Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Un Humaniste dans son Siècle :
Victor Schoelcher


Le 19ème Siècle, entre autres événements, a été une période importante dans l'histoire de notre pays. Il fut marqué par le Premier Empire, les conquêtes coloniales en Afrique et en Asie, le retour de la République, la révolution industrielle. Les grands hommes qui ont écrit l'Histoire de cette époque se sont réalisés en prenant un engagement, en ayant un idéal pour lequel ils vont aller jusqu'au bout d'eux-mêmes afin de réaliser le but auquel ils se sont consacrés.
Un de ces hommes, Franc-maçon très jeune puisque ses biographes pensent qu'il a été initié alors qu'il était encore étudiant a concilié jusqu'à la fin de sa vie son idéal de liberté, d'égalité et de fraternité.
Sa longue existence, de 1804 à 1893, le fait apparaître comme un témoin important d'un siècle soumis à bien des bouleversements.

C'est un curieux personnage que ce Victor Schoelcher, né dans un milieu bourgeois et qui consacrera sa vie à l'émancipation des esclaves, alors que rien à l'origine ne pouvait laisser supposer ce destin.
Chaque année, dans nos trois départements d’Outre-mer, Guadeloupe, Guyane, Martinique, des hommages sont rendus à celui dont la mémoire est évoquée à travers des statues, des noms de rues, des écoles.
Personnage dont le nom en Métropole n'est pas complètement oublié, mais dont la vie et l’œuvre politique et écrite est méconnue de nos jours.  C'est pour rappeler celui qu'aucune action sociale ne laissait indifférent et dont le poète Aimé Césaire a dit " c'est un homme dont chaque mot est une balle explosive ", que ces quelques lignes sont tracées aujourd'hui.

SA VIE JUSQU'A  L'ABOLITION.

Victor Schoelcher nait le 22 juillet 1804 à Paris, rue du Faubourg Saint Denis, de parents d'origine alsacienne. Il est le deuxième des trois garçons qu'eurent ses parents. Son père est un artisan en faïences et porcelaines, qui  par la suite créera une fabrique (aujourd'hui on dirait, une P M E) assez prospère.[1] On n'a que peu de renseignements sur la scolarité que l'on suppose normale et sans problèmes, du jeune Victor, qu'il passe en partie au Lycée Louis le Grand.
Assez jeune, il est associé aux affaires de son père jusqu'au décès de ce dernier en 1834.
Après le décès de sa mère, survenu en 1839, i1 va se trouver à la tête d'un important capital qui va faire de lui un rentier n'ayant plus le souci de devoir travailler pour subvenir à ses besoins.  Ses revenus lui permettent de favoriser ses goûts d'esthète et ainsi de se consacrer à la création de collections de livres, d'objets, et de financer ses propres publications.

Il ne s'est jamais marié et est toujours resté très discret sur ses  quelques aventures féminines.
Il fréquente de manière assidue les salons de la bourgeoisie parisienne et s'y fait quelques amis. Ernest Legouvé, professeur à l'Ecole Normale de Sèvres et futur Inspecteur Général de l'Instruction Publique qui sera son ami sa vie durant. Il rencontrera également dans ces salons, Berlioz, Georges Sand, Chopin, Litz avec qui il se lie d'une amitié profonde.
Ces Salons sont des lieux de rencontre d'intellectuels. Des Clubs avant la lettre au sens actuel du mot, faisant suite aux Salons littéraires des Précieuses du 17° S, si brocardées par Molière.

Au cours de toutes ces années il va beaucoup voyager : Mexique et Cuba, qui sont encore des colonies espagnoles, les Caraïbes, l'Europe entre 1831 et 1840,et de nouveau les Caraïbes en 1840-1841,1'Orient en 1844 et 1845,1'Afrique en 1847 et 1848.
C'est au cours de ses premiers voyages au Mexique et à Cuba, ainsi qu'à celui effectué aux Caraïbes en 1829-1830 pour le compte de la Fabrique Schoelcher, qu'il va découvrir et être confronté pour la première fois à l'esclavage et au système colonial. Il va être psychologiquement marqué par ce qu'il a vu et qui l'a profondément indigné.
Dés cet instant il devient un abolitionniste des plus fervents.

Il va publier des comptes rendus de ses voyages dans "la Revue de Paris" et rédige son premier ouvrage :"L’esclavage des Noirs et la législation coloniale", ainsi qu'en annexe, une "charte coloniale", publiée en 1833. Cette dernière, composée de 30 articles, ne préconise pas l'abolition immédiate de l'esclavage, mais amène une suite de recommandations devant permettre d’accéder doucement à l'émancipation des esclaves.  Cette charte permet de plus, d'humaniser la relation maitre-esclave.

