GLDF Loge : Véritas Vincerit - Orient de Saulx les Chartreux 12/04/2000

Nos  Nourritures

A la fin de nos Travaux, nous nous réunissons autour de la table pour pratiquer la seconde partie de notre Tenue, les agapes.
Moment agréable s'il en est et qui permet de discuter librement sur les travaux de la Tenue. C'est à ce moment privilégié que les app:. peuvent et doivent demander des compléments ou apporter leurs propres idées.
Mais ces quelques agréables nourritures terrestres que nous partageons sont peu de choses par rapport à celles qui nous unissent, par notre volonté, en Loge : les nourritures spirituelles.

Notre engagement sur la voie maç:. avait comme détonateur notre volonté de surpasser notre personnalité profane afin de l'améliorer.
Ceci se fait en Loge en nous montrant un but d'élévation, afin d'élever cette personnalité à un point où elle s'identifie à la permanence de l'Universel.
Cette volonté de se représenter une tâche à accomplir, opposée au désir et à la passion, cette volonté d'atteindre par un élan spirituel à la finalité suprême, cette volonté est notre devoir. Et le F\ M\ s'engage à  accomplir son devoir sans souci de son intérêt et sans orgueil ni ostentation.

Je fais ici une parenthèse en m'adressant plus particulièrement à nos app:. pour qui la mise en route sur le chemin vers la Lumière en est à ses débuts.
Ce mot devoir vous l'entendrez souvent.
Parce que nous sommes dans un monde initiatique à l'opposé du monde profane où le mot le plus souvent entendu est: Droit.
J'ai droit à ceci, c'est mon droit.
Nous, nous disons : c'est notre devoir.
De-Voir : de - préfixe qui marque la séparation, l'éloignement, et indique aussi le mouvement.
Il montre qu'à partir de ce de il y a une distance à parcourir pour arriver à voir. Voir par le regard intérieur.
Mot fort s'il en est puisqu'il implique une obligation morale.
En tant que F\ M\ nous avons le devoir de faire triompher l'idée au cœur de notre idéal, une union absolue des Hommes trop souvent divisés, le triomphe du bien sur le mal, de la sagesse sur les passions.
Le Devoir contient en lui seul le chemin qui mène vers la Lumière.

Comme F\ M\ nous voulons nous libérer de la matière, ne pas être comme Narcisse qui se fit piéger par l'apparence matérielle des choses.
Cette matière, source de malaise, et dont Siddartha, plus connu sous son nom de Bouddha, indiquait que le désir d'obtenir était la source de tous nos maux.
Réaliser avant tout un certain détachement des choses matérielles. Ce qui ne veut pas dire rejet. La mode du Larzac et de ses moutons est passée. Il faut vivre dans son siècle et profiter de tous ses avantages.
Mais détachement veux dire ne pas se laisser submerger, ni dépasser par les événements.
J’ai : tant mieux.
Je n’ai pas : ce n’est pas grave. J’ai d’autres joies : famille, enfants, amis.
Pour en arriver là, il est nécessaire que nous ayons atteint une certaine sérénité.

Par le matraquage de la publicité  la civilisation actuelle est de plus en plus tournée vers l'avoir, étouffant dans l'Homme ses maigres fondations spirituelles et lui faisant oublier son besoin fondamental: la réalisation de l'Etre.
Angoissé, inquiet, malheureux, il sera victime d'un certain malaise existentiel.

L'Homme, pour fuir son malaise s'est réfugié dans la religion, espérant qu'après cette vie il y en aurait une plus agréable et compensatrice de celle actuelle.
Par la suite lorsque la pratique religieuse s'estompa, il le fit dans la science au début du siècle et dans le marxisme qui lui promettait des lendemains qui chantent.
Parce que l'Homme contemporain redoute la solitude intérieure qui le conduit aux questions essentielles.
Il s'étourdit alors dans la foule et deviens l'esclave du bruit que l'on entend plus. Selon une expression à la mode, il veut s'éclater. Mais en réalité il a peur du silence.
Et il ne sait pas que ce silence est une composante de l'expérience spirituelle pourvu que ce soit le silence de la méditation..
Mes FF\ App\ profitez de ce silence. C'est votre première richesse.

