GODF Loge : Fraternité Cauchoise Date : NC


Les Armes de destruction massive :
La Dette et la Faim


On appelle « UTOPISTES » ceux qui au sein du mouvement révolutionnaire français, donnaient la priorité absolue à la lutte pour la justice sociale planétaire et le droit de l’homme au bonheur.
Ce concept relève t-il de l’insurmontable utopie comme une ligne d’horizon ou d’une utopie visionnaire, rendant possible aujourd’hui ce qui ne l’était pas hier. Thomas More avait inventé ce néologisme « U-TOPIA » le non lieu, plus précisément le monde qui n’existait pas encore.
La théorie marxiste, elle, est fondée sur la situation où les biens disponibles sur la terre sont objectivement insuffisants pour satisfaire tous les besoins incompressibles, élémentaires des hommes.
Mais au 20ème siècle, plus particulièrement dans sa 2ème partie, la formidable succession de révolutions industrielles, technologiques et scientifiques a dynamisé les forces productrices, notre planète croule sous les richesses.
Devant l’Assemblée Nationale d’avril 1793, Maximilien Robespierre déclare
« l’égalité des fortunes est une chimère »
Par cette déclaration, cette conception ouvre la voie au capital privé et à la domination mondiale des tenants de celui-ci.
De nos jours, les 374 plus grandes sociétés transcontinentales inventoriées par l’indice « STANDARD AND POUR’S » détiennent, ensemble 555 milliards de dollars de réserve.
Dans le journal Le Monde du 6 septembre 2004, Eric LE BOUCHER écrit « les multinationales se trouvent au sommet de considérables tas d’or dont-elles ne savent plus quoi faire »

La première analogie avec ce que l’on constate aujourd’hui date de 700 ans, dans le choc que fut la rencontre de l’Europe et de l’Amérique, aboutissant à la controverse de Valladolid en 1550 et au génocide de 23 millions d’indigènes sur 25 millions de 1519 à 1540 pour le seul territoire du Mexique.

Dans le même temps, il n’est pas sans intérêt de remarquer que la notion de droits de l’homme naît des réflexions et de l’action de religieux dont l’ordre est fortement impliqué comme moteur de l’Inquisition et de ses crimes.
Montesinos, Vitoria, Las Casas, tous trois persuadés qu’au dessus de tout, il y a l’homme, nous rejoignent en dehors de l’espace et du temps.
Le grand secret de la maçonnerie réside dans ce qu’elle est à la fois une révolte et une utopie.
Le monde tel qu’il est n’est pas insupportable au Franc-Maçon mais le considérant, il ne peut qu’éprouver l’impérieuse envie de la changer.
Objectivement? Si l’on demande à un occidental ce qu’il pense des échanges Nord-Sud, il nous dira que ceux du Nord conscients de la souffrance et de la volonté de s’en sortir du Sud les aident pour combler leur retard sur les pays dits riches.
Qu’en est-il exactement ?

En 2004, l’aide publique au développement fournie par les pays industriels du Nord aux 122 pays du Tiers-Monde s’est élevée à 54 milliards de dollars. Durand la même année, ces derniers ont transféré aux « cosmocrates » des banques du Nord 436 milliards de dollars au titre du service de la dette.

Celle-ci est l’expression même de la violence structurelle qui habite l’actuel ordre du monde. Le FMI a remplacé l’époque coloniale, la violence subtile de la dette s’est substituée à la brutalité visible du pouvoir métropolitain.
Un exemple: le FMI a imposé un plan d’ajustement sévère au Brésil, en 1980, le gouvernement réduit massivement ses dépenses dont une campagne nationale de vaccination contre la rougeole, bilan en 1984, une épidémie effroyable de rougeole tue des milliers d’enfants non vaccinés.
Une autre raison est que les pays débiteurs sont fréquemment des pays producteurs de matières premières, notamment agricoles. 

Ils doivent importer l’essentiel des biens industriels (machines, camions, médicaments, ciment, etc…) dont-ils ont besoin.
Or, sur le marché mondial, le prix des biens industriels a plus que sextuplé.
A l’inverse, les matières premières (coton, sucre de canne, arachide, café, cacao) en revanche n’ont cessé de chuter, voire se sont effondrés.
Pour éviter la faillite et avoir accès aux biens industriels, les pays débiteurs doivent contracter de nouveaux emprunts.
Que ce soit au niveau des profits ou des royalties liées aux brevets, les sociétés transcontinentales imposent aux banques centrales des transferts en devises et non en monnaie du pays, c’est le cas entre autre de Nestlé au Pérou et au Chili vers la suisse et la compagnie « Chiquita » ex « United Fruit » au Honduras dont 77,3% de ses habitants vivent dans la pauvreté la plus absolue.
Une autre raison est le relais des classes dominantes dans les pays endettés, survivants ou supplétifs de la colonisation, la bourgeoisie « compradore » la bourgeoisie achetée par les nouveaux seigneurs féodaux, elle défend les intérêts de ces derniers et non pas ceux du peuple dont elle est issue. Le service de la dette (paiement des intérêts et des tranches d’amortissement) absorbe la plus grande part des ressources du pays endetté. Il ne reste plus rien, ensuite pour financer les investissements sociaux: l’école publique, les hôpitaux publics, les assurances sociales etc…

Les peuples des pays pauvres se tuent au travail pour financer le développement des pays riches. Le plus puissant des moyens de domination du Nord sur le Sud est aujourd’hui le service de la dette.