Sans reproduire tous ses articles, citons entre autres :
-     les enfants ne peuvent etre séparés par vente, de leurs parents.
-     remise en vigueur du Code Noir établi sous Colbert, et qui oblige les propriétaires à certaines obligations envers leurs esclaves.
-     création au profit des esclaves d'une caisse de prévoyance en cas d'incapacité de travailler.
-     possibilité à l'esclave de racheter sa liberté.
-     liberté de la presse dans les Colonies.( Celle ci est en effet aux mains des colons qui censurent tout ce qui ne va pas dans le sens de la ligne des possédants.)

C'est le second voyage de Schoelcher aux Antilles, en 1840-1841, qui est socialement et politiquement le plus intéressant.
Avant son départ, il a fait parvenir à la Société des Amis des Noirs, un manuscrit Intitulé : 
" Examen critique du préjugé contre la couleur des Africains et des Sangs Mêlés ".
Ce document ne reçoit qu'un intérêt assez mitigé des sociétaires qui n'y trouvent pas les solutions permettant de parvenir à une émancipation des esclaves.
Cette Société avait été créée en 1788 par Brissot de Warville, un homme qualifié de radical et d'activiste, qui avait été inspiré par William Pitt et le pasteur anglican Clarkson. Autour de lui il avait réuni l'abbé Grégoire, La Fayette, Talleyrand, Condorcet, Madame Roland, Mirabeau, pour ne citer que les plus connus. Il mourut sur l'échafaud en 1793.
Schoelcher va donc au cours de ce second séjour aux Antilles, rechercher des solutions permettant de résoudre le problème.
Ce voyage va se dérouler entre la Jamaïque, Cuba, la Dominique, (la seule île des Antilles où vivent encore de nos jours, des Indiens Caraïbes) la Guadeloupe et la Martinique, Saint Thomas encore Danoise à cette époque, et Haïti.
A propos des Indiens Caraïbes, je recommande vivement la lecture du livre du Père Jésuite Bartolomé de las Cases :"Très brève relation de la destruction des Indes" qui dénonce les atrocités faites par les Espagnols. Tout en sachant que c'est ce même Las Cases qui recommandait que les esclaves soient pris en Afrique, leur couleur noire prouvant que ce sont des créatures du diable.

Quoique ne recevant qu'un accueil plutôt réservé de la part des colons, Schoelcher va entreprendre une vaste enquête à travers les domaines agricoles insulaires.
Particulièrement en Haïti où l'esclavage a été aboli de manière immédiate dés l’indépendance de l’île obtenue en 1802 grâce à l'action menée par Toussaint Louverture
Cette enquête dans les différentes plantations visitées, va le faire changer d'opinion sur ses premières conclusions.
Au début de son engagement pour la cause abolitionniste, il avait analysé et étudié les systèmes coloniaux. Ce qui l'avait déterminé pour une émancipation progressive avec période d'adaptation. Mais après avoir vu les durs traitements subis par les esclaves, les abus auxquels se livrent les propriétaires, il va être un farouche partisan de l'émancipation immédiate.

Dés son retour de voyage, il écrit son livre "Des colonies françaises : Abolition Immédiate de l'esclavage ". Il y relate les souffrances des esclaves, leurs révoltes, leurs fuites dans les montagnes (marronage), et leur suicide parfois.
Non seulement il y dénonce les méfaits de l'esclavage au point de vue humain, mais également la traite des Noirs entre l'Afrique et l'Amérique. Pour les propriétaires, les esclaves sont un bétail, un instrument de travail. Hommes et femmes accomplissent les mêmes tâches épuisantes. Ils sont abrutis par la fatigue, le manque de nourriture et de soins, écrasés par les coups de fouets des régisseurs.
Il préconise le versement d'un salaire aux anciens esclaves, seul moyen selon lui de maintenir sur place les travailleurs devenus libres et dont le premier geste de liberté aurait été de quitter la plantation. Il faut, dit-il, utiliser d'abord les anciens esclaves et ne recourir à l'immigration de main d’œuvre nouvelle, que si elle vient d'Europe. Bon nombre des idées émises dans cet ouvrage seront reprises plus tard par la Commission d'abolition de l'esclavage.

Il est bien évident que Schoelcher, de par son engagement, subissait des attaques de la part des anti abolitionnistes qui l'accusaient de ne pas s'occuper des ouvriers blancs en France, dont le sort social était peu enviable. Il leur répondait que "s'occuper des nègres n’empêche pas de s'occuper des blancs."
Victor Hugo et Charles Dickens ont admirablement décrit la vie de ces ouvriers du 19ème S. dont la misère fut grande.

Entre 1840 et la fin officielle de l'esclavage en 1848 dans les Colonies françaises, Victor Schoelcher ne va pas cesser de réclamer l'émancipation immédiate, de dénoncer les trafics d'esclaves, de chercher des solutions économiques et de réorganisation sociale d'une économie coloniale.  Le 18 juillet 1845 parait une Loi dite "Loi Mackau", du nom de son auteur, destinée à améliorer le sort des esclaves[2]
C'est un progrès, mais encore trop faible car faisant encore la part belle aux colons.
Schoelcher, dans une nouvelle publication "Histoire de l'esclavage dans les deux dernières années ", va reprendre ses arguments.

