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Evolutionnisme et Racisme

La compréhension de cette question est essentielle pour la suite de notre travail :
Pourquoi la girafe a-t-elle un long cou ?
Silence?
Bon, ben, on répondra plus tard avec plus d'éléments !

La théorie de l’évolution par la sélection naturelle de Charles Darwin a sans conteste été une des plus grandes innovations scientifiques du XIX° Siècle. A la différence de la théorie créationniste traditionnelle, selon laquelle toutes les formes de la vie sont restées pratiquement immuables depuis qu’elles ont été créées à l’aube des temps biologiques, la théorie darwinienne de l’évolution affirmait que toutes les espèces existantes, y compris l’Homme, ont évolué pendant des millions d’années à partir d’une seule forme de vie initiale.
Toutefois quand parut : « L’Origine des Espèces » en 1859, la théorie de l’évolution avait déjà une longue histoire ; Darwin lui-même, dans la notice historique qu’il a ajoutée comme préface aux éditions ultérieures de son grand livre, a recensé plus de 30 devanciers. Pourquoi revient-il, et à lui seul, l’honneur d’être le symbole du plus grand bouleversement qu’aient connu les sciences de la vie ?
La réponse est la suivante : alors que les théories précédentes de l’évolution avaient un caractère spéculatif, Darwin a su rassembler dans « L’Origine des Espèces » une incroyable quantité de preuves pour appuyer l’idée que s’était produite une évolution des êtres vivants et que la sélection naturelle en était le mécanisme.

Cependant la publication de « L’Origine des Espèces » déclencha une révolution non seulement dans les sciences de la vie, mais aussi dans les conceptions philosophiques, morales et religieuses de l’homme occidental. Bien que Darwin ait affirmé qu’il ne voyait aucune raison valable pour que les opinions exprimées dans son livre heurtent les sentiments religieux de quiconque, son message menaçait tout l’édifice de la pensée chrétienne traditionnelle puisqu’il niait la notion de progrès et de finalité inhérents à l’évolution en introduisant le spectre du hasard.

Samuel Wilberforce, évêque d’Oxford, dénonça « l’idée infamante de l’origine bestiale de celui qui a été créé à l’image de Dieu ». Moins excessif, mais tout à fait révélateur de l’attitude de rejet que suscita cette attaque des valeurs bien-pensantes et conformistes de la société victorienne, fut le commentaire de l’épouse de l’évêque de Worcester : « Descendre du singe ! Cher, espérons  qu’il n’en est rien, mais si c’était vrai, de grâce, que cela ne se sache pas ! ».

La comparaison avec la révolution copernicienne est inévitable. Comme l’a dit Freud : « Au cours des temps, la Science a infligé deux affronts au naïf amour-propre de l'humanité : le premier, quand on a compris que la terre n'était pas le centre de l'Univers, mais seulement un point dans un système aux dimensions à peine concevables ; le second, lorsque la Science de la vie a retiré à l'homme son statut privilégié de créature particulière et l'a relégué au simple rang de descendant du monde animal ».

Animal
Darwin sacrilège, nous ne sommes pas les descendants d'Adam et Eve. Mais Darwin également funambule, nous donnant le vertige à changer l'échelle du temps. L'année même où parait « L’Origine des Espèces », Victor Hugo écrivait dans la « Légende des Siècles » : « Depuis 4000 ans. Alors qu'affinant l'approximation de Darwin, nous nous savons aujourd'hui peupler la terre depuis 3 millions d'années, ce qui n'est somme tout, pas grand chose car la vie y est apparue déjà depuis près de 4 milliards d'années. Et cela pose un problème essentiel, car, si la paléontologie est bien une science qui fournit la matière même à Darwin pour élaborer sa théorie, l'évolutionnisme n'est en fait qu'une théorie et rien que cela. Le suffixe ISME le laissant d'ailleurs supposer, car il lui manque une dimension capitale pour être reconnue à part entière comme une science, c'est l'expérimentation. »

Il ne suffit pas comme Lyssenko l'a fait de couper la queue à des dizaines de générations de souris en espérant un jour en voir naître sans cet appendice en apparence inutile. L'Evolution, est malgré son nom, paradoxalement inerte et les changements ne s'opèrent que sur des grandes périodes.
De très nombreux mouvements américains, pour la plupart religieux, nient d'ailleurs toujours le darwinisme. On a noté le soutien apporté à une secte, pardon, à un mouvement scientifique, par Nancy Reagan.

