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Suis-je maître maçon ?

« Seriez-vous Maître ?
L’Acacia m’est connu
Comment êtes-vous devenu Maître Maçon ?
En passant de l’Equerre au Compas sur la tombe de notre Respectable maître HIRAM ».

Pour répondre à la question posée « Suis-je Maître Maçon », je vais donc aborder ma connaissance actuelle de l’Acacia, puis le fait de savoir si je suis passé de l’Equerre au Compas.

Lors de la cérémonie d’élévation, le mythe d’Hiram m’a été présenté.

Un rameau d’acacia fut planté sur le tertre qui dissimulait le cadavre d’Hiram.

En cette butte s’opérait une décomposition confirmée par nos rituels, puisque lorsque les Maîtres découvrent le cadavre d’Hiram, « La chair quitte les os »...

Ce rameau signale aux Maîtres le lieu où s’effectue une transformation qui est décomposition.

Assez curieusement au plan physiologique, après que la chair a quitté les os, le Maître sera relevé, plus vivant que jamais.

On peut en déduire qu’après s’être décomposé, l’Homme est appelé à se recomposer. La seule chose qui n’ait pas changé en lui, ce sont ses os à la couleur pure de l’ivoire, son squelette sans lequel l’Homme ne peut se tenir debout.

Mais revenons à l’acacia. La couleur de l’arbre et sa nature nous donne de l’espoir, puisque l’acacia est réputé imputrescible. C’est sans doute parce que ce rameau garde toute sa verdeur, qu’il est conservé comme symbole de la Maîtrise.

Le mythe d’Hiram se déroule au Moyen Orient, lieu de la construction du temple de Salomon pour lequel Hiram a été appelé. L’acacia du Moyen Orient est le SHITTIM.

C’est avec cet arbre que fut construite l’Arche d’Alliance : « Tu feras pour la Demeure des cadres en bois d’Acacia qui seront dressés debout... » (Exode 26-15) - « Tu feras l’autel en bois d’Acacia... » (Exode 17-1). - « Beçaléem fit l’Arche en bois d’Acacia ». (Exode 37-1)

Il fallait bien un arbre imputrescible symbolisant l’immortalité et la pureté pour protéger le décalogue éternel.

« La connaissance qui repose à l’ombre de l’Acacia » est celle du passage de l’Equerre au Compas.

L’Autel des parfums est également en Acacia : « Tu feras un Autel où faire fumer l’encens, tu le feras en bois d’Acacia ». (Exode 30-1)

C’est sans doute avec ses branches que fut tressée la couronne d’épines du Christ, alors couronné symboliquement de l’immortalité de l’Acacia.

La dernière étape des Hébreux avant d’atteindre la terre promise est un campement établi depuis Bet-Ha-Yechimot qui signifie « la maison des dévastations » jusqu’à Abel-Ha-Shittim qui signifie : le pré des acacias (Nombres 33, 49), le pré des acacias étant donc le prélude à la terre promise.

Cela renforce le symbole de la nouvelle vie qui s’attache à la terre promise.

Le Shittim a des racines très longues et profondes qui vont chercher dans le monde souterrain la substance qui lui permet de vivre. Les racines du rameau d’Acacia vont symboliquement chercher leur force dans la chair même de notre regretté Maître HIRAM.

C’est sans doute notre VITRIOL (Visita Interiora Terrae Rectificandoque Invenies Occultum Lapidem).

Les restes de l’Architecte disparu doivent féconder la terre pour animer un Maître par la régénération de la branche d’Acacia imputrescible.

Plus nos racines sont profondes dans le sol et plus nous nous élevons vers le ciel.

En fait, cela donne l’impression d’un arbre dont les racines terrestres sont profondes et dont les branches constituent des racines célestes.

On peut se poser la question de savoir pourquoi les mauvais compagnons ont laissé un signe de leur forfait en plantant un rameau d’acacia sur la tombe d’Hiram.

C’est peut-être parce que symboliquement, nous sommes à la fois les mauvais compagnons et le Maître qui renaît.

Dans un premier temps, nous tuons le Maître qui est en nous dont nous ne parvenons pas à saisir la quintessence, les secrets.

Le Maître étant mort s’engage la décomposition, la transformation évoquée précédemment.

Le rameau d’acacia est aussi en quelque sorte le symbole du point où je renais.

Le mythe me parle d’un mystère qui rend la mort sacrée, c’est à dire d’un sacrifice.

Lors de la cérémonie d’élévation, une équerre est placée près de la tête du cercueil (à l’Ouest), et un compas est posé au pied du cercueil (à l’Est).