En 1845 Il entreprend un voyage en Egypte, en Grece et en Turquie.Au milieu de l'année 1847 il part pour l'Afrique, plus exactement pour le Sénégal, afin de faire une étude aux sources du problème de l'esclavage, et de démontrer que les Noirs " ont été doués de facultés semblables aux notres ".
Ce voyage a également pour but de dénoncer les thèses émises par Cuvier, Virey et d'autres encore, qui tendaient à démontrer la prétendue infériorité de la race noire par rapport à la race blanche.
A son retour, Schoelcher va trouver un nouveau gouvernement dirigeant la France. En effet, la Monarchie de Juillet a été renversée en février.
A sa demande il rencontre François Arago, le nouveau Ministre ayant en charge les Colonies, et le principe d'une abolition de l'esclavage est adopté le 4 mars 1848, de par le fait que "Nulle terre française ne peut plus porter d'esclaves ".
Le 5 mars il est investi de fonctions gouvernementales en tant que Sous Secrétaire d'Etat aux Colonies. Il gardera ce poste jusqu'au 17 Mai.
Il est également nommé Président de la Commission d'Abolition de l'Esclavage.
Cette Commission va pratiquement siéger sans arrêt jusqu'à la mi-avril. Ses travaux donneront lieu à des décrets qui seront adoptés par le gouvernement le 27 avril 1848.
Le premier d'entre eux étant que l'esclavage sera totalement aboli deux mois après la promulgation du décret.
Avec le décalage d'un mois dû au transport, les décrets ne seront connus que fin mai aux Antilles.
Mais devant les manifestations spontanées et les émeutes, le gouverneur de la Martinique décide d'anticiper et l'esclavage est officiellement aboli le 23 mai en Martinique, le 27 mai en Guadeloupe.  Il ne le sera que le 10 août en Guyane. Schoelcher a gagné ! Il a enfin réalisé le but qu'il s'était fixé.

SA VIE DE 1848 JUSQU'A SA MORT


L'abolition a pour conséquence de faire des affranchis, des citoyens français à part entière qui de ce fait, peuvent participer à la vie politique.
Sur la base du suffrage universel, des élections ont lieu en août 1848 et Schoelcher est élu représentant à l'Assemblée Constituante, en Guadeloupe et en Martinique. Il optera pour la représentation de la Martinique.
En juin 1849 il sera élu à l'Assemblée Législative pour représenter la Guadeloupe.
Ces élections vont être caractérisées par une opposition très violente entre Schoelcher et Bissette (l’ancien condamné au bagne en 1824). Ce dernier, partisan d'une réconciliation avec les colons blancs, n'hésitera pas à provoquer de graves incidents en Guadeloupe, incidents qui seront attribués aux partisans de Schoelcher et qui auront pour conséquence de faire invalider les élections. En janvier 1850, de nouvelles élections législatives en Guadeloupe donneront 80 % de voix à Schoelcher.

La presse, qui jusqu'alors était soit officielle, soit faite par les colons, va s'enrichir de nouveaux titres : le Progrès, la Liberté.
Cette presse, mettant en avant le courant idéologique de Schoelcher et de ses partisans, est qualifiée de " rouge " par ses adversaires.
Au lendemain de l'émancipation, un problème important se posait, celui du travail dans les exploitations agricoles.
Un nouveau mode d'exploitation va exister pendant quelques mois, celui de l'association. Le propriétaire apporte la terre, les outils, les bâtiments, tout en conservant son droit de propriétaire. L'ouvrier agricole apporte sa force physique.
La production est partagée au tiers ou au quart. Ce tiers ou ce quart étant attribué collectivement à un groupe de travailleurs, à charge pour eux de se le répartir.
Cette formule contribuera dans les premiers mois de liberté à un maintien sur l'exploitation des anciens esclaves, mais elle fera place rapidement, au salariat.

Le 2 décembre 1851 a lieu le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte qui établira quelques mois plus tard, le Second Empire. Les conséquences politiques en seront que les Assemblées, les représentations des Colonies, le suffrage universel, sont supprimées. Les maires et conseillers ne sont plus élus mais désignés.
L'abolition de l'esclavage se trouve toutefois confirmé, mais par un décret du 13 février 1852, se met en place un système répressif obligeant les travailleurs ruraux (qu’ils soient de Métropole ou des Colonies) d'avoir un engagement d'un an minimum ou d’être porteur d'un livret, sous peine d'amende ou d'emprisonnement.
Ce qui va obliger les ouvriers agricoles à accepter de travailler pour un salaire de misère.

