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La Marche à Reculons

Rappelons que, lors de la réception au premier degré, on introduit le profane  dans le cabinet de réflexion dépouillé de tous ses métaux. Dans cette chambre de préparation et de méditation  il se prépare à mourir à soi-même en rédigeant un testament philosophique. Le candidat pénètre ensuite dans le Temple courbé ; il entre par le « porte basse  », passage difficile qui permet de commencer une nouvelle vie. Le bandeau sur les yeux lui voile la lumière.

Lors de la réception au deuxième degré, l’apprenti a achevé le premier travail de dégrossissement de la pierre brute. Il va franchir une nouvelle étape sur  l’échelle initiatique en passant de la perpendiculaire au niveau. Il rentre dans le temple en effectuant les trois pas du premier degré avec une règle sur son épaule. Cette règle qui , utilisée à bon escient amène le maçon à en faire usage pour trouver la mesure, l’ordre inhérent à toute chose, la discipline au quotidien, l’attention à tout ce qu’il fait, la constance dans une ligne de conduite librement choisie pour l'édification de son temple intérieur.

Pour la réception au 3ème degré, muni du mot de passe des maîtres, le compagnon est introduit dans la chambre du milieu par  « la marche à reculons». 
 La loge est tendue de noir ; l’Orient est fermé par un rideau. Le  temple est plongé dans une atmosphère lourde de ténèbres et de désolation.
Seuls le Delta de l’Orient et l’Etoile flamboyante à l’occident restent éclairés.
Le compagnon qui demande à être admis en chambre du milieu est surpris d’apprendre qu’il est soupçonné d’avoir commis le pire forfait : un assassinat.
Un Maître est étendu dans un cercueil, les pieds vers l’Est, le visage recouvert d’un mouchoir blanc taché de rouge. A sa tête l’équerre est ouverte vers l’Est et à ses pieds le compas est ouvert vers le cercueil ; entre la règle et le levier, une branche d’acacia est placée en tête du cercueil.

Ce compagnon qui a conçu l’espoir d’être crée Maître maçon est passé par deux étapes préliminaires :

- Premièrement : l’initiation au grade d’apprenti qui lui a laissé entrevoir une forme de clarté, bien faible, mais pleine d’espérance. La mise à l’ordre, les signes, les attouchements, l’âge et la batterie sont des éléments qui lui permettent d’être admis et reconnus dans une société dotée de moyens de reconnaissance. Il a reçu les outils nécessaires à son perfectionnement.
- Deuxièmement : l’augmentation de salaire au 2e degré qui l’a placé sur la colonne du Midi pleine de lumière. En passant de la perpendiculaire au niveau, le compagnon accède à un symbolisme porteur d’élévation, tourné vers la sphère céleste, tout en parcourant la sphère terrestre.
Tout au long de sa période de compagnonnage, il va méditer sur le symbole de l’étoile flamboyante et sa mystérieuse lettre G. L’une de ses préoccupations centrales va être de glorifier le travail. Le compagnon en quête de connaissance est censé au terme de ses voyages devenir flamboyant de lumière. Il a gravi un escalier tournant de trois et de cinq marches, séparés par un repos. Avec l’aide du G A D L U, de l’assistance de l’équerre et du compas et du bénéfice du mot de passe des maîtres, il va entrer en chambre du milieu, accompagné par une musique funèbre. Il est angoissé, très étonné et s’interroge sur de nombreuses questions :
- Pourquoi doit-il passer de la relative lumière qu’il apercevait au Midi à la pénombre ?
- Comment progresser en marchant à reculons ?
- Que signifie cette Etoile Flamboyante à l’occident ? Son Etoile qu’il voyait à l’Orient en chambre de compagnon ?
- Quelle rupture radicale avec le connu ! Plus il recule, plus lointaine semble l’étoile. Ses certitudes s’étiolent lentement mais sûrement.


La marche à reculons marque la phase de transition entre le travail accompli et le travail à faire. « C’est avec les lumières du passé qu’on se dirige vers l’obscurité de l’avenir »  nous dit le V\M\

Cette méditation est nécessaire pour préparer le futur Maître à faire un retournement complet qui lui permet d’opérer un changement d’état irréversible.

A ce stade on est en droit de se poser un certain nombre de questions :

-   Ne sommes nous pas aussi complices de la mort du Maître ?
-   Nos gants et notre tablier en apparence immaculés, suffisent-ils à nous laver de tout soupçon ?
-   Quel usage avons-nous fait des outils mis à notre disposition ?
-    Dans quelle mesure, par ignorance, fanatisme ou ambition, n’avons-nous pas participé à ce crime ?
-    Avons-nous toujours recherché la vérité au-delà d’apparences souvent trompeuses ?
-    Ne nous sommes-nous pas endormis, bercés par cette haute opinion de nous même qui nous permet de masquer nombre d’imperfections et manquements ?

Après que le V\M\ se soit assuré que les mains du récipiendaire sont pures et que son tablier est sans tâche, le compagnon effectue la marche à reculons vers le cercueil d’HIRAM en se remémorant l’enseignement reçu, en effectuant par introspection un véritable examen de conscience. Il réalise qu’un cycle de vie s’achève et se prépare à quitter son enveloppe corporelle pour libérer ses forces spirituelles.
On peut dire que la marche à reculons évite au récipiendaire d’être confronté trop brusquement, sans préparation à la mort. Elle lui fournit un palier, un temps de réflexion, de récapitulation sur le passé vécu, sur les épreuves traversées et sur l’œuvre accomplie.
La marche à reculons permet d’avancer, pour comprendre ce que l’on a réalisé et percevoir ce qui reste à faire.
En marchant à reculons, le compagnon observe avec attention l’étoile flamboyante ; cela lui permet de faire le point sur soi même. Il s’identifie à cette étoile flamboyante qui correspond à l’état d’illumination de l’initié à la fin de ses voyages.

La marche à reculons symbolise le point intermédiaire où l’on récapitule son vécu initiatique avant de pouvoir changer de plan. Jusqu’ici le chemin effectué à été un parcours horizontal ; en situation de se retourner il se prépare à accéder au plan  vertical de la connaissance métaphysique, c’est pourquoi il lui faut mourir à ce  monde, pour ressusciter à celui qu’il reste à explorer.

La marche à reculons marque le point de transition entre ces deux phases de vie et de mort, indiquant que le maître passe le seuil en sens opposé à celui emprunté par le profane, l’apprenti et le compagnon. On peut considérer qu’il s’agit en fait d’une marche en avant puisque l’on se dirige vers la lumière, vers la spiritualité, vers le centre du cercle.

En conclusion, on peut dire que, marcher à reculons c’est déplacer, repousser symboliquement les frontières du visible et de l’invisible.

Pour apprendre à tracer des plans, nous devons marcher à reculons sur le sol du temple physique vers le centre du cercle qui est partout, et dont la circonférence n’est nulle part.

J’ai dit

C\D\ J\
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