit en latin testamentum, on parle aussi d’Ancien Testament et de Nouveau Testament.

Ce mot Bible vient du grec « biblos » qui se traduit par le mot « livre ». C’est une vraie bibliothèque qui contient 73 livres : 46 pour l’Ancien Testament et 27 pour le Nouveau Testament.

Cette bibliothèque commence par la Genèse et se termine par l’Apocalypse. Ces livres sont très différents les uns des autres. Il y a des récits d’histoire, des poèmes, des prières, des textes de lois, etc…

Ces textes ont été écrits à des époques différentes et représentent 1900 ans d’histoire humaine. Les premiers écrits remontent au temps des rois David et Salomon, vers l’an 1000 avant Jésus Christ, cela vous rappelle sans doute quelque chose mes F\ F\.

A titre d’exemple l’Exode se situant 1500 ans avant Jésus Christ a été couché sur le papier en l’an 900 avant Jésus Christ. Mais la plupart du temps, ce que contiennent ces livres avaient d’abord été raconté de nombreuses fois et transmis oralement de père en fils. Puis, quelqu’un l’a écrit, et souvent ce qu’il a écrit, a été réécrit par d’autres gens encore.

Comme je l’ai relaté il y a quelques poignées de secondes, la Bible se compose de deux parties, l’Ancien et le Nouveau Testament.

L’Ancien Testament regroupe :

- le livre de la Genèse
- le livre de l’Exode
- le livre du Deutéronome
- le livre des Nombres
- le livre du Lévitique

Ces cinq livres rassemblés se nomment « Le Pentateuque », il correspond à la Torah et a trait à l’histoire et à la religion du peuple juif.

La suite de l’Ancien Testament est composée de :

- du livre de la Sagesse
- du livre des Prophètes
- et enfin du livre des Psaumes

Quant au Nouveau Testament, toujours actuel, toujours nouveau, il est composé :

- des quatre évangiles
- des actes des Apôtres
- des lettres ou épîtres
- de l’Apocalypse de Saint Jean, qui je vous rappelle est le dernier livre de la Bible.

Les quatre évangiles, ce sont les écrits du Nouveau Testament où sont consignés la vie et le message de Jésus (Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés).

Les actes des Apôtres racontent l’histoire des communautés chrétiennes après la résurrection de Jésus. Cette histoire s’étale sur environ quarante années.

Les lettres ou épîtres ont été écrites par Paul, Jacques, Jude, Jean et Pierre.

Quant à l’Apocalypse c’est la révélation, la vision qu’a eu Saint Jean sur la fin du monde.

Naturellement, les sources chrétiennes sont beaucoup plus abondantes. Elles se divisent, elles aussi, en deux catégories : les textes que l’Eglise a retenus, et ceux qu’elle a rejetés lorsqu’elle a déterminé le canon des Ecritures, en les considérant comme non inspirés par l’Esprit-Saint. Les premiers sont dits canoniques, et les seconds apocryphes, ou extra canoniques.

Accueillis par l’Eglise comme authentiques, les textes constituant le Nouveau Testament s’articulent eux-mêmes en quatre sous-ensembles : l’Evangile (du grec euaggelion, bonne nouvelle) ; les Actes des Apôtres ; les Epîtres (du grec epistolê, lettre) ; l’Apocalypse (du grec apokalupsis, révélation).

La datation de ces écrits est difficile à établir et demeure controversée. Le plus ancien est la Première Epître aux Thessaloniciens, rédigée par Paul en 50 ou 51 à destination de la communauté de Thessalonique qu’il avait dû quitter car sa vie était menacée par les persécutions à cette époque dans cette région du monde. Le plus tardif est la Deuxième Epître de Pierre, probablement rédigée par un membre des cercles de disciples de Pierre vers 125, car Pierre lui-même a été martyrisé en l’an 67 à Rome.

En ce qui concerne la littérature chrétienne extra canonique ou apocryphe, sa rédaction commence à partir du II siècle mais s’étale ensuite sur plusieurs siècles. Les textes qui la composent s’inscrivent dans les genres littéraires du Nouveau Testament : Evangiles, actes d’apôtres, épîtres, apocalypses. Plusieurs d’entre eux, tel l’Evangile de Thomas rédigé vers 170, apportent des informations complémentaires. Ils montrent en particulier le caractère pluriel du christianisme des origines. Par ailleurs, quoique non reconnus comme source authentique de la foi, les apocryphes ont pénétré la tradition chrétienne. Ils ont inspiré des thèmes populaires comme celui du bœuf et l’âne présents dans la crèche de Noël. Ces animaux ne sont pas mentionnés dans le Nouveau Testament mais dans l’Evangile apocryphe de Matthieu.

Jésus, qui avait annoncé l’achèvement des Ecritures, n’a rien laissé d’écrit. Ses disciples eux-mêmes n’ayant pas noté ses faits et gestes, les Ecritures des premiers chrétiens restent celles des juifs. La prédication de la première génération ayant foi au Christ ressuscité s’effectue donc à partir des témoignages de ceux qui ont connu Jésus. Cette traduction orale passe ensuite à l’écrit, en langue grecque, avec un décalage chronologique variable selon les communautés. L’Evangile de Marc aurait été composé à Rome vers 70, tandis que le plus tardif de ceux que l’Eglise a reconnus, celui de Jean, aurait été rédigé en Asie Mineure à la fin de 1er siècle. Aux Evangiles exposant la vie publique de Jésus, sa mort et sa résurrection, s’ajoutent d’autres textes empruntés à divers genres littéraires : lettres, histoire, apocalypse. Au début du IIème siècle, ces différents écrits ne constituent pas encore un ouvrage unitaire mais plutôt des groupements de documents destinés à faciliter la prédication et la liturgie dans un espace chrétien qui se dilate.