Au lendemain du 2 décembre, Victor Schoelcher fait partie d'un mouvement de résistance au coup d'état, au coté de Victor Hugo, afin d'inciter la population à s'opposer à Louis Napoléon.
A la suite d'une fusillade dans le Faubourg saint Antoine, Schoelcher, traqué par la police, entre en clandestinité et quitte Paris fin décembre pour la Suisse, habillé en prêtre (lui qui était si profondément athée) Le 30 décembre il est à Bruxelles.
Le 9 janvier un décret d'expulsion parait, interdisant le territoire national ainsi que celui des colonies, à un certain nombre de personnes parmi lesquelles ont peut citer entre autres Schoelcher, Victor Hugo, Louis Blanc, Arago, Edgard Quinet, etc...
De Bruxelles il passe à Londres où il séjourne quelques mois, avant de se fixer définitivement à Chelsea.

L'amnistie étant offerte aux proscrits par Napoléon III, il la refuse ne voulant revenir en France que lorsque la République serait rétablie.
Durant les 18 années que va durer son exil, il occupera son temps à entretenir des relations avec les autres proscrits, à rédiger des publications sur le thème central de l ‘esclavage, sur la dénonciation du coup d'état, sur la politique coloniale de la France.
Il publiera également une " Vie de Haendel ".
Son séjour en Angleterre sera entrecoupé de voyages en Hollande, ainsi qu'à Jersey pour y rencontrer son ami Victor Hugo. Ce dernier utilisera d'ailleurs ses services pour faire parvenir du courrier ou des manuscrits vers la Belgique ou la Suisse, lorsqu'il ne pouvait se déplacer lui-même.[3]
De son coté, Schoelcher informait régulièrement Hugo des faits et gestes des autres exilés qu'il ne pouvait recevoir à Jersey ou plus tard, à Guernesey.

En 1870 il quitte Londres pour Paris. Il y fait figure de vieille gloire du passé mais ses partisans se retrouvent vite autour de lui, utilisant pour l'aider, le support des Loges.
Dés son retour il accepte dans le Gouvernement de Défense Nationale, un poste de colonel de la Garde Nationale, fonction qu'il gardera jusqu'à l'armistice de 1871.
En tant qu'Alsacien d'origine, il soutiendra les résistants alsaciens et votera contre l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine par la Prusse.
En février 1871, i1 est élu député de la Seine, en même temps que Victor Hugo, Gambetta, Edgard Quinet, Garibaldi, etc. ... 
En avril de la même année, il est de nouveau élu député de la Martinique, sans toutefois y retourner, maintenant un contact étroit par courrier avec les journaux locaux et les Loges maçonniques.
En 1875, i1 est élu sénateur inamovible.
En 1882 il fonde avec le Guadeloupéen Gerville-Réache, de la R-L "les Vrais Frères Unis et Philanthropes Réunis", à l'Orient de Paris, le journal politique "le Moniteur des Colonies " dont les correspondants se retrouvent également dans les colonies françaises d'Afrique, d'Océanie et d'Asie.

Durant les années qui vont suivre, il rédigera de nombreuses publications sur la famille, sur l'immigration aux colonies, une étude sur Toussaint Louverture et même une vie de St Paul.
Les dernières années de sa vie se passeront à Houilles, prés de Paris.  C'est là qu'il s'éteindra le 25 décembre 1893.
Dés le lendemain de son inhumation au cimetière du Père-Lachaise à Paris à laquelle assistait une foule immense composée de personnalités du monde politique, d'Associations, de journalistes, ainsi que des nombreux anonymes, une souscription était lancée pour l'édification d'un monument, à Saint Pierre, en Martinique.
Ce monument sera malheureusement détruit lors de l'éruption de la Montagne Pelée en 1902.
De nombreux autres comités se créèrent pour rendre hommage à la mémoire de celui qui, appliquant dans sa vie les principes de Liberté, d'Egalité, de Fraternité, développés en Loges, avait rendu sa dignité à l'homme Noir, afin qu'il ne vive plus jamais courbé, mais droit et libre.

Le 20 mal 1949, Victor Schoelcher entrait au Panthéon.

Cet homme dont nous connaissons mieux maintenant le but de sa vie, qui était il vraiment ?