Le poids de la dette pèse sur les pauvres et sur eux seuls.
Certes pauvres, mais vivants, alors entre en scène le corollaire à la dette: LA FAIM.
Le massacre par la sous-alimentation et par la faim de millions d’êtres humains reste le principal scandale du début de ce 3ème millénaire.
C’est ainsi que la faim aura tué en 2004 plus d’êtres humains encore que toutes les guerres réunies, conduites au cours de cette même année.

En 2001, 826 millions de personnes ont été rendues invalides des suites de sous alimentation grave et chronique, elles sont 841 millions aujourd’hui.
La faim fait mourir 1 enfant de moins de 10 ans toutes les cinq secondes, pendant notre tenue plus de 1500 enfants seront morts de faim.
Dans le monde, environ 62 millions de personnes soit 1% de l’humanité, toutes causes de décès confondues meurent chaque année.
En 2003, sur le chiffre annuel de décès, 36 millions sont mortes de faim ou de maladies dues aux carences de micronutriments.
La faim est donc la principale cause de mort sur notre planète, et cette faim est orchestrée par la main de l’homme.
Quiconque meurt de faim, meurt assassiné, et cet assassin a pour nom la dette!
Le FAO (crée en 45 pour vaincre la faim dans le monde) distingue entre faim « conjoncturelle » et faim « structurelle » la première nommée est due au brusque effondrement de l’économie d’un pays, l’autre est induite par le sous-développement du pays.
Dans les discussions internationales sur la faim le mot « fatalité » est omniprésent, après les inondations du Gange et du Brahmapoutre au Bangladesh, la famine qui s’ensuivit fit quatre millions de morts.
Henry Kissinger avança alors le concept de « basket case » ce qui veut dire que certains pays sont si désespérément bloqués au fond de la corbeille, de l’abîme, qu’aucun espoir n’est permis à leur égard.
Pourtant pour le Bangladesh, la solution existe, la technologie contemporaine permettrait sans problème majeur de maîtriser les inondations, hélas! Étant un des pays les plus endettés d’Asie du Sud, l’argent manque!

La fatalité n’a rien à voir là dedans !

Il y a bien un rapport de causalité entre faim conjoncturelle et dette, la mousson et ses conséquences détruisant l’économie essentiellement agricole du pays.
Autre exemple significatif, voilà un pays beau à couper le souffle, en été, une brise permanente, légère souffle sur la steppe, c’est l’explosion de la vie, avec un taux moyen de sous-alimentation chronique et grave de 43%. 40% de la population vit en dessous du seuil de l’extrême pauvreté avec pour subsister 20 dollars US (taux Août2004) par mois, une mortalité infantile de 58 bébés pour mille en 2003, une dette de 1,8 milliards de dollars en 2004 qui correspond presque exactement au PIB de ce pays magnifique: LA MONGOLIE.
Arrêtons-nous un instant sur l’ AFRIQUE et le RWANDA, entre 800 000 et 1 million de femmes, de nourrissons, d’enfants, d’adolescents, d’hommes tutsis et hutus au Sud furent massacrés en 100 jours, sous l’oeil impassible des casques bleus des nations-unis.
De 1990 à 1994, les principaux fournisseurs d’armes et de crédits au RWANDA ont été la France, l’Egypte, l’Afrique du Sud, la Belgique et la République populaire de Chine.
Les livraisons d’armes égyptiennes étaient garanties par le Crédit Lyonnais.
Avec l’héritage d’une dette extérieure d’un peu plus d’un milliard de dollars, le nouveau gouvernement rembourse aujourd’hui les machettes ayant servies au génocide, sous peine de ne pas bénéficier du FMI!
Les versements effectués ces dix dernières années par les 122 pays du tiers monde au titre du service de la dette vers les états et les banques se sont élevés à moins de 2% du revenu national des pays créanciers.
De 2000 à 2002, la crise boursière violente a détruit soixante dix fois plus que l’ensemble des titres de la dette pour l’ensemble des 122 pays débiteurs.
Dans un laps de temps assez court, les places financières se sont rétablies.

Les dépenses d’armement de tous les états du monde ont dépassé les mille milliards de dollars en 2004 47% de ces dépenses ont été effectuées par les Etats-Unis.

A partir de ce constat quelques chiffres pour mieux convaincre s’il en était besoin ici.
Ÿ Eliminer la dette dans 49 pays les plus pauvres 30 milliards
Ÿ Permettre l’accès à tous à l’eau potable 19 milliards
Ÿ Eliminer la sous alimentation la faim 19 milliards
Ÿ La seule guerre d’IRAK coûte aux Etats-Unis 4,8 milliards de dollars par mois, de quoi financer largement les investissements sociaux sur le sol même des Etats-Unis.

ALORS, POURQUOI NE PAS PROCEDER A L’ANNULATION DE LA DETTE ?
Pourquoi le Nord vivrait-il debout et le Sud à genoux? Ceux qui se réclament de la toute puissance du marché, nient les normes civilisatrices du siècle des lumières.
Au centre de cet enjeu: L’HUMANITE
L’accumulation des richesses à sa limite dans la protection de l’environnement planétaire dans tous ses aspects!
L’article 1er de notre constitution maçonnique est à notre portée, l’utopie humaniste est touchée du doigt.
Un proverbe WOLOF, né à l’embouchure du fleuve Sénégal dit : « NIT NIT AY GARABAM »
« L’HOMME EST LE REMEDE DE L’HOMME »

J’ai dit Vénérable Maître

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