Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Femmes

A vous mes SS\et FF\, M\ libre et de bonnes mœurs, depuis 40 ans à la G.L.D.F., je souhaite votre réflexion sur une situation qui perdure et dont l'analyse démontre une injustice contraire à nos principes et à notre idéal.

1° Dans la vie profane : Du Concile de Trente à nos jours.

De 1545 a 1563, en Italie, siégea à Trente un Concile oecuménique qui opéra la grande réforme catholique restaurant la discipline dans l'Eglise.
C'est au cours de ce Concile qu'il fut admis que les femmes avaient une âme.
Depuis cette « re-connaissance » il y a eu un très, très long chemin pour en arriver, dans le monde et en France en particulier, à ce que sont aujourd'hui les droits et devoirs de la Femme. La dernière loi date l'an 2000 qui permet de transmettre à ses enfants le droit d'accoler leur nom matronymique à côté de celui patronymique de leur père !
Mais que s'est-il passé pour en arriver là du XVIème au XXIème siècle ?
Parmi beaucoup d'autres voici quelques repères :
1555 Louise Labé, poétesse lyonnaise, revendique le droit des femmes à l'instruction.
1622 Marie de Gournay dans un texte « L'égalite des hommes et des femmes » déclare :
« ...Finalement si l'Escripture a déclaré le mary chef de la femme, la plus grande sottise que l'homme peult faire c'est de prendre cela pour passe-droit de dignité »
1790 Olympe de Gouges écrit, publie et diffuse la «déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne » dont l'article 10 proclame : « La femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir le droit de monter à la tribune ! ». Elle paya de sa vie cette revendication et monta à l'échafaud en octobre 1793.
1803 Flora Tristan dans un hebdomadaire « Le conseiller des femmes » rappelle que « l'oubli et le mépris qu'on a fait des droits naturels de la femme sont les seules causes du malheur du monde ».
1869 Les femmes de Wyoming peuvent voter, les premières au monde !
1881 Hubertine Auclert organise une manifestation à la Bastille ou, voilées de noir, les femmes se rendent pour « rendre hommage à leurs soeurs qui ont aidé les hommes à prendre la Bastille et qui après avoir été admises par les hommes à partager les dangers de la bataille, ont été exclues par eux du partage de la liberté ».
1893 Droit de vote en Nouvelle-Zélande.
1913 « en Norvège
1915 « en Islande et Danemark
1917 « en Russie et Canada
etc. etc. jusqu'en :
1944 ou grâce au Général De Gaulle, qui l'impose, ce droit est reconnu en France.
1965 Contrairement au passé où il fallait l'autorisation du mari, le droit d'ouvrir un compte bancaire et de souscrire un emprunt est accordé aux femmes.
1992 L'intégralité des droits civils est reconnue aux femmes.
1999 Loi sur la parité.
Pour mémoire divers pays ont des femmes comme Chef d'Etat ( Islande - Inde - Pakistan.).
L'Académie Française, nos Grandes Ecoles, l'Armée leur ont ouvert leur portes.

2° et En Franc-Maçonnerie .

Bien antérieurement à la F\M\spéculative, on relève en 1375 dans les «Ordonnances de la Guilde des Charpentiers de Norwich » un article ordonnant « aux FF\ et aux SS\de se réunir le samedi d'après l'Ascension pour prier en faveur de la paix et de la Sainte-Eglise »La mention « SOEURS » est à relever ce qui prouve que les femmes étaient admises dans la corporation des constructeurs.
A la fin du XVIIème siècle, la F\M\ anglaise, qui était déjà spéculative, continuait encore à admettre les femmes. Cela est prouvé dans « Le statut de la Loge d'York » daté de 1693 qui précise : « Celui ou CELLE qui doit être fait Maçon pose les mains sur le Livre et alors les Instructions sont données ».
La première Loge Féminine, de la GLFF, « Le Libre Examen » vit le jour le 29 Mai 1901. Depuis la F\M\féminine (et non pas mixte) en France compte 338 Loges et 10756 SS\(Mars 2002) la plupart travaillant au REAA.
Cependant dans ma Respectable Obédience, la Grande Loge de France, travaillant au Rite Ecossais Ancien et Accepté, nous nous engageons encore à ce jour à respecter scrupuleusement :

A/ Les « Anciennes Obligations » édictées en 1721 et publiées en 1723 dont la dernière phrase de l'article III « Des LOGES » précise :
« Les Personnes admises comme membres d'une Loge doivent être des Hommes bons et loyaux, nés libres, ayant l'Age de la maturité d'esprit et de la Prudence, NI SERFS NI FEMMES ni Hommes immoraux ou scandaleux, mais de bonne réputation ».
Nous savons qu'Anderson, rédacteur de ces règles, ne les a modulées qu'en se conformant à celles des « Clubs » anglais dans lesquels la séparation des sexes était de rigueur et où le puritanisme régnait.

