Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Pourquoi voyagent les maîtres ?

Comment voyagent les Maîtres ?
De l'Occident à l'Orient et sur toute la surface de la terre.

Pourquoi ?
Pour chercher ce qui a été perdu, rassembler ce qui est épars et répandre partout la Lumière.

Le symbolisme du voyage se résume dans la quête de la vérité, de la paix, de l’immortalité, dans la recherche et la découverte d’un centre spirituel.

Les Maîtres voyagent de l'Occident à l'Orient et sur toute la surface de la terre. Ils y sont préparés dès la cérémonie d’élévation du Compagnon au grade de Maître en exécutant la marche du Maître.

Sur toute la surface de la terre ; le Maître le réalise depuis qu’il a été Apprenti puis Compagnon. Les trois pas de l’Apprenti en ligne droite vers l’orient tel le fil à plomb du second surveillant suivis des deux pas du Compagnon, pas chassé sur le coté avec retour sur la ligne initiale en forme d’équerre, déterminent un plan sur le même niveau. Le niveau du premier surveillant. Ce plan ainsi formé représente la surface de la Terre que le Compagnon doit parcourir dans ses voyages.

De l'Occident à l'Orient, que l’on peut interpréter par « de la terre vers le ciel » ou « de la matière au spirituel ». Cette notion est découverte lors de la cérémonie d’élévation lorsque le futur Maître entame les trois pas du Maître. Pour la première fois, le pied du Maître décolle de la surface de la terre pour décrire une courbe. Courbe pouvant être tracée par le compas.

Par ces pas le futur Maître passe de l’horizontalité à la verticalité. Le Maître réunit la terre au ciel illustrant ainsi un des principes de l’enseignement Hermétique énoncé dans la Table d’Emeraude « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour accomplir les miracles d'une seule chose ». C’est l’union entre le Microcosme et le Macrocosme, le retour à l’unité. L’homme est lié au divin et le divin est lié à l’homme.

Le premier voyage du Maître, par sa marche, permet de faire le premier pas vers la spiritualité et de prendre conscience du changement de plan.

La terre dont le symbole antique est le carré tracé à l’aide de l’équerre relié au ciel symbolisé par le cercle tracé par le compas. C’est le passage de l’équerre au compas, l’éclairage spirituel de la quête du Maître. On dit également « le passage du domaine du tangible à celui des idées ». Et l’union de ces deux symboles, l’union du carré et du cercle nous évoque le symbole de la Jérusalem Céleste. Est-ce la le but ultime des voyages du Maître ?

Jusqu’au grade de Compagnon, nous pouvons dire que, la conception du monde et de l'univers place la Terre immobile, en son centre. C’est le géocentrisme. La terre, la matière, ce microcosme, cette horizontalité, c’est l’homme lui-même. Cette notion de géocentrisme est consolidée par la rotation des neuf Maîtres, lors de la cérémonie d’élévation, qui tournent en formant un cercle autour du Compagnon. C’est le ciel, l’espace qui tourne autour de lui. Le compagnon est alors le centre du cercle.

Puis le compagnon est relevé. Il change de dimension. Le Maître se substitue au Compagnon. Il reçoit le mot sacré substitué qui lui est insufflé comme pour lui redonner la vie. Une nouvelle conception s’ouvre au Maître. C’est l'héliocentrisme qui place le soleil, le macrocosme, le ciel, la verticalité, la spiritualité au centre.

Une autre notion importante pour le voyage des Maîtres est la mort.

La mort est présente dès l’entrée du Compagnon. Celui-ci entre à reculons ! Sans gants, symbole de pureté, la Loge est dans le noir, dans les ténèbres alors que désireux d’accéder à la Maîtrise, le Compagnon s’attend à pénétrer dans un lieu sacré ou la lumière règne ! Le Vénérable Maître n’est plus à sa place, l’Orient et le Delta Lumineux ne sont plus là.

Le seul repère est l’étoile flamboyante, faiblement éclairée et située à l’occident. Le Compagnon réalise alors qu’il n’est plus dans le temple, que ce lieu n’est plus sacré. Il a été profané par le plus abominable des crimes. La lumière qui nous éclairait a disparu ! Maître Hiram est mort. La parole est perdue.