SCHOELCHER TEL QU'EN LUI MEME

L'homme. Le Franc-Maçon

Victor Schoelcher est décrit comme un homme de grande taille, légèrement voûté, mince, au visage orné d'un collier de barbe. Quoique différent, on pourrait presque le comparer physiquement à Abraham Lincoln.
C'était un grand bourgeois, collectionneur averti[4], musicologue, militant des droits de l'Homme Il se définissait lui-même comme d’extrême gauche et anticlérical.
Il fut très jeune attiré par les idées républicaines, et écrivit des articles dans plusieurs journaux républicains :"La Revue Républicaine", dont il était actionnaire, la "Revue du Progrès Social", "la Réforme", dont le créateur était Ledru-Rollin.
Il rencontra également des hommes tels que Louis Blanc, Bakounine, Karl Marx, et bien d'autres.
Cette influence d'un idéal républicain lui vient des principes de la Révolution de 1789, et sa théorie coloniale est directement inspirée par les idées de la Révolution. D'autres courants d'influence le guideront.
Des écrits et documentations britanniques sur l'esclavage, mais surtout un homme et un livre très critique envers le système colonial, écrit en 1772 : "Histoire politique et philosophique du commerce des européens dans les 2 Indes."
L’auteur, l'Abbé Grégoire.
Ce livre dénonce le système d'exploitation de l'homme par l'homme, et il servira de référence aux débats anti-esclavagistes du 18ème siècle.
Les écrits de l'Abbé Grégoire étaient bien entendus connus de Schoelcher.  Citons " Mémoire en faveur des gens de Couleur " où Grégoire reproche à la République d'avoir réservé la Déclaration des Droits de l'Homme aux seuls Blancs.
L'Abbé Grégoire, cher aux F:. M:. puisqu'une Loge porte son nom, est un petit prêtre de Lorraine qui va devenir une figure marquante de l'Assemblée Constituante. En 1789 il a 39 ans et s'est déjà fait remarquer pour avoir pris la défense des Juifs. Il sera un des premiers à rejoindre le Tiers Etat. La découverte du problème de l'esclavage le bouleverse et il se mettra au service de la cause des hommes de couleur. Moins radical que Brissot, il ne parle pas d'abolition, mais de citoyenneté pour tous les hommes libres de couleur.

N'oublions pas mes F:. pour comprendre le climat de cette époque, que des membres de cette Assemblée Constituante qui avait créé notre devise "liberté, égalité, fraternité," écrivaient également en 1791 : - La Déclaration des Droits de l'Homme, c'est le contrat social de la Nation, dont les gens de couleur n'ont jamais fait partie... l'esclavage est une condition nécessaire à l'existence de nos colonies... le préjugé de la couleur est la sauvegarde du système.

On ne peut citer ici toutes les œuvres de l'Abbé, mais signalons que d'autres hommes ont aussi influencé Schoelcher : Simon Bolivar et le géographe Humbolt entre autres. Mais c'est à partir de 1848 que ses différentes fonctions politiques lui permettront de mettre en œuvre ses conceptions républicaines.
Il était profondément anticlérical, déplorant que le clergé français soit à l'opposé du clergé anglican dont il avait apprécié les réalisations dans les colonies anglaises en 1841.
Malgré cela, c'est aux prêtres de l'Instruction Chrétienne de Ploërmel, Congrégation fondée par Lamennais, qu'il confiera la mission d'éduquer les esclaves affranchis après 1848. (Avant la Loi de J. Ferry)
A son retour d'exil, il partipe activement à des réunions anticléricales, et préconise l'école laïque.

Victor Schoelcher fut très tôt Franc-Maçon.
Dés 1831, soit à l’âge de 27 ans, il est inscrit sur le tableau de la Loge "les Amis de la Vérité" puis en 1844, il figure sur celui de "la Clémente Amitié". Il y figure sous la profession d'homme de lettres. Il restera affilié à cette Loge jusqu'en 1846.
Durant son exil, il sera membre de la Loge, "les Philadelphes", à l'Orient de Londres. Loge animée par Louis Blanc.
A son retour d'exil, il fréquente régulièrement la Loge "Renaissance par les Emules d'Hiram" et assistera aux Convents du Grand Orient.

Lors de ses voyages, Schoelcher rencontra de nombreux Maçons, notamment en Haïti où, dit-il : "Il n'est pas de petite ville qui ne possède sa Loge". Parlant d'Haïti, il trouvait que le développement de la Franc-Maçonnerie y était tout à la fois exagéré et inefficace
Tout en étant membre de la Loge "I'Union", à l'Orient de Saint Pierre, en Martinique, c'est parmi les Francs-Maçons des Loges de Guadeloupe que se recrutaient ses plus fervents et plus actifs partisans.
Et en tout premier lieu, la Loge "les Disciples d'Hiram", première Loge à être composée d'hommes de couleur, créée en 1836. Les autres Loges, telles que "la Paix" ou "Saint Jean d'Ecosse" étant plus des Loges de colons ou pour les administrateurs de passage. Les très rares hommes de couleur qui y étaient initiés servaient surtout de domestiques lors des agapes.
Chacune de ces Loges avait des correspondants à Paris.
On a peu de renseignements sur les travaux de ces Loges, leurs archives ayant souvent été détruites.
On sait toutefois que lors de la création du premier journal républicain de la Guadeloupe, "le Progrès", créé en 1849, tous ses rédacteurs étaient membres de la Loge "les Disciples d'Hiram".