B/ A chaque ouverture de la Loge, aux 3 degrés des Loges Bleues, le Rituel précise l'obligation de l'acclamation écossaise qui se termine par la devise : LIBERTE - EGALITE - FRATERNITE.
De quelle Egalite s'agit-il ?

C/ La médaille remise a un F\ lors de son Jubilé Maçonnique, éditée par la GLDF, comporte cette devise républicaine symbolisée par trois femmes.

Je ne doute pas que la Franc-Maçonnerie soit « le centre de l'union » qui « n'accepte aucune limite dans la recherche de la Vérité et de la Justice » encore faudrait-il ne pas continuer à travailler dans l'incohérence des perpétuelles contradictions de nos Règlements Généraux et d'un Rituel figés dans le passe lointain. Il est évident que cela implique que par les voix
(d'au moins 10) de nos Députés, ce désir soit transmis et débattu en Conseil Fédéral.
Je ne doute pas non plus un seul instant, c'est mon cas, que les FF\qui sont dans des Obédiences masculines ne veulent pas de la mixité, tout autrement ils seraient, entre autres, au D.H., mais l'exception ne peut-elle marquer la règle ?
Pourquoi ne pas envisager une modification de notre Rituel et donc de nos Règlements Généraux afin qu'une Loge puisse, uniquement sur proposition de son Vénérable Maître, demander l'accord des MM\sur les Colonnes pour, recevoir tel ou tel Atelier Féminin ou Mixte, en Tenue rituelle a l'occasion d'une Tenue de Joie ou de Deuil ? Dans cette
éventualité tous nos FF\ ET SS\ revêtus de leurs décors respectifs suivraient notre Rituel habituel.

Notre T.R.G.M. actuel, lors de son élection, a lui-même déclaré : « .Quand nous essayons vainement de justifier notre caractère exclusivement masculin, qui ne demande aucune justification, sous prétexte que selon nos anciennes Constitutions, celles d'Anderson, il est impossible d'initier les esclaves et les femmes, nous donnons à rire à l'extérieur mais à pleurer à l'intérieur. »

Les Tenues blanches auxquelles parfois nos SS\sont conviées ne sont qu'un pis-aller machiste. Comme l'a dit un de nos FF\dans le « Journal de la GLDF » : c'est sans doute pour ne pas heurter quelques Frères ancrés dans un passéisme confondu avec la Tradition que nous en sommes encore là.

Il n'est pas question de gémir, mais l'on peut espérer.

Mes SS\, mes FF\ j'ai dit.
J\ B\ 
Un correspondant nous érit au sujet de cette planche, le texte qui suit :

Cet article intitulé FEMMES est fort intéressant, mais vous propagez une erreur tenace . Le concile de Trente n’a jamais soudainement  AFFIRME que les femmes avaient une âme, pour la bonne raison que l’église catholique ne l’a jamais nié ! D’ailleurs les femmes ont toujours pu être baptisées, et cela dès les premiers temps de l’église, ce qui n’aurait pas été possible si on avait nié qu’elles ont une âme.( Notez au surplus que dans les actes du concile de Trente, on ne trouve rien sur cette  question. )

Cette légende vient d’une mauvaise interprétation du concile, ou plutôt du synode, de Mâcon en 586 au cours duquel un évêque se demanda si les femmes pouvaient recevoir le nom de « homo ». Il considérait que le mot «  vir » s’opposait à « homo ».
 
C’était donc une  querelle  linguistique ! Les autres évêques lui rétorquèrent que le mot « homo » signifie « le genre humain » en général, tous sexes confondus. On voit donc qu’il ne s’agissait nullement de poser la question de savoir si les femmes avaient une âme !
 
Cordialement
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