Donc, le 4 Novembre 1859, après des années d'études et d'hésitations, Charles Darwin, publie son ouvrage, qui, pour la première fois, offre une explication cohérente du phénomène évolutif. Pour lui, au sein de toute espèce, faite d'individus identiques, apparaissent de loin en loin des sujets porteurs de quelques variations. S'ils sont avantages par rapport aux sujets dits normaux, leurs descendants ne tardent pas à supplanter ces derniers. Dans le cas contraire ce sont eux qui disparaissent.

Ce processus explique la tendance de chaque groupe à s'adapter de mieux en mieux à son environnement, tendance déjà soulignée par le Français Lamarck un demi-siècle plus tôt ; mais Lamarck n'avait pas saisi le mécanisme exact de L'Evolution qu'il pensait résider dans l'usage ou le non usage des organes. Le premier entraînant leur hypertrophie, le deuxième leur atrophie. A cette action façonnante du milieu, Darwin substitue une action sélective qui s'exerce sur des variations apparues au hasard. Elle implique une lutte permanente qui aboutit à éliminer les moins aptes. Cette lutte est rendue nécessaire par une poussée démographique observée dans tous les groupes, leur effectif ayant tendance à s'accroître plus vite que leurs ressources. Cette compétition constitue un phénomène de régulation indispensable sur lequel repose le progrès évolutif. Darwin emprunte ce dernier schéma à Malthus, pasteur et économiste qui vivait en Angleterre à la fin du XVIII° siècle et proposait la restriction des naissances pour assurer la stabilité des effectifs humains dans chaque pays, seul moyen selon lui d'éviter guerres et révolutions.

Révolutions
Vingt ans après la mort de Darwin, on découvrit les travaux d'un obscur moine vivant en Moravie, Gregor Mendel. Les découvertes de son contemporain mettent en lumière les lois de l'hérédité, insoupçonnées jusque là, mais surtout, elles donnent à penser que tous les caractères héréditaires sont contrôlés par des particules matérielles (maintenant appelées gènes) et que ces particules peuvent exister soit sous une forme commune dite sauvage, soit sous d'autres formes, les mutations... Les découvertes de Mendel, permirent d'apporter une explication biologique au schéma de Darwin. Les variations observées par le naturaliste anglais n'étaient autres que des mutations. La sélection naturelle ne devant conserver que les meilleurs gènes, c'est-à-dire, ceux qui étaient le plus aptes à répondre aux exigences de l'environnement. Dans cette optique, tous les individus formant une même population qui vivent à la même époque dans un même environnement doivent tous porter un équipement génétique identique, celui qui est compose seulement de la meilleure variété de gènes. Cette idée, Darwin, jamais, n'aurait voulu en assumer la paternité.  
Son oeuvre était inachevée. D'autres nantis d'éléments qu'il ne pouvait connaître vont écrire une sinistre conclusion.

A partir de données linguistiques ou culturelles fausses ou incontrôlables, un diplomate français, Gobineau, prétendait identifier une race, les aryens, qui auraient vécu au Nord de l'Inde vers le II° millénaire avant J.C. et qui constitueraient le groupe humain ayant engendre toutes les civilisations.
Pour Gobineau, les représentants de la race dite nordique, sujets grands, blonds, aux yeux bleus et au crâne allongé, qui habitent surtout l'Allemagne, la Scandinavie et les Iles Britanniques, seraient les descendants les plus purs des aryens. Après lui, un sociologue, Vacher de Lapouge, vit dans les Juifs, venus naguère du Proche-Orient, où ils s'étaient métissés de noir, la race inférieure parmi les blancs. Les théories racistes qui fleurirent en Europe jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale se sont élaborées à partir de la. Depuis peu ces théories refont surface et la couche de vernis est bien fine. Le texte des « Protocoles des Sages de Sion » élaboré par les services du Tsar Alexandre III est maintenant consultable sur l'Internet.

Dès 1933, les dirigeants de l'Allemagne nazie sont persuadés de la supériorité des aryens. Pour que l'Allemagne domine le monde, ce qui est sa vocation historique, il faut purger son peuple des mauvais gènes introduits par les Juifs, et ne garder que les gènes supérieurs, ceux de type aryen.
Alors commence une hallucinante chasse à l'homme qui se terminera par le massacre de 6 millions de victimes sans compter les Tziganes et les Russes.
Si cette partie de la purification par élimination est bien connue, la purification par procréation est restée plus discrète. Les nazis avaient mis en oeuvre une véritable politique d'élevage aryen dans ce qu'on appelait les « lebensborns ». Des soldats de type aryen engendraient avec des femmes répondant aux mêmes critères ce qu'il pensait être la race allemande de demain. Des enfants blonds aux yeux bleus dénichés en Europe de l'Est furent également arrachés de leurs racines et confiés de force à des familles allemandes.