Ce passage de l’Equerre au compas est figuré sur le tableau de Loge de Maître où l’on voit une Equerre à l’Occident et un Compas à l’Orient.

Au plan physique, lors de la cérémonie d’élévation, le récipiendaire passe de l’Equerre au Compas lorsqu’il fait les pas du Maître au-dessus du cadavre d’Hiram, dont il va bientôt prendre la place. Dans l’instruction au degré de Maître, le Très Respectable demande :

« Que peuvent signifier les pas de la marche du Maître ? »

Ce à quoi il est répondu :

« Tandis que les pas de l’Apprenti et du Compagnon se font au ras du sol, ceux du Maître enjambant le corps d’Hiram décrivent une courbe qu’on trace avec un compas ; c’est donc le passage de l’Equerre au Compas, du domaine de la matière à celui de l’esprit. Enfin, le passage du Maître par-dessus le tombeau fait allusion au plus grand mystère, sur lequel il convient de méditer en silence et à l’achèvement de toute destinée humaine ».

Alors, si nous passons de l’Equerre au Compas, pourquoi en Maçonnerie les représentations habituelles de l’Equerre et du Compas sont elles si proches que les instruments se chevauchent, apparaissant comme étroitement unis.

Sans doute pour mettre l’accent sur leurs caractères à la fois opposés et complémentaires.

Leur place, à l’un comme à l’autre, est à l’Orient, sauf lors de la cérémonie d’élévation où l’Equerre est ouverte vers l’Ouest.

Au plan cosmique, l’Equerre se rapporte à la terre et le Compas au ciel.

Le passage de l’Equerre au Compas est donc un passage de la terre au ciel, de la dimension horizontale à la dimension verticale, « d’une surface horizontale à une vivante perpendiculaire ».

L’Occident est traditionnellement la région de la mort alors que l’Orient est celle de la lumière naissante. La symbolique cosmique s’accorde donc avec la symbolique spirituelle de l’élévation.

L’Equerre est suspendue au cordon du Vénérable Maître de la Loge dont la volonté doit aller vers le bien et dans le sens des statuts de l’ordre maçonnique.

L’Equerre est souvent choisie comme symbole de l’équité.

Si on considère que l’Equerre se rapporte à la matière, elle ordonne et rectifie, mais l’organisation du chaos ne se fait pas sans difficulté, car l’Equerre représente aussi l’action de l’homme sur lui-même.

Le Vénérable porte une Equerre dont les branches sont inégales, le rapport est de 3 à 4, le triangle rectangle des Pythagoriciens.

Le côté actif est figuré par le côté droit qui est le côté le plus long de l’Equerre, figurant la prépondérance de l’actif sur le passif, plus court, à gauche. Le port de l’Equerre symbolise la rectitude nécessaire à la transformation de la pierre brute en pierre cubique, afin de créer de parfaits maçons capables de participer à l’édification du temple idéal.

L’Equerre peut apparaître comme le résumé, la totalisation du contenu des deux premiers degrés. Elle réunit en elle l’horizontalité du niveau et la verticalité de la perpendiculaire, instruments des premiers et second surveillants en charges des deux premiers degrés d’instruction.

Le compas est un outil mobile, dynamique, qui sert à tracer des cercles et à pointer leur centre, et à reporter des mesures.

L’écartement de ses branches est variable en fonction des raisonnements auxquels il se rapporte. Il rejoint l’ouverture de l’Equerre en étant ouvert à 90, la pointe sur le cœur de l’impétrant lors de la cérémonie d’initiation.

Le compas est semblable aux bras de l’Homme pouvant s’élargir en cherchant à embrasser.

La première figure que peut tracer le compas est le cercle avec un point en son centre, emblème solaire par excellence, qui combine l’infini du cercle et le début de toute chose figuré par le point.

L’Equerre est fixe et le Compas mobile.

Le passage de l’Equerre au Compas signifie donc le passage d’une étape à une autre de l’initiation maçonnique.

L’articulation entre ces deux étapes est essentielle, chacune d’entre elle formant un tout cohérent et complet.

Alors, suis-je Maître Maçon ?

Oui. J’ai 7 ans et plus. Je suis Maître Maçon, mais j’ai conscience d’avoir un manque énorme : je n’ai toujours pas la parole, je n’ai qu’une parole substituée.

Ce « et plus » signifie pour moi que la Maîtrise Véritable est accessible et que je dispose de toute ma vie pour l’atteindre.

J’ai dit T\ V\

P\ P\


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