Le Compagnon suspecté de ce meurtre, ressemble aux trois mauvais compagnons. Il doit se soumettre au jugement de Dieu. La pesée de l’âme. C’est l’ordalie. Dieu désigne l’innocent par la réussite de l’épreuve. Cette épreuve est la marche du Maître qui est faite en passant par-dessus le corps de Maître Hiram, mort. C’est le passage de l’équerre au compas. Et par cette marche, c’est à notre propre mort que nous sommes confrontés. J’y ai moi-même pensé lorsque j’étais allongé à la place de Maître Hiram, le tablier sur le visage.

Le Compagnon, revit lui-même le meurtre de Maître Hiram et en prenant sa place, il s’identifie à Maître Hiram. Par cet acte volontaire, le Compagnon se sacrifie pour se substituer à Maître Hiram comme Maître Hiram s’est sacrifié en ne révélant pas le mot de Maître.

Sur le Compagnon, l’œuvre alchimique commence son travail. L’œuvre au noir par la putréfaction du corps du Compagnon. La chair quitte les os. Le superficiel disparaît.

L’injonction à voyager est donnée par le Très Vénérable Maître pour retrouver le corps d’Hiram et les 9 maîtres entament leur voyage en décrivant un cercle autour du récipiendaire en faisant trois tours. Ces trois tours se font dextrorsum jusqu'à la découverte du corps, qui manifeste le retour au centre.

Cette marche collective matérialisant un cercle intervient comme un acte rituel permettant la sacralisation du lieu. Chaque Maître composant cette circumambulation abandonne sa propre personnalité pour se fondre dans l’œuvre collective.

L’Athanor ainsi formé, permet de dégager la chaleur nécessaire à la combustion de la matière en putréfaction, la combustion de nos vices et de nos imperfections. Ces cendres issues de cette combustion, enrichies par l’énergie Divine transmise par le Très Vénérable Maître avec les cinq points parfaits de la maitrise, fournissent l’humus dans lequel le germe puisera la richesse nutritive. Ce germe laissera place à un nouveau Maître se substituant à Maître Hiram.

La pierre brute laisse place à la pierre cubique de plus en plus parfaite s’insérant toujours plus idéalement dans le Temple solidifiant ainsi l’Edifice commun.

L’œuvre alchimique poursuit son travail. C’est l’œuvre au blanc. La purification par la lumière. Le relèvement du Maître « substitué » au centre du cercle par le Très Vénérable Maître avec les cinq points parfaits de la maitrise. Ce passage sur le plan vertical permet de transmettre le mot sacré, M…N, substitué.

Mais seul, le Très Vénérable Maître ne peut rien. « Souvenons-nous, mes Frères, que seuls nous ne pouvons rien. Aidez-moi ! ». Cet appel nous indique que l’œuvre est collective et que la Fraternité et l’amour doit régner parmi les hommes.

Et voilà que tout s’éclaire, la lumière réapparait. L’espace sacré est reconstitué. Le temple reprend vie. L’œuvre alchimique achève son travail. L’œuvre au rouge est effective au moment où, à partir du centre retrouvé, le nouveau Maître est relevé.

Les Maîtres voyagent pour chercher ce qui a été perdu. La parole est perdue et pour éviter que cette parole soit volée après le meurtre d’Hiram, le mot substitué devient le mot de reconnaissance entre Maîtres. Ils voyagent pour retrouver le corps de Maître Hiram, pour rassembler ce qui est épars. Hiram est la connaissance et rassembler ce qui est épars c’est retrouver l’ordre principiel, c’est ramener la connaissance dispersée dans son unité.

Le nouveau Maître est désormais le seul responsable de son cheminement et de sa quête. Il doit être conscient de ses passions. Tel Caïn, meurtrier de son frère Abel, condamné à l’errance, il devient sédentaire. De meurtrier, il devient constructeur et gardien d’une cité à laquelle il donna le nom de son fils Hénoch.

A chaque élévation d’un compagnon au grade Maître, Maître Hiram meurt et un nouveau Maître renait à sa place. Ce cycle sans fin assure la pérennité de L’œuvre.

C’est en se transformant qu’on transforme le monde. Par un travail individuel d’introspection, par un travail sur soi que tout Maître doit accomplir, le Maître rayonne et influence le monde apportant ainsi la lumière au monde profane.

Bien au centre de lui-même, l'élévation manifeste cet axe le long duquel il peut accéder à des niveaux supérieurs de perception et, symboliquement, superposer le compas sur l'équerre.

J’ai dit.

P\ M\


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