Alors ?... Alors, faut-il laisser à la spéculation pure le soin d'achever l’œuvre de Darwin ? Faut-il que seules la dialectique et les joutes oratoires tranchent pour affirmer que certaines variétés de la race humaine sont supérieures à d'autres et qu'elles doivent se purifier pour survivre ? Faut-il que seuls notre raison et notre humanisme soient le seul rempart contre l'ignominie ? Si les théories racistes ont puisé dans la science la matrice de leur crédibilité, aujourd'hui la science le leur rend bien. Et pour bien comprendre, il faut se détacher de l'idée de finalité. Dame Nature ne sélectionne pas les meilleurs, Dame Nature est indifférente, comme la Mer dite cruelle quand elle rejette sur la grève les corps des marins noyés.

Noyés…
Pour, illustrer mon propos, nous allons prendre un exemple, celui des groupes sanguins. L'étude de certains facteurs présents dans le sang, et dont le contrôle héréditaire est bien démontré, prouve que les populations naturelles sont génétiquement dissemblables. En d'autres termes, quand un gène a donné lieu à une ou plusieurs mutations, la sélection naturelle ne fait pas de choix entre ces différentes variétés, mais les laisse toutes persister. Les groupes sanguins correspondent a 3 variétés : A, B et O. Si le modèle darwinien exerçait un tri, chaque pseudo race traditionnelle ne devrait présenter qu'un seul type de mutations : par exemple tous les jaunes seraient B, tous les blancs A et tous les noirs O. Or il n'en est rien : les 3 types A, B et O sont retrouvés partout. Seules les fréquences respectives peuvent offrir de variations d'un pays à l'autre.

Le même phénomène a été observé pour tous les systèmes génétiques étudiés à ce jour, et cela dans toutes les espèces animales ou végétales, même celles qui survivent dans des conditions écologiques exceptionnelles et subissent de ce fait les contraintes sélectives les plus sévères. La sélection naturelle se limite à éliminer les rares mutations dont les conséquences pourraient être fatales. Elle empêche l'évolution de se fourvoyer dans des impasses. En fait elle est très conservatrice et, heureusement.

Désormais, nous ne pouvons plus parler de sélection naturelle, mais du « Pool Génétique », du réservoir de toute une population dans lequel les individus puisent leurs ressources d'adaptation face à un milieu susceptible de changement.
Raisonnons par l'absurde. Imaginons une population qui aurait évolué vers l'uniformité. Tous les individus sont porteurs du même patrimoine génétique et parfaitement adaptés à la niche écologique où ils vivent. Que se passe-t-il alors ?

Ayant tous les mêmes aptitudes héréditaires, ils cherchent la même nourriture parce qu'elle est celle qui leur convient le mieux. Ils courent tous après les mêmes femelles. Ils se mettent en mouvement à la même heure du jour, pendant la même saison de l'année. Résultat : la concurrence, la lutte pour la vie s'exaspère sur un habitat particulièrement restreint et cela jusqu'à l'intolérable. Un tel groupe est condamné à s'entre-tuer et l'espèce à dépérir si même elle a survécu à un changement brusque des conditions extérieures qui n'aurait trouvé en face de lui aucun individu susceptible de s'adapter.

En vérité, le sens de la pression sélective ne fait pas de doute. Elle favorise toujours les populations les plus disparates, celles dont les représentants ont les dispositions les plus variées.
Non seulement ils se gêneront moins, mais les ressources de la niche écologique seront mieux exploitées. Par ce qu'ils ont des aptitudes diverses, ils pourront l'élargir progressivement.
L'espèce humaine est le meilleur exemple de cette disparité salvatrice.
C'est donc le moment de revenir à notre girafe et par elle jeter quelques considérations sur Lucy et ses congénères.

En fait si la girafe a un long cou, ce n'est pas POUR manger les feuilles des arbres car il n'y a rien à manger par terre, il n'y a pas de causalité. Et c'est même un handicap pour boire. Mais elle n'aurait pas eu au hasard ce long cou, malgré tout avec 7 vertèbres comme nous, elle serait morte de faim ou aurait disparu de cette savane africaine ou elle peut également fuir rapidement devant les prédateurs. Cette niche écologique, elle la partage avec nos ancêtres lointains et peut-être seulement cousins comme Lucy. Et là je vais hasarder une théorie qui va un peu à l'encontre de ce qu'on dit habituellement, de récentes découvertes paléontologiques pourraient même aller dans le même sens...