Victor Schoelcher a toujours mis ses idées en conformité avec son engagement de Franc-Maçon.  Sauf dans les toutes dernières années de sa vie, quand l’âge fut devenu un handicap, il s'est toujours efforcé d’être un membre actif des différentes Loges qu'il fréquentait.

L'ESCLAVAGE A L'EPOQUE DE SCHOELCHER

Sous la Restauration (1814 - 1830), l’esclavage, qui avait été aboli par la Révolution (décret du 16 Pluviose An II) et rétabli par l'Empire (n'oublions pas que Joséphine de Beauharnais est née en Martinique), n’est pas remis en cause et la traite des Noirs se pratique comme au 18ème siècle. Au bénéfice de la Restauration, il faut signaler dés 1815, l’interdiction de la Traite des Noirs, qui aboutira en 1831 à un traité Franco-Anglais déclarant illégal cette sorte de commerce et l'assimilant à un crime. Malgré cela, Nantes reste toujours le point de départ de la traite. Le gouvernement se contentant simplement de recommander un traitement plus humain envers les esclaves.
Ce qui n'empêchera pas de leur part un certain nombre de révoltes se traduisant de part et d'autre par des morts. Citons celle d’août 1791, en pleine guerre civile entre blancs royalistes et républicains, qui fut la première grande révolte, et jetant dans la bataille, prés de 15.000 esclaves.

Dans les colonies le fondement de la société est l'esclavage.
Trois classes distinctes existent et se côtoient : les Blancs, les Libres de couleur, et les esclaves.
En 1781 à Saint Domingue (maintenant Haïti) il y avait 40.000 Blancs pour 20.000 affranchis et 500.000 nègres. Ce terme de nègres voulant dire esclaves, et n’ayant pas le sens péjoratif que certains lui donnent maintenant.
Les esclaves étaient principalement originaires du Dahomey, du Niger ou des Iles du Cap Vert. Ils furent importés vers les Antilles vers 1635 par les Hollandais qui furent ainsi les premiers à inaugurer la traite.
C’est prés de 30.000 Noirs qui chaque année allaient grossir le nombre des esclaves dans les seules colonies françaises.
Les conditions de travail étaient très dures dans les plantations.
Lever à 4 heures, journées de travail se prolongeant bien après la nuit tombée, surtout en période de récolte. Seuls ceux qui servaient directement le maître dans sa maison avaient un sort moins pénible.
La mortalité était d’environ 50%. Un tiers des Noirs importés mourrait dans les 3 ans, notamment ceux qui travaillaient dans la culture du café. Celle ci se  faisant sur les pentes des mornes donc dans des conditions climatiques extrêmes pour un Africain.
Lorsqu’il trouve les conditions trop dures ou lorsqu’il est privé de nourritures, l’esclave s’enfuit dans les bois. Il devient marron.
Le marronage trouve un terrain particulièrement propice en Guadeloupe où les mornes[5] offrent des repaires sûrs.
L’évadé ne peut vivre en ville où il serait vite repris. La montagne est le seul lieu où la survie est possible. On estime entre 1200 et 1500 le nombre d’esclaves réfugiés ainsi sur les hauteurs et organisés en camps.
Le seul jour de repos est le dimanche. L’esclave en profite pour nettoyer sa  case et cultiver le tout petit jardin qu’il possède. Car au lieu de leur fournir la nourriture, le maître préfère bien souvent leur donner un bout de terrain, charge à  l’esclave d’assurer sa propre subsistance.
Très souvent les esclaves préfèrent cette solution.
Quand ils en ont le loisir et la force, ils chantent et dansent. Au moment des fêtes religieuses, ils dansent devant une foule de spectateurs. Le nom en est resté : la bamboula.
Afin de créer une sorte de résistance aux colons et particulièrement aux régisseurs, les esclaves se regroupent dés 1793 en sociétés secrètes, par nations d’origine, qui prennent le nom de "convois." On connaît ainsi les convois de l’Espérance, des Oeillets, des Roses. Rien qu’à Saint Pierre, on  comptait 17 convois en 1830.
Les membres profitent des cérémonies, des événements, pour se transmettre des consignes, faire parvenir des messages.
Nombre de leurs membres usaient du poison pour nuire aux colons. Soit directement contre les membres de leur famille, soit indirectement sur le bétail.

Mais ce qui préoccupe surtout les autorités de cette époque, est le sort des libres de couleur dont le nombre est plus important que celui des Blancs, et qui commencent à réaliser que cette catégorie sociale est une puissance montante.
Pour des raisons faciles à comprendre, la majorité de ceux ci sont des sang-mêlé. Mais la liaison avec un Blanc n'était pas le seul critère d'affranchissement.
Parmi eux il y avait également des Noirs libres, qui l'étaient devenus grâce à leur talent, ou des esclaves affranchis lors de guerres.
Ces libres de couleur, appelés dés le 18ème siècle Mulâtres, libres de fait ou affranchis officiellement, sont traité de façon humiliante. Il leur est interdit par exemple, d’être appelés Monsieur ou Madame dans les actes officiels. A la moindre occasion, ils sont lourdement condamnés juridiquement, et généralement aux travaux forcés à Brest. (Procès Bissette en 1824).
Ce n'est que grâce à un décret de 1790 qu'ils ont pu accéder au rang de personne humaine.
Malgré les pétitions sans cesse renouvelées faites par les libres qui réclament l'égalité des droits avec les Blancs, le gouvernement de la Restauration favorise l'hégémonie des colons blancs et particulièrement celle des grands planteurs sucriers.