De toute cette matière l'Homme aspire à se libérer. Libération inviolable car intérieure et que lui donne la démarche initiatique.
Par la tolérance il est à l'écoute de toutes les sensibilités, de tous les points de vue.
Il se dépouille de ses préjugés et découvre sa vraie nature par le moyen de l'outil symbolique et du rite.
C'est une libération que lui donne la quête de l'esprit.
L'Homme ne vit pas seulement de pain. Il a aussi besoin d'esprit. C'est ce qui fait sa grandeur et le différencie de l'animal. Pour le F\ M\ c'est sa raison d'existence.
La Spiritualité consiste donc à reconnaître l'existence de quelque chose, autre que matérielle et appelée Esprit, et la supériorité de cet Esprit sur la matière.

Libération qui n'est pas forcement pour tous accession à la Spiritualité ou à la Connaissance, mais besoin de transcendance.
Où le Moi s'efface devant l'Etre.
Quelles que soient ses opinions philosophiques, religieuses ou même politiques, nul Homme pour peu qu'il réfléchisse, c'est à dire qu'il ne soit pas enfermé dans un dogme, ressent un jour ce besoin de dépassement.
Il a besoin de laisser s'exprimer le divin qui est en lui.

Pour accéder à cette libération il faut en avoir envie et disposer en soi d'une qualité spirituelle. Et savoir qu'une telle démarche demande du temps et de l'effort, de l'espérance et de la persévérance.
Nous pourrons alors aller à l'essentiel, hiérarchiser les valeurs respectives de l'avoir et de l'être et définir le Tout en supprimant le Moi.

" La Voie, rien que la Voie" disait Lao-Tseu. C'est à dire que le but n'est pas la Connaissance, mais la façon d'y accéder. L'essentiel étant de se mettre en route. C'est de cette façon que l'on peut espérer se libérer et devenir un sage.
C'est l'acquisition d'une certaine sagesse que donne la démarche initiatique :
-         Apprendre à se connaître et travailler sur soi.
-         Prendre conscience de ses limites et les accepter.
-         Comprendre l'unité de l'espèce humaine
-         Devenir humble, montrant ainsi que l'on a pris conscience de la place de l'Homme dans l'Univers.

" Celui qui n’aime pas ses frères est dans les ténèbres" dit l’Apôtre Jean. Aimons les hommes et nous éliminerons une grande part de nos ténèbres intérieures.
C’est en analysant nos intériorités, nos ténèbres, que nous comprendront mieux le monde extérieur.
Travailler sur nous même fait remonter nos défauts en surface. Il nous est alors possible de pouvoir les corriger. C’est le Vitriol du cabinet de réflexion. C’est tout simplement  notre vie.

Cette prise de conscience nous ouvre une voie de chaleur humaine, d’amour humain.
On apprécie alors la vie de tous les jours  dans la joie comme dans la peine. Nos émotions positives ou négatives ne sont plus entretenues, mais reconnues et dépassées.
 
Cette vision des êtres et des choses nous ramène à une simplicité extrême et permet de se poser la question : le grain de poussière ou de sable est-il à même de vouloir se venger de l’Univers parce qu’il n’est pas rocher ?
Nous découvrons que le sens de la vie est la vie elle-même. Nous ne souhaitons ni atteindre la lune ni être un grand savant, mais simplement être un homme capable de partager avec les autres.
Cette vision personnelle de la vie me semble extrêmement important car dans la majorité des cas nous essayons d’avoir et non d’être. Nous fermons nos mains pour mieux saisir et retenir, afin de nous sentir plus riche, sans réaliser qu’à chaque fois, c’est notre cœur qui se ferme également.
Et chaque fois que nos mains laissent échapper quelque chose nous nous sentons plus pauvres et nous devenons plus aigris et notre réaction est d’accuser ou de détruire ce qui nous gêne pour saisir l’objet convoité.
 
Pour éviter de tomber dans ce cycle de violence, nous devons nous accepter tels que nous sommes, avec nos imperfections, et les corriger suffisamment pour qu‘elles deviennent un élément de notre progression.
Les ennuis du quotidien de la vie n’apparaîtront plus alors comme importants si nous les abordons simplement, sans nous laisser aller à l’agitation et à la précipitation.
 
Donner une place prépondérante à l'esprit influe sur la vision humaine de l'Univers et permet de situer la place de l'Homme.
Si nous voulons que la raison triomphe des préjugés, que l'amour règne parmi les Hommes, le F\ M\ doit être un combattant.
Combattre contre lui-même comme je l'ai déjà dit, mais aussi contre les injustices, les préjugés.

Alors nous pourrons espérer passer du plan à l'espace, évoluer de l'Homme machine dans les ténèbres, à l'Homme transcendantal à qui la vision de la Lumière pourra se faire un jour.
 
A\ Z\

7413-1 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \