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La Marche du Maître Maçon

Référons nous d’abord au Rituel  du 3 éme degré et voyons ce qu’il nous présente sur ce sujet.
« Étant à l’ordre d’Apprenti, faire d’abord les trois pas d’Apprenti ; ensuite se mettre à l’ordre de compagnon et exécuter les deux pas de compagnon.
Se mettre enfin  à l’ordre de Maître et exécuter
-un pas à droite ,en portant le pied droit obliquement en avant et à droite en décrivant une courbe comme pour enjamber un cadavre ,puis ramener le pied gauche en équerre contre le droit ,en décrivant la même courbe ;
-ensuite un pas à gauche ,en partant du pied gauche qui décrit la même courbe(comme pour enjamber un cadavre),puis ramener le pied droit en équerre contre le pied gauche en décrivant la même courbe.
-finalement, se placer à nouveau sur la ligne médiane : porter en avant et à droite, en décrivant la même courbe, d’abord le pied droit, puis le pied gauche et les réunir rn équerre.
Cette Marche se termine par le signe Pénal, suivi du Signe d’horreur (avec l’Exclamation Rituelle) »

Le Rituel nous donne aussi ce que peuvent signifier les pas de la Marche du Maître :
« Tandis que les pas de l’Apprenti et du Compagnon se font  au ras du sol, ceux du maître, enjambant le corps d’hiram, décrivent une courbe qu’on trace avec un Compas ; c’est donc  le passage de l’Equerre au Compas, du domaine de la matière à celui de l’Esprit. Enfin, le passage du Maître au-dessus de la tombe fait allusion au plus grand mystère, sur lequel il convient de méditer en silence, l’achèvement terrestre de toute destinée humaine « 

Après avoir cité ces extraits du Rituel, la première réflexion que m’inspire  la Marche du Maître est la notion de continuité qui en ressort.
En effet les pas du Maître ne s’effectuent qu’après ceux de l’Apprenti et ceux du Compagnon ; c’est donc une suite et le Maître avant de pénétrer dans la chambre du milieu, là où s’élaborent les « plans », ne devra jamais oublier qu’il a d’abord été Apprenti, puis Compagnon !
Du premier degré ,Il se rappellera ces trois premiers pas « glissés » ,à rythme régulier ,signifiant les efforts constants et les luttes qu’il dut mener contre lui-même ,pour s’avancer en direction de la lumière ,les doutes et contradictions qu’il lui fallut résoudre , l’élan coupé après chaque pas qui le contraignit  à chaque fois à de nouveaux efforts et réflexions pour repartir .
Du second degré ,il se souviendra de ces  deux pas supplémentaires dans la continuité des précédents  mais pas en ligne droite , de ce quatrième pas ,dit « pas de côté »,qui l’a invité à agir ,à pérégriner .Il se remémorera les cinq voyages avec la découverte des cartouches l’invitant à approfondir les différents aspects de la connaissance ,les visites aux autres loges pour s’instruire à l’extérieur , son travail aussi de voyage à l’intérieur de lui-même  et  par le cinquième pas  retournera dans l’axe initial pour rappeler ainsi que la voie de la recherche de la Vérité et de la Lumière emprunte le plus court chemin ,celui de la voie droite à laquelle tout maçon est censé s’identifier .
Ce n’est qu’ensuite que le Maître effectuera les pas spécifiques au troisième degré
Quelle en est leur symbolique ?
Comme les marches de l’apprenti et du compagnon, celle du Maître se fait en avant et met en évidence qu’il faut aller au-delà et toujours chercher plus avant !

Qu’avons appris depuis notre entrée ?

Au premier degré, l’usage des outils, le polissage de la pierre, le tracé des droites et des courbes et donc construire notre propre liberté !
Au second degré, élargir notre marche en amorçant une équerre pour revenir dans l’axe !
Mais si ces parcours ne sont jamais aussi simples qu’ils paraissent, ces pas se déroulent dans la seule dimension horizontale, dans le seul plan ; alors qu’au Maître on demande de s’élever, de rajouter une dimension supplémentaire aux deux précédentes, de rajouter la hauteur à la longueur et à la largeur.

A l’Apprenti, on a expliqué ce qu’il s’agissait de faire ; au Compagnon, on a montré comment le faire ; du Maître, on attend qu’il l’ait fait et qu’il soit le vivant exemple du résultat de ce qu’il a fait !

La dimension supplémentaire rajoutée aux deux autres est fondamentale car elle nous arrache de la pure matérialité et nous fait voir autre chose que le contexte horizontal dans lequel nous évoluons quotidiennement dans le monde profane.
Nous nous projetons dans le domaine de l’esprit, nous rentrons dans la troisième dimension, celle de la hauteur, celle qui nous fait voir les choses autrement, dans la dimension de la spiritualité, celle qui nous rapproche du Grand Architecte de l’Univers.
Et comment se termine cette marche ?dans l’axe initial !
Et pourquoi dans l’axe initial ? Pour mettre en évidence que le Maître doit toujours aller de l’avant et progresser dans sa recherche et connaissance  spirituelles vers l’orient ,là où se lève la lumière .