Sous la Monarchie de juillet (1830 - 1848), le régime se montre un peu plus libéral. En avril 1833 une loi accorde l'égalité de droit entre les libres de couleur et les Blancs. Toutefois ils sont écartés des Conseils Généraux créés en 1827, très largement dominés par les colons.
A la même période, par ordonnance, les libres de fait peuvent régulariser leur situation et être officiellement affranchis.[6]
Dés 1834 est créée une Société Française pour l'abolition de l'esclavage Cette même année est créée la " Revue des Colonies " animée par Bissette qui a été libéré en 1827. (Il porte gravé dans sa chair au fer rouge les 3 lettres G.A.L : galérien, de sa condamnation en 1824).

Cette revue, et cela se comprend, est violemment anti-esclavagiste.
En janvier 1840, une ordonnance royale permet aux juges et procureurs de vérifier sur place, c’est à dire dans les plantations, du bon respect des règlements relatifs aux esclaves.
En 1842 parait l'ouvrage de Schoelcher :" Des colonies françaises ", dont nous avons déjà parlé.
L'esclavage a aussi ses partisans, et il faut citer le colon Chabert de la Charrière en Guadeloupe, ou Granier de Cassagnac qui s'en prend à ces faux philanthropes et dresse de l'esclavage un tableau plus proche de "Paul et Virginie", que de la réalité.
Par ces avancées au coup par coup (exemple : loi Mackau en 1845), la Monarchie de juillet va aller vers une abolition de l’esclavage, mais ce sera la Seconde République de février 1848, qui officialisera cette abolition et ce, quelques mois après son arrivée au pouvoir.
Lorsque Louis-Napoléon fera son coup d'état en décembre 1851 et que le Second Empire verra le jour, l'abolition de l'esclavage sera confirmée.

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Mes F
\, vous venez d'entendre ce travail sur notre F\ Schoelcher et au cours de celui ci, plusieurs noms vous ont été cités.
Pour mieux comprendre cette partie de l'Histoire de nos Départements d'Outre Mers, permettez-moi de dire brièvement quelques mots sur les hommes qui ont fait cette Histoire et dont pour beaucoup, le but de leur vie se résumait à un seul mot : Liberté.

TOUSSAINT  LOUVERTURE

C'est le père fondateur de la nation haïtienne.
En 1789 il a 45 ans. C’est un esclave affranchi qui sait lire et écrire, ayant été élevé par un bon maître (il y en avait) à qui il sera reconnaissant jusqu'à la fin de sa vie.
A la suite d'une révolution d'esclaves, il en devient très rapidement le chef et ses qualités politiques et militaires sont vite reconnues par la Révolution qui en fera un Général de la République.
Pendant 10 ans le destin de l’île, qui évolue vers l'indépendance, se confond avec le sien.
En 1802 il est fait prisonnier par les troupes napoléoniennes venues rétablir l'esclavage et sera déporté dans le Jura, où il mourra de froid en 1803, dans la solitude et le mépris de ses geôliers.

Le Colonel DELGRES

C'est un libre de couleur qui a obtenu ses galons de colonel en combattant aux frontières avec les soldats de l'an II de la République. Revenu en Guadeloupe, l’armée coloniale se révolte en 1802, suite au rétablissement de l’esclavage et il combat les troupes napoléoniennes. Cerné et vaincu par les troupes de la métropole, il se suicidera et près de 500 personnes suivront son exemple plutôt que de perdre la liberté.

Cap'tain VINCENT

C'est un ancien esclave dont l'une des gloires est d’être mort (et cela est vérifié) à l’âge de 120 ans, en 1780.
Il a obtenu ses galons de capitaine ainsi que sa liberté, à 37 ans, au siège de Carthagène en 1697, où l'avait entraîné son maître.
Présenté à Louis XIV, il sera par la suite Capitaine Général de toutes les milices de couleur.

Aimé CESAIRE

Le maire communiste de Fort de France.
Un très grand poète mondialement reconnu et dont l'influence littéraire est équivalente de celle de Léopold Senghor.

APPENDICE

Le sort des esclaves jusqu'à l'émancipation

"     L'esclavage à la Barbade :
Le nombre des esclaves nègres qui sont dans cette île est considérable. On me dit qu'il est de plus de 60.000, ce qui est un nombre exorbitant pour une île comme la Barbade, qui n'a que 25 à 28 lieues de circuit.