S’agissant d’organisation matérielle, Jésus n’a légué qu’un seul outil : les Douze. Ce chiffre identique au nombre des tribus d’Israël revêt une importance indéniable qu’atteste le remplacement très rapide de Judas Iscariote par Matthias.

Malgré mes recherches dans diverses directions je n’ai pu identifier l’auteur des premiers textes de la Bible, aucun de mes documents de références n’a pu m’aider dans ce domaine. Voilà ce que je peux vous dire très rapidement sur la Bible, il nous faudrait des heures, voire même des jours pour approfondir ce document.

Pour la deuxième partie de ce morceau d’architecture que je vous présente, je porte mon regard en ce moment sur l’autel des serments placé devant le plateau du Vénérable Maître.

Que vois-je ?

Eh bien ce que nous appelons les trois grandes lumières, en l’occurrence un livre sur lequel reposent une équerre et un compas.

Ce livre a fait l’objet de maintes controverses. Pour les anglo-saxons, la question est, depuis toujours, résolue : c’est la Bible. Ils ont fait un « land mark » de ce point particulier et c’est là que commence la discussion.

En effet les landmarks ou bornes sont des règles particulières imposées par la Maçonnerie anglo-saxonne. Si une seule de ces règles n’est pas observée, l’Obédience réfractaire est déclarée « irrégulière ».

La Grande Loge Unie d’Angleterre a réduit à huit le nombre des lands marks qui varia au cours des ans. Ces derniers textes datent du 4 septembre 1929 : voici le sixième land mark qui nous intéresse présentement :

« Les trois grandes lumières de la Franc-maçonnerie (c’est-à-dire le Livre de la Loi Sacrée, l’Equerre et le Compas) seront toujours exhibées pendant les travaux de la Grande Loge ou des Loges sous son contrôle, la principale de ces Lumières étant le Livre de la Loi Sacrée (la Bible).

La Loge Les Apprentis (G\ L\ D\ F\), apparemment cette loge n’existe plus aujourd’hui, disait dans un travail collectif en 1938 :

« En agissant comme elle le fait, la Grande Loge Unie d’Angleterre ne s’arroge-t-elle pas un pouvoir de fixation doctrinaire analogue à celui du Saint Siège ? Et une telle entreprise ne fait-elle pas courir à l’Institution des dangers que ne compense aucun avantage réel ? Car l’unité qui résulterait de l’obéissance aux impératifs anglo-saxons ne serait malgré tout qu’illusoire et, loin de fortifier l’ensemble de l’Ordre dans le monde, elle anémierait certaines Obédiences nationales, telle que la nôtre, en la privant de son tropisme essentiel et propre ».

Oswald Wirth, maçon célèbre pour ses ouvrages maçonniques, a dit de son côté : Une critique objective s’est exercée sur les Saintes Ecritures, que la science n’apprécie plus qu’à leur valeur humaine, qui reste très élevée. Il est compréhensible que la Bible conserve tout son prestige auprès d’esprits religieux qui cherchent en elle la parole de Dieu et en font le guide infaillible de leur foi ; mais pareille vénération est loin de s’imposer rationnellement. Elle est caractéristique de la mentalité anglo-saxonne, que ne partagent pas les races latines. N’ayant pas à se prononcer sur les croyances, la Franc-maçonnerie n’aurait jamais dû s’occuper de la Bible, pas plus que du Coran, ou des autres livres révérés comme sacrés. Mais comme le serment se prête en Angleterre sur la Bible, on y fut amené tout naturellement à faire prononcer l’obligation maçonnique sur ce Livre de la Loi Sacrée.

La revue Le Symbolisme s’est longuement occupée de cette question en 1931. Certains proposent à cette époque que soit adopté pour Livre Sacré, les Constitutions d’Anderson. Oswald Wirth, encore lui, voit dans le « Livre Blanc » un ersatz de la Bible, c’est-à-dire un remplacement de moindre qualité.

En fait pour ces loges anglo-saxonnes il s’agit du droit inaliénable que possède toute association constituée, dans les limites de la loi et de l’ordre, de fixer les conditions d’admission de ses membres. Or, l’une de ces conditions, pour la Maçonnerie anglaise, exige que le candidat prête son obligation sur l’Ancien Testament ou un autre Livre Sacré reconnu par lui. S’il n’en reconnaît aucun, il ne peut franchir le seuil. Cela est bien, mal ou indifférent, selon qu’il peut plaire à chacun de juger, c’est là l’une des grandes conditions, et les récalcitrants sont libres d’aller où il leur plaît.

A cela, Oswald Wirth répondait : « Force nous est de nous incliner devant les faits. Les Anglo-saxons veulent avoir leur Maçonnerie particulière à l’universalisme proclamé en 1723 ».

N’est-ce pas encore la réalité aujourd’hui ?

Les Anglo-Saxons, en imposant la Bible, précisent bien qu’il s’agit de l’Ancien Testament. Pourtant, il y a dans le Nouveau Testament un texte magnifique qui mérite la première place : c’est l’Evangile de Saint Jean d’ailleurs ce Livre de la Loi Sacrée, que nous avons devant nous, n’est-il pas ouvert encore aujourd’hui sur les premiers versets de cet évangéliste.

Enfin au cours de l’activité de l’année maçonnique 6007, lors du 7° congrès de la Confédération des Grandes Loges Unies d’Europe réunies à Montpellier du 17 au 19 mai 2007 et organisé par la Grande Loge de France et la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique OPERA, il a été confirmé que les Grandes Loges européennes reconnaissent l’existence du Grand Architecte de l’Univers et exigent la présence d’un Volume de la Loi Sacrée sur l’Autel des serments.

J’ai dit.

J\ B\


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