1 - CONSTAT
A l'Ouest du Rift africain, faille géologique qui en peu de distance permet un changement radical de climat et de végétation, il y a la forêt dense avec de grands singes et on n'y a pas trouve de restes humains très anciens. A l'Est, dans la savane à la végétation plus rare, pas de grands singes, mais des restes très anciens d'hominidés.

2 - CONCLUSION FALLACIEUSE
L'Homme est apparu à l'Est du Rift dans la savane africaine.

3 - HYPOTHÈSE PERSONNELLE
Et n'engageant que moi...
Les mutations génétiques qui ont pu être à l'origine de caractères spécifiques à l'Homme, comme le pouce opposable aux autres doigts mais pas aux pieds, ce qui permet la marche et la station debout, sont peut-être apparues au sein du pool génétique des grands singes. Dans la forêt dense, ces caractères sont plutôt des handicaps et leurs porteurs auraient pu disparaître rapidement. Mais des incursions à l'Est du Rift ont permis un renversement d'avantages pour les individus porteurs de ces spécificités. Ceux qui en étaient dépourvus ont bien été obligés de rebrousser chemin, ceux par contre qui avaient reçu ce patrimoine au hasard ont pu rester et profiter par exemple de la station debout qui en terrain découvert permet de voir loin. Le Rift a agi comme un filtre et a rassemblé les seuls individus porteurs des mêmes gènes.
Ensuite statistiquement, si une mutation intervient au hasard, elle a beaucoup plus d'impact sur une petite population que sur une grande et rapidement les populations de singes et d'hominidés se sont séparées, n'ont pu continuer l'interfécondation, ce qui en a fait deux espèces différentes.

Puis, d'autres mutations, profitant de la station debout qui met la face à l'équerre du corps et allonge les masses cérébrales, ont pu au hasard approfondir la fosse avec les grands singes.
Cette théorie de la mutation au hasard au sein de la population de grands singes semble confortée par la découverte, au Nord, dans la région sub-saharienne d'ossements d'hominidés qu'il reste à dater. Le chemin était plus long pour aboutir à des changements climatiques significatifs et le Rift rend les découvertes plus nettes d'autant qu'il offre une coupe de terrain qui permet une datation plus précise. Mais il n'est pas à exclure que d'autres restes puissent être trouvés tout autour du réservoir de grands singes.

Il y a donc niveaux de compréhension de l'évolution. Un niveau microscopique, génétique. Un niveau macroscopique au niveau de la perception des individus et des groupes. S'il est donc possible que les mutations se soient produites à un moment et un endroit donné, les évènements révélés par la paléontologie et la vie sociale des groupes peut se situer géographiquement ailleurs.

Finissons-en par le racisme, finissons-en avec le racisme. Nous nous rendons bien compte que l'apparence externe des individus qui permet la classification des groupes et donc l'apparition d'échelles de valeur n'est qu'une partie émergée d'iceberg microscopique et génétique. Que les différences entre humains sont plus subtiles, que c'est peut-être la transfusion du sang d'un indien d'Amazonie qui peut me sauver la vie et pas celle de mon voisin de palier.
Pourtant de nouveaux dangers se pointent à l'horizon. Maintenant que l'homme a compris où est le support de l'hérédité, la frontière est étroite entre la thérapeutique, la prophylaxie des maladies et l'eugénisme. Le clonage fait une irruption fracassante. C'est oublier que même les organismes qui se reproduisent par clonage font parfois des échanges de matériel génétique comme les êtres sexués.

Pour en finir donc, il n'y a pas de races humaines au sens strict. Il y a des variétés d'êtres humains, la différence n'étant perceptible qu'à travers l'émergence de caractères somme toute secondaires marquant une meilleure adaptation au milieu.
Ce soir, au niveau de la génétique la phrase de ST Ex. prend un tout autre sens :
« Si tu diffères de moi Frère, loin de m'offenser tu m'enrichis. »
Au niveau paléontologique la phrase d'Yves Coppens est aussi pleine de sens :
A la question : « D'ou vient votre famille ? La réponse est : D'Afrique Orientale, comme la vôtre. »

G\ C\


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