Les Anglais ménagent très peu leurs nègres. Ils les nourrissent très mal, ils les poussent à outrance, les battent pour la moindre faute et semblent se soucier moins de la vie d'un nègre que de celle d'un cheval "

(Nouveau voyage aux Iles d’Amériques - R.P. Labat)

Le Code Noir - mars 1685 -(extraits)

Art 9 les hommes libres qui auront un ou plusieurs enfants de leur concubinage avec des esclaves, seront condamnés à une amende de 2000 livres de sucre, et s'ils sont les maîtres de l’esclave, outre l'amende, qu'ils soient privés de l'esclave et des enfants...
S'il n'est point marié et qu'il épouse dans les formes de l'église la dite esclave, celle ci sera affranchie par ce moyen et les enfants rendus libres et légitimes.

Art 12 : les enfants qui naîtront des mariages entre esclaves seront esclaves et appartiendront au maître des femmes esclaves...

Art 16 : défendons aux esclaves appartenant à plusieurs maîtres, de s'attrouper de jour comme de nuit,... à peine de punition du fouet et de la fleur de lys...

Art 29 : déclarons les esclaves ne pouvoir rien avoir qui ne soit à leur maître...  sans que les enfants des esclaves y puissent prétendre par succession.

Art 33 : l'esclave qui aura frappé son maître, sa maîtresse ou le mari de celle ci, sera puni de mort.

Art 38 : l'esclave fugitif qui aura été en fuite un mois, aura les oreilles coupées et sera marqué de la fleur de lys sur une épaule.  S'il récidive il aura le jarret coupé... la troisième fois il sera puni de mort...

Note : Le Code Noir, dont il faut se souvenir que sa rédaction date de 1685, comporte 60 articles qui sont tous de la même veine. C'étaient des dizaines d'autres interdictions dépouillant l'individu des attributs élémentaires de la personne humaine, en faisant un objet livré pieds et poings liés à la seule discrétion des maîtres. En 150 ans le sort des esclaves ne s'était guère amélioré malgré l'apparition d'une catégorie d'ouvriers, de domestiques et même d'affranchis.
Il reflète le profond mépris dont on tenait des hommes, simplement différents parce que d'une autre race et d'une autre couleur de peau.
Il faut de nos jours continuer à veiller afin que des idées similaires ne puissent de nouveau apparaître.

Décret du 27 avril 1848 (extraits)
Au nom du Peuple Français, le Gouvernement provisoire,

Considérant que l'esclavage est un attentat contre la dignité humaine. Qu'en détruisant le libre arbitre de l'homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ;
Qu'il est une violation flagrante au dogme républicain Liberté - Egalité - Fraternité

Article 1 : L'esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises, deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune d'elles- A la promulgation du présent décret dans les colonies, tout châtiment corporel, toute vente de personnes non libres seront interdites.

Article 6 : les colonies purifiées de la servitude et les possessions de l'Inde, seront représentées à l'Assemblée Nationale.

Article 7 Le principe " que le sol de France affranchit l'esclave qui le touche" est appliqué aux colonies et possessions de la République.

Article 8 A l'avenir, même en pays étranger, il est interdit à tout Français de posséder, vendre ou acheter des esclaves, et de participer soit directement, soit indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre. Toute infraction à ces dispositions entraînerait la perte de la qualité de citoyen français.

Fait à Paris, en conseil de gouvernement le 27 avril 1848.

Travail présenté devant la Commission d'Histoire de la GLDF
A\ Z\

Guadeloupe : À mon arrière arrière grand-mère paternelle, Vénus Fanély, affranchie en 1833
Bruxelles   : A mon arrière grand-oncle maternel, ami de Victor Hugo et de Schoelcher.



[1] Quelques pièces sont actuellement conservées au Musée de Sèvres.
[2] Parmi les textes de cette Loi, citons : Interdiction des sévices corporels aux femmes ; réduction à 15 du nombre de coups de fouet pour les hommes ; limitation de la durée du travail quotidien.
[3] Les œuvres de Victor Hugo, entre autres Les Misérables, ont été éditées à Bruxelles par son ami, chez qui il couchait parfois quand il était dans cette ville, l'éditeur LACROIX, membre de la R:.L:. Les amis Philanthropes à l'orient de Bruxelles, qui est mon arrière Grand oncle maternel.
[4] A chacun de ses voyages il ramenait de nombreux objets concernant la civilisation du pays visité. Il les leguera par la suite à divers musées. Ces objets sont actuellement au Musée de l'Homme, à la Bibliothèque Nationale, au Musée des Antiquités à Saint Germain en Laye, à la bibliothèque Schoelcher de Fort-de-France.
[5] Morne = montagne
[6]  Ce dont béneficia mon aïeule paternelle : Vénus Finely affranchie le 29 mai 1833

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