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L’Œil d’Horus

L’Œil d’Horus de l'imagerie de l'Égypte antique représente l'œil du dieu faucon éponyme. D'après le mythe, Horus, fils d'Isis et d'Osiris, aurait perdu un œil dans le combat qu’il mena contre son oncle Seth pour venger l'assassinat de son père que Seth avait tué. D'après une version de la légende, Seth, au cours du combat, lui arracha l'œil gauche, et le découpa en six morceaux, qu’il jeta dans le Nil. À l'aide d'un filet, Thot, seigneur du temps, dieu de la sagesse et de la connaissance parvient à repêcher tous les morceaux sauf un. Il suppléa miraculeusement le 6ème fragment manquant pour permettre à l'œil de fonctionner de nouveau, rendant ainsi à Horus son intégrité physique.

L’Œil d’Horus est aussi appelé aussi Oudjat ce qui veut dire complet. Jusque très récemment, on avait pensé que l'Oudjat qui était un signe religieux était aussi à l'origine d’un système particulier de mesure employé pour indiquer les fractions du boisseau, le heqat (1), mesure de capacité des céréales. Cette hypothèse fut formellement invalidée en 2003 (2) mais l’idée était attirante ! On y trouve en effet six fractions dans son dessin : ½ ; ¼ ; 1/8ème ; 1/16ème ; 1/32ème et 1/64ème. Il n’aura pas échappé au cerveau gauche de la plupart d’entre vous que l'addition des fractions donne 63/64èmes. La légende raconte que la fraction manquante est celle ajoutée par Thot après qu’il eut retrouvé les autres dans le Nil afin de reconstituer l’intégrité de l’œil d’Horus. Un élève-scribe qui avait lui aussi fait l’addition, aurait fait un jour remarquer à son maître que le total des fractions de l’Oudjat ne donnait en effet pas 1 ; le maitre lui répondit que le 1/64ème manquant pour compléter l’unité mathématique parfaite serait toujours fourni par Thot. Les 6 fractions de l’œil étaient aussi associées à une fonction mentale : ½ pout l’odorat, ¼ pour la vue, 1/16ème pour l’ouïe, 1/32ème pour le goût et 1/64ème pour le toucher et comme les Egyptiens n’étaient pas à une approximation près, ils ajoutèrent 1/8ème pour un sixième sens : la pensée. Quelle belle histoire… !

L’Œil Oudjat avait aussi une autre fonction : symbole protecteur, il avait également un rôle magique lié à l’immunisation contre les dangers et à la restauration de la complétude. Il permettait ainsi la vision de « l'invisible » et c’était un porte-bonheur qui était peint sur les proues des bateaux et qui devait leur permettre à leur équipage de « voir » leur cap même par mauvais temps. Et de ce fait, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec la glande pinéale, également appelée hypophyse, logée bien au fond de notre cerveau.

L’œil d’Horus serait-il une représentation de la glande pinéale ? La forme est en effet évocatrice. Les similitudes ne sont pas seulement étranges, elles sont assez précises. Pourtant, ceci est considéré comme rien de plus qu’une coïncidence, parce que dans la pensée moderne, il est supposé que les Égyptiens ne pouvaient avoir eu cette connaissance. On se demande d’où vient cette certitude…les Egyptiens retiraient le cerveau des corps destinés à l’embaument et rien ne permet d’affirmer qu’un embaumeur curieux n’en a pas un jour découpé un, histoire de voir comment c’était à l’intérieur… Ainsi nous écartons fort rapidement une possibilité bien réelle.

Mais quittons l’Egypte pour un moment et voyons ce qu’en dit la mythologie védique du Yoga. Dans celle-ci, la glande pinéale a également une fonction psychique et elle assure le lien entre le système nerveux cérébro-spinal siège de la conscience et le système nerveux sympathique siège de la subconscience. Elle est associée, tantôt au chakra Ajna localisé justement au niveau de l’hypophyse, tantôt au chakra de la Couronne, situé au sommet du crâne. Rappelons que les 7 chakras sont des centres psychiques.

Dans cette mythologie, elle constitue l'organe de la perception extrasensorielle par excellence et se trouve impliquée dans de nombreuses facultés psychiques (clairvoyance, projection hors du corps, intuition etc.). Elle a pour rôle de transformer les plans supérieurs de notre conscience en sensations perceptibles. Cette mystérieuse glande correctement stimulée devrait permettre la vision intérieure, encore appelée par certains philosophes l'état de conscience cosmique. La glande pinéale se trouve au centre de notre cerveau. Elle a la forme d’un cône de pin, d’où son nom qui vient du latin « pinea » qui veut dire « pin ». C'est un très petit organe, de la grosseur d'un grain de blé. Elle est parfois aussi appelée « le troisième œil atrophié » car elle dispose d’une membrane qui contient des cellules photosensibles semblables à celles qui captent les images dans la rétine. Ces cellules contiennent des mini cristaux d’un minéral appelé apatite qui a une propriété dite de piézoluminescence (3). « Piézoluminescent » signifie que lorsqu’on applique une pression sur les cristaux, ils émettent de la lumière. La glande pinéale activée par la lumière contrôle les différents biorythmes du corps comme la circulation du sang, la croissance des tissus et le développement des fonctions cellulaires. Elle travaille en harmonie avec l’hypothalamus qui dirige la soif, la faim, les désirs sexuels et l’horloge biologique qui détermine notre processus de vieillissement. La glande pinéale participe à la gestion des cycles d’éveil et de sommeil en fabriquant de la mélatonine et de la sérotonine. Mais elle crée parfois un puissant psychotrope appelé DMT (Dimethyltryptamine) en particulier sous un fort stress hormonal. Elle serait de ce fait à l’origine de la production de certains de nos rêves et également relâchée en masse lors du passage vers la mort.

