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Qui va là ?

Cette question raisonne encore dans la tête de tous les frères et  sœurs. « Hue », au pied bestiaux, entend-t-on, la corde au cou. C’est une curieuse invective inquisitoire. On passe du statut de cavernicole à celui de « casernicole ». Est-ce une initiation ou une incorporation militaire. Qui c’est ? Ben tiens, c’est le plombier et au revoir. L’initiation du faible ou du sot s’achève ici et maintenant. Mais c’était la curiosité qui les firent venir, ils sont partis. Néanmoins, les symboles du cabinet de réflexion ont déjà « insidieusement » commencé leur oeuvre.
 
Qui va là ? Ce sont trois mots mais aussi trois syllabes donc trois sons. Ce sont les trois premiers sons qu’entend le candidat a l’entrée du temple. Le candidat est aveuglé par le bandeau. Il se consacre à l’écoute. Le candidat suppose que c’est à son propos que l’on adresse cette question avec ces trois mots. Mais ce n’est pas une question, c’est un initié qui parle à un initié, le couvreur s’informe auprès du tuileur. "Ca y est, c’est là, c’est maintenant". Les frères et les sœurs savent qui il est car son initiation a déjà débuté dans le cabinet de réflexion. Il est voué au silence, pour la simple raison qu’il commence déjà l’apprentissage des sons. Qui-va-la !
 
Souvent les rites maçonniques sont liés avec les concepts hébraïques, souvent pour ne pas dire très souvent. Qui-va-la, ce sont trois syllabes, trois sons et surtout trois lettres de l’alphabet hébraïque. La sixième : KAF, la onzième : VAV, la douzième : LAMED. Pour faire simple, car c’est un peu « de l’hébreux » pour moi,  le premier son signifie courbé, incliné, mais dans le sens d’apprivoisé. C’est aussi un autre mot Kéfi qui signifie le rocher, qui représente la force et la stabilité, le symbole de l’apprenti naissant. C’est aussi la sixième lettre de l’alphabet hébraïque. Le 6 représente l’imperfection, le péché, le mal selon la Bible. Mais il est aussi le nombre de l’épreuve, du travail et de la servitude dans la loi hébraïque. C’est aussi simplement le chiffre de l’homme. Le deuxième son VAV, signifie littéralement « crochet ». C’est un lien entre les puissances célestes et les forces terrestres, l’échelle de Jacob du premier grade. Il relie l’esprit à la matière. C’est aussi la onzième lettre de l’alphabet hébraïque, symbole de lutte intérieure, de rebellions et d’égarement. Mais il représente aussi celui qui sort vainqueur des épreuves. Il représente l’union du microcosme et du macrocosme (cinq plus six). Le troisième son enfin est LAMED, la douzième lettre de l’alphabet hébraïque. La racine LAMAD signifie « être instruit », « apprendre par expérience », unir, attacher. Et c’est la douzième lettre. « 12 » c’est le nombre de ce qui est achevé, qui forme un tout, un ensemble harmonieux et parfait. « 12 » représente la réunion de ce qui était épars.
 
Qui va là ou kaf vav lamed.Ce n’est pas une question mais une présentation, d’un apprenti, de son parcours, de sa métamorphose, de ce qu’il est et ou il va. J’ajoute pour finir que la sixième lettre, kav, est représentée symboliquement par la paume de la main, la onzième VAV par un clou. Une paume de la main et un clou ! « Le hasard n’y va pas avec le dos de la cuillère », n’est ce pas. Même si des spéculations seraient plus adaptées pour les rites christiques de Saint Jean, je dirais simplement, pour rester au premier grade, que je suis relativement perplexe d’un point de vue rédemptoire. Jésus Christ s’invite en « qui va là ». Et enfin la douzième lettre est représentée par un bâton, une crosse. Le Bâton est associé dans les mythes hébraïques au trône de dieu, à la grâce. Il devient le symbole de l’autorité divine. Il y a le bâton de Moïse.

Et puis, il y a  le bâton du pèlerin. Et qui est le pèlerin. Le pèlerin, c’est dit dans la deuxième phrase qu’entend le candidat. Le pèlerin, c’est ce pauvre candidat encore dans les ténèbres, qui a été chaleureusement et fortement recommandé et qui frappe à la porte du temple.
 
Par ailleurs, qui va là, ce sont les trois grades symboliques réunis. Le maître reste toujours un apprenti dans son cœur, un cherchant. Qui va là, présent dans tous les rituels, c’est : « voilà un frère, voilà une sœur, qu’il soit ou qu’il devienne ». C’est l’apprenti, c’est le compagnon et c’est le maître. C’est l’apprentissage, le passage et l’élévation. Et puis « qui va là », c’est aussi simplement en gothique, QVL : un oeuf fécondé, puis une quête au Graal et enfin une équerre suspendue, non ?.....

J’ai dit.

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