En enjambant symboliquement le cadavre d’Hiram, il prend conscience de l’éphémère et de la quintescence  qui gouverne sa vie.

Il y a une autre interprétation plus signifiante encore : « le premier pas ,dernier de ceux de Compagnon ,l’amène à la tête du cadavre(qui est lui-même) ,le second pas se fait en enjambant dans l’espace ledit cadavre ,le troisième le ramenant dans l’axe par un pas glissé sur le sol » Ce qui veut dire que on a permis au Maître de s’élever brièvement au-dessus du sol, mais qu’il n’est pas encore « prêt » pour y demeurer. C’est pourquoi, on rallume les lumières de la Loge et que on remet en place les décors, les participants retournant leurs décors dans le bon sens. La Loge est redevenue « matérielle ». Si on veut , on lui a permis de voir ce qu’il pouvait y avoir de l’autre côté du pont, du côté du Compas, mais on l’a ramené antre l’Equerre et le Compas, à mi-chemin, dans un Monde intermédiaire entre celui qui est matériel et celui qui est spirituel.S’il a défié la mort (en franchissant le cadavre sans hésitation ), il n’a pas encore abandonné ses « oripeaux » matériels. Mais il a 7ans et plus !!!
Le Maître devenant  formateur se doit d’enseigner et guider parce qu’il maîtrise les connaissances requises dans tous les axes de travail , et que  son destin est de transmettre .

Et le Maître Macon marchera guidé par l’Etoile ;depuis celle du matin ,qui au lever du jour chasse les ténèbres ,jusqu’à l’Etoile du soir ,toujours plus loin ,à la recherche de la Parole Perdue ,puisqu’il ne détient que le mot substitué ,car on ne peut asservir l’homme qui marche .

Il quittera les Ténèbres pour la Lumière et c’est sur ce chemin ,de l’Occident vers l’Orient qu’il rencontrera les autres pèlerins qui cheminent vers le même idéal ,chemin initiatique ,chemin de vie  propre à chacun ,chemin de transformations et de constructions intérieures ,car la voie empruntée est celle de la connaissance .

Étant  expert-comptable et donc réputé être un « homme du chiffre » (alors que les avocats seraient des « hommes du droît »),  je vais poursuivre en  m’attachant  particulièrement aux nombres de pas que comporte la marche du Maître et à certaines corrélations.
Premier point : la marche du maitre comprend 8 pas (les 3 pas de l’apprenti + les 2 pas supplémentaires du Compagnon + les 3 pas de l’enjambement  et du retour dans l’axe initial)
Nous ne pouvons que remarquer, comme l’on fait bien d’autres, que c’est la première fois que le nombre de pas effectués ne correspond pas à l’âge exact du degré où nous nous trouvons.
En effet  pour mémoire :
- apprenti ,3ans, 3 pas
-compagnon, 5ans, 5pas,
- ….
Et maître 7ans et 8 pas.
Pourquoi cet écart ?
 La réponse est dans le fait que l’âge du 3ème grade n’est pas simplement de 7 ans, mais, rappelons-nous, de « 7 ans et plus », car, selon le Régulateur du Maçon, Salomon aurait employé 7 ans et plus à la construction du Temple  …soit donc, en arrondissant au chiffre supérieur,  …  8 pas.

Mais n’aurait-on pas pu se contenter de 7 pas, car le chiffre 7 est un chiffre premier  important qu’on retrouve partout  tant en maçonnerie que dans le monde profane.

Rappelons qu’il faut être 7 Maçons pour rendre la Loge juste et parfaite ,que ce sont 7 Maîtres qui accompagnent Le Maître de Cérémonie et l’Expert  pour la recherche du corps d’Hiram pendant la Cérémonie d’Elévation ,qu’il y a 7 jours dans la semaine,7 vertus,7 péchés capitaux,7 arts libéraux ,que c’est le carré surmonté du triangle ,que ce sont les 6 jours de la création avec le septième jour de repos . Les exemples abondent  … qui mettent en évidence que le chiffre 7 présente une idée de fin de cycle

Mais  le Maître Maçon n’est jamais à la fin d’un cycle, il poursuit son avancée, il fait un huitième pas, symbole que la recherche du Maître est sans limite, est infinie.

Ce qui nous fait revenir au nombre 8.
Ce nombre est le premier nombre cubique (2 à la puissance 3 = 2x2x2 = 8)
On y retrouve  le passage du plan, du carré au volume par la hauteur, donc au cube
Mais c’est en mettant le 8 à l’horizontale, en le lisant alors à cette position, qu’on trouve son aspect le plus intéressant et le plus déconcertant, …
Il représente alors le symbole de l’infini auquel  le Maître doit s’efforcer de tendre jusqu’à sa mort, jusqu’à son passage à l’Orient Eternel.
A cet instant, bien entendu il n’aura pas atteint l’infini, mais il devrait obtenir  le repos en s’approchant le plus possible de cet infini de la connaissance .
Léonard de Vinci disait :
« Ainsi qu’une journée bien remplie nous procure un heureux sommeil,
Ainsi une vie bien remplie nous  donne une mort heureuse »

J’ai dit Vénérable Maître

B\ H\

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