La glande pinéale fut la dernière des glandes endocrines dont la fonction fut identifiée. Cela explique sans doute les spéculations tant physiologiques que métaphysiques qui ont entouré son rôle supposé central dans la pensée du fait de sa position dans l’encéphale. L’une des plus célèbres de ces théories est probablement celle de René Descartes qui désigna la glande pinéale comme le « siège » de l’âme. Il se justifiait en disant que la glande pinéale était l’unique organe de la tête à n’être pas conjugué, c’est-à-dire ne se présentant pas sous une forme de paires d’organes symétriques situés de part et d’autre du plan de symétrie sagittal. On sait aujourd’hui que c’est faux et que l’hypophyse a en fait deux hémisphères quasi fusionnés.

Pour beaucoup de cultures, la glande pinéale est l’œil relié à l’esprit, celui qui voit tout, sait tout et qui une fois « activé » illuminerait le corps tout entier. Elle est chargée d’ésotérisme à un degré peu connu…en effet, on retrouve sa forme de pomme de pin dans des endroits aussi variés que les temples asiatiques d’Angkor Vat au Cambodge et dans les tablettes Sumériennes par exemple lorsque le Dieu Enki offre la Connaissance à l'humanité. Elle est une importante statue de la place principale du Vatican et le symbole utilisé par le Pape sur sa canne pour illustrer le trait d’union entre la terre et le ciel, la chair et le spirituel. Elle apparait sur quantité de blasons d’Europe et quant à l’œil Oudjat, « l’œil qui voit tout »…c’est un symbole Illuminati que l’on retrouve par exemple sur le billet d’un dollar américain et aussi l’un des nôtres…regardez derrière moi…

Il semblerait qu’au cours de son évolution l'homme ait peu à peu perdu l'utilisation de sa glande pinéale. En effet, la glande pinéale bien que logée dans le cerveau n’est pas protégée par la barrière hémato-encéphalique, ce filtre extrêmement sélectif, à travers lequel les aliments nécessaires au cerveau sont transmis, et les déchets sont éliminés. Elle reçoit proportionnellement à sa taille plus de sang que tous les autres organes à l’exception des reins mais comme elle n’est pas protégée du flux sanguin, elle accumule petit à petit des dépôts minéraux, aussi appelé « sable cérébral ». Avec le temps, ce sable s’accumule et produit la calcification de la glande, rendant opaque et visqueux le fluide à l’intérieur.

D’aucuns affirment que l’on peut à l'aide d’une alimentation et d'exercices spéciaux décalcifier cette glande et lui redonner son fonctionnement normal.

Une méthode simple serait de consommer des antioxydants dans son alimentation avec des produits comme le jus de citron, l’ail, le chocolat ou le tamarin…pas tous en même temps je vous rassure tout de suite : vous n’aurez pas à risquer l’indigestion… Quant aux exercices, nous reviendrons en Inde avec l’un d’entre eux comme la pratique du tantrisme qui serait une clé majeure pour activer la glande pinéale. On se rappellera que le tantrisme est un terme appliqué à un système métaphysique dans lequel on considère comme base de l'univers deux principes symbolisés par le couple masculin et féminin. De nos jours, et par ignorance, on donne le nom de « tantra » à des pratiques thérapeutiques sexologiques, souvent très éloignées de l'esprit du tantrisme originel. Le tantrisme a en effet souffert d'une approche de la sexualisation d’un rituel plus proche d’une offre sexuelle tarifée que d’une approche de la spiritualité.

Le tantrisme d’origine est en fait « la science de l'expansion de la conscience et de la libération de l'énergie » ; énergie que les hindouistes appellent la Shakti, un terme qui signifie « pouvoir », « puissance », « force ». Il désigne l'énergie féminine, le principe actif et extériorisé d'une divinité masculine. Les tantristes en ont fait la Kundalini du mot « Kundala » signifiant « boucle d'oreille » ou « bracelet » et qui désigne une puissante énergie lovée dans la base de la colonne vertébrale, en l'occurrence le chakra correspondant dans le corps humain au sacrum. Vous vous rappelerez que les chakras fonctionnent en paires et que le chakra du troisième œil fonctionne en paire avec le chakra du sexe. Par la pratique de techniques tantriques sur lesquelles je ferai pudiquement silence ici, la Kundalini s'éveillerait et monterait le long de la colonne vertébrale depuis le sacrum jusqu'à la fontanelle, progressant d'un des sept chakras à l'autre afin de les harmoniser un à un. En ce sens, Le déploiement de la Kundalini conduirait à l'éveil spirituel du pratiquant et à la plus haute conscience de soi.

Mes S\ et mes F\, je vous laisse méditer sur ceci.

J’ai dit.

J\-M\ C\

Note :
(1). Le heqat valait environ 4,785 litres.
(2). Jim Ritter, « Closing the Eye of Horus : the Rise and Fall of 'Horus-Eye Fractions' », in Under One Sky : Astronomy and Mathematics in the ancient Near East, ed. J\ Steele and A\ Imhausen, Münster : Ugarit-Verlag, 2002, p. 297-323.
(3). Pour la petite histoire, l’apatite à l’état cristallin est aussi présente dans l’émail des dents, ce qui assure à certains un sourire lumineux.

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